Une mission séranienne à Solaria

Sur le point financier, Solaria ressemblait énormément à Seranon, les fameuses réunions d'affaires constituait dans les deux nations en de très long et très ennuyeux diners et banquets. Heureusement que Marcus avait l'habitude de ces diners puisqu'il devait les subir en continue. Marcus discuta avec plusieurs chefs d'entreprises. Comme il l'avait vu Zul était absent c'était plutôt une bonne chose pour Marcus qui n'aimait pas trop avec Frederick dans les pattes lorsqu'il parlait affaire.

Marcus était entrain de suivre Chauvignac qui discutait avec des membres de l'ambassade, lorsqu'il fut rejoint par le Président des Chantiers Navaux d'Actinium.

Les krypto-arkilliens risquent de nous mettre des batons dans les roues il faudrait réussir à s'en débarrassé, pour pouvoir réussir à accomplir notre mission correctement.
Quand au altorriens, on pourrait presque essayer d'en faire des alliés, de profiter de leur présence, pour parler du pacte.

Ayant glissé ces quelques mots au oreilles de Chauvignac, Marcus suivit Pontius, qui le conduisit auprès du président des Compagni Spatial d'Orion. Marcus pensait aussi aller voir le président de Solaris Robotics, il essaiera plus tard de le contacter.

Pontius avait donc mené Marcus auprès de M Sayama qui s'avérait être à l'instar de nombreux Solariens, un cyborg,ce qui fut assez difficile à décelé pour l'oeil peu exercé de Marcus, qui avait plus l'habitude des tieffelins que des cyborgs. Le Solaria fit preuve du défaut que Marcus aimait tant, à savoir être très direct, laisser tombés les mondanités idiotes dans lesquelles s'enferme tellement de gens. Il s'intéressa immédiatement aux affaires et partu très au courant de la situation de la corporation.

Eh bien à terme peut-être notre corporation se tournera-t-elle un peu plus vers le secteur de l'espace, mais en fait le transport de fret spatial et plus ou moins indépendant de la banque même si je gère c'est deux entreprises comme une seule et même entité. La banque à des secteurs d'investissements très variés, non pas seulement tournés vers l'espace même si cela constitue sans doute une avenir possible.

Marcus marquait déjà des points, apparement la Corporation avait déjà intéresser quelque sans que Marcus n'eut à faire beaucoup d'effort, et puis les Solariens pourrait s'avérer très utile, Solaria avait longtemps été seul contre les Carcars, leur talents dans de nombreux domaines ne sont donc plus à prouvés et aussi des avantages que Marcus pouvait avoir face à Zul.

Sayama eut un sourire amusé.

[Ta ko Sayama] « A mon humble avis, vous faire suivre à vous-même des cours d’informatique me parait bien peu rentable, non ? Bien que cela aille de soi qu’il faut savoir ce que l’on vend… Mais, ce qui importe le plus c’est de savoir comment on vend ? Je ne sais pas moi-même comment marche un réacteur de classe SandStorm-IV, et pourtant, je le vends parfaitement…
Ainsi, dans le cadre d’un partenariat éducateur pour votre entreprise, il n’est pas exclue que vous pourriez vous tourner vers notre jeunesse, cette génération de diplômés s’est beaucoup tournée vers les technologies de l’information, notamment au niveau des transmissions informatiques hyperspatiales. Ainsi les jeunes solariens forment un parfait salariat. De même, il n’est pas exclure de parfaire la formation des employés séraniens sur notre sol, Solaria rêve de faire connaître à l’international la qualité de son enseignement professionnel et universitaire ! »

Le président de la Compagnie Spatial d’Orion n’était pas un informaticien, son entreprise était une compagnie de construction, et non d’infrastructures numériques, ainsi il écourta un peu la discussion portant sur l’informatique.

[Ta ko Sayama] « Pour autant, la concurrence en matière informatique est peu développée sur Solaria et il se peut que vous trouviez ici un creuset futur pour l’une de vos branches économiques. Il est même probable que les commissions d’investissement de Solaria vous permettent de réaliser une joint-venture sur son propre sol. »

Sayama fit référence à plusieurs petites entreprises informatiques prometteuses solariennes qui pourrait faire l’objet de rachat, de prises de participation voir d’un investissement massif de la part des séraniens. Parmi elle, on pouvait figurer la NToS (New Technologies of Solaria), la Quantum&Co. et Solarian InfoNet. De nombreuses autres entreprises figuraient à l’appel.

Il apparut que les arkiliens n’était pas beaucoup tourné vers l’informatique, en effet, le domaine recherché semblait plutôt être le domaine industriel, les activités de pointes de l’EKA étant directement concentrées sur Arkilia et Krypton.

[Ta ko Sayama] « Vous savez, dans l’industrie, l’entrepreneur recher trois choses, la compétitivité, l’approvisionnement et les débouchés optimums. Votre filière de transport de fret peut m’intéresser. En effet, la CSO est en plein développement et nous sommes à la recherche de ce que l’on nomme dans notre jargon de la flexibilité, et il s’avère que Solaria manque de flexibilité.
En effet, Solaria reste une simple planète, soumis à de nombreuses contraintes et particulièrement fermée sur le monde extérieur, les carcars obligeant nous nous sommes voulu autosuffisant» pourtant notre économie peut parfois arriver à saturation, et il nous importe alors de regarder le ciel et nos partenaires potentiels.
Ainsi, en me tournant vers vous, je me tourne vers l’espace et ses richesses, d’amples marchés économiques qui pourraient subir une certaine concurrence de notre part. »

Pour ce qui était de faire durer le suspense, le patron solarien savait apparemment s’y prendre.

[Ta ko Sayama] « Et bien, votre entreprise de fret pourrait apparaître comme une porte ouverte vers le secteur Pégasus et vers ce qu’il a à nous offrir. Et ainsi, votre branche de transport de fret peut à la fois profiter économiquement à la CSO dans le cadre des débouchés, mais aussi de l’approvisionnement. Et par ailleurs, avoir de grandes externalités positives sur les comptes bancaires de votre compagnie.
Je serais donc enclin à former une sous-traitance de nos transports de marchandises chez vous dans le cadre ou cet accord nous serait profitable. »

Une bonne, voire très bonne nouvelle en soi, Sayama revint alors sur le sujet primaire de la conversation.

[Ta ko Sayama] « Tout de même, une telle retombée économique pour votre entreprise inclut intrinsèquement un besoin en capitaux pour la CSO. En effet, toute ouverture à l’étranger nécessite de forts investissements dans le but de s’assurer une compétitivité, mais aussi une spécialisation capable de faire face aux marchés galactiques.
Ainsi, je me tourne aussi vers Séranon vis-à-vis de ses récents fonds d’investissements qui sont en soi capables de nous intéresser de par leur valeur, mais aussi de par les perspectives économiques qu’ils offrent.
Un partenariat économique entre nos deux entreprises serait donc fonction de la capacité d’investissement que nous pourrions recevoir de la part de Séranon. »

Sur ce point, Sayama n’avait pas tort, Solaria était une petite planète isolé, disposant d’un marché de capitaux peu développé et donc peu enclin à un investissement massif afin d’assurer la compétitivité des entreprises solariennes à l’international.
Ainsi l’agrandissement des activités de Marcus serait dans le futur une conséquence de la capacité de son pays à investir, et surtout à croire dans le potentiel de Solaria et de ses entreprises.
Il était par ailleurs clair que l’usage pendant la majeure partie de la conversation du « conditionnel » par Sayama n’était pas pour rien. La concurrence serait rude, notamment vis-à-vis de Zul, d’Arkilia et des multiples entreprises séraniennes qui ne cracheront pas sur un tel contrat potentiel. La concurrence risque d’être rude !

Sayama était intéressé dans la proposition de Marcus vis à vis du transport.

[Ta ko Sayama] « A terme je vais donc considérer votre proposition contre bien sûr, l’envoie de votre part des données chiffrés que je pourrais vous demander, notamment la vitesse de transport de fret, mais aussi le prix au tonnage métrique et votre couverture galactique.
Par ailleurs, sachez que les tarifs ne sont pas exceptés à court terme, mais dans un cadre de long terme, je ne prends pas mes partenariats à la légère et je place la rentabilité au-dessus de tout. Ainsi, la concurrence sera rude pour vous. Mais bon, n’appelle-t-on pas cela le commerce ?»

L’entrepreneur fut moins emballé par le produit financier de la corporation Tellico.

[Ta ko Sayama] « Vous savez, j’ai suivi avec entrain cette conférence, mais j’ai bien peur que le produit d’insertion en bourse de votre banque ne soit que de peu d’intérêt pour nous. La CSO est une entreprise fermement ancrée sur le sol solarien et se finance totalement grâce à l’épargne nationale. De même, la bourse de Séranon est loin d’ici et la CSO a encore un avenir au niveau du développement sur le sol solarien, ainsi, l’entrée en bourse n’est pas encore une nécessité. Tout de même il est probable que nous lorgnerons du coté de votre innovation le jour où il nous viendra à l’esprit de réalisé quelques investissements à l’étranger, notamment dans le potentiel cas d’une implantation… sur le sol séranien. »

Sayama était un investisseur et entrepreneur très prudent qui ruminait toute proposition qui lui était faite, il fallait donc jouer la manipulation plus que le harponnage en plein jour pour ce genre de proie.

[Ta ko Sayama] « Je vous propose un deal, pour l’instant, je ne possède plus de compagnie de fret viable pour les transport à l’étranger, pourtant, je livre beaucoup de matériel, de pièce détachées et de systèmes spatiaux au niveau des nations neutres, d’Alganzaar mais aussi d’Erikéa.
Je vous propose pour l’instant de signer un contrat à durée déterminée de deux mois, renouvelable bien sûr, afin d’assurer une flexibilité de nos deux côtés pour l’instant.
En effet, vous l’admettrez que je perds plus d’argent à chercher un agent de fret compétitif sans exporter, qu’à faire les deux en même temps. »

Cette dernière phrase se finit sur une touche d’ironie de commercial et de patron, un humour corrézien économique en somme.

Qu'êtes vous donc prêt à donner?

Nolser s'asseyait un peu plus profondément dans le fauteuil. C'était un homme de stature assez imposante, qui accusait un poids important, et une musculature développée, une sorte de brute épaisse en quelque sorte, en costume trois pièces gris fin. L'homme avait servi pendant longtemps chez les Fusiliers Blancs et avait gagné en plus de ses gallons une certaines haines des Carcars, mais aussi, au fond, des pays qu'il considérait comme ayant abandonné Solaria quand elle était dans ses plus grandes difficultés. Cette colère se trahissait par la précaution avec laquelle Nolser faisait ses affaires, et défendait l'intérêt de Solaria, ses collègues le supposaient comme "intouchable", il n'avait pas vraiment de rivalité dans la profession.
Rapidement mis à l'aise, lui qui n'avait jamais été un orateur de haut niveau, il s'enquit de la volonté , ou non, de son hôte de récupérer quelques boissons pour se satisfaire.

[Jack Nolser]- Hum... Vous savez, Seranon souhaite vendre beaucoup de choses à Solaria. Mais nous aussi, nous pouvons vendre des choses. Cependant, je remarque que Seranon est plus protectionniste que ce que nous semblons l'être. C'est peut être une erreur de ma part, et de celle de mon pays, mais bon.
Bref, je ne vais pas vous assomer de considérations géopolitiques que nous n'avons pas le niveau pour éluder. Le fait est que pour concourir à leurs appels d'offres, ceux de votre état, nous avons besoin d'un partenaire local. Vous voyez la fresque. Cela vous plairait il d'être notre "mouture" sur Seranon? Si vous refusiez, nous serions contraint de faire affaire avec les arrogants de chez Zul...
Ceci consiste en fait à ouvrir une usine chez vous, à construire une partie des pièces chez vous, peut être même à créer une version de l'armement chez vous... Bref, une chaîne quasie complète de conception. Chapeautée par Solaria et le Combinat, nous ne voulons évidemment pas perdre notre technologie comme ceci, alors monsieur, cela vous intérèsse t'il?
Vous y gagneriez de l'activité, et bien sur une part de connaissance dans les armements terrestres, qui pourraient vous permettre de développer cette division, ainsi qu'une part des bénéfices... C'est le minimum que nous puissions vous offrir.

Jack tendit à Marcus une tablette, sur laquelle était indiquée les brochures de quelques armements terrestres Solariens, et autres tenues de combat. C'était à sa discretion de savoir s'il voulait ou non poursuivre les discussions, mais l'offre de Jack était très honnête, et il ne doutait pas de la continuation de la négociation.

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