Hegemony
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 [Ordengrad] Hôpital "Saint Espoir"

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Amian Ae Saster
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MessageSujet: [Ordengrad] Hôpital "Saint Espoir"   [Ordengrad] Hôpital "Saint Espoir" Icon_minipostedSam 3 Mar 2012 - 19:42


Il faut être à l’hôpital

L’astroport d’Ordengrad, couleur locale. La ville de l’ordre, tu parles. On pouvait sentir une certaine misère sociale accompagnée d’un amour pour le métallique, du bruit de botte au teint des bâtiments. On pensait croiser des personnes au visage gris tellement cela semblait coutumier ici que de se camoufler. Un peu plus loin sur la piste de l’astroport, alors qu’Amian et Laek débarquaient avec beaucoup d’affaires, portées dans deux grands sacs de sport, on entendit une détonation, puis un flash, c’était un vaisseau de l’armée qui s’élevait et enclenchait apparemment quelque chose comme la post combustion.

    – Patrouilleur classe Belkurri, un bien beau bestiau. On en intercepte souvent. Je ne sais pas combien ils en ont, mais notre flotte manque d’appareils de ce gabarit. Tiens, ton Serpent il pourrait pas nous en envoyer ?
    - Mon serpent, il n'est pas seulement Aunadariote, et il est plus ou moins affilié au constructeur des vaisseaux de la KAIAN, j’aimerais bien voir leur gueule si je développais un concurrent. M’enfin on y pense, projet Mogador, top secret, t’en parles pas sinon jte bute !


[Ordengrad] Hôpital "Saint Espoir" Hospital_floors_by_JESSERZZZ

La dernière phrase avait été suivie d’un geste équivoque où Amian longeait sa gorge avec son pouce, comme s’il l’avait tranché. Enfin, il regretta rapidement ce geste en s’apercevant que le comité d’accueil qui les attendait était fort charmant. Un homme et une femme, qu’on aurait pu décrire comme des parpaings. Froids, diffus, gris. Couleur locale. Ce fut assez amusant de les voir sourire. Même quelque chose d’aussi naturel semblait complexe à réaliser pour eux. Ils expliquèrent rapidement qu’ils étaient les guides et qu’ils accompagneraient les deux frères dans leurs pérégrinations, et qu’il ne fallait pas hésiter à leur poser la moindre question. Quand Amian demanda franchement s’ils étaient là pour les surveiller, les deux eurent l’honnêteté de l’admettre. Laek lui préféra se présenter et présenter son frère. Aksana et Dmitar. Monsieur Brique et madame tuile. A y regarder de plus près ils ne devaient pas être beaucoup plus vieux que leurs invités. Dmitar atteignait la trentaine, Aksana un peu moins, tout en étant plus vieille que les frères. Les deux étaient blonds au yeux bleu, comme c’était courant ici.

    – Vous verrez votre sœur demain. Ce soir c’est repos, vous avez beaucoup voyagé.
    - C’est cool de sentir qu’on a le choix. Mais c’est vrai aussi que se taper Aunadar Jadis, Jadis Vands, c’est pas le chemin le plus court. Je me demande combien de temps les gens mettront à s’en rendre compte. Dites, on a le droit de sortir en ville mon frère et moi, je veux dire, sortir à deux, ou bien on va devoir vous réserver une table à vous aussi ?


Il n’y eut pas de réponse, mais le regard fut équivoque. Oui, on pourrait sortir en ville le soir même, et oui il faudrait prévoir quatre places au cinéma. C’est d’ailleurs ce qui fut fait après avoir visité l’hôtel gris. En fait, on pouvait percevoir des couleurs, quelque chose de relativement moderne. Mais tout était si aseptisé. C’était presque si on ne soupçonnait pas chaque miroir de cacher une caméra. Bon, il fallait bien partir dans un climat de confiance aussi l’on fit mine de croire en la sincérité des accueillant. On profita du navet diffusé, qui racontait l’histoire d’amour entre une Erikeane et un Carcars refoulé par son clan, pour se rapprocher et briser la glace. La tentative fut apparemment appréciée, mais infructueuse. Au détour d’une conversation Amian expliqua ce qu’était le MRT, et qu’il serait ravi de voir une écurie Vandsienne y participer, mais qu’il faudrait qu’il en rencontre des potentiels responsables. Large perche tendue.

Le lendemain, ce fut plus difficile. Réveillé depuis déjà quelques minutes, le jeune homme observait le plafond, comme en cherchant à y discerner un message, une réponse. Il se demandait bien ce qu’il était venu faire, il se demandait bien depuis combien de temps il n’avait pas vu Iékatarina, et ce dont elle souffrait. Il devait bien s’avouer qu’il craignait de la rencontrer, peut être un regard plein de reproche. C’était réellement diffus. Enfin, il fallait bien affronter la vérité. Alors, seconde après seconde, il se décida. Debout jeune Aunadariote. Devant le miroir, en se rasant, il pensait à ce qu’il allait dire. Silencieux, à côté de son frère qui se rasait aussi, ils se surprirent à chacun surveiller l’autre à travers le reflet qui était face à eux. Un simple regard de rère qui remplaçait beaucoup de mots. Lui non plus ne savait pas ce qui l’attendait.

    - Tu ne l’as pas vu depuis combien de temps ? Tu sais ce qu’elle a ?
    - Non, pas plus que toi. Je suis sans trop de nouvelles, enfin pas plus de deux ou t rois mails depuis quelque chose comme mon entrée à l’académie à treize ans. Et toi ?

    - La même. Pour tout te dire je n’ai aucune idée de ce qu’elle fait de sa vie.

    - Agent secret pour les gris peut être. T’imagine le piège ?
    - Ta gueule.

Enfin, le doute était lancé. On n’y croyait pas une seconde, mais c’est évident, quel piège ça serait. A peine près, à l’heure ; ils ouvrirent la porte qui les séparait du couloir, et sans surprise cerbère et cerberettes les attendaient là. C’était d’un lassant routinier. Ils visitèrent le réseau routier Vandsien, assez uniformisé et standardisé et relativement fluide. Mais lent et polluant, ça semblait vraiment peu optimisé, et l’œil aiguisé d’Amian se disait qu’il y avait bien des marchés à conquérir, il se doutait d’ailleurs qu’au moment où il se faisait cette réflexion, l’un des surveillants l’analysait. L’hôpital approchait. Dès que possible, Aksana l’avait indiquée, c’était une silhouette massive, mais pas insultante ni écrasante, plutôt rassurante à vraie dire. S’étant arrêté et ayant été libéré par leurs gardes, les deux hommes furent guidés jusqu’à la chambre de la petite sœur à protéger. Les couloirs se suivaient et se ressemblaient. Ayant un badge indiquant de par sa couleur leur nationalité, les deux hommes subissaient quelques regards mauvais, mais surtout de la curiosité. Enfin, ils arrivèrent après avoir parcouru deux escaliers, un ascenseur froid et un couloir obscur, devant la chambre 1417. Simple calcul, qu’est ce qu’il s’est passé en 1417 ? Henri V tentait de reprendre la Normandie. Enfin, il fallait y aller, et d’un même geste, Amian et Laek toquèrent. Sans le faire exprès.

    Entrez !!!!


Les deux hommes se regardèrent. Interloqués. La voix ne semblait pas du tout celle de quelqu’un de fatigué ou de malade, mais très juvénile et dynamique. Alors ils se décidèrent enfin, et entrèrent. La petite Iekatarina n’était pas seule, une infirmière se tenait près de son lit. La dame parti rapidement, laissant plus d’intimité à la fratrie. La jeune malade se tenait assise sur son lit, et malgré un teint pâle, on pouvait voir un invincible sourire sur son visage. Apparemment, elle était plus que soulagée de voir ses deux frères.

Pour connaître son meilleur ami.

Spoiler:

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On ne saurait trop le dire, on ne saurait trop le proclamer: ce que recouvre pour nous le mot si confus de culture _ l'ensemble des créations de l'art et de l'esprit _ c'est à la Grèce que revient la gloire d'en avoir fait un moyen majeur de formation de l'homme. C'est par la première civilisation sans livre sacré, que le mot intelligence a voulu dire interrogation. L'interrogation dont allaient naître tant de conquêtes, celle du cosmos par la pensée, celle du destin par la tragédie, celle du divin par l'art et par l'homme. Tout à l'heure, la Grèce antique va vous dire:
J'ai cherché la vérité, et j'ai trouvé la justice et la liberté, j'ai inventé l'indépendance de l'art et de l'esprit. J'ai dressé pour la première fois, en face de ses dieux, l'homme prosterné partout depuis quatre millénaires. Et du même coup, je l'ai dressé en face du despote !

C'est un langage simple, mais nous l'entendons encore comme un langage immortel.


Dernière édition par Amian Ae Saster le Mar 8 Mai 2012 - 11:06, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: [Ordengrad] Hôpital "Saint Espoir"   [Ordengrad] Hôpital "Saint Espoir" Icon_minipostedDim 4 Mar 2012 - 22:07


    Même sans espoir,





    [Ordengrad] Hôpital "Saint Espoir" >




    - Vous savez, ça fait longtemps que je vous attendais. Les docteurs m’ont dit que je n’en aurais pas pour longtemps, mais moi je savais que vous me verriez avant que je parte définitivement. Vous savez, je ne souffre pas. Pas physiquement en tout cas, parce que c’est plutôt compliqué de rester là par journée entière. Mais vous êtes là, donc ça va !

    - En effet, on est enfin là. Je te cache pas que ça n’a pas été si facile que ça de venir, des gardes, des fouilles, on s’est retrouvé en slip dans la rue !

    - C’est vrai ? Je suis désolée… je ne pensais pas que les policiers étaient si vicieux. Mais ce n’est pas leur faute. Vous savez, les politiciens ici, ils vivent en partie sur la haine des gens comme vous.

    - Non, on s’est pas retrouvé en slip, mais c’est vrai qu’on aurait pu si on l’avait un peu ouvert. Dis moi Iék, tu fais quoi de tes journées, enfin je veux dire, quand tu n’es pas à l’hôpital ?

    - Hum. C’est dur de la part d’un frère de demander ça. Je gère une petite entreprise de transport !

    - Je sais, je suis désolé, mais maintenant qu’on est là, autant rattraper le temps perdu. Je me rappelle que tu adorais les brochettes de poulet au caramel. Donc… Hum, ne le répète pas, mais je t’en ai apporté.

    - Oh ! C’est introuvable ici ! Tu les a acheté chez Juhi ?

    - Non, Juhi a fermé. C’est mon ami Suna qui les a faites, uniquement pour toi. Tu sais, Suna, celui qui m’accueillait dans son restaurant. Je t’avais parlé dans une lettre de sa personne.

    - Oui oui, je sais. C’est très gentil de sa part. Tu pourras le remercier j’espère ! Je ne pense pas que je pourrais moi…

    - Et pourquoi ? Tu sais, on a pas beaucoup de précisions sur ton état. Et pour être franc, on n’a pas osé demander aux gens.
    - Je souffre d’une infection. J’ai attrapé ça dans un voyage assez lointain, avec mon entreprise tu sais ! C’était dans l’une des petites dernières des colonies de l’Empire Krypto Arkilien. D’ailleurs, j’ai appris que t’avais un appartement à Vermeille !

    - Oui, c’est vrai, pas seulement d’ailleurs. Mais c’est étrange ton entreprise qui fait des trajets si grand. Même diplomatiquement, les relations, et les accords, pour les avoir, chapeau !

    - Pas vraiment, si tu prouves aux gens que c’est dans leur intérêt. On a une toute petite flotte de six appareils, mais ils voyagent toujours à plein, et on prends à peu près tous les contrats. Ô c’est sur, c’est pas des bateaux comme ceux dans lesquels vous travaillez tous les deux, mais on gagne de l’argent, et la situation est tellement perreine qu’on risque d’être racheté d’ailleurs.

A ces mots, la jeune fille eu la mine assombrie. C’était la première fois depuis que la fratrie était réunie, et c’est dans un murmures que les derniers mots sortirent de sa bouche. Une infection inconnue, le sourire et les souvenirs de l’enfance, des regrets profonds, et une culpabilité certaine. Les trois avaient une raison de se taire, et ainsi un silence pesant et complet s’installa. Il semblait que rien ne pourrait le faire cesser

    – Une entreprise Seranienne voulait nous racheter. Et déplacer l’activité sur Seranon. Je ne sais pas comment il serait possible de les arrêter. Enfin je ne vois pas pourquoi on détruirait l’emploi local. Moi je n’ai plus vraiment la force de m’y opposer.
    - Tu sais, Amian a beaucoup d’argent maintenant, peut être que tu devrais t’arranger avec lui.

    - …

    - Amian ?

    - Je dirige l’A.S.P.I.C. mais le transport n’est pas du tout dans notre créneau. Et je ne suis pas le grand manitou, d’autres personnes ont leur mot à dire.

    - Une entreprise rentable, sur un marché de niche, transnationale, qui plus est sur Bavandar, y a quand même quelques rapprochements à trouver à mon sens.

    - Ce n’est pas faux, Mais ce ne sera pas si simple non plus. J’essaierais de voir si c’est possible d’envisager quoique ce soit, mais tu sais Iék, je ne peux pas t’en promettre plus.

    - L’espoir fait vivre.

    - Alors on va tout faire pour que tu espères. On a tellement de chose à se dire. Ca te dirait d’aller voir la mer ?


La lutte est encore un espoir

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J'ai cherché la vérité, et j'ai trouvé la justice et la liberté, j'ai inventé l'indépendance de l'art et de l'esprit. J'ai dressé pour la première fois, en face de ses dieux, l'homme prosterné partout depuis quatre millénaires. Et du même coup, je l'ai dressé en face du despote !

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MessageSujet: Re: [Ordengrad] Hôpital "Saint Espoir"   [Ordengrad] Hôpital "Saint Espoir" Icon_minipostedJeu 15 Mar 2012 - 20:52

Elle sourit faiblement. Entre un industriel riche comme Crésus, en vue politiquement capable d’obtenir nonante-neuf pour-cents de ce qu’il désirait en un claquement de doigt et un militaire d’une des armées les plus sélect de l’univers, lequel d’entre eux avaient l’habitude de se faire arrêter par la maladie ? De finir cloué dans un lit. Aucun d’eux n’avait vécu un tel enfermement. Une réponse aussi désinvolte était donc normale. Iekatarina sourit donc.

-La mer... Oui. C’est beau la mer. Mais je ne peux pas sortir comme ça. Outre les décharges de responsabilités il se pourrait que je ne survive pas en dehors d’un environnement contrôlé. Je crois que si vous insistez un peu auprès du médecin chef, il pourrait me préparer quelques cocktails dont il a le secret pour une sortie exceptionnelle.

Pour la société je ne connais pas l’ASPIC mais un roulement de six astronefs ça a beau ne pas faire lourd face à un armateur vieux d’un siècle ou largement soutenu par un gouvernement, ça représente mine de rien une somme conséquente, même pour ne devenir qu’un simple actionnaire majoritaire et les droits de succession ne seront pas minces...


HJ : transition c’est surtout ton RP perso. Je sais même pas si t’attendais une réponse.

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MessageSujet: Re: [Ordengrad] Hôpital "Saint Espoir"   [Ordengrad] Hôpital "Saint Espoir" Icon_minipostedMar 8 Mai 2012 - 11:22


Le Changement

Les mots résonnèrent dans la tête d’Amian comme une pluie drue sur le toit transparent d’une veranda. Fermant les yeux, il pouvait même voir l’impact des gouttes. Il mordit sa lèvre, et ne rendit pas le regard noir que Laek lui lança. Il est vrai qu’il avait parlé sans réfléchir, et désormais, il faudrait danser pour parvenir à se sortir de cette situation fâcheuse. Tout en réfléchissant il regardait sa sœur avec un regard où le paternalisme se battait avec la pitié. Qu’avait donc elle fait. Un petit bout de demoiselle, aussi fluette que mignonne. Il se rappelait, quand il se battait avec son frère avant son entrée à l’académie, la petite sœur et sa voix d’airain, qui leur demander de cesser, car elle n’aimait pas les voir ainsi. A vraie dire, même s’il s’était toujours pris pour la personne qui avait pu brandir la bannière et la rose d’une même main, un héraut héros, il avait sa part d’ombre. Ces bizutages pas vraiment aimables, ces filles dont le cœur avait été brisé sciemment, ses couteaux dans le dos plantés à quelques partenaires assassins. Et son frère. Ha il était beau le fier soldat. Mais il ne suffisait pas d’une longue analyse pour savoir que lui aussi avait semé peine et douleur dans son passé. On parlait souvent, c’était la rumeur, d’étranges personnes capturées. Vands se plaignait parfois pour la forme, mais pas systématiquement. Laek devait en avoir fait des simulations de noyades, pour connaître une information, voir même, ces actes politiques auxquels on donne de grands noms avec de superbes majuscules qui exaltent l’ardeur patriotique, mais que le péon de base n’appellera jamais autrement que meurtre. Non. Décidément. Il en était probablement qui méritaient punition, mais pas elle. Sa naiveté, sa gentillesse en étaient déjà. Au fond, c’était peut être le châtiment pour deux fiers frères, au front haut, l’œil plissé, la ride savamment affichée sur le front, en quête de sagacité, qui oubliaient que dans leurs ombres résidait un petit bout de demoiselle qui était si fière d’eux. Combien de fois avaient ils rusés pour ne pas avoir à s’occuper d’elle et pouvoir sortir. Et aujourd’hui, c’est elle qui rusait avec la vie pour leur fausser compagnie, définitivement.

    -J’irais parler à ton médecin. S’il m’assure qu’il n’y a pas de risque nous partirons, dussions nous te porter sur notre dos Iékatarina. Très franchement, je ne peux qu’être honnête et t’avouer, tête basse, que je suis honteux de n’être pas venu avant. Je pourrais dire que je ne savais pas que tu étais malade, c’est vrai, mais j’aurais tout de même pu t’envoyer un message. Je ne sais pas s’il est trop tard, je ne sais rien, mais ce dont je suis certains, c’est que je me battrais pour que notre histoire ne s’achève pas sur une note courte.
    - Amian a raison. Nous avons tous deux fait fausse route. Et nous serons là. Tu sais, il y a de superbes hopitaux chez nous, peut être que…

Fusillé du regard par son frère, il s’arrêta dans sa phrase, et sourit. C’était vrai, ce n’était pas en donnant des prothèses à la petite sœur qu’on arriverait à la faire renaître. Et si elle ne pouvait déjà pas aller à la mer tranquillement, alors rejoindre Jadis et en revenir l’achèverait forcément. C’était à son tour de passer à l’examen de conscience et de s’automutiler intellectuellement. Le petit être semblait ignorer cette lutte interne. Dieu sait cependant que lorsqu’on est seul face à soi-même dans une chambre dont chaque parcelle nous indique que rien ne va, on commence à comprendre les batailles psychologiques. Il en était une de paraître souverain et calme quand on espionnait la querelle interne de l’autre.
Le fondateur de l’UEDA quitta la pièce assez précipitamment, sans mot dire, mais sa gêne était palpable. Il était déjà en train de composer mentalement le numéro de son attaché à Vermeille, mais il se souvint que les Vandsiens seraient assez probablement ravis d’obtenir les flux secrets d’une entreprise qui tomberait forcément dans le militaire un jour ou l’autre. Il se ravisa donc, et laissa un message sur un téléphone assez quelconque d’un employé de l’ASPIC sur Aunadar. Celui-ci visait à savoir dans quelle mesure on pourrait se rapprocher de l’entreprise de la petite sœur. Celui-ci visait à savoir quel prix aurait le fait de redonner de l’espoir à ces quelques kilogrammes de tendresse. Dans une même détermination, il s’enquit de la localisation du bureau du médecin responsable, et se présenta devant lui, dans le clair but d’apprendre quelles seraient les modalités pour permettre à la petite sœur une sortie dans le monde des vivants en compagnie de ceux qui partageaient son sang. Au premier abord, il reçut un regard snob qui fixait le badge de couleur signifiant la nationalité d’Amian. Le regard froid et dur de celui-ci le fit se raviser. On n’était plus dans les querelles infantiles et il fallait une réponse précise.

Cette quête de l’absolution

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MessageSujet: Re: [Ordengrad] Hôpital "Saint Espoir"   [Ordengrad] Hôpital "Saint Espoir" Icon_minipostedMar 15 Mai 2012 - 15:16

L’hôpital était grand, ses couloirs vides en apparence, universels, mais tout respirait le vieux ou à tout le moins l’âgé. L’installation ne datait pas d’hier et même si le service disposait manifestement de plusieurs machines en bon état, il était manifeste quelles provenaient de tous horizons. Amian reconnut du matériel jadéen qu’il connaissait bien, d’autre originaire d’EKA - le nom du fabricant était visible - et il soupçonnait quelques équipements basiques provenir de l’UTE, ils étaient mélangé à de l’équipement vandsien de même fonction. Un membre du service devait avoir fait un caprice pour un traitement particulier...

Les querelles infantiles finies, le fameux médecin responsable reprit la tête de l’emploi, c’est-à-dire quelque chose entre la compréhension, manifestement sincère, et un air définitivement blasé, habitué qu’il était à pareilles requêtes. Habitué qu’il devait être également d’éconduire les membres de la famille pour des motifs évidents de procédure, de responsabilité et de survie pure et dure des patients.

-Il est envisageable de permettre à votre soeur de réaliser avec vous et votre frère une sortie tout à fait exceptionnelle cependant une telle décision peut présenter quelques risques eut égard à l’état de santé. Je pense que vous avez pu constater...

J’ai cru comprendre que madame votre soeur dirigeait une entreprise dont l’activité n’était pas anodine, notamment pour son caractère interstellaire. Il est possible que je doive convaincre certaines personnes. Mon feu vert médical est primordial et je peux vous le donner et appuyer en ce sens en un peu plus - mais pas tellement - haut lieu. Je vous serais cependant très reconnaissant de tenir compte des conséquences qu’une telle entreprise pourrait avoir sur la santé de madame. Vous comprendrez aisément que les suites moins heureuses de telles retrouvailles en plein air ne puissent être portées exclusivement sur l’hôpital...


La question de la responsabilité enfin lâchée, pouvait s’avérer cruciale. Le traitement “de choc” que représentait une sortie pourrait sévèrement réduire l’espérance de vie de Iekaterina ou la prolonger quelque peu mais la science semblait incapable de le prédire. Et comme dans toute bureaucratie il convenait de ne pas s’exposer au courroux des échelons supérieurs, surtout quand un commercial de rang international était en jeu.

La réponse d’Aunadar parvint assez rapidement. Il était possible de se rapprocher de l’entreprise en question, notamment en faisant appel à elle dans le cadre de missions de transport. L’on se posait cependant quelques questions relatives aux procédures des deux entreprises. Manière codée de souligner que beaucoup de ce que faisait transporter ASPIC était susceptible d’être une cible privilégiée de la part d’industriels vandsiens trop curieux. Un autre plan était une entrée en capital à hauteur de plusieurs dizaines voir centaines de millions. L’on préparait un projet de business plan à destination d’une éventuelle banque si pareille décision devait se confirmer. Les informations sur l’entreprise étaient minimes depuis Aunadar. Vands pouvait être.. Opaque, et le milieu des armateurs spatiaux l’était déjà. Néanmoins ASPIC était sur la pente ascendante et était réellement compétitive, dans un secteur où l’on ne connaissait que très rarement la crise. En somme, l’un et l’autre étaient possible moyennant le respect de certaines conditons.

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MessageSujet: Re: [Ordengrad] Hôpital "Saint Espoir"   [Ordengrad] Hôpital "Saint Espoir" Icon_minipostedVen 18 Mai 2012 - 19:04


Toute naissance


L’information avait circulé, parcourant les canaux de communication comme le globule rouge parcours les veines, atteignant toute les parcelles de cette galaxie, et il n’était pas une planète qui n’avait pas été sujette à un partenariat avec l’évènement. Au moins un média de masse par pays avait été contacté et avait contracté. Diffusé en seize langues différentes sur plus de cent vingt-quatre planètes, l’A.S.P.I.C. n’avait pas lésiné sur les moyens, on avait dépensé des millions juste pour cet espace. Une émission, un rush, de quatre heures annoncée depuis des mois. A la même heure, les écrans concernés étaient devenus, de façon synchrone, parfaitement noir. Imitant l’éclat funeste de ces anciennes télés cathodiques qui s’éteignaient. Personne ne doutait que c’était un effet organisé, mais au bout de dix-sept secondes de silence parfait, quelques-uns appuyèrent pour vérifier que leur holo-TV marchait bien. On avait été jusqu’à organiser une étude pour savoir quelle serait la durée moyenne avant que le doute ne l’emporte. Cela n’avait pas été de l’argent jeté par les fenêtres. Soudain, une image, affichée moins d’un dixième de seconde claqua, puis à nouveau, le noir. La séquence se reproduisit plusieurs fois, représentant systématiquement une vue d’artiste d’un véhicule en course, avec la livrée d’une équipe différente. Quand les dix-huit équipes furent passées, on entendit, au loin, la clameur de la foule, s’élever, s’élever, et puis les dix-huit images réapparurent, séquencées, accélérant, se suivant les unes les autres, ceci en boucle, avec des bruitages de moteur, on entendait aussi, en diverses langues, ce qu’on pouvait deviner être un technicien, parler de son bijoux. Et puis, dans chaque idiome, le staccato ultra prisé de commentateurs extrêmement doués illustrait dans une verve enflammée les performances d’une course en cours, d’un coup, un hurlement.

    « Oh mon dieu, quelle horreur ! »

Et un véhicule, réel celui-ci, après une courbe mal négociée, parti dans le décor, percuta l’un des pylône, puis, dans un silence de mort, observant la vrille dont on connaissait parfaitement la fin, percuta le sol avec une violence inouïe. La caméra se relève, et on voit divers véhicules continuer la course. Apparait alors le message /Pas de Limite/. Le cérémonial continu, et cette fois, ce sont divers paysages caractéristiques qu’on aperçoit. Les dunes de Tarim, les îles de Bavandar, les cieux de Jadis, les Océans de Seranon… Sur chacun des fonds, on peut apercevoir les écriteaux « MAMBA RACING TOUR, REMEMBER OUR NAME ». Des techniciens, de charmantes demoiselles, des pilotes, des organisateurs, portent la tenue avec le slogan imprimé dessus. Ils construisent les pad hoc, répondent à des interviews, testent des moteurs au banc d’essai, moteurs répondant parfaitement à la sollicitation dans un bruit de montée en puissance envoyant au ciel tout amateur de mécanique. La séquence de paysages réapparait en passage rapide /Pas de Limite/. Une brève pose, puis ce sont diverses images connues qui percutent nos yeux. Les logos de divers groupes immenses, ainsi que d’autres logos moins connus. Puis, mise en relief, ces logos apparaissent sur des véhicules aux designs surprenants, et très divergents. Alors on peut rentrer dans des pièces, certaines tiennent plutôt du hangar, et d’autres, plutôt du cellier. Les équipes sont parfois en tenue intégrale et uniformisée, tantôt dans des vêtements de tous les jours. Toute ont pour point commun de s’affairer autour d’une future terreur des routes. Le slogan est connu, mais son apparition marque toujours la rétine /Pas de Limite/. Les images disparaissent, le slogan réapparait, encore, encore, jusqu’à suivre un rythme, celui des pulsations d’un cœur qui subit l’excitation. En fond, on peut apercevoir, malgré la fréquence des apparitions qui augmente à son paroxysme, une ligne d’arrivée, un mur dont on s’approche dangereusement, les feux du départ. La séquence monte crescendo, et soudain, on percute le mur, on passe la ligne d’arrivée, le signal passe au vert, et le slogan s’imprime sur l’écran, avec le bruit caractéristique et continu des encéphalogrammes plats d’antan.

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Seconde coupure télévisuelle.
Celle-ci ne dure plus que cinq secondes, et puis l’enlightement commence. On reconnait la salle où a été annoncée la naissance, tel un faire-part, du MRT. On suit le postérieur couvert d’une jupe courte, aux couleurs d’argent et de vert, l’éclair verdâtre inscrit les cinq initiales sur la cuisse gauche. Enfin, la demoiselle tourne pour aller vaquer à ses occupations, et la caméra diverge, vers une scène. On aperçoit alors les quatre hommes, Indecoli, Chauvet, Putr et Ae Saster côte à côte, tous vêtus dans les costumes traditionnels de leurs pays respectifs, puis soudain, sur la même image, dans la même position, ils sont tous vêtus, de tenues de pilote, avec le casque sous le bras, et dans un dernier flash, les voilà vêtus de costumes du plus bel effet. Chacun des visages subit un zoom. Le premier s’anime, et glisse.

    – Dix Huit équipes.


Le second visage, sage, de Chauvet, s’anime d’une lumière qui a quelque chose de malsain quand elle s’érige entre les rides communément définies comme trahissant la sagesse naissante d’un homme. Cette folie, bien plus digne d’un enfant devant un nouveau jouet que d’un homme mûr étonne mais attire.

    – Douze Nationalités.
    – Trois Spécialités.
    - Zéro Limite


C’est Amian qui prononce les deux derniers mots, la pose est théâtrale, mêlant le ton de la confidence, les yeux de l’entendement, la certitude du visage, le mystère du regard. La caméra reste figée dans le regard enjoué du jeune homme, et on discerne un fond qui se déplace, tourbillonne, se dispute puis s’impose. Finalement, il semble que la guerre de titan se déroulant dans l’arrière court a trouvé son héros, peut être héraut. Le fond semble marin, ou plutôt, digne d’un aquarium, on est sous la voûte nous séparant de l’eau. La caméra se refocalise sur Amian, désormais de dos.

    - Nous voulions nous limiter à douze concurrents. C’était impossible, nous avions bien trop de demandes différentes. Ce que nous avons recherché, ce n’était pas les groupes qui nous proposaient d’augmenter le cachet. Non. C’était les profils, les cultures différentes, les visions de la compétition. Nous avons été pragmatiques et avons pris ceux qui semblaient le plus motivés par l’idée de la victoire. Il n’est intéressant pour personne une course entre gentlemen où tout le monde s’arrêtera à la moindre roue crevée. C’est plaisant dans les livres, mais ça empêche de façon pure et simple la compétition. Il y a donc dix-huit équipes, représentant douze pays, dix-huit façons de voir la course, mais un seul objectif, la victoire et la suprématie sur les rivaux. La suprématie, sur tous les terrains, regardez.


Et l’on regarda, et l’on s’émerveilla. Les fans de science-fiction comme ceux du complot n’en crurent pas leurs yeux, les ingénieurs sagaces opinèrent du chef, et ceux qui ne l’étaient pas levèrent un sourcil. On était bien sous l’eau. Une magnifique orbe nous protégeait, mais ce qu’on voyait était bien une ville sous-marine. On savait que sur Aunadar il était caché une grande base sous-marine appartenant aux troupes de la flotte. Mais à coup sûr, il ne s’agissait pas de ça. La position qu’on avait dominait de peu le reste des infrastructures, et tout était très limité. Quelques tunnels permettaient visiblement d’acheminer le personnel et l’énergie. L’emplacement n’était pas immense et on pouvait se demander ce qui y était fait, tout en sachant pertinemment qu’on allait avoir la réponse dans les secondes qui suivaient. Et effectivement, dans la lentille apparue à nouveau le jeune homme.

    – Bienvenu à Cobra2, Aunadar. Il n’est qu’un département du premier en fait, et y est relié par ces tunnels que vous avez surement vus. Cette emprise a deux buts. Le premier est la production d’énergie, suivant un procédé totalement écologique ; le second est un groupe de recherche sur l’exploitation des fonds marins, et l’optimisation des véhicules y opérant. On compte uniquement une centaine de collaborateurs ici. Ce qui compte, c’est au-dessus, regardez.


L’homme pointa son doigt vers la voûte, et y vissa son regard, le focus de la caméra suit le même chemin, et alors qu’au premier abord l’on ne perçoit qu’une sorte de lentille transparente on se force à se concentrer.
On pouvait, après y avoir porté attention, se rendre compte qu’il y avait dans l’eau quelque chose ressemblant à des pylônes, de l’un à l’autre, c’était un parcours sous-marin qui de dessinait. Amian expliqua qu’il s’agissait en fait d’un parcours sur deux milieu, sous-marin, et à la surface, appelant à la vitesse et à la technicité plutôt qu’à l’endurance. L’une des spécificités, on s’en aperçut alors que la carte était grossièrement tracée, tenait au fait que le trajet passait la frontière. Une course binationale. C’était assez nouveau.

Tour à tour, Indecoli et Chauvet présentèrent aussi, un type de course. L’Aérien et le Terrestre, parfois mêlé au surfacique. On promettait aussi une course de gala « ultime », pour clore la saison, mais l’on en dévoila pas plus. Ce fut à Putr que revint l’honneur de citer les candidats qui l’avaient emporté. Ils étaient tous présents dans la salle, avec leurs supporters et les journalistes. Chaque fois qu’une entreprise était citée, son logo apparaissait, son véhicule, une brêve description, et le drapeau du pays dans lequel elle était localisée. Les nations représentées étaient celles d’Aunadar, d’Alganzaar, d’Alttoria, des Krypto-Arkiliens, des Unionniens, de Pergale, de Seranon, de Solaria, de Skeïb, de Tarim, de Valia et enfin de Vands. Les entreprises, bien que différentes concernaient surtout le secteur de la technologie, à l’exception d’une paire, les firmes de Seranon et de l’UTE. La première était un géant du BTP, et la seconde leader des boissons énergétiques.

On en profita pour rappeler le principe. Il s’agissait pour chacune des équipes de proposer deux véhicules différents, de leur choix, pour les trois spécialités, un véhicule pour une spécialité et demie. C’était déjà ici quelque chose d’aberrant, mais l’on n’arrivait pas au sommet du complexe, pas encore, les moteurs emportés étaient au nombre de deux pour chacun des véhicules, l’A.S.P.I.C. mettant à disposition son expertise pour l’intégration de ses petits bijoux. Il revenait cependant aux équipes de raccorder à la chaîne cinématique de leur bête de course, son futur cœur. Les équipes devaient payer dix millions chacune, pour un prix de victoire à deux cent millions, ainsi que la possibilité d’avoir son slogo (ensemble Logo et slogan) apparaissant dans les spots publicitaires des autres. Il n’y avait pas de prix pour les seconds, qui étaient considérés à égalité avec le dernier. Le message dans la publicité était valable pour un an, jusqu’au prochain Mamba Racing Tour qui, c’était pratique, s’étalait sur toute une année. Le gagnant avait l’obligation de participer à l’édition suivante, sauf s’il emportait trois fois d’affilée la victoire, auquel cas il gagnait la possibilité de voir son slogo affiché sur une petite partie des véhicules des autres concurrents, jusqu’à ce qu’on égale ou dépasse la performance. Le but étant bel et bien de faire haïr à tout le monde l’idée même de défaite. Les effectifs étaient limités à cinquante membres directs durant les phases de course, et aucune limite pour les phases de développement séparant les divers quarts qui composaient la course. Les équipes d’Aunadar de Krypton et de Skeïb pouvaient être suspectes d’assistance obscure, vu qu’appartenant au même pays qu’au moins l’un des acteurs principaux de la société, aussi, l’espérait on secrètement, cela ne serait pas une de ces entreprises qui arborerait le trophée en fin d’année.

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Mais, déjà, l’émission touchait à sa fin, dans un festival d’images et d’informations. Il fallait être dans le secret des dieux pour le savoir, mais cet effet précis avait été obtenu grâce à l’assistance de l’école des pilotes de marine d’Arkilia. Certains tests consistaient à dissocier chacun de ses membres, ainsi qu’un flot d’information confuse, dans un contexte de pression intense. Ici, à l’écran les médias étaient tous exploités, et les postes les plus avancés transmettaient en plus le signal électrique aux auditeurs pour qu’ils sentent l’odeur légendaire assimilée à la mécanique, ce mélange de renfermé, de gomme, de fuel. Les statistiques de l’audimat étaient excellentes, et très peu de personnes avaient quittés leur poste avant la fin, au contraire on avait même fait une pointe à huit pour cent de l’audimat galactique, ce qui plaçait l’audience dans le top dix des records annuels, devant la finale de la coupe galactique d’Arena. Alors que les messages étaient diffusés dans toutes les directions, Amian était emmerdé. Au sens propre. Son fils, Algea n’ayant rien trouvé de mieux que de tomber malade dans la journée, et l’avait accaparé tout le long de la soirée. Il était tenu au courant, par la puce qu’il portait à l’oreille, des informations, et du fait que le nom de l’entreprise ainsi que le MRT avait été pendant quelques minutes l’information la plus recherchée sur l’HoloNet. Heureux était-il d’avoir accepté les conseils avisés de son DirCom et d’avoir établi plusieurs sites différents, dont certains passant pour indépendants, à la gloire de son bébé qu’était la course. Les sponsors présents étaient d’ores et déjà ravis de l’exposition, et la seule marque négative notable immédiatement fut paradoxalement l’image du tout début montrant l’un des pods racer s’écrasant. Si certains avaient été ultra touchés dans leur amour de la compétition sans limites, certaines, répondant peut être à l’instinct maternel, ou à l’esprit de conservation s’était sentie mal à l’aise devant ce défilement de violence. Il était pourtant bien entendu qu’on avait développé les parades les plus technologiques possibles pour assister à la sécurité des pilotes, et il était probable de survivre à un tel impact. Mais pas dans l’imaginaire. On nota ça dans un coin. Objectivement, ce n’était pas ça qui inquiétait le plus. Surtout pas Amian, lui qui était encore à Ordengrad, avec sa sœur, son frère, et donc, ses enfants, que leur mère n’avait pu emporter lorsqu’elle avait été envoyée en démarche commerciale sur Bulkarr. Les petits avaient donc été des rares à pouvoir utiliser un transport direct entre Nouvelle Tokyo et Ordengrad. Hecate et Algea. La mythologie Grecque restait absolument indémodable. En tout cas, Aksana, madame tuile s’étaient fendue d’une expression sincère de douceur en voyant ces deux petits bambins, expression qu’elle avait réprimée au bout de quelques secondes, mais tout de même, il était difficile de penser qu’il n’y avait pas d’humain là-dessous. Dmitar, dans un sourire gêné, expliqua en tendant de façon confuse un petit paquet portant le symbole de Vands, que c’était un présent pour fêter l’arrivée des petits. Amian, curieux, le déballa, et, avec une coupable surprise se rendit compte qu’il comportait pleins de couleurs. Quelques jouets d’enfants, tous plus joyeux les uns que les autres. Cela dénotait bizarrement, notamment avec celui qui venait de procurer ce présent, on sentait presque avec surprise, sans bien sur le dire, que les enfants de Vands étaient heureux à une époque. Insondable mystère, quand tombaient ils donc dans l’uniformisation ? Pourtant, la solution de l’énigme était bel et bien dans les mains du dirigeant de l’A.S.P.I.C. sous la forme du paquet. Un paquet gris, sous l’emblème, le joug, de Vands. Cet emballage parlait tellement quand on s’y intéressait un peu. Cela risquait même d’être touchant. Les surprises n’étaient pourtant pas terminées pour cette soirée, alors qu’il venait déjà de rater l’émission de l’année à son sens, on sonna à la porte.

Il était bien tard pour une visite, mais élevé dans le respect d’autrui, il ne fit pas attendre l’invité surprise. Il ouvrit la porte, avec autant de curiosité que de tension et d’attention. Et l’impact fut grand, à tel point que l’uppercut mit immédiatement au sol le Caucasien qui n’aurait pas dû l’être. Les genoux flagellants, l’impression d’être transparent, il connaissait ce sentiment, il reconnaissait cette expression. Il se sentit donc tomber intellectuellement, comme prostré dans la position de la prière, ou de la soumission. Le coup avait été rude, et tout dévarié qu’il était le jeune homme ne pensa pas immédiatement à sa dignité, à se relever. Plus touchant, il se rendit compte qu’elle avait compris. Ce fut donc elle qui l’y aida. La personne qui venait d’entrer avait ce quelque chose que l’on connait, et y avait adjoint le regard de l’être aimé dans ses moments de suspicions. Ces yeux inquisiteurs avaient au sens propre vus à travers Amian, du moins c’est ce qu’il ressentait. Ne cachant pas la façon dont il était perturbé, il protégea instinctivement ses enfants en fermant soigneusement la porte, et n’appela pas son frère. Sans y être invitée, la dame se présenta, elle appartenait aux services spéciaux de Vands et était là pour une remise à plat de certaines interrogations qui agitaient ces derniers. C’était faux. Tout était horriblement comme grossièrement faux, et le député le savait parfaitement. Pourtant rien ne le prouvait, il n’y connaissait absolument rien en falsification, mais il le sentait et le savait, elle mentait. Le plissement de ses yeux montra qu’elle avait saisi les pensées du jeune homme, qui ne pouvait réprouver cette impression de faiblesse, bien que ne comprenant pas pourquoi. Il ne pouvait pas mentir, il se sentait espionné de l’intérieur.

    – Ca fait bien longtemps ; Algea.


Le choc fut terrible, et presque fatal. Un tremblement de terre, une décharge électrique, une explosion thermonucléaire, l’opposition des grandes idées de l’humanité, rien, rien n’était comparable à ce qui fut vécu à cette seconde-là dans le moi intérieur de celui qui commençait à comprendre d’où lui était venue l’inspiration des noms pour ses enfants. Qui se rappelait désormais, encore une fois en fait, des hommes courant dans des couloirs avec des tenues portant la silhouette d’étranges vaisseaux dans le dos, des hommes alignés regard au ciel, tranche de la main sur le cœur, en parade devant cette personnalité forte et protectrice. Il se rappela aussi de la colère chaude et du goût amer de l’injustice dans la bouche de l’enfant face à cette figure haïe. Tout était flou, mais il pouvait se rendre compte qu’il n’avait plus réellement de contrôle de lui-même. Il pouvait se rendre compte qu’il ne savait même pas qui il était en fait. Il pouvait se rendre compte que la personne devant lui, lisait en lui, et n’esquissait pas la moindre surprise. Non, rien. Alors le prédateur, assemblant toute sa force, son acuité, décida qu’il serait plus coriace, qu’on ne parlerait pas de lui comme d’un adversaire basique, et il se concentra. Ce qui va suivre ne dura pas dix secondes. Tout d’abord, il regarda de toute son âme la personne qu’il avait en face de lui. Il ne s’en était pas aperçu, mais elle était plus que belle, elle était simplement sublime, des traits extrêmement fins, quelques légères tâches de rousseurs saupoudrant des yeux d’un bleu profonds, sans être fade, ces yeux qu’il connaissait parfaitement, et qu’il avait retrouvé avec surprise lors de la naissance de sa fille. A partir de là, il savait même qu’en fermant les yeux il pourrait décrire cette personne avec facilité. Ses cheveux n’avaient pas réellement d’organisations, ils étaient blonds, en nuances différentes, son corps, d’une agréable perfection - même Carla ne lui arrivait pas à la cheville, ce qui était profondément impossible, Carla présentant le physique parfait. Mais là où elle arborait un regard plein de gentillesse et de naïveté, le regard de cette personne était dur et froid, mais aussi vif et rassurant. Presque rassérénant. Les détails lui sautèrent par la suite aux yeux. Elle portait au cou un pendentif dans un alliage qui ne lui revenait pas, mais dont il avait en tête l’évocation, d’argent et aux reflets rouges sang, le motif représentait une sphère vague, dans laquelle tenait un losange. La Politique. Le losange était la figuration d’une bouche, la sphère, celle d’une planète. Non, il ne savait pas d’où ça lui venait, mais il savait pertinemment tout ceci.

    – La politique hein. Et toi, où est le pendentif que tu avais, avec l’épée éfilée ?


Si Mohamed Ali avait remporté son combat de légende face à Georges Foreman en apprenant à encaisser des charges terribles, Amian Ae Saster entrerait forcément dans la légende s’il parvenait à remporter ce combat-là. Ce pendentif, il s’en rappela immédiatement. La différence étant qu’il avait un éclat bleuté, et que la sphère qu’il portait contenait en elle un rectangle très effilé, qui devait donc rappeler l’épée, l’armée. Paradoxalement c’est à son entrée à l’académie, à treize ans qu’on lui avait demandé de retirer cet agrément bien trop féminin pour les troupes d’élites Aunadariotes. Acquiesçant, dans une volonté de s’intégrer, il s’en était débarrassé. Il lui fallait cependant établir une stratégie. On ne savait pas ce qu’elle voulait, mais il n’était jamais bon d’être dominé. Il semblait évident que cette personne pouvait lire en lui. Le dispositif permettant ceci était à l’étude dans un des laboratoires Cobra.

On avait saisi la façon d’obtenir les résultats, mais technologiquement cela semblait infaisable. Ceci consistait en fait à un récepteur-scanneur permettant de mesurer les différences de potentiels entre l’avant et l’arrière du lobe cérébral de la personne que l’on avait en face, ce qui pouvait trahir des émotions. L’analyseur émettait ensuite un signal électrique pour expliciter l’émotion de l’individu concerné. Mais il existait des tas d’obstacles semblant actuellement insurmontable. En premier lieu, il fallait commander ce dispositif, sans dire mot, et donc le relier à sa colonne vertébrale, ce qui n’était pas discret, ensuite, il fallait lui désigner les cibles, puis il fallait obtenir les données électriques du cerveau de l’autre, sans même le toucher, et si possible en étant à une distance d’un mètre de lui au minimum. Pour finir, il fallait recevoir le signal, et le décomposer assez rapidement, pour que l’information soit d’une quelconque utilité. Et tout ceci ne pouvait nous faire parvenir qu’à discerner de grandes émotions. Colère, stress, fatigue. Le dispositif s’il venait à exister, ferait nécessairement presque vingt centimètres cubes. Bref, c’était irréalisable. Cette personne devait donc appartenir à un service où les moyens n’étaient pas une limite. Ils avaient au moins quinze ans d’avance technologiques, rien que pour la miniaturisation et la rapidité d’exécution, sur l’ASPIC et les entreprises les plus pointues du secteur de l’EKA. Pour la capacité d’analyse, ce n’était pas mesurable. Ceci dit, maintenant que l’on connaissait le procédé utilisé, on se rendait compte qu’il ne pourrait en aucun cas lire les bribes d’information. La stratégie serait donc d’esquisser des tas de plans, et des tas de pensées, sans jamais les aboutir, ce qui ne créerait pas une ddp suffisante pour devenir un livre ouvert.

    – Des bribes de pensées. Basique.



Le coup aurait pu être critique, mais dans le fond, Amian s’y attendait. Ca ne pouvait pas être si facile. Elle pouvait donc lire la moindre des pensées, et même en gardant un calme souverain, le jeune homme n’y pouvait rien. Lutter sembler impossible et stupide. Alors on devrait concilier l’adversaire. Mais avant, il fallait s’assurer que les enfants étaient en sécurité. Ainsi que les adultes. Laek et les deux gardes Vandsiens. Où pouvaient-ils être d’ailleurs ?

    – Tes deux amis font un gros dodo. Ton « frère », lui, pourrait avoir une grande conversation avec toi. Mais on m’a dit que je serais plus en position de le faire, et que tu me croirais plus facilement. Une sombre histoire de faiblesse. Tes enfants… C’est pour eux que je suis ici.
    Ne t’inquiètes pas, je ne vais pas leur faire de mal, même s’ils sont d’ores et déjà condamnés…


Elle n’avait pas finis sa phrase qu’Amian était sur elle, la faisant tomber de son fauteuil et se tenant à cheval sur elle, il mit toute la détermination qui était sienne dans un terrible coup de poing qui atteint son but, il s’apprêtait à en asséner un second, sa colère lui semblant sans limite, quand quelque chose l’incita à se précipiter vers la porte. Bingo, des hommes rentraient déjà en force, le Caucasien eut le temps de distribuer une seconde mandale, avant de se sentir maîtrisé, vidé de ses forces. Un dernier regard vers la porte de la chambre des enfants, qui, réveillés par le bruit commencèrent à pleurer. Puis l’ombre.

Le réveil fut sinistre. On était apparemment dans un préfabriqué, gris. Le ciel, qui faisait passer son image par une fenêtre lointaine, était gris lui aussi. Le fleuve qui coulait, on en entendait les flots pacifiques, complétait le paysage par sa couleur. Entre le gris et les reflets d’argents. Amian aimait particulièrement aller au port par ce temps. Algea semblait lui aussi apprécier. Algea…

    – Ne t’inquiètes pas. Ils sont condamnés, oui, mais pas par nous. C’est toi qui les as tués en les concevant. Ils portent déjà leurs morts en eux.


C’était elle, encore et toujours. Le jeune homme, se sachant entravé, n’avait pas même essayé de se débattre. Il était assez content de lui, elle présentait un superbe hématome que même leur médecine n’avait pas encore résorbé. Ils n’étaient donc pas Jadéens. Et cette obsession de la mort. Qu’est que cela pouvait donc signifier. Porter la mort en soi. Cela signifierait qu’ils soient malades ? Génétiquement ? Impossible.
    – Tu es décevant. Ils sont génétiquement malades oui. Ils sont génétiquement malades car il est impossible pour quelqu’un de ton sang, d’avoir des enfants en bonne santé avec des individus lambda. Enfin, ça serait plus clair pour toi si je parlais d’individus humains. Ne défaille pas, tu es aussi humain qu’eux, juste un peu différent. Et tes gosses aussi sont un peu différents, en dehors du fait que leur père est un égocentrique doublé d’un pervers, et que leur corps n’est pas fait pour supporter cette petite différence. Ils ne souffriront pas et mourront probablement d’une rupture d’anévrisme. Tous deux. Ceci dit, mieux vaudrait-il pour nous et donc pour toi que cela ne semble pas aussi évident au grand public. C’est donc bien pour ça que nous sommes là. S’ils venaient à mourir en même temps, de la même chose, les gens… S’inquiéteraient. Enquêteraient. Il se pourrait que tu claques toute ta fortune pour savoir, et il se pourrait que tu apprennes. Cela pourrait être dangereux pour nous, alors je vais tout te dire, mais les lambdas ne devront jamais le découvrir. Par contre, ça va te faire quelques chocs donc je te conseille de t’asseoir. Ah. J’oubliais que tu étais attaché. Pas trop serré j’espère ?

    Sur ton pendentif, que tu as perdu, il y avait inscrit six lettres que tu ne comprenais pas, CARTOR, non, pas des initiales ni rien. Dans notre langue ça désigne le premier non héritier de l’Empire. Autrement dit, le deuxième enfant de l’empereur. De quel empire parle t’on ? Pas de l’Empire Krypto Arkilien, non, de l’Empire Nemesis. Ce mot te rappelles t’il quelque chose ? Probablement pas. C’est pourtant sous ce nom que les Lambdas nous ont désignés à l’époque.


Amian leva un sourcil surpris, et oublia un peu ses enfants. De quoi parlait-elle ? Quelle était cette bande de fous dangereux qui s’étaient saisis de lui ? Que lui voulaient-ils ? Rançon ? La pièce était dénuée d’émotion. Il pouvait voir quelques hommes dans le fond, qui portaient tous la même tenue. Des terroristes à coup sûr. Ils avaient trop dû taper sur leurs herbes étranges. Et leur chamane à gros seins qui continuait sa diatribe…

    -A la base, nous sommes Terriens aussi. Seulement, des êtres, dont j’ignore comment vous les appelez aujourd’hui, nous ont en quelque sorte « kidnappés » à une époque, pour expérimentation, et nous ont installés sur une planète dont l’étoile émettait des rayons radioactifs pas vraiment sains. Ils avaient saisis que ceux-ci n’étaient pas forcément nocifs. En fait, ces radiations stockaient leur enthalpie à l’intérieur de pierres à la chimie spécifique, qui ensuite rayonnaient de leur mieux, couplant ces émissions à leur qualité endémique. Il y a eu plusieurs enlèvements, et il s’est avéré qu’il fallait des espèces solides. Nous n’avons pas la connaissance encyclopédique de l’histoire de la Terre, mais ces expérimentations ont durées plusieurs siècles, et pour cobayes ils ont utilisés plusieurs lots, de diverses races et de diverses origines. Peu à peu, les éléments ont évolués, jusqu’à développer quelques, comment dire, capacités hum…. novatrices. Ces capacités changent d’un élément à l’autre, mais grosso modo, nous avons des possibilités télépathiques, et la moindre personne comprenant nos gènes en est dotée. Toi aussi. Certains, que nous appelons « sages » ont des possibilités très largement supérieures, et tu n’en fais pas partie. Désolé.

    J’en viens à ton histoire. Il y a dans notre empire, neuf familles, qui représentent chacune une institution de l’Empire, que nous assimilons à une couleur tirée de l’étendard de chacune des dites familles. Actuellement, c’est la famille bleue, représentative de l’Armée, dont Socratès est le nom commun pour la désigner car elle est originaire du Bassin Méditerranéen, qui est au pouvoir. Cette famille est la tienne. Elle a absorbé la famille blanche, représentante des Sages, dont je te passerai le nom car il n’a pas d’importance. Elle a pour principal allié la famille verte, de la Diplomatie. Son principal adversaire est la famille Rouge, la mienne, dont tu portes le nom. Cette famille est celle de la Politique, et est affilée à la maison orange, du Commerce. Nous arrivons donc à la famille des faiseurs de rois, celle de la Justice, et son drapeau d’or. Elle n’est réellement proche d’aucune des deux maisons principales. Restent ensuite les maisons de la Science, dite maison de l’Ombre, opposée à la maison des Religions, brune ,et celle du Travail et de l’Usure dont l’étendard n’a pas de couleur propre, à tel point qu’on la considère comme multi colore, ou qu’on ne la considère pas. C’est une maison mineure, mais dont le pouvoir culturel est immense. Chacune de ces maisons est issue de lieux différents, et a fourni un grand contingent de personnes occupant une profession assimilée à ce qui est devenu le nom de la maison. Ainsi, la tienne a fourni énormément de soldats, la maison d’or des juges, et ainsi de suite. Aujourd’hui cela ne persiste plus réellement. J’en viens donc maintenant à ta petite histoire et à celle de ton frère.


C’était presque une joie d’apprendre que Laek était bien son frère. On se doutait que les parents n’en étaient pas vraiment, mais quid de Iekatarina ? Il fallait assimiler toutes ces connaissances, cela ressemblait à du Grand-Guignol. Neuf maisons, toutes opposées, on voyait déjà les luttes terribles dans une assemblée chauffée à blanc, qui attendait de voir quel complot serait ourdi entre quelles familles. Les assassinats, la corruption, quelle magnifique histoire il pourrait conter. Ce n’était peut être finalement pas de l’herbe qu’ils utilisaient, ou alors, d’une grande qualité, extra galactique. Ce qui donnait un fond de vérité à leur histoire. Il subsistait malgré tout énormément de questions, mais Amian pris le parti de se taire. Il suffisait de toute façon qu’il pense pour qu’on lui réponde. Et cela ne rata pas.


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    – Iékatarina est la fille de tes parents adoptifs. Laek est effectivement ton grand frère. Et oui, tu tapes dans le mille pour les luttes à l’Assemblée. Assemblée sur laquelle je devrais t’apprendre beaucoup de choses d’ailleurs. On est bien loin de l’Aurore. Oui. Je sais beaucoup de choses de toi. A vraie dire je sais même absolument tout ce que tu sais. C’est justement un de ces complots de couloir qui t’as emmené là. Mon Oncle était excédé par le fait que sa famille ne soit pas représentée, alors qu’elle avait donné sur quasiment un siècle d’affilée, les plus grands dirigeants de notre empire. Cependant, quand il n’y a pas succession directe, ce sont les sages qui désignent la prochaine famille impériale. Et à la mort de Lazare, de la famille d’Ombre ce ne fut pas mon oncle qui fut désigné, mais ton père. A partir de là, il a ourdi un complot avec les Peran, une grande puissance de notre coin, pour vous nuire. Pour protéger ses enfants, qu’il savait menacé, ton père les a envoyé dans la colonie la plus éloignée, à l’époque, une base militaire et scientifique avancée, puis de là, une opération, « Thèbes », a consisté à vous inclure dans une planète du secteur, Bavandar. Je ne connais pas les détails de l’opération, mais tu avais quatre ans à l’époque.

    Oui, détail qui a son importance, nous avons été placés par nos « bourreaux » dans une autre galaxie. Et c’est au hasard d’une déformation spatiale que certains ont réussi à « coloniser » si l’on peut dire, la voie lactée. Dans les faits ce n’est qu’une planète avec désormais quelque chose comme quelques centaines millions d’habitants, qui servait de tête de pont jusqu’à assez récemment. Mais l’évolution de la tempête nous a isolé du reste de l’Empire, et il fallait des mois pour rejoindre sa planète la plus proche, désormais seules les communications passent aisément, le trajet peut être extrêmement long, même avec notre technologie. Alors très franchement, nous n’avions pas besoin d’une paranoïa et d’une chasse aux sorcières chez vous. Car, comme tu t’en doutes surement, si tu es intelligent. Ce que tu n’es pas apparemment, ton père ne t’as pas placé seul et sans aucune garde, ni toi ni ton frère. Tour à tour il y a toujours eu quelqu’un pour veiller sur toi. Actuellement, tu serais surpris de savoir de qui il s’agit, mais je t’en laisse l’interrogation. Venons-en au « comment personne ne nous a découvert ». En fait, c’est assez simple, la planète est assez éloignée de toute voie de passage, et ayant pu obtenir des contacts avec quelques vaisseaux Galiléens, nous nous sommes tenus au courant de l’avancement de votre histoire. Nous avons mimés vos technologies de communication pour pouvoir vous observer, et, admettons-le, nous avons dû négocier avec quelques organisations dont vous n’avez pas forcément la connaissance de toute leur politique. Ceci dit, pas de grand complot, nous n’avons pas créé les guerres, les maladies ou autres, nous avons simplement placé quelques observateurs, de ci de là.
    Autre chose, pourquoi tes enfants sont condamnés.
    Ici est le grand malheur des gens de notre race. Si tant est que nous soyons vraiment une race. Les espèces les plus « pures », c’est-à-dire, le tronc de base des familles, donc les familles les plus importantes, ne peuvent pas avoir d’enfants avec des individus n’ayant pas assez de sang Nemesis en quelque sorte. Mais, autre problèmes, les femmes de peuvent avoir énormément d’enfants, du fait de l’épuisement créé par la conception de l’un d’eux. C’est très rare pour une Nemesise d’avoir plus d’un enfant. Hormis quand elle est de sang très pur, et que son conjoint en est de même. Nous avons une natalité qui s’est adaptée, et environ 66% de « femelles ». Pour survivre, la doctrine est assez simple, il faut marier des « mâles » Nemesis, de souche basse, avec des Lambdas pour qu’ils aient plusieurs enfants ainsi de suites. Enfin nos démographes t’expliqueront ça mieux que moi. Bref, tes gosses, ne t’y attaches pas trop. Et ne crois pas en les films que tu as vu, il n’y a aucune solution, ils mourront, c’est imparables. Et même s’il y avait un espoir chez les Jadéens, ce qui n’est pas le cas, il est absolument exclu de les intégrer à la réflexion. Je le répète, oublie le, oublie les.


Il y avait un peu de colère dans sa voix, mais aussi un soupçon de tristesse profonde, qu’elle tentait de cacher dans la détermination inculqué au timbre de ses mots. C’était délicat d’annoncer la mort de ses deux fiertés à un père qui en cherchait depuis longtemps, mais malgré toute son empathie, elle n’avait pas trouvé autre moyen de signifier cette horrible nouvelle, la pire que l’on peut apprendre à un homme, d’une autre façon.

    - Bon, je t’ai parlé des familles, de l’histoire de notre race, de nos spécificités, que manque-t-il ? Notre nom peut être ? C’est assez simple, à la grande époque, les prédécesseurs des Peran étaient des Humains Lambdas, mis à notre disposition comme nous l’avons appris par la suite, comme une sorte de « réserve ». N’étant pas conscient de notre problème démographique qui ne s’était pas encore manifesté, nos aïeux ont massacrés par dizaines de milliers les Lambdas, au motif de la vengeance, ceux-ci nous nommaient donc la « fureur de Nemesis », puis, par contraction, Nemesis. Quelques uns de nos dirigeants, dans leur folie sanguinaire ont pris le parti d’arborer ce nom, se croyant la lame de dieu. Je ne vais pas te mentir, c’est bel et bien ta maison qui est à la base de la plupart des massacres, qui ont désormais inculqués une haine éternelle dans l’œil de nos voisins, que nous avons pourtant longtemps épargnés, par culpabilité. Nous les écrasons technologiquement, mais ils sont très nombreux. Trop nombreux. Enfin, je m’égare, tu as des questions ?


~Non connasse, tout est très clair. Bien sûr que j’ai des questions, mais je ne sais pas par où commencer. Qui est mon protecteur ? Hitomi Ana, j’en suis quasiment sur. Elle est rompue à toutes les techniques de combat, qui était ce avant que je la connaisse ? Ça c’est plus délicat. Je ne vois pas. Probablement quelques personnes que j’aurais fréquentées souvent sans réellement les connaître. Sinon, je ne suis donc rien moins qu’un fils d’Empereur, probablement éploré d’avoir perdu ces enfants, dans une lutte intestine, blablabla. J’ai probablement enterré au fond de moi mes capacités télépathiques, et je vais les retrouver dès que je verrais ma planète natale, 302. Nemesis 302. Attendez, qu’est-ce que je viens de dire ?~

    – Je passerai sur l’insulte, ducon, mais tu vois, tout revient réellement. Nemesis 302 est notre capitale, et la planète de ta famille effectivement. Je doute cependant que tu la vois avant très très longtemps. Il y a environ une planète par famille, tu peux les connaître. La lune de 302 est occupée par les Sages. Les autres planètes sont Teragasia, Atlantys, Synthesia, Babylon et sa lune, Opale, Flyr, et enfin Diva, aussi appelée Cristal, qui est notre planète sanctuaire car elle est composée en grande partie de « cristaux » issus de notre étoile de base, qui émettent ces radiations que nous aimons tant. J’ai oublié de te préciser, évidemment, que ces cristaux – qui n’en sont pas réellement – sont à la base de la plupart de nos technologies. Vu que tu es motoriste, je vais te faire rêver un peu, nos derniers appareils utilisent l’Energie tétravalente du Diamant, celle que dans vos bureaux les plus secrets vous commencez à explorer à l’ASPIC. Quelques nations ont un peu d’avances sur vous, mais globalement vous en êtes au même point. Sur ce point nous avons une avance technologique de quelques dizaines d’années, et en moyenne, je ne suis pas experte, mais je dirais que vous avez quelque chose comme vingt ans de retard sur nous, ceci étant, vous êtes largement en avance sur la cyborgologie, ainsi que sur l’étude du « moi ». Nous n’avons, pour ainsi dire, pas eu d’âge philosophique. Dès lors, vos conceptions différentes de la politique sont très complexes pour notre Empire qui s’est bâti, il faut le dire, sur la xénophobie de l’autre. Et puis, les rares fois où nous devions vraiment négocier, nos télépathes se chargeaient de faire l’affaire. C’est un retard non négligeable qui explique que nous voulions cacher, le plus longtemps possible, notre petit secret.



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C’était surprenant, mais pourtant cela semblait limpide. Au fond de lui Amian sentait que tout cela était vrai. Il sentait aussi que ces hommes dans l’ombre se faisaient appeler le Bataillon de Thèbes et étaient rien moins que la garde personnelle du Cartor, sa garde personnelle. Il avait quelques difficultés à saisir qui était réellement cette personne, mais au fond, il savait bien qu’il la connaissait, pourtant, il y avait quelque chose qu’il détestait profondément chez elle.

    – Ca, c’est moi. Et ça, c’est toi.


Amian frissonna, il venait de sentir les émotions de Katie. C’était de la timidité et de la gêne. Il venait même de se rappeler son nom. L’image holographique qu’elle venait de montrer présentait les deux enfants partageant ce qu’on appellerait un mignon petit baiser. Il n’avait pas de mal à se reconnaître, ni à la reconnaître elle, cela représentait une époque révolue, et il se rappela de ce qu’il haïssait. C’était cette espèce d’individu dont l’image n’existait que dans l’inconscient de la demoiselle. Une sorte de haine mêlée à de la jalousie. Son frère. Le favoris pour l’Empire dans la mesure où il n’y avait plus d’héritiers Socratès. Mais c’était encore plus ample. Il y avait autre chose qu’une simple querelle de pouvoir, une réelle colère. C’était probablement ce qu’il haïssait le plus. Quelque chose de viscéral, qui lui avait permis de prendre ses ennemis sur Aunadar avec philosophie sinon mépris.

    – Tu vas devoir rester encore quelques temps ici. Nous pouvons soigner ta sœur, et disons que ce sera un échange de bon procédé, tu te tais, et elle vivra. Je ne veux pas présenter de chantage, mais tu comprendras qu’on ne peut pas se permettre le moindre risque. Autre chose, vu que tu as bien réfléchis, je tiens à te présenter ton Hussard. Enfin, pas vraiment à te le présenter mais bon. Rentre !


Et là, son sang ne fit pas un, ni deux, mais trois tours en l’espace d’un instant ou d’un instinct. Cet hussard dont il ne savait rien, pour la bonne et simple raison qu’il ne l’avait pas connu avant de quitter l’Empire, il savait tout de sa « forme » humaine. Il l’avait connu il y a quelques années, par hasard, ou peut-être pas, dans un bar, et s’était attiré sa sympathie en lui envoyant un verre d’eau dans la figure. A la réflexion, c’est vrai que cette personne avait été de tous les évènements de sa vie.

    – Carla !!?


Elle n’avait trahi aucun secret. Elle qui les savait tous. Appartenant à une famille mineure de la maison Socratès, elle avait été sélectionnée lors de ses six ans, pour ses prédispositions, afin de devenir à terme le second Hussard le plus important de l’Empire. Elle en avait bavé, et pas qu’un peu. Comme tout soldat, on lui avait appris à aduler, à ne vivre que pour un idéal, à être prêt à tout sacrifier pour. Contrairement à tout vrai soldat, ce n’était pas un pays ou bien des valeurs qu’on lui faisait apprécier, non, c’était un individu qu’elle n’avait jamais rencontré. Toute son existence y était vouée. Ce n’est que pour ses quatorze ans qu’on avait pu l’intégrer à la vie d’Aunadar. Les services de renseignements lui avaient inventés une histoire bien triste, utilisés le monde gris pour s’assurer de sa durabilité et le fait de la faire entrer dans la vie d’Amian ne fut pas la partie la plus aisée de l’opération. Tout ceci avait été mené de main de maître. Jusqu’au fait que celui qui avait créé l’ASPIC et l’UEDA n’avait jamais imaginé, pas une seconde, même devant des faits évidents, qui elle était. C’était pourtant elle qui l’avait empêché de sortir ce soir-là à New Tokyo où le ciel de minuit s’était irisé de l’éclat sinistre de l’explosion et de la mort, c’était aussi elle qui était sortie de nulle part et avait désarmé un homme un peu trop saoul, un soir, aux Sabres Déchus, alors qu’il s’apprêtait à frapper avec son tesson un Amian qui n’était pas non plus sobre. Les anecdotes se multipliaient maintenant, et l’aveugle vit. Il vit une personne à nulle autre pareille, resplendissante dans sa tenue d’officier de Front, Capitaine, du bataillon de Thèbes. Elle était une autre, son regard s’était métamorphosé, il était devenu dur et droit, son corps n’était plus celui d’une fille extrêmement bien faite, mais couvert de petites cicatrices qu’il pouvait désormais discerner. Son esprit était empli d’une part de noirceur non négligeable, mais aussi d’un amour incommensurable pour son, oui, son protégé. Ce n’est qu’à ce moment que le jeune homme se rendit compte qu’il pouvait lui aussi lire comme dans un livre ouvert dans ceux qui l’entouraient.
    – Tu auras peut être envie de parler à ton père ? Enfin, avant ceci, il faudrait que tu mettes une autre tenue.


Aussitôt dit, aussitôt fait, le jeune homme fut levé, déshabillé, et, toujours interloqué, dû mettre une tenue assez étrange. Celle-ci se présentait sous la forme de ce qu’on pourrait appeler un tricot de corps, mais il faudrait se figurer que celui-ci puisse se solidariser du corps. Par-dessus ce qui ressemblait à une chemise, et une veste à grand col, avec une cape d’une longueur tout sauf mesurée. Le bas était du même acabit, le ton de la tenue était bleu pâle, et des gravures, ainsi que des lettres l’ornaient. Elles étaient très différentes de celles portées par les autres personnes présentes, à l’exception de Katie, dont la tenue était, évidemment, il s’en apercevait maintenant, d’un ton rouge.
    – Vous n’aurez que quelques secondes. Les fréquences employées sont très différentes de celles utilisées dans la zone, et, vu où nous sommes, elles seront rapidement détectées. A partir de ce moment-là, vous aurez quelques dizaines de minutes pour partir. Nous en ferons de mêmes, et nous reprendrons contacts dans peu de temps. J’oubliais, votre tenue a été mise dans un « sac » que votre Hussard gardera. C’est lui qui vous guidera et vous permettra de rejoindre votre frère, à Ordengrad.


Les ordres rapidement donnés, celui qui semblait être un officier d’épaule, lieutenant, des transmissions emmena Amian face à son destin. L’écran, magnifique œuvre en 3D s’illumina. Il avait l’impression d’être assis dans un fauteuil, face à son père. Tout disparu autour de lui, il était comme transporté mentalement dans une autre pièce, où trônait l’Empereur de tous les Nemesis.

    – Bonjour Algea. Ca fait bien longtemps… C’est assez triste que tu aies donné ton propre nom à ton fils, mais bon, tu n’en étais pas conscient. Tu es Algea Nyx, mon fils. Saster est le nom de la famille de Katie, qui t’as protégé et donné une identité, à l’intérieur même du complot qui visait à t’éliminer. Notre temps est limité alors je ne m’embarrasserais pas de trop de protocole. Je t’aime mon fils, comme je l’ai dit à ton frère, j’espère que vous pourrez rapidement revenir sur 302, on vous attend avec impatience. N’oublie pas que si je t’ai éloigné, c’était bel et bien pour te protéger. Je t’aime…


Vu le visage des gens qui l’entouraient, il été aisé de comprendre qu’ils n’avaient aucune idée de ce qui s’était dit. Ce moyen de transmission était tout bonnement incroyable. On ne pouvait pas, actuellement imaginer sur quoi il était basé. Ils avaient donc bel et bien les vingt ans d’avance qu’ils avaient indiqués. Ils étaient tous en train de s’affairer, de courir partout. Carla avait revêtu une tenue civile, qui lui seyait moins. Parmi toute cette agitation, un visage s’imprima dans son regard, c’était celui de Katie qui lui glissa un très léger baiser avant de partir. Il était là, comme le roc face à la tourmente, et ne reprit réellement conscience de son être qu’au moment où, avec Carla ils furent encerclés par une patrouille de police Bavannoise, les regardant, l’air circonspect. La police Bavannoise… Que pouvait-elle bien faire ici. Combien de temps avait donc duré son évanouissement… Vu le regard de celle qui était son Hussard, il comprit qu’il n’y avait pas de quoi paniquer et opina aux ordres. On prendrait donc la direction que l’on nous ordonnerait. Tout au plus étaient ont considéré comme un couple ayant voulu vivre des sensations fortes en pénétrant une zone interdite. C’était en tout cas ce que trahissait la lecture spirituelle d’Amian. Avant de regarder dans le ciel où résonna un départ en Hyperespace à très basse altitude, qui donna aux environs une teinte légèrement violette.
Les aventures commençaient enfin.

Est la renaissance d’un ancêtre

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J'ai cherché la vérité, et j'ai trouvé la justice et la liberté, j'ai inventé l'indépendance de l'art et de l'esprit. J'ai dressé pour la première fois, en face de ses dieux, l'homme prosterné partout depuis quatre millénaires. Et du même coup, je l'ai dressé en face du despote !

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MessageSujet: Re: [Ordengrad] Hôpital "Saint Espoir"   [Ordengrad] Hôpital "Saint Espoir" Icon_minipostedJeu 31 Mai 2012 - 0:27

L’annonce du MRT fait sensation dans les Etats friands de telles épreuves. L’audience atteint un niveau presque recors dans la ville d’Almagrad, sur Arkilia, où les courses de Motojet contribuent à rythmer la vie locale, parfois avec des pics allant de 950 à 1000 kilomètres par heures. L’audience est également importante sur Jadis, Lüderitz et Bavanne où l'événement était attendu. Enfin, naturellement, l’événement intéressa grandement les algans. Certains commentateurs furent surpris de voir Pergale parmi les compétiteurs et aucune écurie jadéenne. Sans doute que le jeu des éliminations ne manquerait pas de ramener les écuries locales dans la Grande Course.

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Les équipes étaient les suivantes :

Empire Krypto-Arkilien :
-Krylov Motor Company
-Lobos Robotics racing team
-Confédération des Armateurs de Kryptonn

Aunadar :
-Nishibi Spacecraft Corporation
-Komodo Corporation

République Royale de Skeïb :
-PZL Hitmilii

Commonwealth d’Alganzaar :
-Mitsubishi Racing Team
-Takeda Team

République séranienne :
-Immobiliare di Seranon

Union des Territoires Eloignés :
-Coconut Soda

Vands :
-Usine Polytechnique d’Ordengrad
République Fédérative d’Alttoria :
-Union Motoriste de Fabriekenstadt

Pergale :
-Lowell Racing

Empire Solarien :
-Compagnie Spatiale d’Orion
-Wakashima Systems
-Hitomikani Corporation Racing Team

Tarim Secundus :
-Mosseveni Industries

Fédération des Etats Indépendants de Valia :
-Minskanov Industries Racing Team


Sur Jadis, quelques collectifs plaidaient déjà auprès de leurs régions respectives afin de pouvoir figurer parmi les prochains terrains pour circuits du MRT. Les études, prospectives, s’appuyèrent sur l’audimat pour plaider un succès certain, des déplacements importants de particuliers et un chiffre d’affaire qui irait avec. Bref, les perdants de l’affaire cherchaient déjà à en évincer les gagnants. Sur Erikea le directoire au commerce aurait laissé entendre que désert et villes fantômes pouvaient constituer des terrains adéquats pour plusieurs épreuves, une fois que la situation sur Erikea serait rétablie. Commentaire laissant une marge de manoeuvre diplomatique plus qu’autre chose : une telle course étant appelé à se dérouler loin des centres de populations érikeans ou presque, il était concevable d’y déployer une activité temporaire en pleine guerre civile... Enfin le gouvernement de Lüderitz, en Union, avait fondé un collectif afin d’y amener les prochaines compétitions. Evoquant les paysages enchanteurs et... L’infrastructure touristico-hôtelière déjà présente.


Moins reluisant, il se disait déjà dans certains milieux qu’à Kamensk, l’on était en train de se préparer aux paris qui allaient en découler. Nul doute qu’il en irait de même en d’autres lieux tel Almagrad, où certains Vor exerçaient, sur les paris et événements sportifs, un savant arbitrage spéculatif et d’orientation des produits proposés propre à accroître leurs revenus et cela de manière substantielle. Quant aux milieux algans, on n’avait plus besoin de les présenter.

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La frontière bavannoise n’était pas moins bien gardée que celle d’Aunadar, comme Amian, ou plutôt Algea ne manqua pas de le constater. Les zones semblaient moins occupées mais néanmoins fortifiées, lourdement, notamment à l’aide de nombre de défenses passives. Leur apparition n’avait pas manqué de susciter des interrogations eut égard au nombre de capteurs disposés sur zone. L’officier de terrain les céda à la Police MIlitaire qui mena son enquête tambour battant, du moins le tenta-t-elle. L’excuse d’Amian ne passait tout simplement pas aux yeux des militaires bavannois à qui manifestement on ne la faisait pas aussi facilement. Les gradés, à peu près tous, émettaient des regards plus que soupçonneux. Un député du pays voisin supposé à Ordengrad apparaissant au beau milieu d’une zone militarisée en défiant tous les moyens de détection ? Il n’y avait personne en uniforme pour y croire.

On ne voulait pas faire trop de vagues pour autant et les soldats firent ce que toute personne dans une hiérarchie ferait en pareille situation : ils se couvrirent. La qualité de député de ce dernier sembla faciliter beaucoup de choses. L’interrogatoire, d’abord serré, vira au pure principe avant d’aboutir à l’escorte d’Algea et Katie au consulat Aunadariote le plus proche, dûment averti. Tant par les bavannois que par... Le ministère de New Tokyo.

La chose fut maintenue, bizarrement, la plus secrète possible. Personne n’en parla mais apparemment Li Wei et Ana Hitomi avaient du faire passer quelques messages au bonnes personnes, des dossiers avaient du être évoqués pour ne pas voir le leader du parti démolir sa création en créant deux incidents diplomatiques en même temps à savoir se balader - en compagnie - en zone interdite bavannoise sans autorisation et s’être, Dieu seul savait comment, substitué à ses accompagnateurs en République Vands alors qu’il disposait d’un passeport spécial délivré par leurs autorités. Un coup à démolir le parti, Amian lui-même sur le plan politique et les carrières qui étaient en train de se construire.


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MessageSujet: Re: [Ordengrad] Hôpital "Saint Espoir"   [Ordengrad] Hôpital "Saint Espoir" Icon_minipostedJeu 31 Mai 2012 - 16:34

Carla et non Katie qui accompagne, auquel cas ça serait vraiment bizarre Laughing

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J'ai cherché la vérité, et j'ai trouvé la justice et la liberté, j'ai inventé l'indépendance de l'art et de l'esprit. J'ai dressé pour la première fois, en face de ses dieux, l'homme prosterné partout depuis quatre millénaires. Et du même coup, je l'ai dressé en face du despote !

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