Kap Her

Monde-capitale de l'espace Hemlin, l'orbite de Kap Her est garnie de plusieurs centaines de cités géantes, qui sont à la fois fabriques, lieux d'habitation, docks spatiaux et laboratoires. Sur l'une des plus grande d'entre elle se trouve le siège du gouvernement général; au milieu d'un entrelacs incommensurable de tours de plusieurs kilomètres de haut jaillissant de l'ossature centrale. Toutes ces stations sont liées par des réseaux de navettes fonctionnant grâce à des distorsions de la réalité quantique, leur permettant de faire le tour de la planète en moins de cinq minutes. Enfin, autour de la petite lune de Kap Her, on trouve une dizaine de stations de Traceurs Linéaires qui forment des relais instantannés avec n'importe quel autre point de l'univers.

Néanmoins, la brillante civilisation Hemlin n'habite que l'orbite; le sol est resté à la population pré-hemlin qui n'a pas évolué vers la nanotechnologie et le développement ultra-scientifique. Des petits cités de l'âge pré-industriel parsèment donc un monde qui s'est détourné de la science d'autant plus facilement qu'une des stations orbitale post-hemline s'est écrasée à la surface de la planète, dans l'hémisphère oriental, creusant un cratère de deux-mille cinq cent kilomètres de diamètre, désormais partiellement rempli d'eau, lors du pire accident tetryonique de l'histoire hemlin. Cela n'empêche que pour les êtres restés au sol, les habitants de l'orbite sont des dieux.

Carte:

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Il du y avoir une concertation subliminale inacessible au hommes, et le Mir Slator reprit la parole:

-Nous sommes prêts à autoriser la venue d'experts humains dans notre environnement selons certaines conditions et certains amménagements. Notre politique est d'éviter dans la mesure les transferts de technologie et de connaissances massifs qui s'avèrent selon nos calculs exoethnologiques néfastes à l'espèce receveuse dans près de neuf cas sur dix. Aussi serions nous prêts à vous montrer nos cellules d'habitation et de production primaire, des survols partiels de nos systèmes stellaires, et des apports concernant notre histoire. Bien évidemment, nous attendrons des libertés équivalentes de votre part.

Pour la première fois, un des Mir Ledor prit la parole. C'était une femme aux cheveux noirs courts et au regard trop vide pour révéler quoi que ce soit:

-Les informations extraites de vos ordinateurs de bords pour les besoins de la mise en place d'un dispositif primaire de traduction laissent à penser que votre espèce est divisée en une multitude d'entités politiques distinctes de taille réduite, et aux régimes socio-économiques plus ou moins efficace, où la recherche ne joue souvent qu'un parole accessoire, ainsi que deux entités de référence près de trois espèces différentes encore. Est-ce exact que si nous poursuivons nos explorations dans ce vecteur, l'une de ces entités distinctes de la votre pourrait tenter une aggression?

Invité

Montalbano répondit d'un ton tout a fait calme sans avoir à consulter ses collègues.

-L'Empire ne cherche nullement à accéder à de tels transferts de technologie et de connaissance scientifique qui serait plus que probablement trop lourd à assumer ne serait-ce qu'au niveau éthique.

De tels échanges sont tout à fait concevables pour l'Empire, peut-être moins pour d'autres nations humaines.

La République d'Apel a effectivement posé comme condition élémentaire à toute ouverture diplomatique que le secret de la position de son astre natal demeure secrète. Le fait qu'il existe des régimes humains antagonistes leur fait craindre que l'un d'eux puisse manifester l'intention de procéder à l'élimination de leur race pour des raisons qualifiées d'éthiques, morales mais en vérité purement irrationnelles. Le peuple apien pourrait effectivement adopter un comportement hostile si une escadre hemline venait à pénétrer dans ce qu'il considère comme son espace vital sans autorisation, ce qui pourrait nuire aux rapports étroits que nous entretenons avec lui. Nous pouvons bien entendu vous fournir les coordonnées des stations spatiales servant de pied à terre pour le reste de l'univers.

Il reste bien sûr la race carcare qui reste une menace d'ordre négligeable.

L'autre Mir Ledor embraya:

-Nous étudierons donc au cas par cas nos interventions dans l'espace humains, et l'optention de l'information au sujet de notre existence par la majorité de la population humaine. Les protocoles standards seront appliqués pour les autres espèces.

Le Mir Slator poursuivit:

-Nous savons que selons vos canons un contact officiel se fait notemment par la présence d'envoyés permanents dans une unité d'habitation autonome. A défaut d'icelle dans notre espace pour l'isntant, nous nous contenterons de votre présence, puis d'une relève dès que vous nous le demanderez. Nous envisagerons également l'envoi d'un groupe réduit auprès des vôtres sur le moyen terme.

L'une des Mir Gjik laissa passer quelques instants, avant de dire:

-Il conviendra également de définir de limites d'espace de contrôle politico-économique, les frontières. Nos éléments d'explorations ont avancé jusqu'à al planète que vous nommez Thalassa, mais afin de garantir les espaces communs, il serait plus convenable pour les deux parties si la frontière était fixé sur le courant hyperspatial que vous utilisez jusqu'au système que vous nommez Phi Herculae, d'où vous avez été transféré jusqu'ici, étant donné que vos capacités de transport spatial en dehors de ces courants sont très limitées. Les autres limites dans les régions de la couronne extérieure dans lesquels vous progressez, ainsi que nos unités, seront fixées lorsque le secteur aura été astrographié. Acceptez-vous ces dispositions?

Invité

Les humaines s'entreregardèrent un bref instant. Leur pensée était assez claire : nous y voilà donc.

-Nos cycles de missions diplomatiques sont de quatre ans. Vu qu'il s'agit d'un simple système de représentativité mutuelle, la correspondance diplomatique peut parfaitement se limiter à un maintenance routinière.

Concernant les limites relatives aux compétences souveraines et administratives. Il me semble que les négociations préliminaires effectuées avec l'autorisation du Gouvernement Général hemlin avaient mis en évidence le fait que le peuple hemlin n'aurait probablement pas de besoins prioritaires vis-à-vis des ressources naturelles pouvant potentiellement s'y trouver. Chose qui n'est pas forcément vraie pour l'humanité en général et l'Empire en particulier qui n'est pas au même stade de développement que le peuple hemlin. La recherche n'est possible que par la productions de surplus pouvant lui être consacrés, le surplus ne pouvant être produit que si l'on ne manque de rien.

La position de Phi Herculae en tant que point frontalier est parfaitement envisageable et admissible ainsi qu'une astrocartographie commune, dans un esprit de coopération scientifique évitant au maximum le transfert technologique.

-Sachez que nous avons nos propres raisons d'envisager l'exploitation et l'étude scientifique des territoires qui sont la justement la justification primaire de nos explorations, expliqua de sa voix détachée et impersonnelle le Mir Slator, de plus, l'acquisition de nouvelles technologies pour suppléer aux absences de ressources dans l'environnement de votre espèce se ferait plus rapidement en situation de manque qu'en situation d'abondance, comme nos études exoscientifiques l'ont prouvé.

C'était une façon logique et scientifique de dire qu'on ne laisserait pas tout le territoire aux humains, et également qu'on les laisserait développer leurs technologies tout seuls, sans assistance.

-Il est parfait que nous nous entendions quand au placement de la limite politico-économique. Jusqu'à ce que nous mettions en place d'autres politiques à l'égard de votre entité politique et de votre espèce, il conviendra que nous conservions notre station de traceur linéaire sur place. Par lui et uniquement par lui vos émissaires arriveront jusqu'à nos systèmes, le voyage avec vos types de propulsion risquant de prendre des années sur la même distance. Vos astronefs pourront circuler dans et hors de ce système stellaire, et éventuellement entreprendre une colonisation si vous l'envisagez.

Retour au Mir Slator:

-Il va sans dire que les informations à notre sujets devront être dissimulées aux autres entités politiques et espèces de votre environnement stellaire jusqu'à ce que nos commissions procolaires ait décidé d'établir un contact plus large. Nous sommes au fait des conséquences socio-politico-psychologique de telles révélations auraient sur vos espaces, risquant de les destabiliser durablement.

Il avait à peine terminé que la Mir Gjik enchaîna;

-Les principales questions ont étés traîtées, aussi nous allons reporter notre attention sur d'autres à présent. Les détails vous seront communiqués, et votre interlocuteur sera Mir Gjik Jlavai Darluy Qlotza. Il se présentera sous peu dans vos quartiers temporaires. Sina Çika Ghent-Rhezza Tyee vous apportera les informations convenues sur notre espèce. Cette audience est désormais terminé, nous vous remercions.

Sans réellement savoir comment et à quelle vitesse, ils se retrouvèrent tout à coup dans le couloir d'avant. Rrezar Baluke Istriz Benl Ralijk attendait poliment, avant de les guider vers la sortie. Ils repassèrent le rideau de lumière opaque bleuté, et eurent le privilège de remettre leur traducteur à l'oreille. Puis le Netz les ramena jusqu'à leur orbiteur d'habitation temporaire. L'audience avait en tout et pour tout duré cinq minutes devant un aréopage d'inquisiteurs impassibles.
Effectivement, une demi-heure après se présentèrent le Mir Gjik et leur habituelle Sina Çika; cette dernière leur annonça que pendant leur absence, les technocrates du gouvernement général avait téléchargé dans les systèmes les informations historiques et culturelles principales. ([HRP]: ici [HRP]).

Invité

Montalbano et son groupe furent donc proprement reconduits. Vu l'écart entre les deux races, cela c'était plutôt bien passé. Le tout était de savoir jusqu'à quel point les humains étaient des animaux ou pas. Quelques jours et plusieurs messages passèrent, trois membres du groupe décidèrent de rester ici (ils avaient été implicitement choisis pour cela au départ). di Montalbano devrait tôt ou tard repartir sur Arkilia, Lacordaire ne désirait pas rester pour des motifs familiaux évidents. L'ONI se chargerait des permanences vu le secret exigé par les hemlins...

Après quelques semaines où divers aspects culturels avaient étés présentés aux humains, notemment les systèmes de création artistique, qui aboutissaient à un étrange mélange d'abstrait total et de symbolisme: le Skeng Kaljur manipulait d'une façon mal identifié un stock de matière informe, jusqu'à former un mélange sculptural-pictural fascinant, qui changeait d'asepct selon l'angle de vision. "L'artiste" semblait avoir une compréhension et un interêt sincre pour l'humain, et avait "dessiné" le portrait de Montalbo, obtenant une construction de couleurs ternes haute de deux-mètres, d'où émergeaient une grande diversité de mains, dont l'aspect changea dès que le krypto-arkilien fronça les sourcils.

Finalement, le Gouvernement annonça que quatre hemlins serviraient d'ambassadeurs sur Arkilia, et retourneraient en espace humain avec ceux des impériaux revenant au pays. Un Mir Gjik, Kahuir Zevak Sloo, qui était à la tête du groupe logiquement, une Sina Çika - Ghent-Rhezza Tyee-, un Hekuran Anil - un certain Yurrui Dravac Washan - et un Skeng Kaljur, Justuya Javfeer-Sek. Il faudrait assurer à ces émissaires un accès régulier à une communication avec Phi Herculae, afin qu'ils puissent transférer les informations culturelles et historiques comme prévu.

Ainsi soit-il, une ligne de communication furtive fut installée dans le système com gamma par l'ONI. Les hemlins bénéficièrent de fausses identités étant donné le caractère secret de leur mission. Ceux-ci seraient quelques peu surveillés. Simple mesure de sécurité, l'on n'entendait pas serrer la bride mais cela ne voulait pas dire qu'il n'y en aurait aucune si on cherchait à pénétrer aux mauvais endroits.

Les cinq émissaires krypto-arkiliens avaient après plusieurs mois effectués d'amples recherches sur le peuple hemlin, avaient pu faire les observations sociologiques qui s'imposaient et poursuivaient leurs recherches en visitant tous les lieux auxquels ils avaient accès. Ils posaient fréquemment des question, l'un d'eux inlassablement au point que ses compatriotes le sommèrent de se calmer, sans vraiment obtenir de réponses.

La principale question était jusqu'à quel degré les inhibiteurs hemlins agissaient. La réponse courante (et très laconique) était "jusqu'au niveau suffisant".

[HRP](réponse dès que possible)[HRP]