Explorations Apiennes

- Euh ...

Le Shas'Vre avait compris le sens général des choses, mais cela lui convenait. Elle observa son supérieur qui semblait doucement s'impatienter. D'un geste brusque il fit alors signe de se retirer à ses hommes qui remontèrent la colline.

- Dites-leurs qu'on reviendra demain avec les ECN.
- A vos ordres.

Le Shas'Vre transmis alors l'ordre du Shas'Kaï (en remplaçant ECN : Équipement de communication neurale, par materiel de communication).

Le petit groupe remonta alors la pente pour rejoindre la navette qui devait rejoindre l'équipe de chercheurs travaillant sur le batiment de classe Gallilée. Filant entre les hauteurs et traversant les vallées les unes aprés les autres, ils se posèrent bientôt à proximité d'une petite structure en préfabriquée qui servait de laboratoire d'analyse au croiseur en ruine. Aprés quelques tergervisations à propos du temps et de la planète avec les quelques gardes, les Saas entrèrent dans l'un des barraquements oxygénés et s'installèrent. D'un pas rapide, le Shas'Kai entra dans l'un des batiments. Il s'agissait d'une épaisse structure qui s'élevait contre le croiseur et dont l'un des flanc était composé de la coque extérieure du-dit croiseurs. Entrant dans la pièce principale, il approcha d'une vitre qui donnait sur le chantier. On y voyait, sur de petits échafaudages, une douzaine d'Apienne en combinaison aseptysée qui procédaient à l'étude du batiment. Elle cherchait ainsi en premier lieu à découvrir la cause de l'accident, et en second à accroitre leur connaissance de l'architecture des batiments humains ... à des fins militaires bien sûr. Pressant sur un bouton qui activait la commande des hauts-parleurs installés à l'intérieur, le Shas'Kaï demanda :

- Alors Mesdames, ou en est l'analyse ?

Une Apienne lui montra une autre chambre. Poursuivant son chemin, il y entra. On y trouvait le massif droïde mémoire qui contenait les programmes de pilotage du batiment et les archives des caméras internes et externes. Cela permettrait d'identifier les causes de cet accident. Deux Apiennes travaillaient à convertir les fichiers humains en un format lisible par les ordinateurs Apiens. Le Shas'Kaï en déduisit qu'à part le droïde mémoire, il ne devait plus rester grand chose de l'ordinateur de bord.

- Alors ? Demanda-t-il sobrement.

ECN : Equipement de communication neurale. Une puce dotée de procédés de lectures des diverses mémoires du cerveau Apien et également dotée d'un transmetteur vers les autres puces de communication.

L'apienne observa les trois soldats partir puis se retourna et d'un bref signe du bras, intima aux deux hors monde de la suivre. La trotte fut longue et menée d'une foulée rapide. Les systèmes de cartographie indiquaient que le groupe avait contourné ce qu'on supposait être un sanctuaire. La dame remonta une petite pente et s'engouffra dans un trou sans un mot. Suivant tant bien que mal dans leurs énormes combinaisons, les deux soldats pénétrèrent dans une réseau de grottes aménagées. Quelques enfants -l'on pouvait par ailleurs remarquer qu'ils étaient peu nombreux- s'arrêtèrent dans le leurs tâches -aucun ne jouait- pour observer ces deux êtres étrange dont on parlait depuis un certain temps visiblement. Les regards des adultes s'arrêtaient sur les fusils à plasma avec des mines éloquentes. Nul doute qu'ils avaient parfaitement compris à quoi ça servait. Finalement les deux métropolitains furent introduits dans une alcôve dans laquelle attendait huit apiennes l'air sereins. Assis en cercle, il restait deux places quoique volumineuses, bref de quoi accueillir côte à côte une paire de soldats en armure de guerre.




Niveau conception il n'y à pas grand chose à retirer de l'épave, un engin classique type Dawn of Hope dont le concept remonte à 2144, au niveau technique une antiquité selon les standards humains. Ce vaisseau, le Chaco, fut lancé en 2187, alors que la production de vaisseaux à propulsion benevides atteignait son paroxysme. Ce vaisseau avait par ailleurs été conçu pour être converti en station spatiale si aucune planète habitable ou terraformable n'était localisable.

Une reconsritution du crash a pu être faite, bien qu'avec un taux d'erreur de 18% : l'appareil endommagé a tenté de se mettre sur orbite pour réparations mais a manqué son coup. Le vaisseau s'est écrasé sur 875 kilomètres et s'est cassé en deux en percutant une montagne (800 passagers ont été retrouvés encastrés sur les flancs, encore dans leurs cryotubes. Les réserves de combustible avaient explosées (signe que la planète était déjà dotée d'une faible atmosphère), les annexes mémoires de l'ordinateur étaient répandues un peu partout, on était occupé à les ramasser. Le corps principal de l'ordinateur, une grande sphère n'abrite plus que le journal de bord, rapatrié dans l'enveloppe blindée à la dernière seconde, la liste des passagers et les protocoles de navigation soit rien de bien complexe, l'appareil étant lancé comme un boulet en ligne droite.

Le journal de bord fait état d'une collision avec un nuage de micrométéorites ayant endommagées les propulseurs et une partie du bouclier anti-radiations. Lors de la mise sur orbite, un autre objet non identifié a été recontré. L'esquive n'a pu se faire en raison de propulseurs endommagé, la tentative de redressement de l'appareil lors d'un atterrissage d'urgence de niveau 3 n'a pu être conduite avec succès, le Système d'Assistance au Pilotage (SAP) Classe ERIK-707, déclare n'être plus connecté au reste du vaisseau et par conséquent n'a plus aucun nouvelle du statut de l'équipage depuis le 27 octobre 2397, 15h38 GMT. Attendu qu'il était en charge de la maintenance du fret, le Système d'Assistance au Pilotage (SAP) Classe ERIK-707 estime donc avec un degré de certitude de 99,99% que l'équipage a périt depuis.

Arrivée dans la cité souterraine, la Shas'Vre observa le silence et s'étonna de voir des enfants au travail. La chose lui parut cependant plus naturelle étant donné que le peuple en question semblait peu nombreux mais avait sans doute du également re-fonder une autre société à partir de rien, comme ceux de son peuple. Elle ne put s'empècher de remarquer toutefois que le peuple avait eu plus de 6000 ans pour corriger les détails d'une vie primitive. Elle se perdit en suppositions, ce qui reveilla en elle de veilles craintes. Si les Assans et les Liaunians éxistaient toujours ? S'ils avaient conservé la bombe Termo-plasmique responsable du Grand Cataclysme ? S'ils haïssaient toujours autant le peuple de Dragonseed ? Et s'ils avaient colonisé bien plus de monde que ce que préssupposait les chercheurs d'Apel ? Alors la menace Erikean ne serrait plus une menace. En fait, elle ne serrait plus qu'une épine dans le pied de la République, et la Mezdel'Shas'O devrait soit dégarnir les frontières de l'Anneau extérieur et abandonner la politique étrangère avec l'humanité, soit réduire rapidement à néant la menace Erikeanne. Ce qui passait par une guerre préventive.

De bien sombres scénarios s'échaffaudait dans sa tête. Aussi, sitôt assise, elle sortit d'un des pans de son armure les deux petites puces des ECN et tendit l'une d'entre elle à son interlocutrice.

- Pour discuter, ce serra plus simple.

Elle fixa la sienne à son crâne et attendit que l'autre l'imite. Lorsque cela fut fait, elle commença mentalement à lui raconter l'histoire d'Apel (tout en cachant le fait qu'Apel ne detenait plus la bombe termo-plasmique) et poursuivit sitôt terminé :

- Nous avons plusieurs questions à vous poser, car la découverte de votre planète pose de grâves problèmes : il éxiste une autre race, par-dela Apel. Une race trés divisée avec laquelle nous entretenons des rapports allant des tensions diplomatiques grâve à l'Alliance et à l'amitié. C'est pourquoi, nous devons savoir ce qui s'est reellement passé, et s'il éxiste d'autres planètes peuplées d'Apiens. Si oui, nous devons aussi savoir quels rapports vous entretenez avec eux et s'ils détiennent encore la bombe termo-plasmique, responsable du grand cataclysme. Aussi, pour commencer, nous allons vous poser une question simple : Qui êtes-vous ? Quel est votre histoire ?

Sa tirade n'avait durer que quelques secondes alors qu'en temps reel, elle aurait durer une heure ou deux. Maintenant, ils communiquaient à la vitesse de la pensée, sans aucune ambiguité. Et l'ECN avait le pouvoir de cacher à l'interlocuteur toute les pensées que le porteur voulait conserver pour lui. Au mieux pouvait-il ressentir son trouble en tentant de lire des idées noires ...

Pendant ce temps, l'Irreversible poursuivait sa route à plein régime, et l'on posait la dernière pierre de la station Avant-Garde 5.

L'apienne retira la chose dès que la Shas'Vre eut fini de parler., l'observa rapidement puis réinséra la chose dans on orifice auditif. La compréhension était grandement facilité mais la transmission était extrêmement brutale, la chef du clan de savait pas de servir d'une telle chose aussi l'officier apienne recevait les informations comme une canonnade.

-Nous ne savons pas s'il y à des apiens au delà de notre destination finale. Nous savons qu'un vaisseau s'est écrasé, ce n'est que plus tard que nous avons compris qu'il s'agit d'humains. Ils voyagent plus vite que leurs communications résiduelles, selon les derniers signaux captés ils sont en 2378 de leur ère de référence. Nous supposons qu'ils s'entremassacrent. De toutes façons ils n'ont pas le monopole d'un tel comportement. Quand au processus de création énergétique thermo-plasmique, nous n'éclairons pas cette demeure autrement et je suppose que votre cuirasse et votre outil d'extermination ne fonctionnent guère autrement.

Nous sommes issus d'une tribu liaunique ayant fui ce que vous appelez le grand cataclysme. Ca ressemblait à quoi de regarder ça tranquillement depuis l'orbite ? demanda-t-elle d'un ton sarcastique. Nous avons franchi la tempête cosmique qui avait provoquée la disparition des douze équipages d'explorateurs et nous sommes posés ici. Depuis nous créons cet univers, nous construisons avec lui et pensons la finalité de la consécration de l'équilibre cosmique des âmes. Cette fin de pensée était la traduction que l'esprit la Shas'Vre avait réalisé. Le tout renvoyant à une quête religieuse, spirituelle profondément irrationnelle, elle n'était pas banshee et sa foi n'était pas assez forte pour qu'elle ne puisse la remettre en question. Votre présence trouble la consécration de cet univers, il est important que vous partiez, vous avez déjà altéré le cycle, ne le faites pas davantage.

La Shas'Vre n'avait pas l'accréditation politique nécessaire à l'établissement d'une ambassade longue durée sur la planète. En gros, elle devait en apprendre un maximum sur cette planète.

- Les humains sont en 2757 de leur calendrier de référence corrigea-t-elle. Ils se développent beaucoup plus rapidement que nous sur certains points. Notamment l'armement. Et de ce que nous pouvons voir pour le moment, nous n'avons pas le droit de vous laisser face à eux sans aucune protection. Nous avons des lois qui ont été votée par nos assemblées juste après le grand cataclysme, et qui nous obligent à vous assurer protection et assistance. Si vous le permettez, nous aimerions installer une ville spatiale et des stations de défense en orbite de l'une des planètes de ce système, dans l'optique de rétablir avec votre peuple un lien qui n'aurait jamais dut disparaitre.

A l'annonce de la possession des dispositifs Thermo-Plasmique d'alimentation énergétique, des moyens de production anciens qui mêlaient nano-technologie, énergie nucléaire, et plasma, un éclair de peur passa dans les yeux de la Shas'Vre. Ils détenaient donc une puissance capable de bouleverser l'écosystème d'une planète entière, au point d'y détruire toute forme de vie. Elle répondit :

- Nous avons depuis longtemps renoncer à ces modes de production d'énergie ! Le conseil les as juger trop dangereux. Nous avons besoin aujourd'hui de cristaux énergétiques qui alimentent l'ensemble de nos structures. Apel en est riche.

Elle ne put également s'empêcher de défendre l'héritage de celui qui avait reconstruit sa civilisation :

- Nous ne pouvons pas vous laisser prétendre qu'Ural Dragonseed à abandonner les Apiens. Lorsqu'ils ont quitter la planète, nos ancêtres avaient déjà fait beaucoup pour tenter de mettre fin aux guerres fratricides. Nous n'avons pas fuit, et tout le monde avait le choix de nous suivre.

Des blessures anciennes étaient ravivées par la discussion dans le cœur de chacun des participants. Les émotions qu'ils partageaient mêlaient crainte, ressentiment, et joie. Il est difficile d'imaginer ce que l'on peut ressentir à la découverte de semblables que nous croyions disparus.

Pendant ce temps, dans l'Espace, l'Irréversible continuait sa course sur le courant ...