Histoire de Skeïb

2349 – 2375 : Ere Coloniale

La réussite de la colonisation de Mazaharpet sera en grande partie liée, au conflit politique opposant l’Union Trans-Européenne, intégrant l’ensemble des pays d’Europe, de la Fédération Slave et la Fédération Terrienne, contrôlé par les Etats-Unis. Ce conflit se traduira par la création de quatre vaisseaux coloniaux, améliorés par les recherches du Professeur Brechman sur l’hyper-propulsion. Le programme recevra le nom de code Далеко (Lointain), pour les dignitaires slaves et Programme Galilée Brechman, le reste de l’Humanité.

La construction et le lancement des quatre vaisseaux Mercury fut étalé dans le temps. Le premier vaisseau, le Volgograd, sera lancé le 28 Mai 2346, en direction de l’étoile de Toula. Il arrivera dans le système en 2347 et s’installa sur Tsarysyn. Le second vaisseau construit sera le Kiev et sera lancé en 2348 vers Bavandar. Le Kaliningrad sera le troisième vaisseau construit et sera lancé en direction du système Mazahar, le 7 Décembre 2348. Le dernier vaisseau, le Baku, sera lancé vers la planète Botmélie, en 2350, suite à des retards dans la livraison des nouveaux modèles d’hyperpulsion.

Le Kaliningrad fera un voyage de six mois, avant d’atteindre la cinquième planète du système et sa lune. Après analyse des atmosphères, les autorités coloniales furent surprises d’apprendre qu’il existait deux planètes habitables. Cherchant les meilleures conditions pour une installation durable, les autorités coloniales décidèrent d’implanter les premiers colons sur Alganzaar. L’objectif étant de se servir de la lune, comme d’un tremplin pour coloniser l’ensemble de Mazaharpet. Rapidement, la totalité des colons s’installèrent sur Cosmograd-1, qui deviendra plus tard Alganzaar City. L’ensemble des usines ou machines que contenait le Kaliningrad furent installées vers cette première zone de peuplement humaine. Il faudra attendre quelques mois, avant qu’une partie de colons s’installe sur Mazaharpet, notamment dans l’actuelle région d’Hitimili et fonde l’une des premières colonies agricoles de la planète. Ces premiers colons, installés sur la planète, seront des polonais, des roumains, des allemands ou des russes. C’est durant cette première vague de colonisation que de nombreuses expéditions furent lancées pour explorer la planète et trouver des sites de peuplement. Malgré des conditions de vie plus difficile que sur Alganzaar, de nouvelles vagues de colons furent organisés, obligeant à créer de nouvelles colonies agricoles sur l’ensemble du continent.

Avec le succès de la colonisation du système, plusieurs vaisseaux terriens arriveront sur Alganzaar pour continuer le peuplement de la lune. La deuxième aura lieu en 2352, avec l’arrivée du Demeter et du Warsowa. La troisième vague n’arrivera qu’en 2359, avec le Helsinki. Plusieurs milliers seront tenté par l’aventure sur Mazaharpet, notamment des colons originaire d’Europe Centrale ou de l’Est, fuyant la misère ou le chômage sur Terre. Devant l’afflux de nouveaux colons, le Gouvernement colonial terrien autorisa de la création d’un gouvernement autonome d’Alganzaar, installé à Hitimili. Son rôle est défini comme d’assurer l’installation des nouveaux colons sur place et d’organiser l’administration coloniale sur la planète. Sa première initiative sera de créer des zones spécialisées dans l’agriculture ou le peuplement. Cela sera à cette époque que les provinces de Skeïb, de Perleo et de Valia seront déclarées provinces agricoles, suite à la troisième vague de colons. Malgré une volonté affichée d’augmenter le nombre d’usines présentes sur Mazaharpet, l’administration coloniale n’arrivera pas à obtenir les machines-outils nécessaires de la part de la Terre ou d’Alganzzar, qui dispose de 90% de l’appareil de production du système. Pour les autorités terriennes, Mazaharpet n’aura qu’un rôle agricole. Une grande partie de la production étant exportée vers Alganzaar ou les systèmes voisins.

En 2367, une quatrième vague de colons arrivera dans le système Mazahar, mais en provenance d’Erikea. Plusieurs milliers colons s’installèrent dans les provinces agricoles, notamment à Valia et à Skeïb. Suivant une politique d’expansion agressive, la communauté erikeanne affronte ouvertement les colons ou le gouvernement colonial, demandant accès à l’appareil de décision ou à l’obtention de droits et avantages sur les autres colons. Malgré l’intervention du gouvernement colonial pour calmer les tensions entre les colons terriens, mazaharpiens et erikeans, les tensions ne feront qu’augmenter jusqu’à atteindre leurs paroxysmes en 2375. La communauté erikeanne prit les armes contre les autres colons et les troupes paramilitaires du gouvernement colonial. Appelant l’aide de la planète-mère, la République d’Erikea décida d’intervenir. Cela sera le début de la Première Guerre de Mazaharpet.

2375 – 2381 : La Première Guerre de Mazaharpet

Le 15 Août 2375, plusieurs divisions erikeannes débarquent sur la planète, après une courte bataille spatiale, contre les cinq patrouilleurs terriens présents dans le système. Nombreux navires marchands en orbite d’Alganzaar et de Mazaharpet seront attaqués, avant d’être abordé par les navires militaires de la République. Très rapidement, la situation tourna en faveur des forces d’Erikea. Malgré quelques tentatives d’arrêt, la milice n’arriva pas à rivaliser avec les troupes régulières erikeannes. Devant les faibles potentiels de la milice, le Gouvernement ordonna une retraite stratégique vers Hitimili, seul ville ayant pu être équipée de boucliers et de déflecteurs. Malgré l’ordre, plusieurs compagnies de miliciens seront encerclées, notamment à Kelarsnik. La ville donnera sa reddition le 28 Août 2375, sans qu’aucun coup de feu ne soit tiré.

Le 30 Août 2375, Hitimili est définitivement encerclé. La veille, l’administration d’Alganzaar donnait la reddition de l’ensemble de la lune au Général Banton. Le jour même, le général erikean pose un ultimatum contre l’administration colonial de Mazaharpet. Cette dernière doit déposer les armes et laisser ses troupes rentrer dans la ville. La réponse sera donnée dans l’heure et se conclura par le bombardement de la ville. Le siège dura 8 jours. Au bout du 6ème jour, les boucliers tombèrent à court d’énergie et les premiers assauts commencèrent quelques heures après. Au 7ème jour, l’administration coloniale ne contrôlait plus que 15% de la ville en ruines. Les miliciens et les volontaires de la ville tenaient, malgré les bombardements et les assauts. Au 8ème jour, les combats étaient localisés dans quelques immeubles et rues. Devant la situation, l’administration déposa définitivement les armes. L’ensemble du Système Mazahar était sous le contrôle erikean.

Durant l’occupation, le Général Banton installa un gouverneur militaire pour administrer les deux astres du système. Et commençait une première vague d’expropriation pour permettre l’accueil de colons erikeans. Hélas, les plans de l’administration erikeanne furent rapidement mis au placard, avec le débarquement d’éléments terriens sur la planète et sur la lune. Dans l’Espace, la bataille s’engagea quand l’avant-garde terrienne rencontra la flotte de défense de la République. Malgré une supériorité numérique, la Terre ne réussit pas obtenir la bataille décisive qu’elle voulait. La flotte erikeanne réussit à tenir tête aux éléments lourds de l’avant-garde jusqu’à l’arrivé du gros de flotte. Une nouvelle bataille s’engagea, mais la défense erikeanne tenait encore le coup. Profitant d’une faiblesse dans la défense orbitale de la flotte républicaine, plusieurs navettes terriennes purent passer et atterrir dans le secteur de Valia. Malgré une contre-attaque, de la part d’Erikea, les troupes sur place ne réussirent pas à faire décrocher les Marines de la Fédération Terrienne. Assez rapidement, la tête de pont s’élargit avec l’arrivée de nouvelles navettes. Devant la situation, le Gouverneur Hoover ordonna le redéploiement de l’ensemble du dispositif.

Avec l’arrivée des troupes terriennes, plusieurs colons reprirent les armes contre les forces erikeannes. Armés de simples fusils ou d’armes ayant échappées à la destruction, plusieurs groupes de maquisards s’attaquèrent aux lignes d’approvisionnement. Même si l’impact de ces groupes fut minime, selon les sources de l’époque. Leurs attaques permirent le déploiement d’une partie des troupes, encore sur place, à adopter une stratégie de surveillance des convois et des voies d’approvisionnement. Au bout de deux ans de combats, Erikea avait perdu l’ensemble de l’hémisphère nord et n’avait plus initiative, comme les terriens. Le long de l’Equateur, une guerre de positions s’installa. Personne ne prenait l’avantage et tous attendait un mouvement de la Terre ou d’Erikea pour intervenir de nouveaux.

Il faudra attendre trois ans pour que le Général Banton, alerté par une nouvelle tentative d’attaque sur Erikea, ordonne de redéployer des troupes hors du système. En ordre, les troupes erikeannes évacuèrent la planète et la lune, sous les attaques terriennes et maquisards. Une nouvelle bataille spatiale s’engagea pour permettre le passage des transporteurs, causant d’importants dégâts dans les deux camps. En 2380, Mazaharpet et Alganzaar retourneront sous le giron terrien.

Voyant la menace erikeanne sur le système Mazahar écartée, l’Etat-major terrien décida de redéployer l’ensemble de sa flotte vers Erikea, en vue de la bataille finale. Deux corvettes seront laissées en orbite, pour assurer la défense spatiale. Et quelques éléments des Marines resteront sur la planète pour remplacer la milice coloniale et assurer la remise en marche des institutions coloniales.

2381 – 2387 : Guerre des Trois provinces

Suite à la première guerre de Mazaharpet, la puissance militaire des terrans s’affaiblit sur l’ensemble de la planète, même si Hitimili restait encore sous le contrôle terran. Les ravages des batailles planétaires et le manque de main d’oeuvre valide seront les bases d’une grave crise alimentaire dans la totalité des provinces. A cela s’ajoutera une augmentation de l’insécurité. Plusieurs rapports feront état d’importants raids de pillards, s’attaquant aux colonies agricoles, loin des centres urbains de la planète.

Devant le manque de ravitaillement et l’inefficacité des troupes terrans encore stationnés sur la planète, plusieurs groupes de colons s’armèrent pour combattre les pillards et défendre les rares possessions que la guerre avait épargnées. Devant la situation, le gouvernement colonial autorisa la création de milices privées pour assurer la défense des zones agricoles éloignées et vitales à la stabilité de la planète. La plupart de ces colons étaient des vétérans des anciennes milices planétaires de la première guerre et étaient rompu à la guerre. Pendant plusieurs mois, les groupes de colons réussirent à se défendre contre les attaques des pillards. Certains groupes réussirent à prendre l’offensive, en attaquant des campements. Cette guerre ne se termina véritablement qu’après l’intervention conjointe des forces armées terrans et des groupes de colons sur les dernières zones détenues par les pillards.

Devant la normalisation de la situation, le Gouvernement militaire prit un ensemble de mesures pour s’assurer le contrôle de Mazaharpet et participer à l’effort de guerre contre Erikea, qui combattait encore sous le drapeau de Moredino. Plusieurs deviendront très vite impopulaires, comme la réquisition de deux tiers des récoltes agricoles ou la dissolution de l’ensemble des milices privés, formées par les colons. Malgré les mesures prises, la plupart ne purent être appliquée. La plupart des colons n’appréciaient pas que leurs droits puissent être bafoués, notamment leurs droits de se défendre pour protéger leurs biens ou leurs familles. La politique du Gouvernement se durcie, quand des éléments des forces armées interviendront pour faire appliquer les nouvelles lois sur les colonies agricoles, dans les provinces de Skeïb, Perleo et Valia. Ces interventions se soldèrent par des dizaines de morts et de blessés du côté des colons. En réponse à cet acte, nombreux colons prirent les armes et combattirent les troupes régulières qui tentaient de les désarmer. C’est le début de la guerre d’Indépendance des Trois provinces.

Malgré l’équipement des troupes régulières, la plupart des combats se soldèrent par une défaite de troupes terrans qui ne sont presque pas rompues à la guérilla dans les forêts ou les collines de Mazaharpet. Profitant des victoires contre les troupes régulières, plusieurs chefs de milices prirent possession de colonies ou villes dans les différentes provinces. C’est à cette période qu’une partie de la province Skeïb déclare son indépendance, grâce à l’impulsion d’un chef de milice qui deviendra le premier Roi de Skeïb, Ivan Jastrzab. Par son charisme et ses victoires contre les réguliers et les autres milices, il affirmera son pouvoir sur ses hommes et les terres qu’il contrôlait, dérivant peu à peu vers une monarchie absolue.

La guerre dura encore plusieurs années, même si la Terre enverra quelques renforts de troupes régulières pour tenter de normaliser la situation. Pourtant, la situation ne fit qu’empirer sur l’ensemble des théâtres d’opérations pour les terrans. Sachant la situation désespérée, le Gouvernement militaire décida de se replier sur la ville de Himiliti et d’attendre les renforts toujours attendus.

Devant le retrait des troupes terrans, Ivan Jastrzab instaura le Royaume de Skeïb et se couronna comme le premier roi du Clan Jastrzębiec, actuelle famille régnante de Skeïb. Fort de sa nouvelle autorité, il organisa une phase d’expansion contre ses voisins, notamment les nombreux territoires indépendants de la province de Valia. Il étendra rapidement les frontières du royaume, grâce à ses vétérans, devenus pour la plupart des aristocrates du nouveau royaume. Après plusieurs victoires contre les états indépendants de Valia, la situation stratégique se compliqua avec l’attaque surprise de Perleo contre les flancs de l’armée royale. Après le premier choc, l’armée royale réussie à stabiliser de nouveau le front jusqu’à l’établissement d’un armistice entre Skeïb et Perleo, donnant des garanties territoriales et diplomatiques à l’autocratie. Perdant ses dernières réserves stratégiques, le Roi décida de signer un armistice avec les autres états de Valia.

Il faudra presque un an à l’armée royale pour panser trois années d’expansion contre ses deux voisins. Pendant ce court laps de temps, le Roi et son état-major préparait l’attaque de Hitimili qui était toujours un bastion terran. A l’intérieur de la forteresse, la situation n’avait guère changé depuis le début de la guerre. L’absence de soutien de la part du gouvernement central ne faisait que trahir la situation désastreuse depuis l’opération « Epouvante ». C’est avec l’énergie du désespoir que les dernières troupes terrans organisent la défense de la ville planétaire.

La bataille commencera le 5 Septembre 2386 par l’attaque du 2ème et du 65ème Régiment de Lanciers Royaux contre la position fortifiée 75. Soutenus par les canons lourds de l’armée royale, plusieurs escouades réussirent à franchir les murailles et les positions préparées. Malgré une infériorité numérique flagrante et un moral en berne, plusieurs casemates réussirent à bloquer l’avance des vétérans du Roi. Il faudra attendre l’arrivé de compagnies de pionniers pour débloquer la situation, avec l’aide de grenades thermiques. Néanmoins, plusieurs positions tiendront grâce à l’état encore acceptable des déflecteurs. Et avec tout le courage des Lanciers et des pionniers des compagnies autonomes, aucune de ses positions ne tomba. Il faudra l’intervention des batteries lourdes pour faire tomber les positions, après un bombardement massive de plusieurs jours, mettant à mal les dernières réserves de Skeïbeï. Les terrans tentèrent de maintenir la position 75 sous leurs contrôles, mais les dégâts causés par les bombardements et l’attaque des compagnies de réserves des Lanciers ne permirent pas aux terrans d’éviter l’effondrement du front. Il faudra encore 4 mois de combats dans les rues de Hitimili pour que les derniers terrans se rendent à l’armée royale. C’est le 24 Janvier 2387 que le Roi Ivan 1er déclara Hitimili, capitale du Royaume de Skeïb et d’y installer le gouvernement.

2427 – 2435 La Seconde Guerre de Mazaharpet

C’est dans le courant de l’Hiver 2427 que les forces de l’Alliance attaquent les positions fortifiées de Skeïb et de Perleo. Les forces de la Ligue réussirent à contenir les assauts des troupes et blindés. Mais nombreuses unités, dont la 1ère et la 15ème Armées de Skeïb, devront se replier devant le rouleau compresseur du Nord. Devant la puissance acquise par les états du Nord, Ivan et son Etat-major décide d’opter pour une défense élastique, en se basant sur des points d’appui, tel que des forêts ou des éléments topographiques. Toujours en ordre, les divisions skeïbiennes réussiront à retarder les troupes de l’Alliance, le harcèlement des forces aériennes ennemies.

Profitant du temps donné par les divisions de la Ligue, Skeïb et Perleo demandèrent l’aide d’Alganzaar pour retourner la situation à l’avantage de la Ligue. Devant l’implication d’Erikea dans le conflit et malgré ses relations antérieures avec les deux états, le parlement d’Alganzaar décréta l’état de guerre et envoya l’armée soutenir la défense de Skeïb et de Perleo. Très rapidement, les troupes de l’Alliance furent stoppées et devront abattre en retraite, devant l’arrivée des troupes d’Alganzaar. En moins de quelques mois, la Ligue retrouvera rapidement ses positions initiales, jusqu’à l’acheminement des renforts erikeans, durant le printemps 2428, au niveau du 38ème et du 40ème Parallèle. Devant la situation, l’Etat-major de la Ligue décida d’organiser plusieurs opérations pour éviter l’encerclement. Plusieurs unités skeïbiennes joueront un rôle d’importance dans ces opérations, jusqu’à la bataille de l’Equateur. Cette bataille sera un important revers pour les forces de la Ligue, notamment de Skeïb qui perdra beaucoup de vétérans et de matériel, durant la bataille et la longue retraite vers la ligne Rydz-Śmigły, situé à 45 km à l’intérieur de l’Alliance.
Durant presque 4 ans, le front se stabilisa sur les positions laissées par la 1ère bataille de l’Equateur. Une véritable guerre de positions s’installa parmi les forces en présence. Skeïb profita de cette accalmie pour réorganiser ses forces et fortifier ses positions sur la ligne Rydz-Śmigły. Aidé par l’industrie Algannzaariennes, le Royaume réussit à former de nouvelles unités, grâce à la reformation des milices, qu’Ivan avait fait disparaitre. Mais pour l’Etat-major de la Ligue, la situation était des plus préoccupantes. Malgré la puissance industrielle que fournissait Alganzaar, l’Alliance arrivait à fournir plus de matériel, notamment des droïdes erikeans pour compléter les troupes du Corps Expéditionnaire et les états de l’Alliance.

Devant ce constat, Alganzaar prépara l’opération de la dernière chance pour retourner la situation. Avec l’aide de la Ligue, Alganzaar réunit plusieurs escadres de bombardiers orbitaux et stratégiques sur le territoire de Skeïb et de Perleo. Et le 12 Décembre 2432, l’Opération Jackal's Death sur les positions de l’Alliance. Plusieurs escadrilles des Forces Aériennes Royales participèrent à l’opération, assurant l’interception des appareils de l’Alliance et l’attaque des sites anti-aériens et de défense stratosphérique. Durant presque 3 ans, l’ensemble de l’Equateur subi les bombardements nucléaires et électromagnétiques des deux camps. Terrés dans les abris nucléaires de la ligne Rydz-Śmigły, la Ligue pu conserver une grande partie de sa force armée sur le front, même si un grand nombre de grandes unités furent rapatriées vers l’arrière. Le résultat de cette opération sera la création d’un No man’s land qui perdura sur plusieurs décennies et la signature d’un armistice entre les deux grandes puissances, Alganzaar et Erikea. Elle sera signée à Hitimili, avec la présence du Diktat Moredino et des différents chefs d’état de Mazaharpet. Dès sa signature, les troupes d’Alganzaar et d’Erikea se replièrent vers les spatioports de la Ligue et de l’Alliance, avant de rejoindre les différentes flottes en orbite basse. Cet armistice stipula aussi l’arrêt des combats pour les troupes mazaharpiotes de la Ligue et de l’Alliance et le redéploiement des troupes sur les positions d’avant-guerre. L’accord résista quelques mois, avant que Skeïb et Perleo ne décident de reprendre le combat, avec le soutien d’Alganzaar.

2435 – 2436 Vers la République Royale de Skeïb

Après plusieurs décennies de combats et de privations, la population skeïbienne ne supporta la reprise des combats. L’importance des pertes au sein de la population, complétée par l’enrôlement forcé, provoqua un mouvement d’opposition hostile à la noblesse et l’armée. Ce mécontentement sera cristallisé par la famine de l’année 2435 qui obligera la Maison Royale à redoubler ses actions. Ivan, vieillissant, ordonna que les milices soient de nouveau interdites et demanda le désarmement complet de l’ensemble de la population. De plus, il organisa une importante purge, au sein des troupes. Organisant des dégradations, voir des exécutions dans le corps des sous-officiers, dont la majorité est d’origine populaire.

Se sentant humilier, après l’important sacrifice des combattants et de la population, plusieurs sous-officiers et miliciens décidèrent que le temps était venu au peuple skeïbien d’intervenir pour éviter la destruction de Skeïb par les Etats de Valia, comme par le Roi. Durant cinq mois, les bases du mouvement républicain organisèrent le coup d’état. Avec une nouvelle guerre contre l’Alliance, la plupart savaient que les moyens étaient limités. De plus, il fallait gérer la noblesse qui tenait l’ensemble de l’appareil politique et militaire. Pour les républicains, ce putsch devait être rapide, efficace et sans provoquer de disfonctionnement dans l’appareil étatique, comme militaire. Profitant d’une rotation d’unités de la ligne de front, la 221ème Régiment d’Infanterie Mécanisée et le 12ème Escadron de Lanciers prirent le chemin d’Himitili, mettant aux arrêts les officiers récalcitrants de la noblesse. Conduit par les sous-officiers, les deux unités arrivèrent dans la capitale, sans qu’aucune alerte ne soit lancée. Et comme prévu, les deux unités se lancèrent vers le Palais royal, soutenues par des miliciens et la population d’Himiliti. Sans le moindre coup de feu, les républicains prirent positions aux points névralgiques de la capitale. Centrales électriques, centre de commandement de Himitili, le quartier général de l’Armée Royale, Palais royal, etc.

Devant le Palais royal, le Major Soltza et le Sergent de Cavalerie Bergmann seront les représentants des militaires républicains pour négocier la destitution du Roi et de négocier la succession du trône, auprès de la Maison Royale et des quelques nobles qui étaient dans la capitale. La négociation dura plusieurs heures, avant que la délégation ne sorte du bâtiment. Devant la situation, le Roi Ivan préféra le suicide que d’abandonner le trône et être trainer en place publique pour ses actions à l’encontre de la nation.

Nouveaux hommes forts de Skeïb, les sous-officiers présents se réunirent pour décider de la marche à suivre. Pour la majorité, la monarchie devait persister, malgré le règne d’Ivan 1er. Beaucoup d’institutions fonctionnaient grâce à l’autorité du Roi et il faudrait un certain temps pour qu’un changement effectif puisse être effectué. Le choix se tourna rapidement vers la branche secondaire de la Maison Jastrzębiec, et notamment sur le jeune fils du frère cadet d’Ivan, le Prince Lorentz Jastrzębiec-Marzemski. Noble pouvant accéder au trône de Skeïb, mais aussi une personne reconnue comme modérée, voir même démocrate.

En quelques heures, le royaume eut un nouveau Roi qui décréta la mise en place d’un Gouvernement populaire pour seconder la tâche de la noblesse dans les affaires intérieures et extérieures. Les sous-officiers s’assurèrent que la transition démocratique soit effective, avant que les armes ne se retournent contre l’Alliance. Malgré l’opposition de la noblesse, les sous-officiers promirent que la noblesse ne perdrait ni ses titres, ni terres. Mais que le pouvoir serait maintenant partagé avec la population roturière.

Quand la première assemblée pu se réunir, avec des délégués issus de toutes les provinces du Royaume, les républicains décidèrent de reprendre ses positions. Les officiers, issus de l’aristocratie, reprirent leurs postes, toujours sous la surveillance des sous-officiers républicains et des soldats. Quelques mois plus tard, en pleine guerre contre l’Alliance, la République royale de Skeïb sera créée, avec une nouvelle constitution, celle du 7 Mars 2436.

2436 – 2447 La menace carcaran

Avec un nouveau régime, la République profita d’un engouement important de la population paysanne et bourgeoise. Rapidement, des élections législatives furent mises en place pour remplacer les délégués d’Himitili. Le taux de participation fut assez faible, mais le premier gouvernement populaire, issu du mouvement républicain, permis de jeter les bases de la politique skeïben. Avec la bénédiction du nouveau Roi et l’accord tacite de la nouvelle Chambre des Seigneurs, le Président Wilkosky modifia en profondeur les institutions, tel que l’armée, l’éducation, la diplomatie et les droits civiques. En quelques mois, un grand nombre de lois furent voté, comme l’accès aux écoles privées à la population de basse extraction, la mise en place d’un programme scolaire commun.

Mais en 2439, l’ensemble de Mazaharpet subit de plein fouet les raids des esclavagistes venant de Carcar. En pleine guerre avec l’Alliance, la Ligue ne détecta pas les premiers navires des esclavagistes dans l’orbite de Mazaharpet, malgré la flotte spatiale d’Alganzaar qui patrouillait. Avec surprise, plusieurs vaisseaux atterrirent dans les provinces de Skeïb, de Perleo et de Valia. C’est Perleo qui subira les premiers rapts. Devant la nouvelle situation, la Ligue décida d’abandonner la guerre contre l’Alliance et ordonna aux troupes de combattre les ennemis xénons. L’Alliance fit de même et rapatrie plusieurs de ses unités vers les centres urbains pour contrer les attaques carcans.

Malgré l’envoi de nouvelles troupes pour contrer les rapts, les carcans réussirent à tenir en échec les attaques de la Ligue. Pendant ce temps, l’Alliance subit un nouveau débarquement et subira ses premiers rapts d’humains. La situation tournera définitivement en faveur des carcaran. Plusieurs astroports provisoires seront installés dans les territoires occupés par les xénons. C’est à ce moment que les rapts carcans prirent une tournure industrielle. Grands nombres de colonies, hameaux, villages furent attaqué par les carcans. Toute résistance se terminait par la mort des humains. En quelques mois, plusieurs milliers d’humains furent déportés vers Carcaran. Un important exode s’organisa pour fuir l’esclavage, notamment vers les territoires encore sous contrôle humain. Mais nombreux ne pourront rejoindre les positions de la Ligue ou de l’Alliance car ils seront capturés avant ou parce que les carcans continuent d’avancer sur tous les fronts, malgré la résistance armée. En territoire occupé, les milices se reforment, sous la tutelle d’anciens combattants de la deuxième guerre ou de la guerre civile. Armés de manière hétérogène et sans grande coordination, la plupart des actions des miliciens se termina par une cuisante défaite, même si plusieurs succès ont été enregistrés durant les premières années du conflit. Ces actions auront eût le mérite d’obliger les carcarans à assurer les convois de ravitaillement, comme d’esclaves.

Concernant le front, il se stabilisa durant l’été 2441, après de durs combats sur l’ensemble des fronts sud et nord. Après presque deux ans de combats contre les xénons, 75% du territoire nationale était occupé et environs 4000000 skeïbens seront déportés. Assez rapidement, la Ligue tenta de contre-attaquer les carcarans, avec l’aide de la flotte spatiale d’Alganzaar et de l’Alliance. Sur la planète, les humains organisèrent des opérations de soutien, à l’encontre des milices et des groupes de résistances. L’objectif étant de fournir armes, munitions, systèmes de communication et encadrements, pour paralyser l’arrière du front. C’est durant ses opérations que l’embryon des nouvelles forces spéciales de Skeïb sera crée, notamment avec la création de Compagnies du Grom, à partir d’éléments de l’armée royale et de volontaires originaires de la province annexée de Zarwada, l’une des plus inhospitalières de Skeïb. Et durant l’automne 2141, la Ligue et l’Alliance lancèrent l’opération Freedom sur l’ensemble du système de Mazahar.

L’opération se déroula en trois phases. La première a été l’attaque de vaisseaux spatiaux carcarans par la flotte rescapée d’Alganzaar et quelques appareils orbitaux modifiés, par les ingénieurs de l’Alliance, comme de la Ligue. Suivant une stratégie d’harcelement, la flotte combinée ne chercha qu’à affaiblir la capacité de la flotte marchande carcaranne. Se repliant rapidement quand des vaisseaux de guerre intervenaient. Cette phase dura pendant l’ensemble de l’offensive, même durant la fuite des carcarans du système de Mazaharpet. La seconde phase fut l’envoi de matériel et d’unités formées à la guérilla. Avec le soutien d’un important pont aérien, composé d’appareils orbitaux et atmosphérique, la Ligue réussi à fournir plusieurs tonnes d’armes et de munitions modernes pour combattre les carcarans. Déjouant la surveillance des carcarans, malgré l’interception de plusieurs appareils. De plus, plusieurs unités du Grom seront envoyées sur le terrain pour former les milices sur le terrain et préparer l’offensive de la troisième et dernière phase. Durant l’hiver 2442, plusieurs unités des forces spéciales de l’Alliance et de la Ligue attaquèrent les positions carcarannes sur la ligne de front et à l’arrière. Les cibles prioritaires étaient les installations militaires, certaines positions fortifiées sur les axes de la prochaine offensive et les camps de transit sur les différents astroports. A l’exception de quelques échecs liés la réaction rapide des carcarans, le début de la troisème phase se déroula comme prévu. C’est à ce moment que l’opération Hammerhead sera lancée, tout de suite après le déclenchement de la dernière phase de Freedom. Avec l’aide d’un important dispositif aérien et spatial, les humains lancèrent l’offensive terrestre. Pendant ce temps, plusieurs divisions de Skeïb, de Perleo et de Valia furent projetées sur l’arrière du front pour faire la jonction avec les milices et attaquer les centres de transit. Hammerhead sera un succès mitigé, notamment avec la résistance non prévu des carcarans sur les zones concernées et malgré la libération de plusieurs milliers d’humains. Sur le front, l’offensive générale bousculera l’ensemble du dispositif carcaran. Ayant rapidement obtenu la supériorité aérienne, voir spatiale avec le harcèlement de la flotte en orbite, les humains firent reculer les carcarans. Devant la situation générale, les chefs de clans carcarans décidèrent de partir de Mazaharpet et sonnèrent la retraite. En ordre les carcarans se replient vers les astroports et commencent l’évacuation, sous les attaques et les bombardements des vaisseaux humains dans l’atmosphère et dans l’espace. Les derniers vaisseaux carcarans décollèrent de Mazaharpet, le 25 Juin 2442, laissant plusieurs milliers de carcarans sur la planète. Ces carcarans seront la première génération à s’installer sur le territoire de Skeïb, comme de Perleo. Devant la fin de la menace carcaran, la Ligue et l’Alliance reprirent leurs positions d’avant-guerre et commencèrent à penser à la reconstruction, comme à l’intervention contre le monde des carcarans et la nouvelle guerre contre l’ennemi planétaire.

Craignant une nouvelle attaque des carcarans sur Mazaharpet, Alganzaar fourni plusieurs vaisseaux spatiaux à Skeïb et à Perleo pour assurer la défense orbitale. Il s’agira de simples vaisseaux de transit atmosphérique modifiés pour le combat par les chantiers orbitaux d’Alganzaar. La République de Skeïb en disposera de 6 vaisseaux qui formeront les premiers éléments de la composante aérospatiale de l’Armée Royale, La Spatiale. Seul Alganzaar participera de manière active aux opérations de représailles à l’encontre des carcarans, notamment en trouvant et en attaquant les chantiers de Carcar. Plusieurs milliers de skeïbens seront sauvés des mains xénons et botméliennes. Plusieurs centaines de skeïbens participeront à cette bataille, comme marin sur les navires de guerre alganzaariens ou comme fusiliers, durant l’assaut des chantiers.

2442 – 2451 Reconstruction

Devant la tâche à accomplir, le gouvernement Wilkosky pris de nombreuses mesures pour tenter de relever l’ensemble de l’économie de Skeïb, affaibli par plusieurs décennies de guerre entre Valia et les carcarans. Avec l’accord des deux chambres, le Président Wilkosky lança plusieurs projets d’envergure dans le domaine économique, sociale et politique pour combler le retard entre Alganzaar et Valia.

Dans le domaine économique, le gouvernement modernisa l’ensemble du secteur bancaire skeïbien, avec l’introduction de nouveaux organes institutionnels et en légiférant sur ceux déjà existant. La Banque Royale de Skeïb fut créée le 18 Mai 2442 pour gérer l’épargne publique et l’injecter dans l’économie, sous forme d’emprunts ou d’obligations à faible taux. Elle géra aussi l’introduction de la monnaie dans l’ensemble du circuit financier et économique. Cette première mesure permis de moderniser l’appareil de production et favoriser la création de nouvelles entreprises stratégiques à l’Etat, notamment dans le secteur industriel. Malgré des réussites passées, comme les Fonderies Métallurgiques de Zaghrab, dirigée par la famille aristocratique Debno-Debski. L’autre mesure fut la création, par la Loi Economique Spéciale du 17 Juillet 2443, de sociétés plus aptes à une économie moderne. Cette mesure se traduit par l’introduction dans le Code Royal du Commerce et d’Industrie du principe de société par actions et de société personnelle. Par ce mesure, la bourgeoisie s’intégra rapidement dans l’économie, grâce à des participations dans les structures déjà existantes, mais aussi en créant de nouvelles. L’un des meilleurs exemples fut la création d’une des plus grandes privés de Skeïb, l’Unii z Bank Zachodnich (UBZ), détenu à 65% par la famille Czapka. Une famille ayant réussi dans le négoce de produits agricoles hors de Skeïb.

Dans le domaine social, la gouvernance réaffirma le souci de réduire les inégalités entre la noblesse et la population. Sur les faits, cette démarche se traduit par la création de nouvelles écoles publiques, dans les villes de provinces et l’élaboration d’un nouveau programme scolaire, offrant des enseignements techniques. C’est à cette époque que les premiers programmes civiques furent expérimentés dans les classes populaires. Ces programmes se généraliseront dans l’ensemble du système éducatif, du premier échelon jusqu’à au dernier, avec les universités royales et Hautes écoles.

Au niveau diplomatique, les trois états décidèrent d’un cessez-le-feu, dès la menace carcaran aurait disparu. Une paix temporaire s’installa dans l’esprit des gens, malgré que chaque état se réarme pour préparer la prochaine guerre. Skeïb et Perleo signeront de nouveaux accords commerciaux et diplomatiques, pour lutter contre l’institution de la Fédération de Valia, le 25 Février 2449. L’Armée Royale doubla ses effectifs d’actifs, comme de réserves. Une course à l’armement se lança entre la Ligue et l’Alliance, notamment dans le domaine des missiles intercontinentaux et d’interceptions, instaurant un équilibre de terreur. C’était le début de 200 ans de Guerre Froide entre les deux blocs.