La petite navette de liaison se faufila entre les différents cargos légers, remorqueurs et corvettes lance-torpilles. Ces dernières avaient été produites en un nombre impressionnant, Ralph, membre d'une jeune école ayant littéralement fait campagne pour l'adoption de ces petites navires dans le but de mener des actions agressives contre les flibustiers et assurer la permanence spatiale dans l'univers, n'avait pas imaginé que le haut commandement puisse effectuer un tel revirement qui était par trop visible aux yeux du jeune amiral. Une telle position était politiquement orientée et était une manifestation trop clair des intentions de l'Empire.
Ralph jeta un regard aux passagers, un nombre certain de SSA et quelques fantassins mobiles, chacun d'un côté et de l'autre un glacis de techs divers. Un jeune enseigne touchait son col toutes les trente secondes en regardant droit devant lui, signe d'une première affectation, il allait souffrir malgré les séances d'exercices pratiquées en formation.
La navette se posa finalement sur la lune d'Arkangelsk, l'enseigne, proche de l'écoutille, bondit et sortit le premier. L'amiral Pien attendit calmement que tout le monde sorte et quitta le bord en dernier, rendant son salut au copilote posté à côté de l'écoutille, les passagers descendant en surface attendaient déjà.
Ralph Pien embarqua a bord tram reliant les différents secteurs de la station. Le terminal le plus proche de sa section, le quasi 358/2 était a quatre kilomètres et demi de distance. Ralph n'avait pas quarante ans et, chose courante dans la Navy, cumulait déjà trois commandements et, chose plus rare avaient déjà connu le feu dans une force aérospatiale qui n'avait jamais connu d'engagement classique d'envergure. Le tram s'arrêta à l'arrêt après quelques minutes de trajet ; Ralph descendit et s'engouffra d'un pas rapide dans un des ascenseurs qui le mènerait aux niveaux inférieurs. Le jeune amiral parvint enfin à la dernière ligne droite menant a sa destination : un long couloir haut de trois mètres et demi et large de quinze, le destroyer se trouvait sur sa droite, flambant neuf. Ralph ralentit son pas puis s'arrêta et jeta un coup d'oeil admiratif au contre-torpilleur. L'astronef de presque 900 mètres de long trônait sur sa nacelle, l'accès à l'une de ses soutes missile grand ouvert pour accueillir les gigantesques NB-SS-1000-S PANTURE et NB-SS-798-S HAVOK. Deux techs en combinaison à rayures flash indiquaient immédiatement que l'on maniait des têtes nucléaires. Le regard de l'amiral tomba sur un autre secteur d'activité où des artilleurs accroché à leurs câbles avaient éventrés une tourelle de 415 long et effectuaient un exercice d'entretien sur une pièce flambant neuve, le commandant du bord de gâtait personne, Ralph sourit et repris sa marche plus lentement jusqu'à atteindre les deux SSA en faction qui saluèrent impeccablement.
Ralph Pien répondit et s'engouffra dans la passerelle et posa le pied a bord où attendait, et cela il l'avait prévu, une douzaine de SSA impeccables, en revanche aucun fantassin mobile en vue. Un sifflet retentit annonçant l'arrivée d'un officier supérieur sur le pont et les troupes de choc saluèrent. Deux officiers en uniforme classique saluèrent également l'amiral Pien qui rendit le salut tout aussi formellement.
-Demande permission de monter a bord, commandant
-Pemission accordé Monsieur, Commandant Omar Zurhawal, répondit un homme de de taille moyenne qui semblait lutter avec la plus grande énergie contre une nature replète.
-Capitaine de frégate Charlotte Fusain, monsieur, chef d'Etat-Major, enchaîna une jeune femme aux cheveux teints en noir regardant droit devant elle.
-Enchanté. répondit l'amiral d'un ton enjoué en suivant le commandant Zurhawal vers le mess en échangeant des banalités sur le trafique toujours encombré, à peine entrés Ralph se tourna vers Fusain et lutta pour ne cas ciller devant son regard vert marin. Quel est le statut de la Force ?
-Non opérationnelle monsieur, j'ai fait faire un essai dans la zone blanche il y à quarante-huit heure, l'une de nos frégates est passée dans la ligne de feu d'un de nos croiseurs, le Dasher au moment de la validation d'un tir CAM 1. répondit Fusaind'un polaire, la prestation n'était guère fameuse et à l'entendre un capitaine de frégate s'était fait adressé un sermon de première classe. Les capitaines de petit tonnage -et donc plus jeunes- ont du mal à s'insérer dans les manoeuvres de voltige et les changements de formation brutaux au combat, et cela y compris en petite formation.
-Eh bien nous allons vite former ces petits à la manoeuvre, quel est le statut de l'Al Shariff commandant ?
-Prêt à partir dans trois jours, enfin deux. Nous avons un tournoi d'Arena dans l'escadre, après l'incident du Dasher nous avons préférés lâcher la pression un instant. D'ailleurs je dois dire que tous les fantassins mobiles y sont, soit pour participer ou acclamer. Les SSA sont moins présent, ceux de l'équipage se sont fait éliminer hier soir vers minuit, heure militaire. L'état major et l'équipage devrait réintégrer le bord dans la soirée, le capitaine et moi leur avions donnés un jour de permission sauf pour les "punis" en train de travailler actuellement.
-Bien, de toutes façons nous aurons bien besoin de trois jours pour nous réserver la zone bleue du système DFR-104 pendant deux jours.
-D... deux jours ?
-Nous sommes une force de réaction rapide qui devra probablement avoir a mener plus qu'un combat à la suite de l'autre, plutôt une série de petits affrontements ou des batailles en infériorité numérique. Nous devrons également former les équipages a des prises de postes de combat et des appareillages rapides. Nous envisagerons l'élaboration d'exercices dès que l'équipe de commandement de la Force sera rassemblée.
Sur ce, il me faut rejoindre mes quartiers, informer l'amiral de Jade de mon arrivée avant qu'il ne me contacte de lui-même., termina-t-il avec un sourire, auquel les deux autres répondirent. Ne pas répondre au service des affectations de la Navy pouvait faire de n'importe qui un déserteur s'il était objectivement impossible de connaitre sa position. "La Navy, une mère couveuse de première classe" comme disaient certains.