Hegemony
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 ENSE ET ARATRO - Introduction de l'opération Obsidienne

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Ethan Willow
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Ethan Willow


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MessageSujet: ENSE ET ARATRO - Introduction de l'opération Obsidienne   ENSE ET ARATRO - Introduction de l'opération Obsidienne Icon_minipostedVen 23 Juil 2010 - 1:05

Lundi, 8:30 AM


Un soleil très pâle se levait sur la capitale de l’Union des Territoires Eloignés.

Ethan Willow laissa tomber son journal et se rapprocha de l’immense baie vitrée du salon pour apprécier le spectacle. Il devait être dans les 8 heures passées d’une vingtaine de minutes en cette froide matinée de printemps, et même la conjonction du climat souvent rude en cette saison et de la proximité immédiate de l’océan n’avait pas réussi à obscurcir le ciel des épais nuages dont Askay était souvent la proie. Le ciel était clair et dégagé, ceci au moins tenait lieu de certitude.

Willow étira son bras droit légèrement endolori. Il avait du passer une grande partie de la nuit dessus. Pourtant il s’était réveillé en pleine nuit pour observer la tempête de neige qui s’était abattue durant la nuit sur la ville. Il s’était éclipsé comme presque chaque nuit sur le coup des trois heures du matin du lit conjugal pour s’installer une petite demi-heure au salon, laissant son regard se perdre dans la vue -de son propre avis sublime- qui s’étendait au-delà de leurs baies vitrées. Les bourrasques d’un vent qu’il imaginait aisément glacé faisaient tourbillonner les nuées de flocons s’abatant sur la ville. Il avait depuis longtemps perdu l’habitude de faire des nuits entières. Un sommeil de plus de quatre heures déclenchait chez lui immanquablement l’envie de se réveiller et de faire des choses, d’être actif, au moins une petite demi-heure, avant de pouvoir retourner à un repos sans -ou avec si peu- de rêves.

A présent que l’aube avait fait place à la nuit, il observait d’un air contemplateur les stygmates dont la tempête avait marqué la ville. La nature avait rappelé à tous les habitants de la capitale qu’elle savait se montrer rude, surtout sur cette planète excentrée qu’était Tsarysyn. Mais cette aube splendide laissait supposer que la nature n’était pas éternellement cruelle et tentait de se faire pardonner.

Ethan Willow laissa échapper un soupir d’aise. C’était une belle façon de commencer la journée, et il sentait son humeur s’améliorer de seconde en seconde. Il avait toujours dormi du sommeil du juste, mais avait toujours dormi très peu de temps, et n’avait jamais été de très bonne humeur au levé, sans pour autant être exécrable. Ces courts cycles de sommeil étaient une habitude qu’il avait prise lors de ses études ainsi qu’à l’époque où il avait mené des recherches pour les militaires de son pays… Dormir peu, mais dormir bien, et surtout savoir profiter des temps morts pour dormir : cela avait été une manière efficace de fonctionner en à une époque de sa vie éprouvante pour ses nerfs et son physique, et il avait conservée ces habitudes toute sa vie. Il pouvait ainsi s’enorgueillir d’être de ces personnes capables de fermer les yeux et s’endormir quelques minutes puis se réveiller au moment où elles le souhaitaient. C’était un processus inexplicable pour l’ingénieur et physicien qu’il était par les études et le manager qu’il était par la fonction : encore une fabuleuse preuve des incroyables fragments comportementaux issus de cette époque si lointaine où l’homme devait s’éveiller à intervalle régulier pour vérifier qu’aucun fauve ne s’attaquait à sa tribu.

Ethan sourit à cette idée tandis qu’il admirait le spectacle des énormes tours du centre ville, monuments vivants semblant être à la gloire du génie industrieux des peuples de l’Union, dont les toits pourtant soumis aux bourrasques omniprésentes du vent côtier étaient encore recouverts d’une épaisse couche de neige transformée sous l’effet combiné du vent et de la température frigorifique en une glace blanche tirant vers le bleu sous le soleil de l’aube.

Pendant le printemps glacial qu’offrait le climat de Tsarysyn, Askay semblait se refermer sur elle-même. Il faut entendre par là que la métropole avait un cycle de vie plus renfermé : par exemple les gens n’utilisaient que très peu les voies et les transports à l’air libre et préféraient emprunter les souterrains climatisés de la capitale pour se rendre sur le lieu de travail. Ethan s’apprêtait d’ailleurs, d’ici à une petite demi-heure, à en faire de même, mais lui à l’air libre. Il ne détestait pas les souterrains, mais préférait tout de même rester à la lumière du jour.

Sur ses quatre enfants, ses deux garçons avaient déjà quittés le foyer et ne revenait que les jours de congés universitaires. Lui et sa femme étaient fiers de leur progéniture, et de ce qu’ils étaient devenus. Tous étaient bien élevés, avaient le savoir vivre leur permettant d’évoluer dans les plus hautes couches sociales mais restaient humbles et travailleurs. Il était un père comblé, et se félicitait d’avoir pris du temps pour s’assurer l’éducation de ses enfants.

Il quitta le salon, laissant là ses pensées rêveuses et le soleil toujours aussi pâle qui montait à présent au dessus de l’horizon, et s’en retourna à la grande cuisine. L’appartement qu’occupaient les Willow était grand, et prenait les deux derniers étages de l’immeuble où il était situé. Ce duplex était très spacieux, et se trouvait également dans un des quartiers les plus prisés d’Askay. La famille Willow était de base riche, et Ethan et sa femme avait de plus tous deux réussis leur vie, ajoutant leur contribution non négligeable au déjà très confortable patrimoine familial. Ils faisaient ainsi tous deux parties de ces familles qui avaient toujours prospérés dans l’Union, et qui avait su conserver la rigueur au travail et un amour pour leur pays. Il fallait d’ailleurs ajouter que cela leur avait valu protection lors des périodes les plus troubles de l’histoire. Ils n’étaient pas de ces ‘grandes’ familles qui s’accaparaient les médias ou les soirées mondaines dans l’espoir vain de renforcer leur notoriété. Non : ils faisaient partie de ces riches, vieilles et discrètes familles d’entrepreneurs travailleur qui conservaient leur anonymat au sein du grand public. Les membres de cette communauté, plus importante qu’on aurait pu imaginer, allait de la classe moyenne à des hautes fortunes comme celle de la famille Willow et s’estimaient mutuellement pour leurs mérites, faisant partie de ce que l’on pourrait appeler les notables de la société unionienne. Ethan Willow aimait comparer cette classe très particulière de la société, transcendant les simples critères de richesse, comme le métal servant d’ossature au béton armé : une part des fondements de la société, importante et irremplaçable certes, mais une part seulement.

Comme beaucoup d’autres familles de leur acabit, ni riches à milliards, ni de la classe moyenne, ils avaient été des démocrates républicains. Et comme beaucoup d’autres ils avaient acceptés de bonne grâce le nouveau gouvernement, conscients de sa nécessité et heureux d’éviter de voir la décadence de l’oligarchie se prolonger. Car si un pilier de la stabilité de la famille Willow était le sens du devoir et l’attachement aux valeurs de la libre entreprise et de l’économie de marché, l’autre était la nécessité de l’Etat. Certes ils ne se privaient pas de favoriser leurs intérêts, mais jamais au détriment du bien de la nation, et surtout, si les deux pouvaient concorder, ils n’hésitaient jamais à mettre leur poids dans la balance.

Ethan Willow avait en son époque aussi travaillé à constituer des armes, et il n’avait aucun problème avec cette troublante réalité. Bien au contraire : il dormait presque mieux en sachant qu’il avait aussi contribué à aider sa nation à progresser vers une plus grande sécurité.

Ses deux filles se trouvaient à présent à la table du petit déjeuner. Elles atteignaient 15 et 18 ans, et il devait avouer qu’il commençait à peine à se faire à l’idée que sous peu elles seraient déjà parties. Il était de l’ancienne école et avait toujours été un peu plus protecteur envers ses filles… Il se le reprochait parfois, mais n’arrivait pas à s’en défaire. Sa femme terminait comme à son habitude de lire les dernières dépêches du journal. Directrice financière d’une importante banque de l’Union, elle adorait son travail et était en affaire au moins aussi redoutable que son époux mais d’une manière différente.

Il eut un geste aimable pour son épouse tandis qu’elle partait enfiler sa veste en lui indiquant l’heure à laquelle elle comptait rentrer, il l’assura qu’il ne rentrerait pas beaucoup plus tard qu’elle. Ils avaient un dîner ce soir chez des amis. Il s’assit à la table de la cuisine, reportant son attention sur les deux demoiselles semblant très préoccupées par le fond bol. Le réveil n’était pas aussi évident pour tout le monde…


Ethan Willow : « Bon, jeunes filles, vous devriez vous mettre aussi en route aussi si vous ne voulez pas être en retard. »

Elles acquiescèrent -l’une des deux dans un bâillement non retenu- et se levèrent pour récupérer leurs affaires. Il les embrassa sur le seuil de la porte avec le sourire bienveillant d’un père content de lui. A peine furent-elle parties qu’il s’empressa d’enfiler son pardessus de peur d’être en retard. Il avait en effet rendez-vous devant l’entrée du bâtiment à horaire fixe chaque matin et son chauffeur n’était jamais en retard, et pour cause, le véhicule était automatique.

Il vérifia son sac. Dans ce dernier se trouvait impeccablement pliés des vêtements grossiers et un bleu de travail rembourré, outils indispensables pour son petit voyage du matin car il était attendu sur un chantier à l’autre bout de la planète. Il serait de retour dans la capitale en milieu d’après midi pour travailler à son bureau du siège, pensa-t-il mentalement tout en faisant défiler le programme de sa journée dans sa tête.

Quelques minutes plus tard, il s’extirpait de l’élévateur l’ayant convoyé de l’avant dernier étage où se trouvait l’entrée de son appartement à l’entrée de l’immeuble, soit 120 étages ou bien encore 230 mètres plus bas. Ethan Willow ne prenait que très rarement les souterrains piétonniers ou même motorisés, sauf en cas de tempête de neige particulièrement sévère. Il aimait voir le ciel, un élément vers lequel il tournait son regard si souvent qu’il aurait été bien en peine de s’en trouver privé.





Un véhicule noir d’une taille appréciable, à la fois discret et confortable, l’attendait devant l’immeuble. Le CIA savait entretenir ses personnels importants.

A peine Ethan eut-il pénétré dans le véhicule dont la portière s’était ouverte à son approche, que ce dernier démarrait et prenait la direction de la voie express permettant de quitter le centre ville.

Tandis qu’ils avançaient à travers les avenues du quartier, Ethan ne put s’empêcher de jeter un œil par la vitre, contemplant en silence ce quartier qu’il connaissait si bien. C’était une zone riche de la capitale mais certainement pas huppée. Se trouvant non loin du quartier d’affaire, elle ne comptait que très peu de bâtiment résidentiels et beaucoup de ses bâtiments abritaient ce que l’on appelait souvent dans le jargon des grands groupes les ‘fonctions supports’ des sièges sociaux qui étaient quant à eux bâtis au cœur du centre d’affaire d’Askay. On trouvait donc principalement des cabinets d’avocats, d’expert comptables, de courtiers en assurances et autres agences de publicités dans cette fraction de la ville. Et, perdu dans ces dizaines d’immeubles gigantesques, se trouvaient quelques résidences regroupant des familles distinguées mais conservatrices de la société Askayenne. La famille d’Ethan Willow possédait depuis longtemps des appartements dans le secteur, et les frères et sœurs d’Ethan qui habitaient dans la capitale se trouvait tous dans ce quartier ou au minimum y avait un pied à terre.

Ethan participait encore activement à la gestion du capital de la famille dont il possédait la plus grande part, mais c’était son frère cadet qui s’occupait à temps plein de gérer les nombreux actifs de la famille Willow. La famille avait été élevée dans une tradition d’entraide et n’était pas nombreuse. Ils avaient fait face avec courage -surtout Ethan en tant qu’ainé- à la mort prématurée de leurs parents, leur père ayant été le dernier descendant vivant de la famille Willow jusqu’à la venue au monde de ses enfants. Ces derniers avaient la chance de ne pas être tombés dans la plaie des grandes familles qu’était la jalousie, Ethan y avait veillé. Chacun s’était épanoui dans sa vie professionnelle et personnelle, et même si des drames avaient parfois lieu, le lien familial restait fort.

Mais Ethan Willow n’avait plus le temps de laisser ses pensées dériver. Tandis que le véhicule prenait un tournant et entrait sur une hypervoie vers les banlieues d’Askay, Ethan se frotta les mains pour se donner du courage. Dans une pointe d’accélération particulièrement bien maitrisée, le véhicule arriva à la vitesse de ceux déjà engagés sur la route et se stabilisa sur la troisième voie en partant de la droite. Ethan sortit de son attaché-case son ordinateur, et se brancha au réseau de l’entreprise pour commencer à travailler tout en se rendant à l’astroport. Ou pour être plus précis à l’aérogare des vols endo-atmosphériques privés et non au terminal des vols réguliers de l’astroport d’Askay.

En tant que directeur des opérations, et au vu de son passé, Ethan Willow était souvent envoyé au charbon pour régler des problèmes sur des projets critiques de la société. Ses fonctions de gestion quotidienne étant le plus souvent assurés par le directeur de l’administration, et il pouvait se concentrer sur les tâches de fond. Par définition, le directeur des opérations était un homme sur lequel on pouvait compter, surtout s’il s’agissait de mission devant rester confidentielles et requérant un doigté particulier, et le directoire du CIA le savait -ou tout du moins c’est l’impression qui en ressortait-. On le payait gracieusement pour son travail, et lui était heureux de sa position même s’il l’idée de changer de poste voire de société pour s’attaquer à des domaines excitant plus son intérêt lui trottait parfois dans la tête. Ses enfants ayant grandis, son absence serait à présent acceptable, s’il arrivait à convaincre son épouse.

Il leva la tête de son rapport informatique pour remarquer que le véhicule entrait dans le quartier de l’astroport, et était en train de dépasser les accès routiers aux terminaux commerciaux des vols exo-atmosphériques, c'est-à-dire des navettes intersidérales et autres cargos interstellaires en partance de Tsarysyn, attendant leurs passagers ou leurs marchandises pour les transborder vers d’autres systèmes solaires ou d’autres planètes. Certaines étaient plus imposantes que les autres, gigantesques navettes visiblement chargées d’emmener en orbite basse de Tsarysyn des pondéreux, là où attendaient les cargos ultralourds, impossibles à faire entrer dans une atmosphère dense, les technologies de déflecteurs thermiques n’étant pas suffisantes pour leurs énormes coefficients balistiques aérodynamiques.

Le véhicule quitta bientôt l’hyperhighway pour s’arrêter face à une porte d’accès plus confidentielle de l’astroport, et après une courte vérification d’identité, entra sur le tarmac où un certain nombre d’appareil endo-atmosphériques du CIA attendaient leurs précieux passagers du jour. Le véhicule s’arrêta devant l’un d’eux et la porte arrière s’ouvrit. Ethan s’arracha alors à la confortable banquette pour rejoindre l’appareil sous la neige qui avait recommencé à tomber. L’engin, un fier jet suborbital, n’était pas de la dernière modernité, le CIA ayant pour politique de ne pas acheter d’appareils neufs pour le transport de ses très hauts cadres dans leurs déplacements professionnels. Dans le cas d’un déplacement avec des clients, et que l’on voulait mettre les petits plats dans les grands, il était moins couteux d’en louer un.

Pour autant ce jet propulsé par un faisceau de plasma d’hydrogène pulsé restait un appareil de moins d’une dizaine d’année, d’un standing bien au-delà des finances personnelles de bien des personnes très fortunées. Voyageant autour de Mach 10 dans les couches les moins denses de l’atmosphère, il donnait l’impulsion cinétique suffisante pour tout le voyage en quelques dizaines de minutes et laissait ensuite Isaac Newton faire le reste du travail, le projectile qu’il était devenu suivant une parabole sur-tendue jusqu’à son point de réentrée. Projetant un champ électrique lors de la rentrée pour limiter le frottement autour de la peau de la carlingue et des bords d’attaques de ses ailes il utilisait un inverseur de poussée sur ses deux tuyères principale pour freiner sa descente à un taux acceptable pour les passagers.

L’île de Wrangel, la destination première d’Ethan avait beau se trouver à une petite dizaine de millier de kilomètre, le voyage ne serait pas long…





Deux heures plus tard, au milieu de l’océan…

Le CIA, comme toutes les macro-compagnies minières, avait cessé depuis longtemps de se poser des questions sur la difficulté qu’un projet pouvait présenter techniquement, si le profit à la clef était suffisant. Les financements, les moyens techniques et les ressources humaines qu’une compagnie comme le CIA était capable de mettre en branle étaient incommensurables et dépassaient de loin les capacités d’imagination de n’importe quel homme, même suffisamment informé.

L’Union avait besoin de ressources, et le Ciel était témoin que le CIA ne prenait pas les choses à la légère lorsqu’il s’agissait d’en fournir. Avec le regroupement économique du marché minier autour du CIA, il y avait trente ans beaucoup de problème étaient apparus, mais beaucoup avait aussi disparu. Il était clair que faire travailler en harmonie des dizaines de sociétés autrefois indépendantes dans un seul et même ensemble n’allait pas sans heurts, parfois douloureux. Ethan avait rejoint le groupe bien après la plupart des restructurations, mais certaines traditions administratives –parfois étranges- étaient encore héritées de cette époque.

Ethan était en revanche très impliqué dans les grands programmes du consortium depuis une dizaine d’année en particulier dans des programmes de mise en place de nouvelles techniques d’extraction de minerais. Le climat et l’environnement juridico-politique de Tsarysyn avait favorisé la recherche de moyens toujours plus avancés et toujours moins impactant sur l’environnement pour le secteur primaire de l’industrie.

Par ailleurs, la situation économique n’avait jamais été aussi et profitable, et chacun voulait un bout du copieux gâteau que représentait le marché de la fourniture en matière première des puissantes industries de l’Union. Ethan Willow, en membre de la direction du CIA, le savait bien et connaissait suffisamment l’appétit insatiable des investisseurs pour comprendre que ces derniers avaient les yeux qui brillaient à l’idée des trésors que pouvaient devenir certains investissements dans des mines proches de la clientèle... En particulier si elles étaient bien gérés... Et c’était –en tout cas il l’espérait- le cas du projet qu’Ethan allait inspecter ce matin, et qu’il pouvait à présent apercevoir par le hublot.

La station TR-45C était un exemple de tout le génie dont l’homme était capable pour faire ployer sous lui les éléments et en particulier la terre et l’eau.

Au large de l’île de Wrangel, à plus de cent kilomètres de toute terre émergée, la plateforme était la partie émergée de ce qui allait devenir l’un des plus grands projets d’exploitation sous-marine jamais réalisée par l’humanité ainsi qu’un futur énorme terminal maritime devant servir au remplissage des cargos des minerais non raffinés.

L’énorme plateforme était accrochée au fond océanique telle une tique géante s’apprêtant à aspirer les ressources de la planète sur laquelle elle s’était greffée. Si le projet n’était pas encore abouti, il donnait déjà une saisissante impression de gigantisme. L’énorme plateforme était posée sur des phénoménaux piliers de métaux inoxydables sur lesquels venaient se briser en nuages d’écumes d’énormes vagues.

Autours d’eux plongeaient également dans l’océan de grandes conduites pressurisées permettant l’accès au fond marin aux futures équipes d’ingénieurs et de techniciens des mines, ainsi qu’au robots et machines nécessaires à toute cette organisation. On aurait pu croire, vu de quelques kilomètres d’altitude, qu’il s’agissait d’un céphalopode métallique aux dimensions titanesques enfonçant ses tentacules dans les abysses.

L’appareil qui l’avait convoyé jusqu’à l’unique aéroport de l’île de Wrangel était resté sur place. Le jet hypersonique avait besoin d’une piste pour atterrir, mais même sur une ville-usine flottante, la place était limitée pour des raisons évidentes de retour sur investissement, et donc une piste d’atterrissage de plusieurs kilomètres de long n’avait pas sa place. En revanche plus d’une quarantaine de plateformes d’atterrissage permettaient à un ballet sans fin d’impulsoplans de charger et décharger les personnes, vivres périssables, équipements légers et autres marchandises de petit volume, le terminal naval servant au reste.

L’impulsoplan qui convoyait Ethan Willow servait au transport de personnels depuis l’aéroport de Wrangel. Le directeur des opérations, qui avait passé le bleu intégral au logo de la société pour éviter de salir son costume, était accompagné de quelques employés également tenue de travail sur ce vol. Il les avait salué amicalement mais ne s’étaient pas assis avec eux pour terminer la lecture des messages qu’il avait reçu dans la matinée, répondant au passage à un certain nombre. Il recevait plus de 800 messages par jour, et sur tout cela, environ 100 était à peu près intéressant, le reste étant détruits à l’arrivée. Sur les 100 non filtrés, environ seulement une vingtaine aurait le droit à une réponse, le reste étant archivé pour référence future dans autre considération.

L’impulsoplan entama sa descente puis se posa sur la zone d’atterrissage 18, non loin des bureaux administratifs du complexe. Le directeur du projet, un jeune et dynamique ingénieur des mines du nom de Mayer ayant une bonne expérience du milieu océanique attendait en retrait de la zone d’atterrissage et accueillit Ethan Willow.


Stephan Mayer : « Bonjour monsieur le directeur… »

Ethan Willow : « Bonjour M. Mayer… Alors il semblerait que vous ayez des problèmes ? Le siège s’inquiète… »

Le sourire disparut rapidement du visage typiquement germanique de Mayer. Ce dernier connaissait Ethan Willow et savait que l’homme était le plus souvent envoyé sur zone lorsque le siège voulait une idée plus précise des évènements, voire un recadrage des projets. Ce n’était pas une simple visite de courtoisie et ce postulat étant visiblement partagé par les deux personnes, l’ingénieur ne prit pas de temps à attaquer le vif du sujet.

Stephan Mayer : « Oui… Mais nous avons une bonne nouvelle dont je vous ai gardé la primeur. Nous avons lancé un balayage de la zone déjà drainée et il semblerait que la veine soit bien plus grande que prévue… »

Ethan eut un petit sourire.

Ethan Willow : « Ca ne règle pas notre problème, mais je vous écoute… »

Stephan Mayer : « Le SemScan nous indique que la veine visée n’est qu’une compression d’un ensemble géologique plus grand, quatre kilomètre plus bas… Ce dernier serait d’une quantité bien plus conséquente, de l’ordre de plus de 4 kilomètre cube, et d’une pureté extraordinaire… »

Ethan Willow : « Comment est-ce possible ? Les relevés sismologique n’ont rien donnés jusqu’ici à ce que j’ai lu… »

Stephan Mayer : « La compression est facilement détectable, mais il semblerait que l’ensemble en lui-même est protégé par une grande couche de sable puis d’argile, ce qui explique le fait que nous ne l’avons jamais trouvé. »

Le directeur des opérations du CIA eut un regard amusé. Le jeune ingénieur savait très bien que ces informations étaient plus qu’une excellente nouvelle, cette plateforme venait de devenir une véritable poule aux œufs d’or pour la société… En tout cas une fois les problèmes réglés.

La direction du CIA avait lancé quelques années plus tôt un programme, en partie soutenu financièrement par les autorités de Tsarysyn, ayant pour but la recherche de zones exploitables de minerais rares de plus en plus demandés en raison d’un boom dans les industries de très hautes technologies dans les territoires de l’Union. Ce programme était une relique de la guerre froide que le Pacte de Jadis avait disputé avec succès aux Etats-Unis d’Erikea, mais son utilité même maintenant que l’UTE avait gagné, était indéniable. Peu d’industries engloutissaient de manière aussi massive et aussi définitive -c'est-à-dire sans recyclage possible- de métaux lourds que l’industrie de l’armement.

Willow était bien placé pour le savoir car des prototypes d’armes il en avait vu passé. Et pas qu’un ! Quand il s’agissait de faire des armes plus avancées et plus destructrices que le camp adverse dans un minimum de temps, les concepteurs ne se penchaient que rarement sur les aspects de recyclage de leurs productions.

C’était l’avantage d’avoir des militaires au gouvernement, les industries d’armement et les autres grandes sociétés très liées par le marché, toutes plus ou moins sous la surveillance attentive de l’Etat, avaient pignon sur rue. Et comme l’Union avait toujours su construire son pôle militaro industriel sans pour autant le faire prédominer sur le reste de l’économie, la croissance économique de l’Union avait en fin de compte servi les ambitions politiques du pays. Avec une industrie totalement tournée vers les armements, les Etats-Unis d’Erikea avaient fait l’erreur idiote de feu l’URSS au vingtième siècle. L’industrie, comme la nature, avait toujours eu besoin de diversité pour fonctionner, que cela soit dans ses productions que dans les marchés auxquels elle répondait. Le CIA l’avait bien compris et n’avait eu cesse d’augmenter la diversité géographique et le type de leurs productions.

La veine de Ruthénium détectée par les scientifiques avait été baptisée du doux nom de dépôt océanique ‘OSUD-Pt-67’. Il regroupait des métaux du groupe du platine en grandes quantités. Globalement, le CIA disposait déjà de grandes mines pour exploiter le platine, mais ici, les relevés prouvaient une concentration anormale de Ruthénium. A plusieurs de millions de § la tonne, cela pouvait devenir très vite une entreprise très lucrative. D’autant que posséder le plus gros réservoir signifiait un contrôle absolu des prix, donc du marché.

Les deux ingénieurs venaient d’entrer dans la salle de contrôle de la plateforme. Sur une table holographique se trouvait projeté le plan exact de la station. L’ingénieur le présenta en quelques mots au directeur des opérations et y ajouta quelques explications… La situation s’était compliquée avec la mise sous eau accidentelle d’une cavité vide à la verticale du dépôt, soit l’endroit où un dôme en coffrage de béton haute performance devant devenir le ciel de la mine devait se construire.

La mise sous eau avait entrainée, d’après le relevé sismographique, une infiltration vers une poche inattendue de gaz. Certainement un dégazage d’osmium, mais rien n’était moins sûr. Si c’était le cas, le sortir serait délicat, le gaz étant hautement toxique. Il prit note des différentes idées de l’ingénieur, des recommandations, et des différents scénarios prévu par les géologues. Le directeur fit un tour des personnes présentes dans la salle, une bonne dizaine, puis demanda à parler à chacun individuellement.

Cette phase, bien que très longue, fut peut-être la plus instructive, et Willow clôtura sa visite par une demande d’un rapport circonstancié sur l’organisation des ressources humaines de la plateforme. Il serra quelques mains, puis regagna l’aire d’atterrissage par laquelle il était arrivé. L’impulsoplan l’attendait, il avait sans aucun doute reçu des instructions claires dans ce sens. C’était tant mieux, car si Ethan Willow avait bien un défaut, c’était qu’il n’était pas un homme très patient quand il s’agissait de transports.





Trois heures plus tard…
Quartier Général du CIA, Askay, Tsarysyn, UTE…


Le bureau du directeur des opérations du CIA se situait au sein du département des affaires techniques du CIA. Répondant directement au directeur général de la société, ce service servait de pont commun entre les différentes divisions du groupe tout comme, de son côté, la direction de l’administration et celle des finances. Peu de divisions au sein du CIA étaient transverses car les divisions étaient globalement réparties par spécialités et produits, et Willow était heureux de pouvoir avoir un poste aussi diversifié dans ses attributions. Il était moins important à du point de vue de l’organigramme qu’un directeur de division, mais il était un homme ayant un certain poids officiel et une très grande influence officieuse, surtout auprès du directeur technique et du directeur exécutif, les deux hommes clefs du directoire du CIA.

Les grands chantiers de Willow allaient actuellement de la surveillance des plans d’accroissement des productions à l’ouverture de nouveaux marchés, et il s’occupait en ce moment beaucoup de la création des joint-ventures unioniennes à l’étranger ou dans les bordures pionnières. Il était connu pour être un homme droit, un capitaliste libéral, et un patriote, des tempéraments souvent contradictoires mais qui tentaient pourtant de cohabiter chez un homme pourtant peu enclin aux compromis rapides.

Les deux hommes qui étaient assis en face de Willow, des collègues de chez General Electric, discutaient avec lui depuis plus de deux heures sur les potentiels investissements à l’étranger des compagnies unioniennes. Les grandes compagnies unioniennes étaient comme une grande famille : derrière la compétition, il y avait aussi de l’amitié et parfois des couteaux plantés dans le dos… Un mélange détonnant pour qui ne le pratiquait pas avec intelligence, surtout quand on voyait la vitesse à laquelle on pouvait passer des tapes dans le dos aux couteaux tirés.


Ethan Willow : « …car c’est l’évidence ! Nous avons gagné la guerre froide face aux Etats-Unis d’Erikea, et tout comme à chaque fin de guerre froide, la situation va devenir une foire d’empoigne chez les perdants. On prend goût au pouvoir et les prétendants seront nombreux… Je pense que nous avons des billes à jouer à l’étranger… »

Ursula Hasselmayer : « Votre analyse est peut-être correcte Dr. Willow, mais rien ne prouve que les Erikéens -ou d’autres- seront prêts à laisser des entreprises étrangères venir s’implanter sur leur territoire. »

Nikolaï Felon : « Et sincèrement Ethan… Vous feriez confiance à ses personnes ? Ces gens sont encore en train de tenter de désintoxiquer leur peuple ! »

Le docteur Willow s’enfonça un peu plus dans son fauteuil, échangeant un regard amusé avec son interlocuteur.

Ethan Willow : « Allons… Vous savez très bien que je ne confierai pas mon cheval à ces types… Mais la question n’est pas là… Leur économie est en confettis, et à moins de reconvertir les industries d’armement vers une autre industrie, Erikea ne peut pas survivre… Logiquement ils vont donc se remettre à produire de l’industrie lourde en masse car c’est la réponse la moins chère, et pour cela, ils auront besoin de matières premières… De beaucoup de matières premières… Et puis nous ne parlons pas que d’Erikea»

Nikolaï Felon : « Et vous pensez qu’ils vous en achèteront ? »

Ethan Willow : « Nous allons, avec les ouvertures de nouvelles mines dans les nouvelles zones d’expansion, nous retrouver avec une production que l’industrie de l’Union ne pourra seule absorber… L’argent n’a pas d’odeur, et les dirigeants étrangers ne sont pas tous bêtes. »

Nikolaï Felon : « Ethan, je vous connais depuis longtemps… Vous ne pouvez pas sérieusement proposer d’envoyer nos productions à l’étranger… »

Ethan Willow : « Pourquoi tant de réticence Nikolaï ? Ce serait d’acheter notre production à l’étranger qui serait dommageable… De plus la situation est inéducable... Que voulez vous en faire ? Nos industries, aussi performantes soient-elles, ne grandissent pas assez vite pour absorber nos productions… Nous devons donc prendre les parts de marchés de concurrents à l’étranger… Aller là où est la demande… »

Une petite sonnerie retentit. Ethan était attendu…

Ethan Willow : « Je vous remercie de votre visite mes amis, mais j’ai malheureusement à faire. Nous avons bien avancé sur les clauses du contrat… Faites moi donc parvenir un premier essai demain… Nous en reparlerons en conférence… »

Il salua les trois personnes pour se retrouver seul dans son grand bureau… Le directeur lui avait donné rendez-vous dans dix minutes… Le rapport qu’il avait soumis au directoire devait à présent avoir fait le tour des bureaux… C’était l’heure du verdict, et il n’était pas le moins stressé du monde… Ce n’était pas son premier rapport d’importance.

Il se rendit à l’élévateur et monta de quelques étages pour se retrouver dans les locaux de la direction exécutive. Il connaissait son chemin et avança jusqu’à l’antichambre du directeur. Il salua l’aide du directeur amicalement, lui serrant la main avec un sourire bon enfant et attendit qu’on lui donne le droit d’entrer. Sous son bras, il avait une copie papier du rapport qu’il avait envoyé à la direction quelques jours plus tôt.


__________________

Rappel des liens vers le rapports:

http://pdfcast.org/pdf/production-report
ou
https://docs.google.com/fileview?id=0B20xeoLenDrUNzZmYWEzOWMtYmM4YS00N2JmLTlhZDYtZTU2YThlOWEwZDI5&hl=en&authkey=CJLpi6cO
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MessageSujet: Re: ENSE ET ARATRO - Introduction de l'opération Obsidienne   ENSE ET ARATRO - Introduction de l'opération Obsidienne Icon_minipostedVen 23 Juil 2010 - 18:09

[HRP]Etant donné ma disponibilité restreinte, je fais déjà un beau pavé (que j’espère intéressant, mais c‘est une agréable transgression, étant donné que je travaille sur les mêmes personnages de mon roman depuis près de quatre mois) pour lancer l’action, mais après ça ira de façon plus fluide, il ne faut pas avoir de craintes. La première partie est volontairement en « pilote automatique » afin de gagner du temps, encore un fois à cause de ma disponibilité limitée, mais je laisse ouverte la suite de la seconde.
D’ailleurs, encore une fois, désolé, je n‘ais pas pu m‘empêcher de faire des pages et des pages^^ Voilà ce qui arrive lorsque l‘on laisse la bride au cou d’un écrivain^^

J‘ai appliqué d‘office au personnage de Willow la couleur rouge (le codage, « red », a le mérite d’être simple^^ ), mais tu peux la changer naturellement, je m‘adapterais, où alors décider de t‘en passer.

Cette mission est bien évidemment ouverte aux autres. Je n’ai pas pris le temps de lire entièrement les quêtes déjà en cours (désolé, mais je dispose à chaque fois d’environ une demi-heure / trois quart d’heure de connexion, et peux tout juste survoler les topics), mais éventuellement on pourrait opérer à un moment une jonction. A voir par MP avec les modos de ces topics, s’ils voient ouverture.

Nota Bene à l’intention des autres admins; j’ai ajouté récemment au topic des vaisseaux unioniens les escorteurs classe Ex Proveglio. Les caractéristiques ne sont pas encore toutes ajustées (comme me l‘a fait remarquer un certain souverain krypto-arkilien en se référant à leur taille comparée à celle de ses propres croiseurs lourds^^), mais la description est au point.

Nota Bene 2: Mon dieu, même mon « [HRP] » est devenu monstrueusement long… je suis irrécupérable!^^

Nota Bene 3: après lecture du post, je répète mes félicitations devant un travail d‘une qualité inédite sur Hegemony. Malheureusement, je n‘ai pas eu le temps de lire le mémorandum, néanmoins, il est enregistré, et je le ferais ce soir. Je ne fais que le mentionner dans ce post donc.

Nota Bene 4: Je me suis permis d'ajouter ma touche au titre du topic. [HRP]


Il y avait déjà quatre personnes installées à la table de conférence de la salle 24, trente-neuvième étage du building E. K. Gray, qui appartenait au CIA, même s’il était éloigné d’environ 500 mètres de celui du siège. La salle était étonnamment petite et sombre, avec des fenêtres légèrement polarisées et en partie cachées par un immense bac de plantes. La table montée sur répulseurs, en demi-lune, était immense comparée à la taille de la pièce, mais seule la partie la plus proche de l’entrée étaient occupée.
Il y avait Michael Cavendish, un christianien qui était en charge du département « installations spatiales » du Combinat, et se trouvait, en outre, être le suppléant du Président-directeur général en son absence - ce qui était le cas actuellement - ; c’était un homme au visage ridé mais solennel, et à la chevelure d’un gris sombre qui lui donnait un air de patricien. A sa gauche, une petite femme au teint basané était plongée dans ses notes, qui formaient un dense écran d’holos indéchiffrables autour d’elle. A droite de de Cavendish, il y avait un homme au visage émacié et aux yeux profondément enfoncés, qui, s’il était également en train de parcourir un hologramme textuel, avait une attitude très différente: presque prostré, on aurait dit que son cou s’enfonçait dans son tronc. Enfin, en dernier venait un capitaine de la marine unionienne, en civil mais reconnaissable aux quelques chevrons sur le revers de sa veste, ainsi qu’à cet air sec que cultivaient les officiers christianiens, à peine contrebalancé par une chevelure d‘un blond proprement scandinave maintenue en un chignon sévère et des yeux bleu azur grands et intelligents.
Cavendish se leva à demi à l’entrée de Willow, et lui fit signe de s’avancer.

-Monsieur Willow, vous voilà. Je crains que nous n’ayons commencé sans vous, mais c’est pas grave. Venez… Je vous présente madame Constance Dutilly, dit-il en désignant la femme menue à gauche de sa place, responsable au sein de notre département scientifique, et monsieur Ivan Svetovitch, qui est l’un de nos meilleurs juristes.

La petite femme au teint halé se fendit d’un sourire incertain avant de lui serrer la main. Quant à l’homme de loi, il resta lugubre en saluant d’une voix morne. Cavendish se tourna alors vers la militaire.

-Et voici le capitaine Reza Christie, de la marine.

La poigne de Christie était ferme, mais sa voix froidement professionnelle. Cavendish revint au nouveau venu:

-Si la Navale a accepté de détacher un de ses officiers, c’est, vous vous en doutez, que ce dont nous allons parler de choses ayant trait à l’espace. Et, votre mémorandum, si votre carrière précédente n’était pas là pour le prouver, nous assure que vous êtes l’homme que le directeur et moi-même cherchons. Trêve de discussions, je n’aime pas y aller pas quatre chemins. Constance?

Dutilloy ne réagit pas tout de suite; un peu embrouillée, elle fouilla avec un sourire d’excuse au milieu de ses porteurs de données, avant d’en sortir un, pendant que les deux hommes s’asseyaient. Inséré dans le terminal de la table, il fit se tamiser encore davantage l’éclairage, et apparaitre une image en trois dimensions de grande taille quelques centimètres au dessus d‘elle. On y voyait une construction basse et trapue, formée de grands cylindres et pavés gris, implantée au milieu d‘un paysage gris et bleu pâle qui n‘était assurément pas celui d‘un monde habitable.

-Savez-vous de quoi il s’agit? Demanda le dirigeant.
-D’une… base d’exploitation?
-Correct,fit Cavendish en opinant, il s’agit de notre base lunaire Cenzon 3. Je sais que ça n’est pas votre spécialité, donc je vais aller dans les détails: nous avons installé depuis une dizaine d’années plusieurs bases d’exploitation dans les zones centrales, le plus souvent dans des systèmes inhabités, afin d’extraire les ressources minières présentes et non mises en valeur. Nous possédons sept bases astéroïdales et lunaires, ainsi qu’une demi-douzaine d’astronefs d’exploitation qui font le tour des champs d’astéroïdes plus petits. Mais vous savez cela. Malheureusement, les zones neutres ne sont plus ce qu’elles étaient. Depuis l’opération Strangulation, et la chute d’Erikea, une quantité déraisonnable d’armement lourd est tombée entre les mains d’un nombre réduit d’individus ambitieux, qui nous gênent considérablement désormais. Sans parler de la menace de cette obscure confédération de pirates mal dégrossis.

Il se gratta la base du cou, lentement.

-Nous devons donc verser des pots-de-vin de plus en plus importants pour poursuivre notre activité, sans parler des défenses réelles que nous installons pour protéger nos unités. Or, dans une situation aussi explosive, le moindre incident menace toute la cohérence du système d’exploitation.

Cavendish pointa du doigt la base qui flottait toujours, tel un étrange spectre aux contours nets, au dessus de la table.

-Nous avons perdu depuis trois semaines tout contact avec Cenzon 3. Cette base est la deuxième plus productive de ce secteur spatial, et située au centre de notre réseau; elle en est donc le terminal de distribution primaire. Tout les approvisionnements ont du être redirigés en catastrophe et, bien évidemment, le manque à gagner quotidien se chiffre en centaines de millions de crédits.
-Mais il ne s’agit pas d’une simple panne de com, sinon nous ne serions pas là, n’est-ce pas?
-Malheureusement non. Un cargo d’un de nous sous-traitant s’est rendu sur place, et a découvert que sur ses écrans, aucun signe de vie n’apparaissait, alors que les protocoles de quarantaine s’étaient activés aux sas, empêchant l’entrée.
-Les protocoles de quarantaine?
-Hum… Constance?
-Heu… oui, monsieur heu… les protocoles de quarantaine heu… s’enclenchent lorsque l’ordinateur détecte une infection pathogène facilement transmissible - air, eau, vecteurs biologiques divers -; il ferme alors tout les accès, et isole les sections autonomes les unes des autres. A partir de ce moment, il conduit des analyses pour déterminer si les personnes isolées ans les différentes sections sont contaminées ou non, et, selon, les déverrouille. Le fait que tout soit fermé sur Cenzon 3 indique soit que la majorité des sections sont contaminées… soit qu’elles sont toutes contaminés, ou que tout les occupants sont morts.

Sa voix fluette et par moments hésitantes semblait tout à fait inappropriée pour dire ce genre de choses. Cavendish repris:

-Je vais donc être franc: nous avons besoin d’un responsable de confiance qui se rende sur place, car il se trouve qu’il ne s’agit pas uniquement d’une affaire médicale. Notre installation est plus qu’une base minière; c’est à la fois un concentré de technologie et un hangar de stockage. On y trouve des engins de forage qui se revendraient des millions de crédit pièce, et des réserves de minerais rares d’une valeur astronomique. Imaginez les silos géants pleins de billes de rhénium pur, d’or, de coltan ou de gallium, non surveillés. Cela attire beaucoup de monde.
-Mais, personne ne sait ce qui s’est passé, non?

Cavendish haussa les épaules.

-Vous savez, notre sous-traitant est un local. Malgré notre généreuse incitation à se taire, il pourrait, un soir de beuverie, lâcher le morceau. Ou l’avoir déjà fait. Et, au-delà de ça, vous savez comme sont les zones neutres. Des astronefs minables rôdent partout, et pourraient tomber par hasard sur notre tas de pièces d’or empoisonnées. Outre la perte nette que cela causerait en capital fixe, nous nous retrouverions avec des ennuis jusqu’au cou devant l’opinion publique si une épidémie s’échappe mystérieusement d’une de nos bases.
-Je comprends, monsieur, fit Willow.
-Je n’ai pas tout résumé, mais je tiens à préciser que maître Svetovitch est ici également en raison de problèmes légaux. Maître?

Le juriste releva les yeux, et Cavendish parut sur le point de lui expliquer ce qu’il voulait qu’il dise, mais finalement, il n’en eût pas besoin.

-Les lunes et les astéroïdes que nous occupons ont des statuts légaux flous. Parfois, de petites républiques locales les déclarent leurs au nom de traités ou de conférences passées. Même si en théorie la conférence de Hué nous assure au titre de la clause 36B sur les possessions extra-astrales des trans-spatiales un contrôle assimilé-souveraineté sur les corps stellaires où s’implantent nos installations, la Fédération a vendu au cours de ses dernières années de nombreux titres de souveraineté sans fondements sur des systèmes stellaires entiers à des Etats faibles des zones neutres, voire à des personnes privées. Transférés depuis plus de deux cent ans, ces titres sont extrêmement difficiles à suivre, et nous pourrions donc nous retrouver avec une revendication plus ou moins légitime sur notre infrastructures fixes. Cela d’autant plus si une affaire comme celle de Cenzon 3 fait du bruit et attire l‘attention du public sur la question.

Sa voix était monocorde et ennuyeuse, mais son analyse impeccable. Willow connaissait beaucoup de juristes qui étaient des mortels comme les autres, mais ce dernier semblait presque être une caricature. Il se contenta de dire « Je vois », attendant que Cavendish termine son exposé. Ce qu’il ne manqua pas de faire.

-Ainsi, il est essentiel que nous reprenions au plus vite le contrôle de cette base, si ça n‘est plus le cas, et bien évidemment que nous stoppions l‘infection, quelle qu‘elle soit. Vous allez représenter nos intérêts sur place à la tête de notre expédition de secours, nous allons envoyer un de nos cargos, avec du matériel médical et assez de place pour le cas échéant embarquer le matériel démantelable, les réserves de minerais et tout ce que vous pensez devoir emporter. Si vous le jugez nécessaire, vous pourrez faire sauter la base entière, mais…

Le visage du cadre supérieur s’assombrit et il se pencha un peu au dessus de la table.

-Ne faites cela qu’en dernier recours! Cela, encore une fois, attirerait l’attention… et nous coûterait des sommes astronomiques, vous en êtes conscient.

Il attendit une nouvelle fois que Willow opine.

-Etant donné la région où vous devez vous rendre - la base se trouve entre Antares IV et Itzcali, et les communications avec la région durent deux heures en raison de l’absence d’hyper-amplificateur com. Relais -, une de mes connaissances, le vice-amiral Daendels, a joué de son influence auprès de Syllas pour obtenir que celui-ci intervienne afin qu’un escorteur de la flotte se dirigeant vers Bavandar soit détourné et couvre votre expédition. C’est la raison de la présence du capitaine Christie ici.

L’officier à la calme beauté nordique hocha lentement la tête, balayant la salle de ses yeux azurés, avec une calme assurance stoïque, comme si le fait d‘évoquer l‘amiral Syllas faisait d‘elle la maîtresse des lieux.

-Il n’y aura pas de lien hiérarchique entre vous, mais elle fera de son mieux pour vous aider. Sachez ménager notre bonne relation à la flotte en retour, car elle a aussi ses ordres, qui sont notamment d’éviter les confrontations inutiles. C’est noté?

Ce fut au tour de Willow d’opiner, en direction du capitaine, qui était restée presque totalement silencieuse jusqu‘ici.

-Bien, ceci étant dit, il n’est pas nécessaire de traîner davantage. Maître?

De nouveau, Svetovitch fut sonné, et leva ses yeux enfoncés. Il attendit encore quelques instants, avant de donner presque à regret un porteur de données à Willow.

-Ce porteur contient toutes les références juridiques qui vous seront utiles afin de faire traîner une éventuelle confrontation avec d’autres au niveau de la question des souverainetés. Quant à ceci…

Il tendit un autre petit appareil saturé d’informations.

-Voici les détails de votre mission que monsieur Cavendish m’a demandé de consigner pour vous. Madame Dutilly vous accompagnera pour le volet médical, et vous fera parvenir les données scientifiques…
-Bien entendu, ajouta, de façon totalement superflue, l’intéressée.
-…Quant à ceci, repris le juriste avec un froncement de sourcils un brin offensé devant l’interruption, ce sont les protocoles d’action en espace profond de la Marine, afin que votre coopération avec le capitaine se fasse au mieux.

Un quatrième porteur de données partit depuis le boitier de rangement saturé de Svetovitch. Willow commençait à craindre que cela continue, mais, après un de ces instants de flottement dont il avait le secret, le juriste s’arrêta, et revint à Cavendish. Ce dernier se tourna vers Christie, qui eut un sourire aimable mais désespérément formel avant d’ajouter:

-Mon vaisseau, le Glogow, prendra l’espace le 17 à 11h30, au terminal 14 de la station orbitale. J’espère que vous me ferez parvenir les données quant à votre cargo aussi vite que possible, afin que je prépare des coordonnées de rendez-vous et un cap efficient de sortie du système.

Sa voix était un soprano frai, calme, mais très formaliste: Christie était tout sauf chaleureuse.

-Parfait, conclut Cavendish, il ne me reste plus qu’à ajouter tout mes vœux de succès. Vous nous avez prouvé plus d‘une fois dans le cadre d‘opérations de supervision et d‘étude de situations difficiles que vous êtes à la hauteur; le Combinat compte sur vous.


-- -- --


Reza Christie faisait partie de ces capitaines qui aimaient superviser d’eux-mêmes la manœuvre aussi souvent que possible. Cela ne signifiait bien entendu pas qu’elle était incapable de déléguer - son second, Milos Onadia, avait bien assez de jours où la charge de travail qu’elle lui imposait le transformait en esclave éreinté -, mais aujourd’hui encore, elle avait clairement ressenti la satisfaction d’avoir participé à la sortie de l’UFTS Glogow de la circulation intense du central orbital de Tsarysyn. Ce dernier avait beau être légèrement moins grand que celui de Christiansa, s’en était pas moins une ruche grouillant de grands et de petits vaisseaux se dirigeant dans toutes les directions possibles et imaginables de l‘espace relativiste. Plus d’une fois, son escorteur fut à deux doigts de se faire éperonner comme un vulgaire bouchon par un supercargo classe Calent-5 de plusieurs dizaines de kilomètres de long, ou alors d’arracher la moitié du flan d’un minuscule transport privé de luxe - même si Christie n‘aurait au fond pas totalement désapprouvé le fait de dépressuriser quelques richards prétentieux de la jet-set. Elle-même venait d‘un milieu très modeste, de Albstadt, sur Christiansa, d‘où elle était sortie par un travail intense, et, avouons-le, la chance. La révolution militaire lui avait ouvert des possibilités de carrière qu’elle n’avait pas boudé, et maintenant, elle commandait un beau bâtiment, alors qu‘elle était plus jeune que sa mine sévère voulait le faire croire.
Les escorteurs classe Ex Proveglio étaient des astronefs qui possédaient la taille d’un croiseur, avec une propulsion légèrement moindre, mais des systèmes défensifs bien plus évolués: deux fois plus de contre-mesures et de rampes de missiles intercepteurs, un blindage plus solide, et des pièces offensives à portée plus courte, certes, mais en plus grand nombre et mieux réparties autour de la coque. En somme, une unité moins tournée vers l’offensive que vers une défense furieuse.

-Statu? Demanda-t-elle au timonier.
-Nous quittons le périmètre planétaire et nous dirigeons vers le point de rendez-vous.

Christie hocha la tête, surveillant machinalement son hologramme de localisation. Le périmètre désignait dans le jargon les limites extrêmes du champ magnétique d’une planète, ou, plutôt, de la zone où ce dernier avait une influence notable sur un vaisseau doté d’une propulsion et de logiciels navigateur de compensation de l’attraction modernes. Le point de ralliement était en orbite de la géante Jolvall, où le Combinat avait une petite base de ravitaillement.
Pour l’instant, la jeune commandante était assez sceptique quant à sa mission. Elle n’aimait pas particulièrement les sociétés trans-spatiales et leurs combines bancales, et l’idée de devoir composer avec un de leurs représentants ne l’appâtait pas beaucoup plus. Mais pour l’instant, elle se refusait de se faire une opinion de celui qu’on avait choisit, et attendait d’en savoir plus sur son compte. Enfin, pour ce qui était de la situation à leur fameuse base, et bien, elle avait bien l’intention de remplir son rôle de garde du corps, mais se méfiait de cette histoire de façon générale. Cela pouvait attirer beaucoup de vautours des zones neutres, et, même s’il était puissant, le Glogow était seul et loin d‘éventuels soutiens; elle avait donc l’intention de se montrer prudente afin de protéger avant tout ses trois cent membres d’équipage. Quant à l’épidémie éventuelle, cela incitait Christie à se montrer la plus pointilleuse possible sur les procédures de sécurité sanitaire. D’ailleurs elle avait pris soin d’emmener des équipements de sécurité NBC, ainsi que de rappeler de permission à l’avance son deuxième médecin de bord.
La mission - nom de code « Obsidienne » pour son volet militaire - allait donc commencer dans ce qu‘elle espérait être les meilleures conditions, même si ça n‘était pas dans le plus grand des optimismes.

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Ethan Willow
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MessageSujet: Re: ENSE ET ARATRO - Introduction de l'opération Obsidienne   ENSE ET ARATRO - Introduction de l'opération Obsidienne Icon_minipostedSam 24 Juil 2010 - 0:47

Cela faisait maintenant plus d’une demi-heure qu’Ethan Willow était sorti de la salle de réunion. Il tentait encore de se faire une opinion sur ce qui s’était passé tout en s’acquittant consciencieusement de son travail. Après s’en être retourné à son bureau, qui lui avait donné l’impression d’être un refuge bienvenu au milieu de la tempête, il s’était laissé une petite dizaine de minutes pour mettre en ordre les tâches lui semblant indispensables d’être lancées. Rapidement, il avait convoqué son aide dans son bureau et lui avait dicté une liste de choses à réaliser en son absence.

Ethan Willow : « Bien… Et pour le rapport de ce matin, vous me le transmettrez, je le réglerai durant le trajet. Mettez Pavlov sur le contrat avec GE, et prévenez le bien que nous sommes déjà parvenu à un accord préliminaire… Le connaissant, il serait capable de reprendre les négociations depuis le début ! Faites également envoyer une copie du rapport de Valsen à la direction technique pour référence. Préparez-moi également une lettre de mission stipulant que Catherine Sheldon assurera l’intérim en mon absence. »

Il avait distribué ses ordres d’une voix monocorde et profonde, on le sentait appliqué sur deux tâches à la fois. En effet, tout en dictant, il continuait de jeter un œil aux données que lui avaient confié les participants de la réunion. Pour le moment, il ne les lisait pas avec attention mais tentait d’évaluer en un coup d’œil leur contenu et leur intérêt. Une tâche banale pour qui avait passé les trente dernières années de sa vie à se faire une opinion des écrits des autres en quelques minutes.

Dans un soupir, il coupa la projection des données et reporta son attention sur son subordonné qui venait de revenir dans le bureau avec les propositions de cargos du CIA disponibles à quai sur ou aux abords de Tsarasyn. La liste était certes courte, mais les propositions diversifiées.

Ethan Willow n’eut aucun mal à se déterminer pour un navire de la classe 'Mikonan'. Si l’on devait tenter de rester discret, autant emprunter le cargo le plus représenté de la galaxie. Il donna pour instruction à son aide d’en envoyer le descriptif de l’appareil, de l’équipement embarqué ainsi que de l’équipage à cette militaire qui devait jouer le rôle de garde du corps. Il espérait au fond de lui que les relations avec les militaires se passeraient bien. Il n’avait jamais eu de problème jusqu’ici avec des militaires mais il n’était pas naïf au point de croire que les personnels des transpatiales étaient appréciés de ces derniers.

Ethan Willow ne s’était pas étonné de la présence de militaire à la réunion, ou encore qu’on lui en ‘colle’ un – ou en l’occurrence plutôt une. C’était une réaction légitime, surtout dans l’Union. Il espérait simplement que la coopération amicale ne tournerait pas en un bras de fer anti constructif entre les parties. Il essaierait de maintenir les choses au calme. S'il ne doutait pas du courage et de la compétence des militaires de l'Union -bien au contraire, il les défendait ardemment-, il redoutait plus leur peu de flexibilité lorsqu'on s'éloignait du protocole établi. Il espérait que ce capitaine ne collerait pas au cliché.

Ce qui l’inquiétait bien plus en revanche, s’était de savoir à quel point la présence des militaires allaient faciliter ou compliquer sa mission. Si les militaires avaient accepté de faire le déplacement, ce n’était pas juste pour protéger les âmes de Willow et de l’équipage du cargo. Il se fit avec humour la remarque que si certains pouvaient peut-être le considérer comme un scientifique et un ingénieur de valeur, il ne l’était certainement pas au point de mettre en branle ce genre de mécanique.

Tandis qu’il s’acquittait de la fastidieuse tâche d’expliquer à sa tendre épouse qu’il serait absent pour plusieurs jours sans préavis, il ne put s’empêcher de penser à cet état de fait.

Le postulat de base sur lequel il bâtissait son raisonnement était que soit la direction du CIA avait peur de quelque chose de très grave ce soit passé (à entendre par là que la chose était plus grave qu'une 'simple' épidémie), soit ils avaient peur que la situation dégénère pour des raisons externes (dans le secteur, elles ne manquaient pas). Dans les deux cas, cela signifiait qu’ils étaient soit en possession de renseignements qu’ils n’avaient pas transmis à leur propre directeur des opérations -ce qui semblait indiquer leurs caractère tout particulièrement grave- soit qu’ils pêchaient par excès de prudence, la présence de navires lourdement armés n'étant pas toujours le meilleur moyen de régler des situations. Cela étant, Ethan devait avouer qu'il était heureux de savoir que son ange gardien aurait le droit au renfort de quelques bonnes armes à énergie dirigée unionienne.

L’autre possibilité, tout aussi déplaisante que le premier choix, était que les militaires, eux, s’attendait à ce que les choses dégénèrent -ou bien cherchaient une excuse pour les faires dégénérer- dans le secteur. Dans tous les cas, la disparition subite d’autant de personnes était un évènement suffisamment grave pour que l’on s’y penche. Cela pouvait même être un casus belli. Cavendish avait affirmé avoir joué des coudes pour leur procurer un soutien. Si c’était effectivement le cas, c’était un geste qui se voulait certainement aimable, mais qui n’était certainement pas dénué d’arrières pensées.

Ethan Willow chassa ces pensées, se qualifiant lui-même de paranoïaque. Cependant, gérer, c’était prévoir, et mieux valait se faire peur maintenant que lorsque les ennuis commenceraient. De toute manière, même s’il avait raison, il ne pouvait rien y faire et donc, il était inutile d’y user du temps et de l’énergie.

Willow coupa la communication avec son épouse et appela chez lui pour donner des instructions concernant les affaires qu’ils souhaitaient qu’on lui envoie dans une valise à son bureau, pour pouvoir partir en fin d’après midi. Il avait demandé aux relations externes de lui faire parvenir des informations sur le capitaine Christie. Il tentait encore d’assimiler les maigres informations qu’on lui avait transmises sur le capitaine alors qu’il s’embarquait dans le véhicule devant le mener au spatioport.



Quelques heures plus tard…

Une fois dans le véhicule, il teinta les vitres et ouvrit son ordinateur. Il réétudia le plan de la station et sa position. Comme l’avait souligné Cavendish durant la réunion, Willow n’était pas un expert sur ce genre d’installations. Son domaine de connaissance était plutôt dans les vaisseaux et non dans les installations en dur. Il nota néanmoins que cette dernière était moins redondés que les vaisseaux sur lesquels il avait travaillé… Après tout, un point de défaillance unique dans une sous-section d’une base gigantesque était acceptable car ne mettait pas en danger l’installation dans son intégralité et pouvait rapidement être réparé. Mais dans l’état actuel des choses, cela allait plutôt leur compliquer les choses que les simplifier…

Le véhicule fonçait à présent sur une hypervoie en direction du sud, suivant la côte. Willow ne faisait pas attention au paysage urbain et côtier qui défilait derrière la vitre. Mais alors qu’ils allaient entrer dans le tunnel qui allait les mener définitivement en dehors du centre ville, il embrassa une dernière fois du regard le paysage de cette ville qu’il aimait avant que la vue ne lui soit coupé par les si inesthétiques mais si résistantes arcades de bétons haute résistance du viaduc souterrain de l’hypervoie 1.

Il se replongea donc sans attendre dans la lecture attentive des informations qu’on lui avait données, en particulier sur l’équipage. Le commandant du vaisseau du CIA, comme la plupart du temps, était un homme d’expérience, qui avait déjà de la bouteille à la fois en tant que commandant de vaisseau, mais aussi en tant qu’employé de l’entreprise. Le vaisseau était déjà en attente au niveau du centre logistique de Jolvall. A quelques minutes de vol en navette privée du CIA… C’était parfait. Il referma l’ordinateur et posa sa tête contre la vitre pour s’endormir instantanément.




--------------------


La station logistique de Jolvall aurait pu être une ode à l’optimisation de l’utilisation du volume utile. Willow avait passé un complet un peu plus vieux et un peu moins couteux que celui qu’il arborait au siège social. Il n’était plus ici dans les bureaux marbrés de la direction du CIA mais dans une station spatiale conçue pour être un hub de ravitaillement… Et c’était exactement ce à quoi les moindres recoins de la station avaient été prévus.

Dans les allées d’une largeur toute relative de la station, les bandes de roulement sur lesquels des chariots automatisés convoyaient les précieuses ressources consommables des vaisseaux semblaient être une reconstitution de l’hypervoie industrielle d’Askay à l’heure de pointe. Si des vitres n’avaient pas séparées l’espace piétonnier de ces voies robotisées Ethan aurait été prêt à parier que le nombre d’accident du travail sur la station l'aurait bien vite condamnée à péricliter tant le trafic robotisé était à la fois dense et silencieux. Un piège redoutable pour piéton isolé.

Par endroit, des portes coulissantes s’ouvraient et se refermaient à une vitesse proprement infernale sur des entrepôts où visiblement les robots allaient s’approvisionner en victuailles qu'ils entreprenaient ensuite de 'déverser' dans les vaisseaux arrimés.

Après tout, tout cela était très logique… Tsarasyn était un centre minier et industriel important, le CIA y régnait en maitre sur le marché des pondéreux et sur place, chaque minute comptait. Le département de logistique du CIA tentait de conserver le taux de charge des cargos du groupement au-delà des 75% pour un amortissement optimal de l’investissement. Ce simple objectif demandait déjà un travail énorme d’organisation, et signifiait surtout qu’entre deux voyages il n’y avait pas une minute à perdre pour charger et décharger les vaisseaux.

Comme l’équation n’était pas déjà suffisamment complexe, il fallait prendre en compte les frais externes, qui étaient énormes. En effet, lorsqu’un vaisseau était amarré au central orbital de Tsarasyn, le temps était littéralement de l’argent au vu du prix à la minute de la taxe portuaire. A cela s’ajoutait naturellement des frais de stockage des pondéreux en attendant leur transit vers la planète ou un autre cargo et des frais de ravitaillement en carburant si ravitaillement il y avait. Donc pour limiter les frais externes en conservant un bon tôt de charge, le CIA avait pris le parti de recharger ses vaisseaux en carburant et consommables dans des centres logistiques dédiés construits à proximité de Tsarasyn.

Ces centres géraient donc les allées et venus de vaisseaux en provenance de Tsarasyn pour les recharger en eau, vivres, carburants et autres équipements et ceci aussi vite que faire se pouvait. Autant dire que l’on ne chômait pas. Willow était guidé par un homme de la station -ils n’étaient pas nombreux tant l’automatisation était poussée- qui devait le guider jusqu’au cargo qu’il devait rejoindre. Il trainait sa valise à la main, ayant pris le parti de ne pas débarquer avec une de ces valises hors de prix équipées d’un répulseur. Ethan avait appris depuis longtemps à ne pas étaler son argent à la face des gens et une personne qui l’aurait croisé, même si elle aurait pu deviner qu’il n’était pas dans son environnement naturel, n’aurait pu deviner sa provenance sociale même s'il était évident qu'il était au moins cadre de la société. La cravate faisait foi...

Ouvrier de la station : « Voilà monsieur le directeur… On arrive… C’est de l’autre côté de cette passerelle… »

Ethan Willow : « Parfait… Je vais m’en sortir à partir d’ici… Merci beaucoup… M. Stephanson… C’est bien cela ? »

Le ciel avait voulu qu’Ethan ait de la mémoire, ce qui était une bénédiction. Il était fou de voir à quel point les gens était content qu’on se souvienne de détails à leur sujet.

Ouvrier de la station : « C’est bien cela monsieur… Excellent vol ! »

Ethan Willow : « Merci… »

Il n’avait pas du mettre beaucoup de conviction dans sa voix en lui répondant car l’ouvrier fronça légèrement les sourcils. Willow se reprit et lui serra la main en souriant. Il resserra un peu le nœud de sa cravate et s’engagea sur la passerelle étroite. Plutôt que passerelle, cela aurait dû être nommé ombilical tant l’image d’être en train de progresser dans un boyau synthétique géant s’imposait à Ethan.

Un homme l’attendait à ce qui semblait être une ouverture vers une pièce plus large… L’entrée du vaisseau... Enfin !

Willow eut un sourire aimable et salua l’homme.


Commandant Peters : « Vous êtes M. Willow ? »

Ethan Willow : « Lui-même commandant Peters… Permission de monter à bord ?»

Commandant Peters : « Absolument M. Willow. Bienvenue à bord… Mais… Nous nous connaissons ? »

Ethan Willow : « Pas que je sache, mais j’ai vu vote portrait dans votre dossier… »

Le commandant eut un petit froncement de sourcils, gaugeant sûrement intérieurement le personnage. Ethan, qui était grand -ce qui dans les vaisseaux spatiaux aux coursives toujours bas de plafond était une malédiction- surpassait de quelques bons centimètres l’homme, il estimait que le front du commandant devait à peu près être à la hauteur de ses yeux. Pour Ethan s'était chose courante. Willow n’était pas allé par quatre chemin en lui indiquant de but en blanc qu’il avait épluché son dossier, mais tant qu’à arriver la fleur au fusil, autant tout de suite montrer qu’il avait fait ses devoirs…

Le commandant lui fit signe de le suivre au travers des coursives.


Ethan Willow : « J’imagine que vous avez reçu votre ordre de mission commandant ? »

Commandant Peters : « Oui, et j’ai eu l’occasion de l’expliquer à l’équipage… De même nous avons récupéré les spécialistes et le matériel envoyés par la maison… »

Ethan Willow : « Je vois… Un grand nombre de ces containers sont des demandes personnelles… Beaucoup de matériel médical et de quoi faire des réparations diverses… Vous n’avez rien trouvé à redire j’espère ? »

C’était une question rhétorique, mais au moins cela donnait un tant soit peu de contenance au pauvre commandant, Willow ne voulait pas donner l’impression de monopoliser le processus de décision.

Commandant Peters : « Non monsieur Willow… Voici votre cabine… »

Visiblement, l’arrivée de la cabine avait été une défausse efficace pour le commandant. Mais Willow n’allait pas lâcher le morceau si facilement. Il voulait tout de suite mettre les choses d’équerre avec le commandant. Il connaissait suffisamment les marins pour savoir ce que sa présence pouvait représenter, et il ne voulait pas que cela soit un problème pour la mission. Willow se contenta de jeter la valise sur son lit et referma calmement la porte.

Commandant Peters : « J’espère que vous avez eu une bonne traversée jusqu’ici… »

Ethan Willow : « Oui… Merci commandant… A présent : pouvons-nous discuter ici en étant sûr de ne pas être entendu ? »

Le commandant croisa les bras d’un air suspicieux, comme pour prévenir Willow qu’il s’engageait sur un terrain glissant, mais répondit.

Commandant Peters : « Oui monsieur le directeur. »

Ethan Willow : « M. Willow suffira amplement ici… Commandant : mettons tout de suite les choses au point… Vous êtes ici sur votre vaisseau, et je n’ai pas l’intention de vous le voler… Vous êtes maitre à bord. Je suis ici en tant que représentant des intérêts de la société et si j’entends que mes instructions soient respectées quant au déroulement général de cette mission, je ne suis pas ici pour vous dire comment commander votre navire. De fait la sécurité de ce navire, de son équipage et de ses passagers passe avant tout. Sommes-nous bien d’accord ? »

Le commandant resta impassible pendant quelques secondes fixant les yeux de Willow, ce dernier soutint son regard.

Commandant Peters : « C’est tout ce que je demande M. Willow… »

Le visage d’Ethan s’éclaira d’un sourire…

Ethan Willow : « Parfait commandant… »

Commandant Peters : « M. Willow, concernant les militaires ? J’ai été un peu surpris… »

Ethan Willow : « La disparition d’un équipage entier d’une station d’exploitation de l’Union est un évènement suffisamment grave pour qu’il puisse être du ressort de la sécurité nationale. Je vous demanderai une coopération totale avec la Navale. A priori, ils sont là pour nous épauler, mais dans le cas que j'espère être improbable où leur intervention deviendrait nécessaire, les instructions des militaires deviennent prioritaires. Ce matériel étant propriété du CIA, ils devraient néanmoins logiquement au minimum prendre en compte mon avis avant de prendre des mesures dures. »

Commandant Peters : « ‘Devraient’ monsieur ? »

Ethan Willow : « Ils sont là par courtoisie commandant, et je pense que cette mission doit plaire à leur capitaine au moins autant qu’à vous… »

Commandant Peters : « Je vois. »

Un silence s’installa, visiblement, les deux hommes avaient fini la conversation. Ethan enleva sa veste et releva ses manches de chemise.

Commandant Peters : « Souhaitez vous faire le tour de mon navire Monsieur Willow ? »

Ethan Willow : « Pourquoi pas ? »



-------------




Il était rare qu’un cargo du CIA ne reste accroché plus de trois quarts d’heure à la station de ravitaillement, sauf en cas de problèmes exceptionnels. Pourtant, le cargo ‘Stuttgart’ qui emmenait Willow, était resté plus de deux heures amarré à la station. C’était une question de rendez-vous cette fois ci, mais personne à part l’équipage du cargo ne le savait. Willow s’était abstenu de donner des ordres au commandant, aussi limités soit-il, car il voulait être sûr que sa déclaration soit prise au sérieux. Il se limita donc à faire comprendre au commandant que les communications personnelles des membres de l’équipage ou des passgers devaient être proscrites avec l’extérieur à partir de maintenant.

Willow attendit ensuite le départ dans sa chambre où il se plongea dans d’autres tâches inachevées qu’il avait laissées en plan pour mettre en branle cette opération. Il aurait ensuite tout le temps de la traversé pour aller à la rencontre des spécialistes embarqués dans l’opération. De toute manière il était trop tard pour en changer si l’un d’eux ne lui convenait vraiment pas. C’était les aléas des situations d’urgence, il fallait savoir composer.

Après plus d’une heure et demi sans interruptions autres que celles provoquées par son manque de concentration, Ethan Willow entendit l’interphone de sa cabine bipper. Il répondit, et on lui indiqua que la manœuvre d’appareillage allait avoir lieu. Il monta jusqu’à la passerelle de commandement principale, qui se trouvait à l’avant du vaisseau. Une autre, de secours, se trouvait quelques ponts plus bas en cas de problème.

Le directeur resta en retrait tandis que la manœuvre suivait son cours. Une tuyauterie flexible guidée par un bras se déconnecta sur le flanc du vaisseau en crashant un nuage de fumée blanche légèrement jaunâtre –certainement une purge des arrivées fluides. La fumée se dissipa dans le vide en quelques dixièmes de secondes seulement. Le connecteur qu’Ethan reconnu comme étant la prise énergétique universelle se libéra également du flanc. Dans le cockpit, on égrenait la séquence.


Ordinateur de bord : « OPF libéré, vannes à clapet fermées et verouillées. UETS déconnecté, la puissance est interne. Aucun saut constaté. Passage à l’étape 9. »

L’ombilical d’accès passager qu'avait emprunté Ethan pour monter à bord se retira avec lenteur.

Ordinateur de bord : « Confirmation de libération du TPSP, rétractation confirmée. Passage à l’étape 10. Demande de désengagement des P2M envoyé. Le contrôle de pont est au vert. Compartiments cloisonnés. »

Quelques secondes passèrent puis l’ordinateur sortit de son apparente torpeur.

Ordinateur de bord : « Autorisation STT, libération engagée. Lancement de la procédure automatisée d’éloignement. Allumage des moteurs RCS dans 30 secondes. »

Les bras électromagnétiques assurant le maintien en position du vaisseau se déconnectèrent dans un crissement, puis se rétractèrent en silence vers la station, laissant le vaisseau libre de toute attache. Le vaisseau se dégagea avec lenteur de la station. La manœuvre, totalement pilotée par l'ordinateur et guidée par le système de navigation absolue couplé entre la station et le vaisseau se passait dans un silence de mort. L’espace avait toujours été, et resterait à jamais le royaume du silence. Les petits moteurs directionnels placés par pod à divers endroits du vaisseau s’actionnèrent et le firent dériver à distance de sécurité. Là, les puissants moteurs principaux s’allumèrent.

Ordinateur : « Séquence terminée, mise en mode croisière. Plan de vol confirmé actif par STC. Le vaisseau est maintenant en commande manuelle. »

Le timonier, qui jusqu’à présent s’était franchement tourné les pouces repris la manœuvre.

Commandant Peters : « Je pense que nos amis militaires sont ici… »

Ethan Willow : « Parfait… Faites route vers le point de saut commandant, je vais m’entretenir avec le capitaine Christie. »

Ethan s’isola et activa la communication.

Ethan Willow : « Capitaine ? Heureux de vous revoir… Nous sommes prêts à commencer notre transit vers le point de saut. Je profite de l’occasion pour vous assurer de notre coopération pleine et entière. J’imagine que mon assistant vous a communiqué toutes les données nécessaires sur ce vaisseau, son équipage et ses cargaisons… J’espère sincèrement que nous n’aurons pas à faire appel à votre puissance de feu, mais dans tous les cas je tiens à vous dire que je suis heureux de vous savoir avec nous. »
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MessageSujet: Re: ENSE ET ARATRO - Introduction de l'opération Obsidienne   ENSE ET ARATRO - Introduction de l'opération Obsidienne Icon_minipostedDim 25 Juil 2010 - 17:23

Christie avait donné ses ordres: à vingt pour cent de la puissance maximale de sa tuyère à hypermpulsion, le Glogow précédait de peu le Stuttgart sur la trajectoire de libération de l’attraction de Jolvall. Par mesure de sécurité, on procédait toujours aux sauts en hyperespace loin des champs de gravitation les plus importants; sinon les capacités de calcul des ordinateurs de bord étaient poussées à des extrémités où la sécurité de la trajectoire à des vitesses infraluminiques précédant la transition hors de l’espace normal n’était pas assurée; il fallait effectuer la computation de données prenant en compte les puissants champs gravitationnels des planètes et satellites naturels des planètes, les trajectoires de ces mêmes planètes, mais aussi des comètes, des astronefs, des astéroïdes, voire des nuages les plus denses de gaz, sans parler du vent solaire et d‘anomalies spatiales rares. Plus on s’écartait des régions les plus actives des systèmes stellaires, plus le calcul de toutes ces variables se simplifiait, et plus le saut devenait facile et sûr. Ainsi, généralement, les passages en hyperespace depuis les terminaux spatiaux comme celui de Tsarysyn se faisaient aux environs des points de Lagrange, où les variables étaient enregistrées relativement clairement, et la situation globale sûre.
Du reste, les systèmes de propulsion supraluminique, ainsi que les systèmes embarqués de sécurité du Glogow étaient en phase de préchauffage, tandis que les ingénieurs de bord épluchaient paisiblement les check-lists qui faisaient partie de leur quotidien comme la nourriture et le sommeil chez le commun des mortels.
La salle de briefing du capitaine à bord d’un Ex Proveglio était assez grande, pièce dont le plafond s’inclinait et possédant plusieurs grands hublots sur l’espace. La table de conférence au milieu n’était pas sur répulseurs mais reliée au sol, afin de rester immobile même lorsque l’escorteur était au beau milieu d’un combat. Christie s’installa avec un soupir sur l’un des sièges - eux étaient avec des répulseurs, mais dotés d’une attache magnétique puissante qui les liait à la table lorsqu’ils étaient rangés - et activa la com. afin d’établir le lien avec le transmission du cargo qu’elle avait renvoyée ici. Elle écouta la déclaration et répondit:

-Oui, ma section com. a reçu toutes les données. Je ferais de mon mieux pour vous aider, en espérant ma la seule présence du Glogow évite les mauvaises rencontres.

Elle eut son habituel sourire formaliste et froid.

-Mon timonier désirerait asservir à nos ordinateurs de contrôle de vol les systèmes du Stuttgart afin que le saut se passe plus facilement. Il a déterminé une trajectoire jusqu’à Cenzon 3, dans les grandes lignes, nous allons passer par les courants jusqu’aux environs du système de Norilsk, et ensuite passer à une vitesse inférieure dans le secteur central. Que votre équipage contacte mon second s’il y a la moindre remarque.

Elle se renversa un peu dans son siège en croisant les jambes.

-De même, n’hésitez pas à me faire part de ce que je pourrais faire pour vous assister, dans la mesure de mes attributions et autorisations, cela va de soi.

Christie salua après la brève réponse du cargo, et coupa la communication.
Une demi-heure plus tard, les deux astronefs arrivaient au point convenu, et accélérèrent assez pour faire fonctionner les dispositifs de voyage hyperspatial, et ainsi quitter l’espace normal.


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