Visite diplomatique

[antidaté : se passe dès le retour de Cicère aux affaires]

Le Marquis avait obtenu auprès des autorités Alganzaariotes la possibilité de se rendre en visite diplomatique sur leur territoire. C'est donc à bord d'une navette de son ministère et une garde réduite qu'il s'y rendit, et fut accueilli par les dirigeants d'Alganzaar. Passés les poignées de mains et les échanges de banalités polies, le diplomate et les Présidents de la République et du Conseil se retrouvèrent dans une petite pièce bien meublée pour deviser. Etant à l'origine de la rencontre, ce fut Cicère qui entama :

- Messieurs, vous n'êtes pas sans savoir que l'Empire krypto-arkilien est actuellement en pleine activité diplomatique. La raison n'est pas l'hostilité quelconque à une quelconque puissance, mais simplement la volonté de découvrir ou redécouvrir avec quelles nations nous serions susceptibles de trouver des partenariats profitables à toutes les parties.

[Oui, même si j'aime bien le personnage j'avoue n'avoir pas le courage de le jouer dans la réalité. Donc post antidaté.]

Le Marquis s'apprêtait à répondre lorsqu'il fut soudain pris d'une violente migraine, et d'une intolérance quasi-immédiate à la lumière et aux sons. Homme de devoir, il commença toutefois, quoique mal à l'aise :

- Nous sommes heureux d'apprendre que...

Puis il fut emporté par une nausée incontrôlable et régurgita son déjeuner sur la table, n'ayant plus à l'esprit de s'excuser. Convulsant, il perdit connaissance. Les secours furent appelés au plus vite, mais lorsqu'arrivèrent les ambulanciers, le médecin du palais avait déjà constaté le décès du Marquis.

Le corps, rapatrié à Mirom, fut autopsié, et l'on conclut à une hémorragie méningée subséquente à une rupture d'anévrisme cérébral.

Une dizaine de jours après le rapatriement du marquis, le chevalier von Binder (en parfaite santé) se présenta en tant qu'ambassadeur extraordinaire de l'Empire à bord du Pax Imperia afin de relever le défunt marquis dans sa mission.


Dmitri reprend cette histoire ou alors quelqu'un d'autre ?

Son Exellence le chevalier Karl von Binder, ambassadeur extraordinaire d'Arkilia et Kryptonn



Le baron s'avança tranquillement jetant un regard rapide au Secrétaire du Commerce, homme fiché comme ambitieux et leader potentiel quoi qu'incompatible avec les intérêts d'un certain nombre de gouvernement. Pourrait-être utile. La secrétaire détourna la tête sans pour autant avoir regardé le personnage. Arrivé à la hauteur du président, le chevalier déclara :

-La perte du marquis a également fortement marqué l'Empire, surtout sur Kryptonn où il était une véritable icône locale. Le ministère des Affaires malgré ce deuil ne peut cependant pas se permettre d'ignorer davantage les grandes nations de cet univers. Ne serait-ce qu'en la mémoire du Marquis notre démarche vers Alganzaar se doit d'être poursuivie.

- Je vois ce que vous voulez dire, Monsieur Von Binder. Mais je doute que nous puisions trouver un "arrangement" sans que certaines puissances n'interviennent en justifiant le libéralisme financier que nous prenons depuis notre indépendance. C'est d'ailleurs cette idée qui est l'un des moteurs de l'économie alganzaariote. Mais...
-Nous pourrions agir par le biais de certaines sociétés-écrans de notre Gouvernement, voir de certaines sociétés de nos industries. Je sais que de nombreuses sociétés de notre planète dispose d'importantes participations dans des sociétés jadéennes, voir hors Pacte de Jadis et de l'Alliance. L'on pourrait même créer des structures financières sur le sol arkillian sans problèmes! Interrompit le Ministre du Commerce.
- Sander qu'est-ce...
- Je propose une solution, Monsieur le Président, à la demande arkillianne concernant l'utilisation de notre épargne publique pour assurer leurs dominations sur de leurs nouveaux territoires. Alors, Chevalier Von Binder, à combien s'élèverait les "besoins" du Sénat pour assurer l'acquisition des nouveaux "bijoux de la Couronne impériale"?

Sander sourit après sa phrase. Enfin la discussion devenait intéressante!

von Binder écouta en silence, son attachée commerciale prenait note tout en observant le ministre du coin de l'oeil.

-L'empire peut s'engager à assurer la sécurité de ressortissants étrangers cependant la sécurité face à certains clans pirates et face aux actuelles disparitions reste difficile à assurer.

L'acquisition de titres est parfaitement envisageable, tout dépendant de la nature du gisement convoité et de son importance. Voyez-vous un autre point d'importance, hormis bien sûr la nécessité pour une entreprise étrangère de se démarcher auprès du secrétariat pour tout investissement d'importance, ces mesures administratives ne devraient pas poser trop de problèmes. Mon attachée commercial, mademoiselle Coça* pourra vous conseiller dans cette tâche et régler les menus détails avec vous.

L'attachée passa rapidement le bout des doigts sur les cheveux recouvrant sa tempe gauche, s'assurant que son chignon tenait bien et salua le ministre d'un signe de tête.



*prononcer Tsotsa

Palais Présidentiel,
H+3 après le viol de Mademoiselle Maryna Coça, ressortissante arkillian et attachée commerciale de l'Ambassadeur Von Binder pour la mission diplomatique de l'Empire Krypton-Arikillia

Son esprit était fatigué, comme son corps. Il avait passé une heure avec les différents secrétariats et ministères qui étaient plus ou moins liés à cette sordide affaire. Ce n'était pas la première fois que Sander abusait d'une femme, mais il avait dépassé un pallier dans sa folie sexuelle. Il s'était attaqué à une ressortissante arkillianne ayant des fonctions diplomatiques au sein d'une mission d'importance pour la République et ses marchés. Et il fallait que ce connard d'arriviste, comme il le nommait en privé, de Sander provoque un merdier sans précédent! A chaque fois que ses excès arrivaient à ses oreilles, il regrettait un peu plus d'avoir fait entrer cet homme dans le Gouvernement. Les élections législatives étaient pour la fin de l'année et la majorité actuelle était à deux doigts de perdre son ascendant sur l'opposition menée par les Sociaux-Démocrates de Kim Sung-Lee. A ses côtés, ses plus fidèles conseillers tentaient de trouver une solution au problème Sander. Mais un long silence s'était installé, montrant l'impossibilité de trouver une solution acceptable. Devant ce constat, il reprit la parole:

- Quelle est la réaction arkillianne à cette affaire?
- Pour le moment, l'ambassade n'a émise aucune protestation. J'ignore si cela est volontaire ou non, mais il faut avouer qu'ils n'ont pas été prudent d'envoyer une jeune femme dans l'antre de ce pervers, sans être accompagnée d'une escorte masculine. Surtout que la réputation de Sander le précéde toujours et que le Secrétariat à la Marine nous a confirmé qu'il était fiché dans certains dossiers ultra-confidentiels d'ambassades étrangères.
- Que veux-tu insinuer, François?
- On pourrait émettre l'hypothèse qu'il savait pour le côté prédateur sexuel de Sander et qu'ils ont envoyé cette jeune femme en connaissance de cause...
- C'est absurde... Les arikillians ne seraient pas aussi fous pour faire ce genre de chose, répliqua William Longforest, l'un des principaux analystes stratégiques de la Présidence et ami intime de l'actuel Président.
- Pas aussi absurde que cela, William. Ce "dérapage" pourra être utilisé comme moyen de pression sur les négociations en cours, voir faciliter l'accord de Sander sur l'affaire. Mais en regardant les propositions de son Ministère, je pense qu'il était déjà d'accord, avant même le viol, pour donner son autorisation sur cette affaire qui lui servira, sûrement, à obtenir d'importants dividendes de la part d'Aishawa Electronics, si ce dernier pouvait obtenir certaines concessions sur Nouvelle-Silésie.
- En somme, Il a le beurre et l'argent du beurre...
- Et le cul de la laitière, si tu me permets l'expression, coupa Yann Köningberg.
- Cela ne nous dit pas comme nous devons gérer cette affaire. Doit-on rendre l'affaire publique pour décrédibiliser Sander auprès des médias?
- Cela ne marchera pas! Il dispose de quelques appuis d'importances dans les quotidiens et chaines de la planète. Et nous subirions le retour de flamme de cette action, entrainant une réélections anticipée que nous voulons à tout prix éviter!
- Alors nous devons nous excuser auprès de l'ambassade pour éviter qu'elle ébruite l'affaire?
- Elle nous aurait transmise des protestations dans les minutes qui suivaient l'arrivé de leur ressortissante devant le portail du territoire arkillian, répondit Hamish Rosenberg, l'actuel ministre des Affaires Étrangères de la République. Mais elle ne l'a pas fait et elle n'ébruitera aucunement l'affaire sur la place publique, pour des raisons diplomatiques. Cela ne peut qu'affirmer l'hypothèse de Monsieur De Marchi que cela n'est pas le fait du hasard.
- Que conseilles-tu?
- De rien faire, pour le moment. Si il y a réaction arkillianne, nous devrons agir rapidement pour éviter un scandale que nous ne désirons pas. Je pense que nous pourrons faire des concessions sur certaines choses pour montrer "l'envie" de nous faire pardonner. Les arikillans sont des gens responsables, contrairement à ce que l'on veut nous faire croire. Je pense que l'accès aux ressources financières d'Alganzaar leurs sera plus utile qu'une affaire de viol qui pourrait leur empêcher l'accès à Alganzaar...
- En somme, nous devons nous taire et eux feront de même!
- C'est cela!
- Et pour Sander? Interrogea le Président.
- Nous devrons nous en occuper rapidement. Je pense que nous devrions demander à la Marine d'accentuer sa surveillance et quand l'occasion se présentera de l'éliminer pour...
- Impossible! L'Amiral San Antonio est au Secrétariat à la Marine et c'est l'un de ses plus fidèles "amis". Nous avons déjà utilisé toutes nos cartes pour surveiller Sander, sans éveiller les soupçons. Nous ne pouvons plus rien faire d'autres de ce côté.
- Les élections sont pour bientôt. Pour l'heure, nous ne ferons rien contre lui. Évitons que ce dernier n'utilise ses armes contre nous et la majorité. Nous avons encore besoin de lui, comme il a besoin de notre appui sur certains affaires. Malgré mon envie de vomir par rapport à ses travers, nous devrons encore le supporter quelques mois, avant d'intervenir définitivement pour finaliser sa carrière politique.
- Cela semble être le plus sage, en effet.
- Alors cette réunion est terminée.

Sans un mot, la petite équipe quitta le bureau. Quelques minutes après, le Président sortit lui aussi par la porte menant à ses quartiers personnels pour se reposer et manger un repas léger avec sa femme et son petit dernier. Pour lui, la journée était terminée.