Visite semi-diplomatique du Prince-Servant des Seraniens

Après le retour de l'Empereur sur Seranon

Suite à l'échange de courriers de la Reine et du Prince, ce dernier était en visite à Skeïb. Il était entendu que le Prince-Servant allait bientôt "perdre" sa place dans la dynastie octavia, si bien que sa visite était nettement moins prestigieuse que lorsqu'il était Ministre des Affaires étrangères et héritier de la Couronne seranienne. Toutefois, il demeurait un membre de la famille impériale et était accompagné de l'Impératrice Douairière, et nul n'ignorait que ces deux là étaient de proches conseillers de l'Empereur, le premier en politique étrangère, la seconde en politique intérieure. Du reste, il avait été annoncé officiellement que cette visites'apparentait au moins autant au tourisme et à la visite d'une dynastie amie qu'à la diplomatie, même si le Prince-Servant et sa mère avaient reçu procuration conjointe de l'Empereur pour négocier les dernières modalités des programmes de culture et d'enseignement communs, sur lesquel l'accord de principe était large et consensuel.

L'accueil fut donc celui réservé à une personnalité ayant rang d'ambassadeur, réunissant le Président et la Reine. L'Impératrice Douairière, après avoir salué la Reine, prit le bras que lui offrait le Président :

- Sa Majesté a accueilli avec joie l'ouverture d'une ambassade skeïbienne sur Seranon, surtout qu'elle est la première de votre Etat, et m'a chargé de vous faire part de Ses meilleurs sentiments. Cela n'en renforce que davantage Sa conviction que nos nations ont plus à partager qu'elles ne l'ont jamais fait, et dans une optique bien plus égalitaire que ne le faisait la République.

Dans le même temps, le Prince-Servant après avoir serré la main du Président avec aussi peu de cérémonie et autant de cordialité que l'autorisait le protocole des deux pays avait offert son bras à la Reine :

- Ma Dame, c'est un plaisir toujours renouvelé que de vous voir, et j'en viens à regretter que Sa Majesté m'ait confié une autre mission diplomatique que de m'entretenir avec vous. J'espère que cette visite me permettra de découvrir enfin tous les charmes tant vantés du pays de Votre Altesse.

Comme pour toute visite diplomatique, l'astroport d'Hitimili était sous la surveillance de plusieurs dizaines de PZL F.14, mais aussi des Sokol des Eskadra basés sur l'astroport militaire. Ces derniers, d'ailleurs avaient encadrés la navette seranienne depuis l'orbite basse. Sur une partie réservée de l'astroport civil, la délégation skeïbienne attendait l'arrivée de la navette. A l'écart, le Roi de Skeïb et le Président Solganov attendaient. A la vue du ballet aérien et de la navette diplomatique, l'aristocrate eut un léger sourire. A côté, Dmitri regardait Son Altesse, avant d'ajouter à son intention:

- Votre Altesse... J'espère que vous n'allez pas m'annoncer que vous avez quelques attirances pour cette aristocrate seranien?
- Seriez-vous jaloux, Dmitri? Dit-elle, dans les yeux du politicien.
- Vous devriez savoir que ce n'est pas la réponse que j'attends, Votre Altesse. Je suis, certes, un homme qui attiré par les femmes. Mais je sais quand je dois pas franchir certaines limites... Et puis, vous n'êtes pas mon type, Votre Altesse!
- C'est un peu direct, Dmitri! Et moi qui me faisait une joie de penser que vous m'imaginiez dans vos rêves les plus osés...
- Votre Altesse... Je vous en prie! Je suis pas dans les meilleurs conditions pour rire de votre humour si... Particulier... Mais je tiens à rappeler, Votre Altesse, que certains Herb verraient très mal un étranger, même s'il est aristocrate, épouser votre Altesse et devenir l'un des hommes les plus puissants du Royaume...
- Je le sais fort bien, Dmitri. Mais pour l'heure, j'ai envie de profiter un peu de cette visite pour connaître un peu mieux cet homme!
- Si vous le dites, Votre Altesse. Mais éviter un incident diplomatique, si vous me le permettez.
- Que voulez-vous dire, Dmitri?
- Vous savez ce que je veux dire par ces mots, Votre Altesse. J'ai eu des échos de votre voyage sur Christiansa... Donc... Éviter de faire, ce que vous savez, devant l'Impératrice Douairière. Ajouta Dmitri.
- Vous pensez qu'elle serait choquée de voir l'un de ses fils attirés par une étrangère?
- Je ne pensais pas à cela, Votre Altesse! Répondit Dmitri, avec un ton plus pressant.
- Allons Dmitri! Je ne pensais pas faire cette "chose" devant Son Altesse Impériale... Peut-être dans une pièce sombre du Palais, avec un lit et quelques draps!
- Votre Altesse...
- Je plaisante, Dmitri. Vous devriez me connaître depuis que vous êtes en fonction. Je suis peut-être, une femme, mais j'ai aussi des devoirs que l'on me répété assez souvent!
- Je n'en doute pas, Votre Altesse.

A ce même moment, la navette arriva à hauteur du "couple" diplomatique, les portes latérales ouvertes. Avant que la délégation n'arrive sur seuil de la porte, Dmitri ajouta une dernière chose, à l'intention de la jeune femme et non de Son Altesse:

- Si ce choix est vôtre, vous pourrez compter sur mon soutien. Mais respecter le protocole en public, sans écart dans le privé... Je ne vous apprend rien, Alicja.
- Merci, Dmitri! Répondit-elle en faisant un léger sourire.

Les salutations faites, les différents couples se dirigèrent vers le reste de la délégation skeïbienne où plusieurs véhicules les attendaient pour rejoindre le Palais royal où une réception allait s'y tenir. C'était le début du programme diplomatique. A cet événement mondain, la liste comprenait une soirée à l'Opéra royal d'Hitimili, une cérémonie de recueillement des morts de la Troisième Guerre, finalisation des accords avec la participation du Doyen de l'Université Royale d'Hitimili et une partie de chasse, dans l'une des trois propriétés de la Famille Royale. Au bras de la mère de l'Empereur, Dmitri ajouta:

- Dites à Sa Majesté Impériale que cette ouverture de notre part n'est que le juste retour de ses actions, au sein du Pacte. Grâce à Lui et au Diktateur Einsenhower, Skeïb peut s'ouvrir vers un avenir plus radieux. Cela serait plutôt à Skeïb de remercier Son Altesse Impériale pour le don qu'il a fait à notre République. Vous pourrez Lui transmettre aussi, que moi et mon Gouvernement rejoignons Sa conviction que nos deux nations peuvent encore faire de Grandes choses, ensemble et dans le respect de chacun!

Un peu plus en avant du couple Dmitri/Impératrice Douarière, le Prince-Servant accompagnait Son Altesse. Quand ce dernier eut fini de parler, la jeune femme sourit, avant de répondre:

- Il faut bien que l'Etat passe avant toutes autres formes plaisirs personnels, Votre Altesse Impérial. Mais c'est après ses devoirs accomplis, que ce plaisir est décuplé! D'ailleurs, cette visite n'a que pour objectif de rapprocher un peu plus nos deux nations que cela soit sur la plan éducatif que culturel. J'avais envie de vous faire découvrir mon pays, comme vous me l'avez fait durant ma dernière visite sur Seranon. Je pense que c'est la moindre des choses, vous ne croyez pas, Votre Altesse?

L'Impératrice prit le temps de murir sa réponse :

- Je crois que dans l'esprit de Sa Majesté... Il s'agit davantage de payer les dettes de Seranon envers Skeïb que d'autre chose. Sa Majesté regrette amèrement le comportement seranien vis-à-vis du Pacte de Seran durant la Guerre. Mais enfin, je crois en effet qu'un avenir on ne peut plus radieux s'offre à nous.

Le Prince, quant à lui tout à son interlocutrice, offrit un large sourire :

- Je crois en effet pouvoir avancer que Skeïb offre de multiples possibilités et qu'il y est nombre de choses que je n'ai jusqu'ici fait qu'effleurer et que je pourrais plus amplement découvrir avec le plus grand plaisir.

Le politicien hacha la tête, en réponse avec les propos de l'Impératrice Douarière. Puis il répondit:

- J'en avais déjà discuté, avec Son Altesse Impériale. Et je le remercie encore de continuer sur cette voie, mais je pense que Skeïb, comme Seranon, doit avancer pour oublier ses anciens démons, même si nous sommes attachés à notre Histoire, nos spécificités culturelles et nos manière d'être. Et je crois que Son Altesse Impériale doit penser de cette manière, car nous ne pouvons regarder vers le passé quand l'avenir nous tend les bras pour avancer. Qu'en pensez-vous, Ma Dame?

Du côté de Son Altesse Royale et du Prince-servant, la jeune femme sourit aux paroles de l'aristocrate. Puis elle ajouta:

- J'espère que nous pourrons les découvrir ensemble, Votre Altesse.

Les couples arrivèrent auprès du reste de la délégation où certaines personnalités politiques, économiques se présentèrent aux aristocrates seraniens. Après une rapide présentation de la part de Son Altesse Impériale, l'ensemble de la délégation évacua le tarmac dans une multitude de voitures anti-grav. Le couple de l'Empire seranien monta dans le véhicule de la Famille Royale. Ce dernier, sous la couverture de véhicules de la Milice d'Hitimili, se dirigea vers le Palais Royal où une réception les attendait avec une partie de l'aristocratie skeïbienne.

Tandis que l'Impératrice acquiesçait en ajoutant :

- Je crois également que mon fils sait ne pas trop s'attarder sur le passé, le renforcement très sensible de la relation serano-erikeanne en est la preuve. Il est aussi la preuve que le Diktat est sans doute l'un des meilleurs dirigeants que les Etats-Unis aient jamais eus.

Le Prince répondait au Roi juste avant de monter dans la voiture :

- Mais, Ma Dame, j'y compte bien.