Arrivée de la Délégation Royale de Skeïb

La garde, ayant heureusement été prévenue du nombre d'Uhlans qui s'aligneraient avait volontairement laissé un espace. Les gardes ecazans se mirent en position et, sur l'ordre du Sudebar en charge du corps de garde d'honneur du mois, présentèrent leurs Q50 en parfait état et, chose rare, munis de leurs baïonettes, concrètement utilisés que par les SSA du fait des engagements de coursive particulièrement violents qu'ils devaient mener. Le Sudebar lui-même, une femme de taille moyenne présenta son Shamshir a lame longue (courbé a 5 degrés et légèrement modifié, celui-ci pouvait donner un coup d'estoc quoique cela exigeât une certaine maitrise) en même temps que son premier Havildar.

Au bout de la haie d'honneur, l'Empereur attendait en compagnie de son épouse et de la princesse Appolonia, régente potentielle, le premier en uniforme, les deux autres en tenue très correcte quoiqu'ayant suffisamment pour choquer les faucons de l'aristocratie skeïb, mais cela n'était guère compliqués selon les critères impériaux.

-On va enfin savoir ce qu'ils veulent, sussura Appolonia, chose que sa belle soeur entendit.

-Ce n'est guère compliqué a comprendre

-Certes mais la façon dont ils comprennent ce genre de requête pourrait s'avérer préoccupant

-Je te l'accorde mais chut.

Alexandre vit une courte révérence à l'approche du Roi de Skeïb et la gratifia d'un baise main -sans toucher bien entendu.

-Altesse c'est un plaisir et un honneur d'accueillir le Roi de Skeïb sur sol krypto-arkilien.

Catherine et Appolonia saluèrent à leur tour par une révérence tout a fait protocolaire.

Avec toute l'aisance d'une aristocrate, Alicja avança en direction de la délégation impériale venée par l'Empereur Orlov. Néanmoins, son regard se détourna en direction de l'officier ecazanne maniant l'arme blanche comme si elle maniait un simple couteau de cuisine. Cette dextérité, le teint brun, mais aussi la vue de l'uniforme légèrement déformé par les courbes féminines, laissèrent une forte impression la jeune femme skeïbienne. Reprenant rapidement ses esprits à quelques pas de l'Empereur, cette dernière répondit à la révérence de celui-ci par une autre révérence, un peu plus marquée que la sienne. Elle fit de même à l'intention des deux femmes présentes. Puis elle se redressa, avant d'ajouter, souriante:

- L'honneur est pour vous, Votre Altesse Impériale, d'avoir accepter mon humble demande de pouvoir visiter l'Empire Krypton-Arkillian, mais aussi de m'entretenir avec vous de l'avenir de nos deux pays. J'espère que cette première rencontre ne sera la dernière, en tout cas de mon vivant, si Dieu n'a envie de me rappeler à lui. Cette remarque fit sourire certains proches de Son Altesse. Comment se porte votre fille, Votre Altesse Impériale?

Alexandre sourit.

-De grâce ne parlons point de malheur ! La princesse Aliénor se porte bien, sa présence au Palais est des plus rafraichissantes et permet a tous d'oublier pendant quelques secondes le poids du nécessaire sacrifice que nous vivons tous, dit-il en invitant le Roi a le suivre vers la navette destinée a les mener a la surface, directement au Palais.

Permettez-moi encore de remercier la République royale pour ce cheval qui lui fut offert pour sa naissance, il lui a récemment été présenté et elle semble l'apprécier.

Prenant place légèrement en retrait sur le côté, le Bashar de la première Légion de la garde, premier Bashar de l'Empereur -lui-même Bashar suprême-, Messaoud Kurt, neveu du Sultan d'Ecaz scrutait les coursives vides empruntées par le groupe, l'oreille attentive a tout signal. Les cheveux sous son turban, trop courts pour être hérissés en permanence, le seraient certainement. L'Empereur se plaignait parfois de son poste écrasant mais lui par contre ne pouvait se permettre de se plaindre a personne de la paranoïa avec laquelle il était obligé de tout aborder -et il s'agissait de rester saint d'esprit !-, et surtout pas a son oncle


Dehors, l'escorte de chasse de la Navy, première Flotte, attendait le signal de la salle de contrôle du spatioport, gigantesquye fourmillère et noeud central de la circulation autour du système. La circulation autout du Sergeï Korovalov dépassait en complexité tout problème logistique de l'Empire, c'est entre autres pour cela que ceux qui étaient amenés a diriger un tel fatras se retrouvaient généralement avec des cheveux blancs après trois jours et s'ils ne l'étaient pas, la visite d'une personnalité diplomatique qui se posait ici achevait la chevelure des plus résistants. Parfois l'on tenait compte de leurs supplications, parfois pas. Aussi le service des pilotes de l'astroport était presque intégralement composé d'anciens pilotes de la Navy, habitués aux acrobaties consignes de dernière minute.

L'officier de la garde salua en retour en pratiquant le salut typique des gardes impériaux : les doigts joints, paume vers l'extérieur, l'index à quelques millimètres du sourcil. Le mouvement, extrêmement donnait l'air que le bras était monté sur ressort. C'était une variante du salut de la Navy, identique mais bien plus lent. Une partie de la section, Sudebar comprise, empruntèrent un chemin plus court-ou plutôt embarquèrent dans de petits taxis propres à a station- afin de gagner la navette plus vite que les autres.

Le petit astronef aux armes de l'Empire quitta ses bras d'amarrage en même temps que l'escorte de sept chasseurs qui encadrèrent l'appareil. Les compensateurs tri-aerospace et l'entrée longue permirent de limiter les turbulences au stricte minimum, il fallu cependant procéder a deux orbite avant de parvenir en atmosphère justifiant le déploiement des ailes. Arkilia, la planète, put être contemplée depuis le ciel à une altitude suffisante pour échapper a certaines poches de pollution, notamment a hauteur d'Almagrad, gigantesque cité dont l'activité se mesurait à l'oeil nu, malgré l'altitude, ne serait-ce que par le port, gigantesque. Le peu de surface disponible sur Arkilia par rapport à la Terre mais aussi le développement industriel très précoce du pays avait restreint la vie rurale, qui se concentrait surtout dans les archipels faiblement peuplés (autour de 100 000 habitants en général à part quelques îles perdues). Arkilia, seconde ville du point de vue démographique, s'étendait sur une série d'iles et ilots en bords de mer, une grande banlieue s'étendait au Sud sur la presqu'ile de Zamoran tandis que le quartier impérial, là où la navette se rendait, se trovait au Nord de la ville, partiellement a cheval sur l'ile de Jiranesçu, sur laquelle se trouvait le spatioport du quartier le plus riche de la planète.

Etait prévu au programme l'installation de Son Altesse dans ses appartements, une collation accompagnée d'une aimable discussion, à moins bien sûr que le Roi de Skeïb ait changé d'avis quand à la suite des "opérations".