Palais du Vice-Roi

Le Palais du Vice-Roi est un bâtiment de style Renaissance entouré par un grand jardin actuellement sillonné par les prétoriens du fait des graves troubles qui secouent Eryn.

Sa Majesté Royale la Vice-Reine Victoria Sempronia Gordia

La Vice-Reine avait réuni dans son bureau les Ministres du Gouvernement d'Eryn de l'Intérieur et de la Défense, ainsi que Jérôme Diral, Tribun délégué pour Eryn auprès du Préfet de l'Intérieur Joseph Ruche. Après avoir servi un verre à chacun, elle prit la parole :

- Madame, Messieurs, je vous ai réunis pour une raison simple : la menace communiste sur Eryn n'a que trop duré. La Rébellion n'est plus, et avec elle la problème était différent car à défaut de bonnes méthodes, elle avait de bonne intentions, mais désormais nous pouvons concentrer nos efforts sur le problème de la Révolution, là où Seranon devra traiter avec une égale rigueur le problème des ligues vénatoristes. Nous n'avons pas affaire à un groupe aussi nombreux ni aussi organisé que la Rébellion, mais c'est aussi l'une de ses forces puisque de ce fait il sera bien plus dur à éradiquer, comme une tumeur qui produit indéfiniment des métastases qui se transforment à leur tour en tumeurs.

Voici donc le traitement de choc que nous allons appliquer sur Eryn : j'ai demandé, et obtenu de Sa Majesté Impériale que le groupe d'armée Eryniae dont j'ai le commandement soit renforcé, et il l'a été. Nous disposons donc désormais de 11 millions de fantassins, plus de nombreux blindés, sans évoquer les forces du Ministère de l'Intérieur. Au total, nous devrions pouvoir compter sur environ 15 millions d'hommes pour surveiller une population de 500 millions de personnes dont nous estimons qu'elle compte 5 000 terroristes communistes et 5 millions de sympathisants d'une part, cinq fois moins du côté des terroristes venatoristes d'autre part. Concernant les venatoristes, nous pouvons espérer une diminution rapide de la fréquence des attentats : ils ont maintenant des représentants démocratiquement élus, et de ce fait ne se sentiront pas ignorés. Du reste leurs idoles Pompeiae vont prendre l'image d'hommes d'appareils, et ils vont se retrouver sans modèle à suivre. Sans oublier que, si nous en arrivons à un conflit avec Jadis, à quelque chose malheur étant bon, cette frange très militariste se ralliera au régime.

Toujours est-il qu'Eryn passe sous la loi martiale : de ce fait ce seront désormais les tribunaux militaires, qui rappelons le sont les seuls qui peuvent prononcer la sentence capitale, qui jugerons des affaires criminelles. Bien sûr, ils se dessaisiront de la majorité de ces affaires au profit des cours civiles, mais les affaires de terrorisme seront traitées avec la rigueur qui convient. Par ailleurs, la loi martiale m'autorise, ce que je fais, en tant que commandante de la garnison militaire, à imposer un couvre-feu à partir de 22 heures. Des laisser-passers seront distribués avec une extrême parcimonie aux personnes dont la profession leur impose de se trouver dehors à ces heures, et ne s'appliquera que sur le trajet direct entre leur domicile et leur lieu de travail. Les militaires disposeront du droit permanent de perquisitionner n'importe quel domicile, mis à part les consulats des puissances étrangères bien sûr. Toutefois, les abords desdits consulats, en particulier ceux de Jadis en premier lieu, de l'Union, de l'Empire Krypto-Arkilien et d'Apel en second lieu, seront étroitement - mais discrètement - surveillés. Les militaires auront le droit de mettre quiconque sur écoute, et un système de détection de la voix et du vocabulaire sera utilisé pour toutes les télécommunications. Nous introduirons des hommes au sein de la Révolution. Des points de contrôle, de fouille et de filtrage seront installés à toutes les entrées de tous les lieux publics. Les soldats auront l'autorisation de tirer sur toute personne armée et ayant l'intention manifeste de se servir de son arme, ou même qui laisserait quelque doute à ce sujet. Les soldats devront tenter de tirer pour immobiliser sans tuer, mais leur sécurité et celle des civils passe avant celle des agresseurs, et aucune poursuite ne pourra être intentée contre un soldat qui aurait tué une personne armée qui n'avait en réalité pas l'intention de faire le mal. Toute arme sera désormais interdite à part aux soldats et aux policiers, y compris les armes blanches, armes de chasse etc.

Nul ne doit plus désormais ignorer la loi que les morts. Madame, Messieurs, vous pouvez disposer. Les renforts arrivent demain.

Les mois passent... Les forces de McArthur n'ont rapidement plus accès aux plateaux ni aux villes de moindre importance. La vraie lutte commence là. Les forces impériales passent de longs mois à patauger dans les marais, traquer l'ennemi comme des bêtes dans la forêt et en montagne. Les mines suspendues aux arbres ne sont pas rares, les francs tireurs encore moins. Les installations psychiatriques sont débordées et le suivi psychologique des combattants insuffisants. les soldats traquent un adversaire parfois invisible, présent à un temps un, absent à un temps 2 et inversément.

Les véhicules légers suffisent en nombre au début, puis au fur et à mesure que certains se font endommager ou détruire, le reste doit suivre les rotation d'effectifs tout en n'étant pas remplacé ; les jeeps et véhicules légers doivent rapidement subir des réparations de fortunes, faite sur le terrain. L'enveloppe de 500 millions ne suffit plus, il faut la monter à 1 milliard si on veut arriver à traquer les derniers récalcitrants ; ceux-ci se sont réfugiés dans les hauteurs des montagnes et plusieurs soldats souffrent de l'altitude. Les derniers rapports indiquent tous que les derniers combattants sont à cours d'armes et de vivres.

Les services de renseignement estiment cependant que, si communisme et la lutte active de celui-ci contre le pouvoir en place n'aura plus lieu avant longtemps, il reste possible que certaines bandes de haut banditisme ou autres masquent leurs méfaits derrière une lutte idéologique.