Dans la gueule du loup [RP Tomas Hart, Romy Scharner]

Plusieurs mois après leur mission pour le SGC, Tomas Hart et Romy Scharner avait reçu leur récompense et avait pu savourer la détente sur l’une des planètes de la confédération de l’Empire de la Nouvelle Prusse. Mais comme on le sait tous, les emmerdes rattrape toujours la pègre et les gens qui touchent de près ou de loin à l’illégal.

Ainsi alors que le couple se trouvait dans un bar miteux tandis que leur vaisseau pourrissait dehors sous l’effet des pluies acides, ils furent abordés par un homme étrange. Petit, maigrelet et doté d’un regard vicelard qui oscillait entre le regard de Tomas et le cul de Romy.

« Le patron vous attend, on a une mission pour vous… Monsieur Tomas… »

Avant que le susmentionné riposte verbalement, son interlocuteur laissa filer de sa bouche marqué par un sourire niai un simple :

« La paye est bonne. »

Et alors que deux hommes en arme pénétrèrent dans le bar pour emporter avec eux les « employés », la clientèle respecta le silence, comme des spectateurs regardant pour la dernière fois un condamné marcher dans le couloir de la mort.

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C’était un bureau assez grand, de la verrière on pouvait voir une planète, ainsi que le vaisseau de Romy, arrimé par rayon tracteur sur la structure de la petite frégate. En sus de Romy et de Tomas, le bureau était occupé par deux mercenaires ainsi qu’un homme proche de la cinquantaine. Petit mais trapu, ses cheveux blonds laissaient entrevoir quelques mèches grisonnantes.
Il ne se leva pas pour accueillir le duo. Il semblait être un homme brisé par le poids des années, des affaires et d’une nouvelle tout juste venue.

« Bienvenue, je m’appelle Xantop Saccard, homme d’affaires Algan.
Et j’ai besoin de vous.
Des amis du … SGC m’ont vanté vos mérites dans le cadre des missions à risque. Et… »

L’homme d’affaires semblait beaucoup hésiter sur les mots.

« J’ai deux fils dernièrement qui sont parti sur la planète Eko pour essayer de trouver des gisements de pétrole exploitable et bon marché. Or ils se sont fait abordé en chemin par un vaisseau nomade et il se sont fait enlevés, ou tués, je ne sais pas.
J’aimerais que vous me les retrouviez par pitié. Ils ne sont pas fait pour les affaires. »

Quasiment en larme, l’homme d’affaires se retourna et afficha sur l’écran holographique une petite vidéo d’à peine cinq secondes. Elle montrait un vaisseau de type inconnu, très effilé et pourtant apparemment immense, survolant une mer composé d’arbres et de jungles extrêmement dense.

Le vaisseau devait bien faire quatre un kilomètre de long, il était bordé de nombreux petits hangars à vaisseaux. Noir, le vaisseau disparut de l’écran lorsqu’un tir de turbo laser vint frapper la potentielle caméra qui avait filmé la scène.

« Un fois que vous aurez retrouvé le vaisseau, j’aurais reçu une aide du SGC et on pourra l’attaquer et récupérer ma famille. »

L’homme d’affaire se retourna vers Romy.

« Bien sûr on n’a pas encore parler de la récompense, je vous payerai un nouveau vaisseau, comme ça, vous n’aurez plus le « vol » à votre actif. »

L’offre était très alléchante déjà que rien qu’à voir leur gunship-warrick, un petit engin pour un groupe voulant faire des affaires et des opérations dans les espaces profonds, il lui fallait quelquechose de plus clinquant pour plus tard.

Le regard de l’Algan s’emplit de toute la rapacité qu’un homme d’affaires pouvait avoir.

« Alors marché conclut ? »

Il tendit la main vers Tomas. Il tendit à Romy un plan de vol.

« La dernière fois qu’on a vu ce vaisseau, c’était dans les espaces profonds, à l’astroport de Phillipburg sur Nouvelle Silésie, c’est loin, et vous y serez en deux jours d’hyperespace… Je paye l’héxanox. Et je vous fournit une petite escorte. »

La carte affichait la position de Nouvelle Silésie à quarante parsecs de Thalassa en allant vers le centre galactique. Voyage risqué en soi. L’homme d’affaire attendait une réponse affirmative de la part du duo tout en montrant du hublot trois cargos aménagés en plateforme d’armement et d’attaque spatiale mutlimodale.

Mais tout allait très bien. Très, très bien. Vie de princes, je l'avais dit, vie qui n'allait pas tarder à disparaitre sous le coup des dépenses diverses, mais enfin, l'argent, je vais pas l'emporter dans matombe...

Je ne me souviens même plus de la planète sur laquelle on s'était échoué, les gars et moi... Une saloperie, on avait même du payer une peinture spéciale, renforcée, pour les pluies acides qui ne cessaient pas de
tomber dans la région. Et quand je voyais mon porte-feuille maigrir doucement, je me disais qu'il serait bon de repartir botter des culs. Ou mieux, empêcher qu'on botte celui d'un autre. Paye aussi bien, souvent moins risqué.

Tout allait très bien jusqu'à l'arrivée, donc, du clampin pervers susnommé. Des faces de rats, j'en avais croisé dans mon existence, mais celui-ci... Ne les surclassait pas non, il accumulait tous les archétypes du genre, du nez à la forme des yeux, la respiration, la démarche... Une des pires créations de
l'Humanité, déjà pas bien belle.... Et le voila qui me donnait du monsieur. J'ouvre la bouche, prêt à lui en claquer une.... "La paye est bonne". Voui m'sieur ?

Deux gus en arme qui rentrent derrière. Je regarde mon verre. Un regard sur mes associés. Qui me le rendent. Puis sur ma seconde. Bof, elle, toute façon, elle me critiquera. Pour ce que j'en ai à foutre. Je me jette le verre derrière la cravate, et pars derrière eux.

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Bem dia, passons la description des lieux. Je ne savais foutrement pas où on était, les gars qui nous avaient amené jusqu'ici n'était pas payé pour leurs compétences de guides touristiques, et leur demander l'adresse d'une bonne clinique pour prélèvement d'organes ne devaient pas non plus être dans leurs
cordes.

Passons au boy, maintenant. Un grand-père. La cinquantaine, c'est un grand-père. Quand tu risque ta peau à chaque job, tu atteints rarement les cinquante balais, et la turne avec bobone plus trois chiards et le labrador.
C'est comme ça. L'a pas l'air jouasse papy. Je l'écoute parler, sans un mot, dégainant simplement une clope du paquet écrasé dans ma poche. Bah tiens, des mérites... Nouveau, ça, captain America avait le regard complètement bouché par son ego pourtant...

Le topo qui suit ne m'intéresse pas particulièrement. Deux fils à papa qui ont voulu jouer aux grands, avec le frangin sup' qui a du pousser le benjamin à faire le con dans une zone dangereuse. Et les nomades, dans la haute, on ne connait pas, c'est ballot, l'avez dans l'cul les mômes.

Il termine son p'tit laïus. Et je me rapproche du hublot. Avant de le regarder.

Hart : "Vous fournissez les cibles à foutre sur la carlingue ? Avec de beaux gyrophares, qu'on soit encore plus repérables ?"

J'allume mon clope.

Hart : "Avec ce genre de plans à la mord-moi-l'noeud, vos gosses seront pendus haut et court avant même que le SGC n'ait ouvert le feu."

Une bouffée.

Hart : "Ce genre de trucs"

Je montre les cargos.

Hart : "Ne passent pas inaperçu. Quand les nomades auront compris la valeur de leurs proies, plus aucune chance de les récupérer sans bobo."

Il secoue la tête.

Hart : "Si le SGC s'amène, vous leur déclarez la guerre, aux nomades. Non, pas comme ça, qu'on mène une extraction. On y ira seul."

Suicidaire, moi ?

Hart : "Pas question de les attaquer de front. Je ne sais pas comment faire, mais si jamais il y a de la baston, ils ne doivent jamais savoir que je suis là pour vos gosses. Capiche ?"

Un regard sur le bonhomme. C'est ça, ou pas de mission. Je ne suis pas là pour mener une armée au combat. Les riches ne comprennent pas l'intérêt de la jouer petit de temps en temps, ils ont tort.

Hart : "Pour la paie, vous rajoutez 200 000 cred' en plus du vaisseau et de l'héxanox, plus les frais dont je pourrai avoir besoin pour faire sortir les mômes de là. Les frais que vous économiserez sur le SGC et l'escorte, en somme. Et on est vos hommes."

Passons sur l'épisode du nabot pervers qui, en plus de la verve de Hart, avait miraculeusement échappé au
HK de Romy - un tel regard méritait de le rendre borgne, selon la prussienne. Mais bon, l'argent serait bienvenu pour calmer les nerfs de l'équipage, un peu tendu en ce moment.

Elle avait donc suivi le petit groupe, et écouté avec attention parler le petit homme qui tentait de les engager pour une mission sauvetage. Ce genre de discours aurait déjà fait hurler Tomas de rire ou de rage, selon le nombre de verres préalablement bus; mais son capitaine restait étrangement calme, et allait même jusqu'à... donner son accord ?
La pilote émit un discret grognement en direction de Hart. Elle se rapprocha de lui, murmura:

"Tu es sérieux ? On va aller encore risquer notre peau pour deux gosses de riches ? Tu t'ennuies tant que ça ?"

En plus de l'état désastreux du J-ship, la mission était bien trop payée pour être honnête; et puis aller se frotter de près aux nomades... Jamais ils ne passeraient inaperçus, eux non plus. Du moins Tomas et ses gros bras. Elle, Romy, avait une idée très précise du moyen de se faire embarquer chez l'ennemi et poser toutes les questions utiles sans éveiller le moindre soupçon, mais... impossible de faire ça!
Jamais.

Elle fixa de son regard glacé leur futur employeur, attendant la réponse de Hart, et analysant les informations qu'il leur avait données. Xantop Saccard, homme d'affaires Algan... planète Eko, gisements pétroliers... Nomades dans le coin alpaguant le vaisseau des petits... Hum. Tout ça méritait vérification.
Sans ambages, elle demanda:

"Vous êtes dans quel genre d'affaires ?"

Un piège grossier, oui. A voir la réaction du bonhomme pour jauger le taux de véracité de son petit discours. Et puis comment ça, il avait eu vent de leur aventure kamikaze via le SGC ? Il y avait un service de petites annonces là-bas ? Depuis quand ?
Non, ça sentait encore le sapin, cette mission tombée de nulle part... Et évidemment, Hart va y foncer tête baissée.

L’homme d’affaire fut un tant soit peu surpris du ton de Tomas, il était si rustre.

« Ce que vous avez mal compris ce que le SGC ne vous aidera qu’à la fin de notre affaire, lorsque vous aurez retrouvé ces enfoirés ! Qui ont capturés mes enfants !
Et justement, les nomades pensaient pouvoir faire de mes deux gosses, je ne sais pas des esclaves, mais je n’ai jamais reçu de demande de rançon, donc pas besoin d’essayer de parlementer avec eux, ils ont déjà une autre idée en tête. Je veux que vous les retrouviez avant qu’ils ne disparaissent dans les espaces profonds ! Passez inaperçu, ça vous connais. »

L’Algan fut pris d’une violente toux et la main tremblante chercha dans un tiroire de son bureau une petite boite dont il tira un cigare, qu’il alluma. Il inspira une bouffée, et bientôt la salle s’emplit des vapeurs de deux tabacs différents. L’homme d’affaire fit les yeux ébahis en entendant la réclamation de Tomas.

« Attendez, 200 000 cred’ c’est pas rien, déjà que je claque du pognon dans un vaisseau, ce qui va me couter dans le million alors estime toi heureux, je me moque de ce que vous ferez de ce vaisseau, revendez le si ça vous chante. »

L’Algan se repris, pianotant sur son bureau d’ébène.

« Va pour 50 000 cred’ de plus, en liquide je parle, et c’est tout. Les frais sur le SGC et l’escorte, Ah ! Elle m’appartient, et le SGC, il m’est débiteur. »

Ce fut au tour de la jeune femme de parler, une voix douce et raffinée, elle avait su garder le silence devant l’empoignade verbale.
Devant la question de la jeune femme, l’Algan eut un sourire.

« A l’attention de votre ami et capitaine, sachez que je suis dans les systèmes de camouflage optique, et ce de très haut niveau... »

Il se tourna vers Tomas.

« …Alors ne me parler pas de discrétion, ok.
Et puis ce n’est pas que mon unique centre de commerce, je fais aussi dans les matières premières et le commerce de biens… mobiliers pourrait-on dire. Ne vous inquiétez pas madame, si je connais si bien le SGC et les agissements qui s’y produisent, c’est peut-être… parce que je fais partie de la tête pensante de cette organisation. »

L’Algan avait su lire dans le regard de Romy la suspicion qu’elle portait pour cet entretien et la mission à venir. Il se devait de la rassurer.

« Alors ? Marché conclut? Si oui, je vous laisse partir à votre destination, Nouvelle Silésie. Et puis, les cinquante mille cred’, je vous les file maintenant, par bonté d’âme. »

L’un des gardes du corps de l’Algan jeta à Tomas une mallette, lourde. S’il l’ouvrait, il verrait de vrais crédits en monnaie. Entassé et trié impeccablement. Et avant que chacun ait pu poser une quelconque question sur la provenance de l’argent, l’Algan exulta.

« J’ai… aussi… des contacts dans les banques. »

Je tirais une nouvelle bouffée sur ma clope. Être gentil, c'était le boulot de Scharner, pas le mien. Moi, je secouais les mecs en face. Fallait pas m'en vouloir s'il y avait des répercussions après. Je désigne le hublot et les cargos.

Hart : "J'avais compris, je parlais de ça. Et si tu envoie le SGC après bibi, ce ne sera plus pour sauver tes mômes, je l'aurai fait, comme le stipule le contrat. S'tu veux t'emmancher les nomades après mon passage, c'est ton problème, pas le mien."

Devant son ton dédaigneux, j'avais opté instinctivement pour le tutoiement.

Hart : "Quand aux nomades, ils ont une idée derrière la tête, oui. Le tout, c'est de savoir laquelle, et on va se charger de ça. S'ils en ont une, tes fils sont en vie. Si non, alors toutes mes condoléances. Mais rassure toi, s'ils le sont, on les ramènera."

Ou c'est nous qui seront aux abonnés absents. Puis le vieux discute le prix. Pour un gars qui veut revoir ses gosses, il chipote, le richard... 50 000 et un vaisseau ou 200 000 et un vaisseau, pas énorme entre les deux, la
différence... Mais enfin, on va dire oui amen. 50 ka en cash, ça s'refuse pas. Puis le v'là qui parle de son job... Mouais, on est loin de l'activité légale... Le gars peine à parler de sa branche, pas nom d'entreprise, et encore moins de carte de visite. Biens mobiliers... Trafic d'antiquités ? Une petite idée émerge dans mon esprit tordue, je
la range vite au placard. On verra bien. Tête pensante du SGC... Tête ouais, pensante, j'ai des doutes... Et il s'en vante un peu fort. S'il me connaissait, il saurait que je n'en ai rien, mais alors rien à foutre. Le SGC et moi, c'est l'amour vache. Membre et freelance à la fois. La seule chose qui les convainc de pas me virer, c'est que je fais toujours leur sale boulot.

Et voilà son garde qui se ramène, mallette en main. Je la récupère au vol, et l'ouvre. Vu la taille, c'est la somme demandée. Je pense. On vérifiera ça sur le J. Je hoche la tête.

Hart : "Considères tes fils dans ton bureau."

Et le ton ne tolère aucun contre, à l'attention de ma charmante pilote. Même si je devais faire ça seul, avec ma bite et un couteau, je me lancerai. C'est ça, être un merco' qui se respecte.

C'est bien ce que je pensais, songea la pilote. L'homme était plus que louche, et totalement inconscient en prime: un nouveau riche, assurément puissant. Magouilleur, trafiquant, et paranoïaque - comme en témoignaient ses hommes de main, la façon dont il avait "recruté" nos camarades, et la mallette déjà pleine.
Mallette dont Romy s'empara tranquillement, la prenant délicatement des grosses paluches de Hart après qu'il ait fini de papoter. Elle s'installa ensuite à un coin de bureau pour recompter soigneusement l'argent, billet par billet, à une vitesse hallucinante. Puis, elle referma le couvercle qui claqua dans le silence, et reposa ses yeux froids sur l'Algan.

"Puisque vous aviez déjà prévu cette somme, vous pouvez prévoir la même au retour de vos fils. Il me semble que c'est peu cher payé, 50000crédits par tête - tête accrochée à leurs épaules."

Puis, à Hart:

"Tu as une idée ou je m'en charge ? J'avoue que pour une fois, j'aimerais autant te suivre."

S'il se souvenait de qui elle était, il comprendrait où elle voulait en venir. Et saurait quoi répondre en un seul regard. Pas question évidemment de parler stratégie devant l'autre mafieux, Romy n'était pas folle... seulement hautaine, comme toujours. Ce n'était peut-être pas judicieux de montrer son mépris devant ses employeurs, mais la prussienne savait combien elle devenait invisible, ombre glacée généralement silencieuse derrière Tomas Hart, personnalité imposante s'il en est.
Et puis, Romy n'était pas femme à concessions inutiles.

Le vieille homme était heureux de voir que l’homme acceptait son affaire, ou moins il ne faisait pas la fine bouche, comme cette garce, toujours à chipoter. Il se demandait si dans un combat spatial, elle emmerdait le monde de cette façon… Exaspérant…
Le vieux accepta donc la condition de Tomas qui était de le laisser faire. La tête de la jeune femme ne laissait présager rien de bon. D’autant plus qu’elle éloigna la mallette du dénommé Tomas.
Elle marchandait encore la garce.
Le vieille homme soupira.

« D’accord, mais à une condition, mes deux fils ne doivent en aucun cas être blessé ou quelquechose d’autre avant d’être rentrés. »

Le ton était impérieux et n’acceptait aucun chipotement féminin. Un secrétaire vint murmurer à l’oreille du vieux.

« Bien, je dois m’absenter, une affaire m’appelle. Que la chasse soit bonne. Ramenez-moi mes deux enfants. »

Le vieux se leva et d’un signe de main, il appela l’un des mercenaires. Celui-ci prit son révolver dans son holster et fit tourner le barillet avant de le remettre en place. Les deux hommes sortirent.
Le dernier mercenaire donna un holopad à Tomas, elle contenait la vidéo du vaisseau recherché. Cela pourrait être utile pour faire les investigations.
On raccompagna le duo mercenaire à leur Gunship Warrick.
Tout était maintenant dans les mains de Tomas et Romy.

Je me retins de cracher au sol. On ne sait jamais l'incidence de ces petits gestes. D'ici à ce qu'il pète un cable et décide de montrer qui est le maître à bord -lui, hélas, à c't'endroit-, il n'y a qu'un putain de pas que je ne tiens pas à franchir.
Et pour une fois que Romy sert à quelque chose d'autre qu'allumer des mecs dans les bars... 50000 de plus à la livraison, c'est pas mal. Ca, et le vaisseau. J'espère juste que le vieux a compris qu'on ne bosserait pas en croiseur interstellaire...

Hart : "T'inquiètes pas pour ça. Si là, maintenant, ils vivent, on les ramènera dans le même état."

Une bouffée.

Hart : "S'ils sont morts, on ramènera les corps. Qu'ils aient le droit à un enterrement digne."

Et là... Aucune ironie. Non aucune, même si vous pourriez paraitre surpris. Rien de plus sérieux dans mes paroles. Je prends l'holopad que me tends le vieux, et le laisse partir. Arrivé face au vaisseau, et laissé seul avec ma pilote, j'attends quelques secondes, regardant la vidéo...

Hart : "Tu penses que ce vieux con aurait pu leur faire péter un cable, pour qu'ils s'en prennent à ses fils ?"

Un regard sur elle.

La mise en scène de leur client, avec ses mercenaires dégainant ostensiblement leur joujou histoire de les impressionner n'avait fait que renforcer le mépris de Romy envers lui. Elle demeura de marbre, et retourna au vaisseau avec Tomas, en silence. Une fois arrivés dans la cabine principale, ils visionnèrent l'holopad en réfléchissant, Hart à voix haute et Romy pour soi. La pilote laissa la vidéo défiler entièrement avant de répondre sans le regarder:

"Aucun doute là-dessus. Lui ou l'un de ses crétins de fils, mais à coup sûr ils l'ont cherché. Ce n'est pas dans les habitudes des Nomades de rafler en laissant des traces aussi visibles, et puis dans ce coin... Non, ça me surprendrait."

Mais avec l'être humain - quoique, les nomades.... - , on pouvait s'attendre à tout. En particulier au pire.
Elle leva les yeux de l'écran pour les plonger dans ceux de son compagnon de route, cherchant à lire le fil de ses pensées.

"Tu sais comment on va procéder ? Et surtout quand ?"

Elle aurait aimé avoir un peu de temps de préparation, pour une fois: blinder le vaisseau des denrées et artifices nécessaires, se replonger dans les données qu'elle possédait sur le peuple Nomade, mettre en place un plan qui ne laissait pas ou peu de place à l'improvisation... Quelque chose d'organisé, pour une fois!

[HRP: Je sais c'est petit mais je vais pas vous lancer une horde de xénos pour meubler ^^']


Le vieil homme d’affaire heureux laissa partir le gunship des deux énergumènes qu’il avait engagés. Larguant l’amarre magnétique du vaisseau, un saut dans l’hyperespace laissa seule la navette du duo mercenaire, orbitant lentement autour de Nouvelle Prusse.

Il était maintenant du ressort de Tomas et de son acolyte de sauver les deux jeunes et de mener l’enquête. Ils étaient seuls à présent dans l’immensité spatiale avec pour seule repère, une destination, pour seule document, un enregistrement.

Une main sous mon menton, encore une fois, comme un tic nerveux que j'acquérais pour... Pour... Pour aujourd'hui ? Enfin bref.

Hart : "Les nomades ont un certain nombre de coutumes à propos de l'honneur, du combat, et du territoire. S'ils ont attaqué, c'est probablement parce qu'ils se sont sentis insultés. Ils n'attaquent que rarement par pure plaisir... Ou alors ces gars ont une importance particulière... Mais ça, on ne pourra la voir que sur place."

Je lui laisse l'holopad en main. Une idée ?

Hart : "D'habitude, je frappe. Ensuite je discute. Mais là, ça ne va pas le faire, on sera réduit à l'état de neuf beaux steaks hachés bien grillés... Alors sincèrement, avoir une idée..."

Je me retourne, et commence à sortir de la cabine.

Hart : "J'y réfléchirai en route. La seule chose que je sais, c'est qu'on doit perdre le moins de temps possible. Je te laisse planifier tout ça."

Après tout, c'est elle qui sait faire ce genre de choses... Les mécanos m'aiment pas. Les affréteurs m'aiment pas. Les officiers de liaison m'aiment pas. Doit être ma gueule...

La pilote soupira en reposant l'holopad.

Bon, si tu veux. Je vais établir la carte de route, et expliquer tout ça aux gars...

Elle leva les yeux vers le dos qui se profilait déjà dans l'encadrement de la porte.

Je leur parle de la récompense ou tu le fais ?

Déjà qu'ils risquaient de poser dix mille questions sur le pourquoi du comment...
Et cette saleté de pluie acide qui rongeait la carlingue. Pfff. Un autre vaisseau ne serait pas du luxe, vraiment. Romy se demandait aussi, au fond d'elle, quel genre d'idée germerait dans l'esprit batailleur et rustre de Tomas.
S'il nous envoie encore au casse-pipe, je lui fais bouffer l'holopad.

[HRP: Je vous laisse RP pour l'instant car je pense ne pas être utile dans cette partie, donc dès que le besoin s'en fera sentir, j'interviendrai, mais pour l'instant, je pense que vous êtes en droit de RP sans ma véritable intervention]

Le voyage était donc parti.

Et un, et deux, et trois soleil, si je me retourne, elle sera soudainement aussi nue qu'un nouveau-né. Ah non. Ca ne marche pas comme ça, j'oubliais. Si je suis la même logique, les autres n'allaient d'un coup savoir ce qu'on allait foutre de nos journées pendant quelques temps. Bon. Je passe une main sur mon visage.

Hart : Je m'en charge.

Pas question de passer par le communicateur. Le viasseau est petit, c'est mieux pour les contacts humains. J'espère que l'autre ne compte pas nous acheter ses fistons avec un baleinier type X-size. Ce couillon fait parti du genre "plus c'est gros et voyant, plus j'aime ça"... Crétin.

L'atelier des mécanos d'abord. Kens et Ronny sont à l'intérieur, le premier cassant les couilles du second, qui tente, renfrogné, de réparer... Un truc. Pour ce que j'y connais. Et avant que le gamin ne me casse les tympans, qui me servent encore quelque peu et que je réserve pour mes vieux jours...

Hart : Extraction de deux gosses de riches. Un nouveau vaisseau pour paie.

Et je sors avant d'entendre :
1) Le coup de gueule de Ronny
2) L'enthousiasme chewingumeux et au moins aussi rose que des marshmallows arrosés de sirop d'érable de Kens

Parce que si 1), je vais aussi commencer à regretter d'avoir accepté ce paiement. Et si 2), je vais balancer un membre d'équipage dans l'espace. Les jumeaux ? Cons comme leurs pieds, ils ne verront même pas la différence. Je leur dirai de se tenir à carreau une fois arrivés. Les prussiens ? Leur môman s'en occupera très bien toute seule... Le Borgne et Jimmy... Une flemme, soudaine, sur mes épaules... Envie de déléguer. Comme d'hab' ? Qu'il est bon d'être capitaine. Un baillement. Parti pour un voyage à rien foutre, autant commencer un roupillon.

Une fois le capitaine sorti, Romy se repassa la vidéo, étudiant soigneusement tous les détails. Cette histoire n'était pas claire du tout, ça puait l'embrouille à plein nez... Mais bon, une mission était une mission. Et des mercenaires qui faisaient la fine bouche, ça finissait généralement en bouffe pour carcs.
La prussienne passa machinalement une main dans ses cheveux, libérant par ce geste sa longue tresse coincée dans son col. Il fallait maintenant avertir le reste de l'équipage, que des réjouissances...
La flemme l'emportant, elle décrocha son micro et annonça d'une voix sèche:

Ici Romy. Pour ceux qui ne le savent pas encore, nous partons en mission dans les territoires transthalassiques d'ici peu. Pour les détails, demandez à Hart, il zone quelque part dans le coin.

Et hop, une bonne chose de faite. La rouquine ricana en coin en imaginant la tête de Tomas entendant son message lapidaire, et reposa le combiné pour se plonger dans ses cartes interstellaires. Plan de vol, oui, mais vers où ? Et puis, le retour, on le ferait où ?
Bon. d'abord, tracer les nomades. Faciles, là où il n'y avait personne, il y avait eux. Bien.
Ensuite, trouver un moyen de les aborder. Boulot de Hart, OK.
Les réserves de carburant étaient à leur maximum, grâce à la prévoyance avisée du chef mécano. Le vieux avait parfois du bon...
La pilote fourragea dans ses papiers, tria les informations; quand elle parvint à quelque chose d'acceptable, deux heures avaient passé.
Tiens, personne n'est venu me casser les pieds ? Ils doivent avoir croisé Tomas.
Elle se leva, s'étira un peu, avant de poser la main sur son micro. Hésitation. L'appeler maintenant ? Ou attendre qu'il déboule avec l'idée du siècle ?

Indiqué par le baron du SGC, la planète ou ses deux fils avaient disparu était la planète Eko, planète perdue à la frontière même des territoire connus ou entraperçus par l’humanité, la planète doté d’un niveau technologique très bas était pourtant une des plus riches en bauxite et or, ce qui en faisait un lieu convoité par beaucoup d’état de ces endroits reculés, abandonnés par les grandes nations humaines. Or comme dit par notre homme, les deux enfants menant une mission d’exploration n’étaient jamais repartis de la planète car ils furent abordés par le vaisseau nomade à leur départ.
De même, l’autre lieu de recherche intéressant était Nouvelle Silésie elle-même, en effet, l’astroport récemment installé était devenu une plaque tournante des vaisseau de la région, mais aussi un lieu de rencontres entre nomades, contrebandiers et autres habitants de la parsec.
Il pourrait être intéressant de s’y rendre et d’y rechercher des informations.
Par ailleurs, la zone accueillait souvent des armées carcars à la recherche d’esclaves, il fallait donc être prudent lors des voyages spatiaux.