[Ministère des Sciences]

Chef de faction Nombre de messages : 27 Date d'inscription : 03/12/2011

Dans l’une des salles obscures qu’Hirosabat a pris plaisir à développer depuis quelques siècles, un évènement assez surprenant a eu lieu. Une révolution, et une première en même temps. En effet, lors d’un rendez-vous discret sans être secret, autour d’un banquet, les éminences scientifiques et politiques de Solaria ont pris une décision nouvelle pour l’avenir du pays, et ce qu’ils en pensaient.

Le hasard a fait que non loin de cette salle se déroulait un bal des hypocrites, avec les représentants des plus grands états, tous plus prompts à simuler un intérêt dans la lutte contre l’esclavage, l’avilissement, et la violence tarifée. C’est cet évenement qui d’ailleurs attirait tous les médias. Il n’était pas rare, et cela arriva en tout et pour tout trois fois, que le repas soit interrompu par une équipe de journaliste, confuse. Non monsieur, ce n’est pas là, c’est au Musée ! Cela faisait beaucoup rire les scientifiques.

Le repas, regroupant quelques dizaines de personnes prenait place à l’intérieur de la Préfecture. C’était le lieu précis où avait, à une époque, atterrit, à sa façon, l’Espoir. Le premier bâtiment était devenu administratif. Ces gens le savaient, et c’était à ce même endroit que l’on prendrait une décision des plus stratégiques, des plus novatrices. Quand toutes les tables furent vidées de leurs victuailles, que les hommes, repus eurent tous ouverts quelques boutons à leurs vestes, et que les femmes grondent doucement ceux qui les accompagnaient trois coups tintèrent sur un verre de Cristal.
Au centre de l’ovoïde se tenait une autre de ces femmes. En fait non, pas précisément, c’était une femme d’un genre tout à fait différent. Yasmine Alessandrini était diplômée de toutes les écoles de Solaria. C’est du moins ce qu’il semblait ! Elle était maître de conférences, professeur, secrétaire général. Un profil très atypique. Le triptyque parfait du politicien, scientifique, parent. Effectivement, sous toutes ses chemises, elle réussissait, et provoquait des envies. Ô soyons franc, il y avait bien quelques cadavres ornant les placards, mais, comme c’était le consensus actuel, ils le méritaient.

– Mesdames, Messieurs! Je comptais vous faire un long discours, sur l’intérêt de nos décisions. Sur la portée qu’elles allaient avoir. Mais le Chapon m’a eu. Comme vous d’ailleurs si j’en crois vos postures ! Aussi vais-je faire simple. Comme cela avait été acté précédemment, nous allons créer un Ministère nouveau. Il prendra la dénomination transparente de Ministère des Sciences. Doté d’un budget de soixante dix milliards de crédits, soit un demi pour cent du produit intérieur brut, il n’aura qu’un seul but. Il n’aura qu’un seul but comme je vous le disais, qui sera de favoriser la science dans notre pays. Qui sera de favoriser les Laboratoires tenants plutôt de la PME, de trouver des financements pour ceux qui en ont besoin. Nous ne faisons pas doublons avec le Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Fondamentale qui a pour problème d’être peu ou prou lié à l’éducation et à l’industrie, et utilise une bonne partie de ses financements, environ quarante pour cent, pour des recherches prouvées utiles à moyen terme. Ici ce ne sera pas le cas, les milliards que nous avons, seront à nous. Ils seront considérés comme perdus, et comme unique investissement. Je veux dire qu’ils seront totalement attribués à la recherche. Si nous investissons sur une technologie qui ne marche pas ? Tant pis. Nous saurons que cette voie ne sera pas à suivre.
Ceci n’incite tout de même pas à la gabegie, et c’est pourquoi les membres du cabinet, et ceux qui attribueront les budgets devront être intègres et entreront sous le statut de Fonctionnaire à Haute Responsabilité. Ce qui signifie, cela vaut le coup d’être à nouveau dit, que les peines contre vous seront bien plus élevées que contre un Solarien Lambda… et que le devoir d’exemplarité devra vous préoccuper. Bien entendu, personne ne vous tapera sur les doigts pour avoir dépensé dans une direction peu porteuse. Nous n’avons pas l’ambition de prévoir l’avenir. Mais nous ne pourrons jamais légitimer une spoliation e l’argent d’autrui. Surtout nous, scientifique, qui savons le prix d’un crédit, et qui savons ce que nous pouvons apporter à l’être humain.

Aussi Mesdames, Messieurs, dans cette salle qui était une cavité auparavant, et où nos premiers ancêtres locaux ont espérés, je lève mon verre à tous ceux qui assureront l’avenir de notre belle nation. Je lève mon verre à l’avenir. Et je lève mon verre à votre santé !