Hegemony
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 Plateau de Vermeille TV

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Amian Ae Saster
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MessageSujet: Plateau de Vermeille TV   Plateau de Vermeille TV Icon_minipostedJeu 3 Nov 2011 - 14:47

C'est par la première civilisation sans livre sacré, que le mot intelligence a voulu dire interrogation.


Une interview était donnée par Amian à une chaîne de télévision spécifique à la politique, appartenant à l’état, et réputée comme indépendante. Son sigle signifiait en Français « Chaîne Publique du Débat », qui en Coréen primaire donnait des initiales nettement moins vulgaire et un son phonétique que l’on aurait pu traduire par kyh. Invité sur Aunadar, il avait été forcé de décliner, mais la chaîne tenant à faire un bilan complet et intègre de la politique d’alors avait légèrement insisté, et le jeune caucasien avait fini par donner son accord à court terme, si on pouvait faire cette rencontre sur Krypton, et à Vermeille plus précisément. Il eut ensuite beau jeu d’inciter la chaîne à utiliser les moyens de l’Association d’Amitié AKA, celle-ci fut forcée de remercier publiquement cette dernière, apportant un peu plus d’éclairage à une entreprise publique mais non publiciste, qui manquait tellement de lumières. Le présentateur, un homme relativement âgé, dont les joues trop grasses détonnaient avec le regard sec était réputé pour son côté pitbull dans les moments compliqués, mais aussi pour ses qualités d’humain qu’il n’avait plus à démontrer. Ancien soldat, ancien médecin, ancien père de toute une nation qui aimait ces héros obscurs à la peau citrique.
Le plateau, relativement traditionnel ne mettait pas en confrontation les deux hommes, qui étaient quasiment côte à côte, mais les mettait en confrontation à un écran, surmonté d’une caméra, donnant l’impression au spectateur – qui pouvait écrire des questions – d’être la troisième voix équilibrant le triptyque.
Comme suit était le principe : Le présentateur lançait un sujet, Amian donnait son avis, les spectateurs posaient des questions, le premier modulait tout ceci, et le second y réagissait de son mieux. Ceci permettait de balayer un éventail relativement large tout en apportant forcément de l’imprévu, et puis au fond, tous les candidats y étaient passés, mais l’on ne diffuserait les enregistrements que tout d’un bloc, par thème. Ainsi le thème défense verrait il tous les avis politiques, avant qu’on aborde le thème suivant, et ainsi de suite. Les deux acteurs prirent place, la lumière se tamisa, et divers écrans s’allumèrent. On demanda s’ils étaient prêt, ils acquiescèrent, en fond l’on pouvait entendre le bruit de la vie circuler dans les artères de Vermeille, ce doux bourdonnement nous empêcher de nous sentir dans un bloc hospitalier. Amian saisit son nœud de cravate et le serra un peu plus, passa la main dans ses cheveux, puis sur son front, pour finir par supporter son menton, on allait y être, ça allait commencer.

Plateau de Vermeille TV On-air-2
~On y était~
    - Bonjour ! Dans notre émission « Parlons Politique », nous saluons aujourd’hui celui que certains ont qualifié de brûlot, d’autres d’étoiles filantes. Bref, un éclat passé. C’est Amian Ae Saster, député maire de Nouvelle Tokyo, fondateur de l’Union pour un Elan Démocratique Aunadariote. Bonjour Amian, comment allez-vous ?
    – Bonjour monsieur, bonjour Aunadar ! Je me permets de vous répondre de façon détournée. En ce trois novembre, je nous accorde à tous une pensée à André Malraux, et à travers lui à celui qui devait entrer, Jean Moulin. Passée la digression, qui n’en est pas une au fond, je ne peux que vous remerciez de m’avoir invité à votre émission, que je ne manquais que rarement étant plus jeune.
    – C’est tout de même une légère digression… Mais croyez-le ou non, ayant par hasard lu les évènements du jour, je suis tombé sur ce grand homme, et je savais que vous alliez y faire allusion. Alors, commençons par ce sujet. Vous avez toujours aimés les mots, les manier comme les diriger. D’où cela vous vient-il ? D’où vous vient l’intention de vous ériger en faux contre ce que vous estimez être injuste.
    – Je crois que tout homme qui se respecte se soulève toujours contre ce qui l’oppresse. J’ai juste eu la chance d’avoir les moyens de me lever depuis l’aurore, jusqu’à l’Aurore. Le jeu est fait exprès en forme de transition. Pourquoi les mots m’aiment-ils ? Je ne sais pas. Par contre, si je les aime eux, je crois que c’est avant tout et surtout, parce que j’aime la richesse culturelle, j’aime ma nation, j’aime les nations, j’aime l’humain en fait. Et quoi de plus humain que la communication ? Quoi de plus humain que la distinction entre les idées ? Descartes disait « Je pense donc je suis », je corrigerais en disant « J’écris donc je vis ». Le maniement des mots est un loisir pour moi, comme le sport. Mais j’admets que c’est un loisir dont je suis plus gré à me vanter, dans n’importe quel milieu que je sois.
    – Et les femmes… Ce sont aussi un grand loisir pour vous…


Amian sourit, incline légèrement la tête et réfléchit le temps d’une seconde. Essaie t’on de l’attaquer ou simplement d’élaborer une interview relativement divertissante. Sans y laisser paraître, il s’apprête à répondre, quand un léger défaut d’éclairage provoque une réflexion gênante sur le visage de son interlocuteur. Le défaut réglé, il reprend.
    – Qui n’aime pas les femmes ? Mais de là à dire qu’elles sont un loisir non. J’ai trop de respect pour l’humain et donc la femme pour la considérer comme un passe-temps. Je considérerais plutôt ça comme une occupation. J’ai vingt-cinq ans, je suis député, laissez-moi me tromper de temps à autre !
    – Il n’y a pas de mal ! Mais je profite de ce sujet pour vous citer. Vous disiez auparavant que le principal problème de notre pays n’était pas Vands, nous y reviendrons plus tard, n’était pas le Pacte de Jadis mais simplement les discriminations qui le criblaient. Pouvez-vous développer cet avis ? Est-ce à dire que sans ces discriminations que vous dénoncez nous vivrions mieux, dans un monde idéal ? Est-ce à dire qu’Amian Ae Saster possède les clefs du paradis ?
    – De fait, non. Mais j’ai les clefs de l’indépendance politique. Je n’ai pas à me soucier de lobbyiste, d’entreprises auquel je serais redevable. Et oui, je l’affirme, nous vivrions mieux, mais pas certes dans le meilleur des mondes, si nous éliminions ces pernicieuses corruption latente que tissent les diverses discriminations. On parle du milieu social, parfois de la couleur de peau, on parle du sexe, mais surtout de l’école qui vous a formé. Qui sommes-nous ? Notre société est très croyante, qui sommes-nous pour nous permettre de juger les hommes sur des faits aussi matériels ? J’estime que nous naissons tous égaux. Mais j’estime aussi que de notre environnement dépends notre évolution. Si Aunadar veut profiter de tous ses fils, Aunadar doit leur accorder à tous le meilleur. L’analyse est simpliste, mais simplifier n’est pas mentir.
    – Je comprends bien. Vous parliez d’entreprise cependant, et j’aborde là un autre thème, qui n’est tout de même pas si lointain. Vous êtes en train de vous battre corps et âmes, pour, après votre Aphaïa développer une entreprise de vente de, je cite, yacht spatiaux ou navals. Ceci sur Aunadar mais aussi sur Krypton ou Arkilia. Ces entreprises ne risquent-elles pas de vous transformer en chantre de l’industrie ? Votre carrière est toute dévouée à cette dernière.
    - Hum… C’est vrai que j’ai fait une partie de ma carrière dans l’industrie, la partie actuelle, mais la partie précédente se trouvait dans le commerce, qui n’a pas grand rapport avec l’industriel dur, et auparavant encore je traitais avec les sujets militaires. Je ne suis pas très commun à ces politiciens politicards de carrière, qui toute leur vie n’apprennent qu’à faire danser les mots à leur avantage, dans le but final, et jamais caché d’être élu. Je fais de la politique, je ne lui dois rien. Je fais de la politique, car j’estime qu’est finit la période où nous devions nous battre pour améliorer un monde que nous constations clafi de défauts. Donc oui, je suis issu entre autres de l’industrie. Mais à quoi cette dernière s’oppose-t-elle ? Au chômage, à la dépendance à autrui, et parfois à l’écologie. Pour les deux premiers sujets je suis bien fier d’y être opposé. Pour le troisième je propose de développer depuis longtemps une filière de génie écologique, préparant l’après Gluter. Préparant aussi un développement en accord avec notre planète. Quand j’étais maire de Tokyo Sud, je me suis battu pour que nous conservions notre parc, plutôt que de le transformer en banque. On m’en a fait fortement reproches ! Mais bien que le confort soit agréable, n’oublions pas que nous devons tous sacrifier certaines choses pour le bien-être commun et donc pour le bien être de la planète.
    - Et bien, vous êtes productif. Nous venons d’avoir votre avis sur l’écologie je vois. Les aigrettes trouveront un nouvel habitat naturel, et l’on peut tourner pour soi l’écologie, en faire bénéficier tout le monde. L’alternative est belle, c’est vrai. Mais parlons d’avenir, d’éducation. Nos jeunes générations ont toujours été au centre de vos projets. Que nous proposez-vous pour elles, en plus de la gratuité – ou du moins de la diminution drastique de l’actuelle discrimination indiscutable séparant les riches, et les moins riches ?
    – En plus de… C’est déjà, en soi, énorme ! Enfin, oui j’ai quelques autres projets comme un certain, il n’a pas vraiment de nom définitif, mais actuellement je le définis comme Utilisation du Potentiel Estudiantin. C’est un projet de niche, comme beaucoup, qui est sensé apporter de nouveaux financement à l’école, en épargnant les élèves. En gros, exploiter les écoles supérieures de technologie ou d’ingénierie comme moyen à très bas cout de bureau d’étude pour la plupart des TPME ou entreprise se limitant à la production. On touche ainsi un personnel aux idées nouvelles, encadré par des professeurs compétents, et la multiplicité des avis – limitée uniquement par le nombre d’élèves de l’école – promettent des solutions. La compétence des professeurs, leur faisabilité. Tout le monde est content, et le projet ne coute pas grand-chose. Je compte rapprocher les acteurs de l’emploi les uns des autres, je compte rapprocher la population estudiantine du monde réel, afin de l’orienter dans les secteurs où elle s’exprimera le mieux, et où nous avons le plus besoin d’elle.
    Vous aimez le drapeau ?

On appelait ça, l’estoc. Le présentateur de génie emmenait la brebis sur un sujet qu’elle pensait facile, et elle partait seule, développait, et d’un coup d’un seul, bam, le timbre-poste était percé. Le coup porté, déstabilisé, la victime répondait du tac au tac, systématiquement.
    – Oui … Ma Nation, mon Pays. Après, si la question est « aimez-vous l’art graphique du drapeau », je dois admettre que je n’en suis pas le premier fan. Mais Aunadar est mon pays et je l’aime, effectivement. Peut être même un peu trop parfois.
    – On ne peut aimer trop son pays.
    – Aimer est une démarche intellectuelle, donc en effet, l’on ne peut aimer trop. Mais on peut masquer des réalités par amour, vous le savez. Aussi, je crains les gens qui croient aimer leur pays alors qu’ils haïssent les autres. Je crains les gens qui travestissent l’histoire, la déguise, la dégoute pour l’arranger à leur fin, et à leur sauce. Je crains les gens qui s’inspire de la haine de l’autre pour grimper dans les sondages…
    – Vous faites allusion à notre chef d’état… Vous avez dit depuis quelque temps que vous encouragiez à une enquête binationale, sous la supervision du Pacte de Jadis et de l’Empire Krypto Arkilien si nécessaire.
    – J’ai déjà développé ailleurs le pourquoi du comment c’est une manipulation grotesque, et en effet, je veux que lumière soit faite, dans tous les cas. Si effectivement, et ce qui n’est surement pas le cas, Vands y était mêlé, alors nous devrions nous venger, la loi du Talion vaut bien mieux que celle de Jésus Christ pour ce point précis. Si, et j’y crois plutôt, ce sont d’obscurs intérêts croisés qui y ont emmenés, alors je crois que nous devrions aussi dénouer ça. A qui profite le crime ? Vands ? Dénoncée, montrée du doigt ? Non. A Aunadar ? Toujours sur les bords de la guerre ? Surement pas. A certains dirigeants, et à une certaine mouvance qui perdait ses appuis ? Oui… On peut aussi considérer une attaque étrangère, mais j’ai de gros doutes sur l’inaptitude de nos services de sécurité à voir passer deux blasters.
    – Ces accusations sont graves !
    – Et une attaque sur le président, ça ne l’est pas ? Un simili casus belli de même ?
    Plateau de Vermeille TV Tele-plateau

    – Malgré des sujets qui vous tiennent visiblement à cœur, vous gardez un calme olympien. Avez-vous des explications à ce sujet ? Vos mots sont durs, parfois un peu exagérés, mais l’on sent une sérénité totale. Ceci est-il un jeu, ou propre à votre caractère ?
    – Vous aimez changer de sujet… Oui. Je suis quelqu’un de calme et serein, je suis sûr de mon fait. Maintenant ce n’est pas parce que je n’ai pas besoin de crier des intentions guerrières sur un pseudo passé, pour m’acheter une crédibilité, et j’insiste sur le mot acheter, que je suis dénué d’émotions. Il m’arrive de m’emporter, quand je suis indigné. Il m’arrive de dépasser les bornes, mais ceci n’est pas moi. Je suis quelqu’un de mesuré dans le propos, et si je réagis parfois rapidement … hum, je ne le regrette jamais. Je suis sûr de mes opinions, et n’est pas besoin d’être acteur, j’assume. Comme je l’ai dit, je ne suis un politique que par choix, ce n’est pas mon métier, je n’en vis pas, je suis politique car j’estime avoir à apporter, pas parce que j’aspire à gouverner.
    – Vous dessinez le portrait d’un homme distant et désintéressé. Sans vous manquer de respect, je sais que ça marche avec les femmes qui vous entourent, et même avec de nombreuses femmes, mais pensez-vous que le peuple est aussi limité ? Qu’on le séduit par des airs de père de famille, à vingt-cinq ans ?
    – En premier lieu, assimiler la femme à la limite intellectuelle, je trouve ça osé. Mais connaissant votre capacité de raisonnement, je sais que c’était calculé. Et je tombe peut être dans le piège en relevant. Ensuite, arrêtez avec cette réputation. J’aime les femmes, mais je ne suis pas un coureur de jupon, ou si peu. Ce n’est pas maladif… Ou alors je suis bien soigné. J’ai des relations très profondes avec Carla, que je salue d’ailleurs, et il n’y a jamais rien eu d’autres choses que des rapports platoniques entre elle et moi.
    Ensuite, parler de petit père du peuple, à vingt-cinq ans, j’admets que c’est doublement osé – vous voyez, le jeu des mots je ne m’en départis pas. Mais si je ne veux pas donner effectivement une image de névrosé de guerre souffrant d’un stress post traumatique, je veux être le plus intègre, j’ai mes défauts… Mais je veux simplement dire à ma nation que je ne m’accrocherais jamais au pouvoir. Si celle-ci ne me veut plus, je partirais. Je n’ai qu’un contrat éthique, je ne profite pas de la durée légale du mandat. J’ai quitté ce territoire quand j’ai appris qu’un consensus politique existait autour de la favorisation des cyborgs. Cela a été remis en cause… Alors je veux bien reprendre le débat, mais si un jour encore, on voulait me faire comprendre que les cyborgs représentaient l’intérêt supérieur de la nation, alors je ferais réécrire sur mon corps, comme sur mon cœur « On pourra dire de lui qu’il n’a pas cédé ». Je ne plierai jamais, jamais à ce sujet.

    – Je suis moi-même… Comme vous le dites parfois, détourneur d’héritage, mais développez je vous prie, j’aimerais que nous ayons une vision claire de votre avis. Sa traduction est parfois abjecte, parfois totalement républicaine. De votre bouche nous serons fixés.
    – Je ne dis pas détourneur d’héritage, mais pourfendeur de l’aléatoire. Ce qui certes ne change que d’une ligne. Et vous n’en êtes pas. Je dis ça à propos des gens qui veulent améliorer l’acquis, par d’autres voies que celle du travail, de l’abnégation et de l’intégrité. Vous avez subit un accident, on a réparé l’injustice. De même pour ceux qui naissent sans tous leurs moyens, je comprends et défends alors la chirurgie. Cependant, je méprise profondément, ceux qui devant la concurrence contre laquelle ils n’ont que leur mérite et leur courage pour lutter, à travers une remise en cause, une diminution de confort, se font inclure des aides mécaniques. On lutte à l’école contre la tricherie. Pourquoi l’encourage-t-on dans le monde du travail ?
    J’utilise moi-même des outils, ces oreillettes, ces tablettes, mais je ne modifierais pas mon corps définitivement, coutant en ça les yeux de la tête à ma société, car j’aurais la flemme de m’arracher pour obtenir ce que je veux. J’exclue de cette analyse certains de nos soldats qui dans une doctrine ont dû sacrifier une part de leur humanité pour assurer la sécurité du pays. Ceci est une erreur. On ne devrait jamais avoir à forcer des hommes admirables, sous prétexte de la sécurité de la nation, à s’amputer eux même. Aussi si un jour je devais diriger cet état, je préviens que la doctrine de défense serait différente. Evitant ceci.
    Dans l’autre main, et j’insiste là-dessus, je pense nécessaire que nous poussions toujours plus vers la domination galactique de la cyborologie, pour pouvoir promettre à nos blessés qu’ils seront à nouveau en possession de leurs moyens à terme. Néanmoins, je ne suis pas, et je ne pourrais pas l’être, de ceux qui paient pour pouvoir soutenir un regard. Je suis fier de ce que je suis et je veux que mon pays soit composé de gens qui se sont construit. Nous construirons notre avenir comme ceci, et pas en achetant des garanties à des étrangers…


Il y eu une pause. On alla boire, les techniciens changeaient l’atmosphère du plateau. Amian fut prévenu qu’il aurait à traiter probablement avec l’un de ses collègues dans les minutes qui suivaient car l’ASPIC présentait apparemment un léger problème. Le code était clair, l’UEDA s’apprêtait à répandre la traînée de poudre. Un sourire traversa l’espace d’un instant le visage du jeune homme, qui le retira comme de sa main immédiatement. Il but une gorgée supplémentaire, mentalement, il la destinait à son mouvement, et à l’avenir de son pays. Déjà il était temps de reprendre l’enregistrement, dans les conditions du direct comme on aimait à le dire dans le milieu. Le présentateur était déjà à sa place, et lisait quelques fiches, discutaient avec une demoiselle qui portait un chandail de couleur fushya. Elle avait déjà choqué quelques-uns des techniciens visuels qui avaient du mal à se défaire de cet écho, mais ce ne fut qu’à ce moment que l’ex orateur des sabres déchus la perçu. Quel mauvais goût ! Le jeune homme rejoint son tabouret, et alors qu’il posait ses avant-bras sur la tranche de la table, et que ses joues creuses lui donnaient l’air de l’un de ces sportifs trop maquillés il perçut un léger coup de coude. Shige, le présentateur, lui désigna une photo. Elle représentait une chanteuse en vogue dans pas mal des grands pays occidentaux que présentait la galaxie. Amian ne la connaissait pas vraiment pour ses chansons, mais parce qu’elle faisait partie des plus célèbres WAGs de la dernière coupe galactique de Football. C’était la femme d’Ashton Cale, l’arrière gauche Arkilien. Impossible de retrouver son prénom par contre.

    – Apparemment, c’est ta petite amie d’après ce qui sort dans la presse locale. Enfin, tu es son petit ami. Là bas ils ne te connaissent pas.
    - Et bien j’en serais ravi ! Elle est extrêmement jolie. C’est la femme de Cale non ?
    – L’ex femme ! Ah, on tourne… Et bien comme ça, les spectateurs verront que c’était vraiment les conditions du direct.


Tu parles d’une surprise. Il était tellement gros que c’était volontaire… Le piège n’était pas pourtant très difficile à éviter, mais Amian ne l’avait pas vu. Il se rappela alors de ces fameuses entourloupes. Elles étaient relativement brillantes car à double, voir triple sens, et que celui qui les tendait ne pouvait jamais savoir comme allait réagir le public, et c’était généralement en revenant dessus que l’édile dépassait les bornes. Il ne fallut pas le dire deux fois pour que les yeux du jeune caucasien ne passent du mode surpris, au mode prédateur. Les mâchoires qu’il avait carrées se serrèrent, les joues se creusèrent. Le front se plissa légèrement… Et le ton fut immédiatement neutre.
    – En effet.
    – Nous connaissons votre avis sur l’innovation nécessaire. Nous connaissons en fait vos opinions à, à peu près tous les sujets. Votre machinerie de communication fonctionne de façon intense et apparemment extrêmement efficace. Vous avez parlé à une époque de la nécessité de développer une nouvelle classe de vaisseaux, plus ultra marin, devant devenir la colonne vertébrale de notre flotte, et en parallèle le support premier de notre exploration lointaine.
    – Effectivement. La Nishibi Corporation pour ne pas la citer a d’ailleurs lancé ses primes études. Je pense que nous devons alourdir notre flotte, car c’est dans ce secteur que se joueront les affrontements stratégiques de demain, y compris en coalition. Mais dans un terme plus… Positif, j’estime que nous devons trouver de nouvelles terres. Pourquoi ? Pour l’essor économique d’Aunadar en premier lieu, nous sommes très engoncés sur Bavandar. Trop. Mais aussi pour l’essor scientifique. Les grands empires qui ont des colonies nombreuses, comme celui qui nous prête actuellement son sol sont très peu partageurs concernant ces colonies qui comportent les ingrédients de nombreuses innovations. A court terme c’est cet aspect qui prévaut. Je différencie la colonisation, qui consiste à découvrir de nouveaux mondes, pour y installer son peuple, sous la bannière d’un même état, et l’exploitation comme le fait l’Empire Solarien sur les planètes de son système, qui consiste strictement à asservir ces planètes à la planète mère. L’idée n’est pas négative, mais Aunadar n’a pas la structure pour subvenir à ses besoins de telle façon. C’est en tout cas mon avis. Je me félicite que l’état m’ai accordé sa confiance à ce sujet, et surtout, que de nombreux tacticiens de la flotte m’aient appuyés. Ils ne sont pas généralement mes premiers supporters, mais ceci prouve que quand on se tient uniquement à l’objectivité, l’on peut être d’accord et travailler ensemble.
    – Vous construisez aussi des vaisseaux …
    – Mais ne suis pas un brillant ingénieur, et la société ASPIC fabrique des yachts, pas des croiseurs moyen à lourds. Donc non, il n’y a pas conflit d’intérêt, bien qu’évidemment, j’aime parmi mes loisirs l’astronautique. Ceci n’est pas rare je crois.
    – L’habitude des réunions. J’aime ça. Vous êtes industriel, vous n’avez pas de temps à perdre, vous en viendriez presque à oublier la parlote que d’aucuns appellent politesse pour nous épargner un tour de chat et de souris. Efficace. Vous êtes un homme de consensus, mais aussi de lutte frontale parfois. On l’a notamment vu à la mairie d’Aunadar. Vous vous êtes définit, je cite, comme une personne n’établissant pas de stratégie précise, mais innovant sur les acquis. Pouvez-vous développer ?
    - Je vous reprends. Je me suis défini comme suivant une stratégie définis, mais élaborant ma tactique, en fonction du contexte effectivement. Du frontal au consensus, je ne me fixe pas, je ne me limite pas à une doctrine, et c’est parfois agaçant pour certains de mes supports.


Il allait être temps de se séparer, et les quelques questions qui suivirent ne furent pas d’un très grand intérêt. Amian sourit quand on lui annonça que l’interview suivante, la chaîne était relativement ouverte à l’actualité, était réservée à Cheryl Cale, la fameuse chanteuse. On lui parlerait probablement de ce microbe Aunadariote qui avait oublié d’être jaune. Il sourit à cette pensée, et ses joues se teintèrent de ce que certains pourraient définir comme une chaste timidité. C’est vrai qu’elle était spectaculairement jolie la demoiselle. C’était aussi vrai que le jeune homme n’était pas tout à fait la crapule des cœurs que l’on aimait à décrire, et qu’il aimait à paraître parfois. Ces armures d’airain subtile danse des mots… Mais la voilà déjà qui entrait sur le plateau. Le cœur du jeune homme ne fit qu’un tour, et d’un battement désordonné, comme le bruit des pas d’un enfant qui dans la forêt fuit, rejoignit une cadence stricte, comme le bruit des pas des régiments à la parade. Le voile passa sur son visage, et une pointe de tristesse assombrissait ce visage dur mais expressif. C’était les Aunadariotes qui avaient oubliés d’être blanc. L’on tentait de pousser à la conquête, comme l’on tentait d’être. C’était naturel, pas voulu ni craint. On assumait qui l’on était, mais l’on n’offrirait pas ce sourire enjôleur qui pourtant aux lèvres tentaient de s’accrocher. Nous étions fermes et purs. Une poignée de main sérieuse, et le jeune homme sorti, il avait un rendez-vous professionnel et ne s’en cacha pas, il avait un rendez-vous intellectuel et ne s’en vanta pas. Sa conscience déjà le tiraillait. Cette interview était-elle une réussite ? Il le pensait. Cette interview lui achèterait elle le pardon national ? Il n’y croyait pas. En tout cas, certains amis présents l’applaudirent discrètement, il était évident qu’eux aussi avaient cru que Namae ferait mal. Cela n’avait pas été le cas, il était resté relativement steady, sauf sur quelques cadrages débordements qui auraient pu être catastrophiques si le jeune homme n’avait pas voulu laisser transparaître l’un ou l’autre des points qui composaient sa personnalité.

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