Hegemony
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 Système Vivaldi - Opération Obsidienne

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Syllas
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Syllas


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MessageSujet: Système Vivaldi - Opération Obsidienne   Système Vivaldi - Opération Obsidienne Icon_minipostedDim 25 Juil 2010 - 17:23

[HRP]Ceci est la suite de: Ense et Aratro - Opération ObsidienneHRP]


La commandante était capable de s’auto-hypnotiser assez facilement. Contrairement à ce que tout un chacun pouvait croire, cela ne consistait pas à se planter un pendule devant les yeux et à susurrer quelques paroles inutiles; non, le principe était de se vider l’esprit et de se concentrer sur un point de l’espace, de préférence dans un environnement où tout était immobile et où le calme régnait - ici en l‘occurrence un point un mètre au dessus d‘une reproduction à l‘échelle un millième de l‘UFTS Patria, installée sur un meuble de sa cabine. Grâce à ça, Christie pouvait se plonger dans un état proche du sommeil, tout en restant parfaitement consciente. Elle s’en servait pour approfondir ses séances de méditation; ayant le sommeil léger, elle se levait souvent la nuit afin de se placer dans sa position préférée - agenouillée - et de se plonger pendant une demi-heure ou plus dans un état serein, ce qui avait des effets excellents sur sa forme, aussi bien physique que psychologique.
Et elle avait horreur qu’on la dérange.

-Qu’y a-t-il, enseigne? Demanda-t-elle sèchement, mais avec une promptitude et une absence de sommeil dans sa voix qui devait étonner l’impromptu lequel l’appelait à trois heures trente du matin sur la com. de bord.
-Nous avons des relevés de d’hyperscanner intriguants, commandante, il faudrait que vous veniez voire cela.

Christie se retint de grommeler des menaces, et déclara simplement:

-J’arrive.

Quatre minutes et deux centièmes plus tard, elle arrivait, l’uniforme parfait, sur la passerelle, où se trouvaient uniquement l’enseigne de quart, un opérateur tactique et un opérateur senseurs. Les lumières étaient allumées comme durant la « journée » de bord, mais l’ambiance était à ne pas s’y méprendre nocturne, comme Christie l’avait si bien connue durant ses nombreux quart supplémentaires tard le soir, à bord de l’Agamemnon, dreadnought classe Typhoon, alors qu‘elle-même n‘était officier que depuis peu.
En ce moment, l’enseigne, un jeune homme à la chevelure tirant sur le roux, et l’opérateur senseur, à peine plus âgé mais le visage plissé de concentration, étaient tout deux penchés sur une console contre la paroi droite de la passerelle, où trois holos s’affichaient en même temps. Ils ne firent le garde-à-vous qu’au dernier moment, remarquant l’arrivée de la patronne - même si personne n’avait l’audace de l’appeler comme cela en sa présence. Elle les interrogea, et l’enseigne expliqua:

-J’ai fait procéder à un scann général du subespace proche après que nous ayons détecté des perturbations faibles. Au début, je pensais que c’était peut-être à cause de notre tuyère, ou de celle du Stuttgart, mais il semblerait que ça ne soit pas le cas.

Il désignait un graphique en trois dimensions. Deux petites étoiles étaient si serrées en son milieu qu’elles se confondaient presque, et entourées d’une série de sphères concentriques irrégulières et translucides, d’un violet très clair. Son doigt pénétrait dans les structures éthérées, et montrait un endroit où se présentaient une série de bosses dans les sphères.

-C’est la signe d’une perturbation récente de…
-Je sais ce que cela signifie, fit simplement la commandante, faisant taire sans méchanceté mais avec fermeté son subordonné, qui, habitué, ne remarqua presque pas ce qu’un étranger aurait pris pour une attitude péremptoire, quelqu‘un d‘autre est passé récemment sur un vecteur très proche du notre.

Elle songea un instant à réveiller le second, mais, finalement, n‘en fit rien.

-Gardez-moi ça à l’œil. Pour l’instant ça ne nous apprend rien et pourrait être le hasard. Mais… c’est noté, votre attention était bonne, enseigne.

Il hocha la tête, et retourna au siège de commandant pendant que la vraie propriétaire de ce dernier quittait la passerelle, déterminée à continuer sa séance de méditation.


-Préparez le passage en espace relativiste et transmettez de la mémoire pour la reconversion des systèmes des senseurs. Statu du générateur de gravité artificielle?
-Passage en mode de fonctionnement mixte en cours et unité auxiliaire branchée, capitaine.
-Le Stuttgart?
-Ils se tiennent prêts à nous suivre.

Christie se gratta un instant la joue en fixant les données de son affichage holo concernant la sortie de l’hyperespace. Le vecteur de pénétration optimal dans le système Vivaldi - quel nom absurde, s’était-elle dit en lisant son ordre de mission une semaine plus tôt - était préparé et le moment de la sortie déjà entré dans l’ordinateur de bord. Elle le confirma.

-Enclenchez la procédure de passage en espace normal.
-A vos ordres. Sortie en espace normal, commenta, selon la procédure - et la tradition - le timonier.

Les données se succédèrent à toute vitesse sur les affiches tridimensionnels lévitant au dessus du siège du commandant. Tout les systèmes fonctionnaient selon des paramètres normaux, le générateur de gravité artificiel s’était reconverti de son mode de fonctionnement spécifique de l’hyperespace à celui de l’espace normal - permettant accessoirement aux passagers de connaitre à des accélérations de plusieurs milliers de kilomètres par seconde sans être réduit à l’état d’objet d’étude pour une expérience de mécanique des fluides -, la propulsion standard à impulsion préchauffée était partie toute en douceur, et à, présent, les deux astronefs filaient sereinement depuis l’orbite d’une des géantes éloignées dus système Vivaldi vers la cinquième planète, qui, sur un coin de l’affichage général de la passerelle, apparaissait comme un étrange œil vert sombre les guettant - une partie de l’esprit de Christie se demandait quel gaz donnait cette teinte aux couches atmosphériques tourmentées de la planète, si c’était de l’hélium ou un mélange alambiqué, mais elle relégua ces choses sans importances rapidement dans un coin pour passer à l’essentiel.

-Scanner général du système?
-En cours, capitaine.

Tout les systèmes de détection, notamment supraluminiques, embarqués à bord de l’escorteur fouillaient le système Vivaldi et reportaient leur informations vers le pupitre de l’opérateur, qui les classait à toute vitesse en utilisant l’interface holo plutôt que les immenses claviers de touches à sa disposition. Finalement, son cocktail terminé, il l’envoya vers les officiers supérieurs, tout en en faisant un bref synopsis oral.

-Nous détectons deux signatures énergétiques en orbite de la deuxième lune de la cinquième planète, ce sont les balises de trafic de la base. Les signaux en provenance de la base sont limités à l’identification automatique standard. RAS sur le reste du système.

L’hologramme principal de la passerelle, qui s’affichait au dessus d’une « fosse » de trente centimètres au dessous du niveau général, montrait une représentation schématique de l’ensemble: une étoile de type BTG, supermassive rouge de 150 MSol, plus un pulsar de type 3 saturant les capteurs de ses émissions radio, autour desquels orbitaient de façon lointaine une planète tellurique et d’une sacrée ribambelle de géantes gazeuses, dont les trois premières étaient sérieusement grillées par l’astre déclinant. C’était un système binaire qui n’était pas banal, étant donné le nombre de planètes gazeuses s’ajoutant aux deux étoiles, mais le moment n’était pas aux conjonctures astrophysiques.

-Lieutenant DaSilva, transmettez au Stuttgart nos résultats, et dites que nous les suivons, quoiqu’ils comptent faire. Demandez-leur aussi de se préparer à un briefing lors de notre entrée en orbite de la lune où se trouve leur base, je veux savoir ce qu’ils comptent faire.
-A vos ordres.

DaSilva passa vivement une main dans ses longs cheveux d’un noir d’ébène, pianota en vitesse sur sa propre console, et envoya le tout, tandis que les deux astronefs filaient vers les profondeurs du système Vivaldi.

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Ethan Willow
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MessageSujet: Re: Système Vivaldi - Opération Obsidienne   Système Vivaldi - Opération Obsidienne Icon_minipostedMer 28 Juil 2010 - 0:20

HRP : Désolé pour le retard mais il m’a fallu le temps de faire une petite CAO de la base… Histoire d’avoir un joli plan en 3D…
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Ethan Willow avait eu le temps, durant les quelques heures nécessaires au passage d’un système solaire à l’autre, de prendre la température de l’équipage et des équipes de spécialistes mises à disposition par le CIA. Il avait lu les dossiers en transversale des personnes en question et s’était en suite chargé de les rencontrer -au moins pour les plus importantes- pour se présenter.

Il avait lu avec attention les derniers rapports en provenance de la station, y cherchant des traces d’un incident alors déclaré sans importance pouvant peut-être la cause des ennuis, mais rien de transparaissait. Il avait rapidement laissé tomber cet infructueux travail pour se concentrer sur l’architecture du site.

Le site se servait de galeries de gisements aquifères de grande profondeur asséchés pour produire les matériaux si chers au CIA. Une méthode pour le moins original, mais dont un détail n’avait pas échappé au directeur des opérations : les cavités avaient abritées la vie, et en particulier des bactéries primitives.

Le CIA, comme toutes les compagnies unioniennes présentant des productions spatiales, se devait de mettre en œuvre des normes de production devant éviter la contamination de planètes ou stations habitées par des sources biologiques extraterrestres. Afin de limiter le danger, le CIA procédait la plupart du temps à la ‘cuisson’ des minerais extraits de ses mines. Lorsque la cuisson était impossible de peur de dénaturer le matériau, des traitements chimiques étaient habituellement appliqués en palliatif jusqu’à ce qu’une zone soit acceptée comme non contaminée.

Pourtant, quelque chose clochait dans toutes ces données... Les équipes sur place avaient-elles fait une erreur, n’avaient-elles pas respecté tous les protocoles. Willow n’en savait rien, mais espérait que toute cette affaire n’allait pas sauter à la figure de la société. A supposer que le CIA soit responsable de cet accident, et si ils trouvaient une pile de cadavre sur place, cela deviendrait un accident industriel et non une catastrophe naturelle… Les familles allaient demander compensation, ce qui serait normal, mais qui coûterait un argent fou à la société, car les assurances ne prendraient plus autant en charge les indemnisations… Sans compter la mauvaise publicité. Il était déjà difficile d’envoyer des ingénieurs ce perdre sur ces cailloux, alors si en plus ils devaient en revenir dans des boites… En conclusion, il vaudrait mieux que l’enquête ne révèle pas une erreur du CIA… Il garderait cela à l’esprit. Car si l’on devait étouffer le fin mot de l’affaire –ou faire disparaitre des preuves- se serait maintenant ou jamais. Il espéra ne pas avoir à faire ce genre de choix et reporta son attention sur le chef de la mission médicale du bord. Un ponte en microbiologie lui avait-on dit…


Ethan Willow : « Je comprends votre point de vue docteur, mais c’est hors de question… Nous prendrons notre temps. Faites une note avec ce que vous venez de me dire et notez que ma réponse est négative.

Docteur Jolan : « Pourtant M. Willow, chaque minute d’attente peut réduire l’espérance de trouver des survivants. »

Ethan Willow : « Docteur, je vous le dit une dernière fois : il est hors de question que je n’autorise une entrée dans la station, même en combinaison NBC sans que nous tentions un minimum d’actions à distance pour comprendre ce qu’il se passe là en bas. Le problème n’est pas forcément médical… Gardez cela à l’esprit. Je ne vous donnerai pas l’autorisation de descendre tant que je n’aurais pas écarté d’autres incidents possibles contre lesquels vous seriez désarmés. »

Il ne laissa pas le temps au professionnel de répondre et le laissa pour retourner au poste de commandement.

Ils venaient d’entrer dans le système Vivaldi… Un système comme il en existait des centaines de milliers dans cette galaxie. Sans sa situation légèrement stratégique, ce système serait resté, comme beaucoup d’autres, un oublié des cartes galactiques.

Ethan Willow arrivait dans le poste de commandement au moment ou l’équipage recevait les premières données en provenance du Glogow. Ethan laissa au commandant le soin de prendre connaissance des relevés, ce dernier lui assura qu’il n’y avait rien de suspect pour le moment. Ethan acquiesça et fit signe de poursuivre. Le Stuttgart suivait à présent le Glogow à quelques encablures. En l’occurrence, ils étaient hors du champ de vision à l’œil nu. Voler en formation serrée alors que l’on atteignait des vitesses aussi importantes que celles des deux vaisseaux était une manœuvre réservée à des vaisseaux ayant des systèmes GNC plus performant que ceux du Stuttgart.

Censon 3 se situait en orbite d’une planète géante dont la composition semblait avant tout être de l’hydrogène et de l’hélium… Comme toutes les planètes joviennes répertoriées. Elle faisait cependant partie de ces planètes ayant sûrement, à un moment de leur vie, été littéralement ‘cuites’ par l’activité de leur étoile, ce qui provoquait la présence dans les hautes couches de l’atmosphère de certains métaux de la famille des alcalino-terreux et des alcalins. En l’occurrence, V Vivaldi semblait posséder une atmosphère riche en sodium et béryllium. Naturellement par riche, il fallait entendre qu’il y en avait suffisamment pour que cela se retrouve le spectre visible de la planète, et non pas imaginer que des blocs de béryllium se baladaient dans l’atmosphère de la planète.

L’étoile en elle-même était très lumineuse, les lectures d’Ethan lui avaient appris qu’il s’agissait d’une géante rouge… Sa magnitude absolue était très faible. Un petit pulsar émettait dans les environs, relique de qui avait été un système binaire à présent presque éteint.

La situation en orbite de V Vivaldi semblait calme, et le Stuttgart, suivant Glogow, fit une orbitation parfaite l’orbite lunaire.

Willow eut un petit soupir. Encore une chose qui devait être améliorée. En rentrant au siège il ferait une note conseillant de changer les protocoles d’approche orbitale. En effet, en appliquant une impulsion minime plaçant un mobile à la vitesse de capture au niveau du point de Lagrange L5 entre la planète géante et sa lune, une orbitation virtuellement sans utilisation de carburant était possible. C’était une manœuvre atypique et qui faisait perdre un peu de temps, mais économisait beaucoup d’argent en carburant. Les gens, avec la facilité des moteurs modernes, en venaient à oublier que la nature pouvait être utilisée à son avantage. Pour qui savait faire un peu de mécanique spatiale et surtout possédait le logiciel de navigation approprié, c’était un jeu d’enfant… Il sortit son mini ordinateur et se fit une note. Puis il se reconcentra sur la situation.

Le vaisseau était sur une orbite polaire d’excentricité importante. Une impulsion au périgée et une correction de l’inclinaison orbitale les mettrait bientôt en orbite géostationnaire. Sur une lune comme celle-ci, la gravité de la géante était trop importante pour ne pas être négligeable, il fallait donc se poster sur une orbite identique mais ‘en avance de phase’ par rapport à la lune pour être immobile par rapport au sol. Ce serait plus simple pour les communications et le maintient d’un visuel sur les installations au sol depuis l’orbite. Les optiques étaient suffisamment avancées pour ce genre de travaux.

Une fois les manœuvres terminées et les deux navires ‘mis en panne’ Willow convoqua une réunion holographique avec les principaux concernés.


Ethan Willow : « Bon… Je crois que tout le monde est là… Le Glogow nous entend également ? Parfait… Je vais commencer par les généralités…»

Il se racla la gorge.

Ethan Willow : « La station de Cenzon 3 est une station de distribution du CIA en activité depuis 2729. Elle a été améliorée en 2747 en une station minière à la suite de découverte de replis géologique aquifère en profondeur grâce à des relevés sismiques approfondis. C’est notre objectif prioritaire. »

Un hologramme de la station apparu à côté de Willow.

« La station est composé en surface d’un astroport, d’une usine de traitement initial des minerais, d’une usine sidérurgique de 12ième génération, d’un dépôt de matériaux secondaire (pour les substances dangereuses), d’un puits de mine de dernière génération et d’un complexe d’habitation BNL-540. Plusieurs batteries de missiles protègent le complexe, ces derniers sont gérés par une intelligence virtuelle de niveau 3. Lors d’une alerte biologique, ils se mettent normalement hors service pour laisser passages au secours, quel que soit la nature de ces derniers… De toute manière, si elles sont encore actives, nous le saurions déjà car nous aurions intercepté une signature de senseurs actifs. A cela s’ajoute une petite base ne servant qu’à des expérimentations diverses sur les minerai. Pour des raisons de sécurité, ces laboratoires sont situés à loin du reste du périmètre. Afin de limiter l’exposition au soleil, l’ensemble est construit un dans cratère de 230 mètres de profondeur. Vous remarquerez que les bâtiments sont éloignés et reliés par des tunnels pressurisés semi enterrés pour des raisons de sécurité et de confort. »

Il y eu un zoom sur le spatioport.

« Le spatioport, comme le reste de la station, est prévu pour être démontable puis transportable vers une autre lune. Il est prévu pour accueillir en parallèle jusqu’à 6 super navettes minières et gazières de la Ligue Hanséatique. Lorsqu’un de leurs supercargos miniers se met en orbite, ces navettes font l’aller et retour pour charger les cargos. Techniquement ces super navettes sont en fait des cargos de petit tonnage… Enfin bref… »

Il se racla la gorge et poursuivit… Un zoom se fit sur les bassins d’accueil.

« Chaque bassin d’accueil de super-navette est équipé de répulseurs qui maintiennent le cargo, selon sa taille et sa catégorie, à distance correcte des tours d’attache. Les tours d’attaches se connecte ensuite au vaisseau (jusqu’à 3 en parallèle). L’ensemble des activités de transbordement sont automatisés. Le spatioport et également le lieu de production de l’énergie du complexe. Une centrale à fusion nucléaire de 400 GW se situe au cœur du bâtiment. Elle est complétée de 4 générateurs de secours de 800 MW chacun. Chaque bâtiment du complexe possède également des petits générateurs indépendants pour les besoins des matériels de survie. Les dimensions du spatioports sont très importantes. Il fait presque 11 kilomètres de long pour 8 de large, il est haut de 450 mètres. »

La vue changea pour se figer sur un énorme cylindre.

« Les pods de stockage YT-6 sont les derniers nés de la série YT. Cet exemplaire a été installé sur Cenzon 3 récemment et sert de complément de stockage aux entrepôts du spatioport. Il accueille en priorité les minerais et gaz rares, dangereux ou précieux. Il mesure 500 mètres de hauts, plus 700 mètres de profondeurs pour 800 mètres de diamètre. Sur le ciel du cylindre se trouve installé une usine de traitement des gaz d’extraction. Un raccord externe au réseau est disponible à cet endroit, c’est là que nous commencerons nos investigations.

En effet, Nous allons commencer par envoyer une navette de techniciens pour faire une reconnaissance externe de la station. Leur mission sera ensuite de tenter de se connecter au réseau de la station pour récupérer un maximum de donnée. Pendant ce temps là, la mission médicale construira l’écoutille étanche NBC au niveau des habitations. Toutes ces manœuvres se passeront dans le vide et par conséquent la plus grande présence est de mise. »

La vue se déplaça sur les habitations.

« Les habitations sont aux normes SSH-65 et possèdent un triple blindage anti-radiation. Elles s’enfoncent profondément dans le sol et son séparés du spatioport par un tunnel de près de 6 kilomètres. Une fois à l’intérieur, la mission est de porter secours aux personnes. L’équipe médicale devra obligatoirement être accompagnée d’un détachement armé et les premières explorations internes de la stations seront robotisée pour récupérer des échantillons d’atmosphère. Nos personnels de sécurité s’en chargeront et si nécessaire, nous demanderons votre appui capitaine. »

Il s’était adressé à l’hologramme du capitaine du Glogow. Il eut un zoom sur l’entrée massive du spatioport.

« Voici notre porte d’entrée secondaire dans le complexe. Si la mise en place de l’écoutille au niveau du YT-6 se révèle impossible, nous forcerons le passage à l’aide d’explosif à cet endroit. Dans ce cas, le personnel de secours devra constituer un centre sur place de décontamination afin d’être complètement décontaminé in situ avant de pouvoir remonter dans la navette. Il est hors de question de ramener ici le moindre germe. Les navettes devront être passées au bioscan avant d’aborder le Stuttgart ou le Glogow. »


Une image successive des deux bâtiments restants eut lieu. D’abord l’usine sidérurgique, puis l’usine de traitement primaire des minerais.

« Les deux usines sont non prioritaires, nous irons là bas en avant dernier, en effet, si des machines se sont emballées, les usines peuvent être un piège mortel, nous attendrons d’avoir plus d’informations avant de nous y lancer. »

L’image se modifia et afficha la tête de puits.

« Voici la tête de puits de l’installation. C’est de là que provienne tous nos matériaux. Et sûrement tous nos ennuis. Cette tête de puits descend à 6400 mètres dans un ancien lac souterrain asséché le lieu de nos premières extractions. Il n’est pas impossible que la contamination -si il s’agit bien d’une contamination- provienne de là…

La tête de puits est reliée à l’usine d’extraction par un convoyeur de rochers souterrain. C’est dans ce convoyeur/broyeur qu’à lieu la décontamination des roches en respect des normes UEMS-678 à 680 Le seul moyen d’y accéder pour les employés -et donc pour nous également- est par véhicule, via la surface. Pour des raisons de sécurité, aucun tunnel pouvant potentiellement être contaminé ne relie les autres bâtiments à la tête de puits. Ce sera une difficulté supplémentaire. »

Un schéma de la tête de puits apparu.

« Voici une idée de ce à quoi ressemble la tête de puits. Son architecture exacte est très complexe, mais l’idée générale y est. C’est une tête déplaçable et blindée, capable de résister à de très importants dégazages ou à des remontés de magma si on perce sans le vouloir une poche magmatique. »

Un plan des souterrains apparus.

« Nous nous occuperons des souterrains qu’une fois la surface sécurisée. Autant dire que ce n’est pas pour tout de suite. Néanmoins si des survivants se font connaitre en bas du puits -si des gens s’y trouvaient à ce moment, le tout étant très automatisé-, nous pourrons décaler les opérations. »

Un dernier gros plan apparu.

« Voici la station de recherche minière, elle se trouve à quelques kilomètres. Des échantillons divers ainsi que des expériences biotechniques ont lieu dans ces laboratoires. Une mission sera envoyée aussi vite que possible sur place. La station n’est pas grande et sera donc vite fouillée. Elle est totalement séparée de Cenzon 3, peut être les gens y sont-ils encore en pleine forme mais sans communication… »

Il eut un petit soupir. Un diagramme apparu.

« Bon. Je récapitule. Une mission de technicien s’occupe en premier lieu de se reconnecter au réseau de la station depuis le toit de YT-6. En parallèle, l’équipe médicale installe une écoutille NBC au niveau des habitations. Après une première exploration sommaire robotisée, un détachement sécurité et médical fouillera les habitations. Tout cela prendra au minimum une bonne heure. Une fois cela terminée, on passera à chaque partie du complexe, dans l’ordre d’arrivée et en prenant notre temps. Je ne veux pas que l’on soit obligé d’envoyer une mission de sauvetage à notre propre mission de sauvetage. Si l’opération semble prendre beaucoup de temps, nous monteront un camp à la surface pour que les hommes puissent se reposer. La station de recherche pourra jouer ce rôle si elle est non contaminé, c’est pourquoi une équipe indépendante s’en occupera d’emblée.

Cette mission est dangereuse, et chacun devra rester totalement concentré. Je m’occuperai de superviser les opérations depuis le Stuttgart. Au moindre doute, vous devez parler… La communication sera cruciale… Durant toute la durée de la mission, et jusqu’à votre retour ici, tout le monde devra garder son scaphandre. Je compte sur vous tous pour bien expliquer les consignes aux hommes.

Par ailleurs, je vous rappelle que nous sommes sur le point d’enquêter sur un évènement de nature inconnue dans une station propriété du CIA. Toutes les informations relatives à l’incident ainsi qu’à la station doivent être considéré comme secret industriel du plus haut niveau. Je n’ai pas besoin de vous rappeler à quel point notre société prend la sécurité au sérieux…

Bon… Pour finir… Nous ne savons pas sur quoi nous allons tomber là en bas alors : vigilance constante. Ma devise est de prévoir le pire et d’espérer le meilleur… Partez avec cet esprit… Et surtout restez calme même si vous vous retrouvez en face de piles de cadavres… Y-a-t-il des remarques ou des questions ? »
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MessageSujet: Re: Système Vivaldi - Opération Obsidienne   Système Vivaldi - Opération Obsidienne Icon_minipostedJeu 29 Juil 2010 - 17:57

[HRP]Magnifiques images de synthèse! Malheureusement, je n'ai que Gimp, mmais j'avais déjà ébauché un plan du sous-sol; je l'ai adapté, et, de toutes façons, il est dans une perspective différente.[HRP]


A bord de l’UFTS Glogow, l’atmosphère était celle d’une routine paisible, l’équipage ne savant que ce qui était strictement nécessaire à la mission. Cependant, il n’avait échappé à personne que le capitaine Christie avait échangé son uniforme régulier de commandant contre une combinaison de bord standard, certes agrémentée des galons et chevrons nécessaires. En fait, elle n’avait aucune raison précise de se mettre déjà en stand by, mais elle admettait facilement que sur le terrain elle préférait de loin être dans un vêtement confortable - et utile; la combinaison de la marine unionienne était faite d’un tissu assez fin et très flexible, virtuellement indéchirable dans des conditions d’usure et d’utilisation normales, et retenant exceptionnellement bien la chaleur. Encore une variante du magique hexanox, dont l’industrie chimique avait le secret, se disaient les enseignes quand elles enfilaient pour la première fois cet uniforme qui, contrairement aux racontars que répandaient les flottes du pacte de Seran-Valen, n’était pas affreusement inconfortable. De plus, une sorte de « fraise » plate intégrée sur les épaules et autour de la base du cou utilisait des systèmes à subduction afin d’activer et de construire en quelques seconde autour de la tête un casque pressurisé, doté d’une petite verrière rectangulaire au niveau des yeux et de systèmes holos intégrés, à même de protéger son propriétaire du vide et de conditions difficiles. Le vêtement se transformait alors que combinaison spatiale, certes inférieure au modèle adapté à l’action prolongée dans le vide qui n‘utilisait pas de subduction, mais suffisant pour permettre à l’occupant de survivre une ou deux heures. Les microsystèmes inclus dans la fibre et la ceinture régulaient la température et les échanges avec la peau, ainsi que le fonctionnement du système à subduction, lequel demandait de l’énergie et de la puissance de calcul pour parfaitement adapter la forme du casque à la tête à protéger; c‘était une merveille de vêtement intelligent.
Quoi qu’il en soit, c’était dans l’uniforme de bord gris et beige de la marine que Christie avait assisté à la conférence, écoutant en silence le plan des gens de la trans-spatiale. Assurément l’organisation était au rendez-vous, de même que la prudence…. Peut-être même trop; au fond, elle n’aurait pas réellement été contre le fait de simplement dépressuriser les locaux une fois acquis qu’il n’y avait pas de survivants - ce dont elle se doutait confusément -, mais Christie était une militaire et ne raisonnait pas dans une optique économique, cela elle le savait aussi. Elle resta donc muette, approuvant du chef quand il le fallait. Elle-même avait fait procéder à des scanns approfondis des infrastructures et du sous-sol avec les détecteurs de son vaisseau, et découvert l’immense réseau de galerie s’étirant sous la surface d’un gris-jaune sableux de ce monde. Le Glogow était doté de détecteurs à pénétration assisté utilisant en partie la technologie tachyonique, et réservés à usage militaire, mais, au départ, son commandant avait fait encore mieux: elle avait téléchargé les plans de Cenzon 3, notamment du sous-sol depuis les bases de données de la Sûreté.
Mais il n’y avait pas grand-chose à faire pour la marine pour l’instant, aussi Christie se contenta-t-elle à la fin de salutations de circonstances avant de déconnecter l’holoconférence. Après quelques instants, elle fit appeler l’un des mécaniciens de bord, Adonis Bowell, un demi-jadéen qui avait un réel talent pour l‘électronique, et alluma l‘holo cartographique.

-Lieutenant Bowell, je veux que vous preniez l’une de nos barges, et placiez deux balises de détection, ici et ici. Nous sommes seuls et ne pouvons être partout, et je veux savoir exactement ce qui se passe dans ce système, même si c’est de l’autre côté de ce pulsar. Compris?
-Compris, capitaine.
-Rompez.


-- -- --


Alors que plusieurs dizaines de kilomètres au dessus de la surface poussiéreuse de la lune 2 V Vivaldi une des petites barges du Glogow s’éloignait, chargée de balises de détection, deux autres navettes prirent elles la direction de la base, depuis le cargo qui orbitait un peu en dessous de l’escorteur.
L’équipe 1 effectuerait plusieurs survols du gros des installations, renverraient ses données, et attendrait le feu vert pour alunir sur l‘énorme silo de minerais..L’équipe 2, comme prévu, allait se rendre directement aux infrastructures de recherche, à l’écart de la base, et attendre là les ordres pour aller de l’avant. Les deux groupes tenteraient bien évidemment de contacter les mineurs.
A la tête de l’équipe 1 se trouvait le major Oscar Redowitz, un ancien de l’armée de l’Union devenu mercenaire après la fin de son contrat. Grand homme aux cheveux roux taillés à raz, il menait sa troupe comme s’il était encore à l’armée, ce qui avait fait grincer les dents de celle qui était - ou du moins s’estimait - chargée du vrai boulot: collecter des données, et, éventuellement ensuite, connecter leurs systèmes sur l’ordinateur de la base. C’était le professeur Wei Han, Lüderitzen qui avait travaillé pendant des années dans les laboratoires de NorthWest Mining, Verryn, avant que cette firme soit intégrée au CIA dans le regroupement de l’industrie minière de l’UTE. Elle était bien plus petite que Redowitz, portait de longs cheveux noirs soignés et un frontal doré, bijou traditionnel de Lüderitz en forme d’œil ou de triangle qui se portait sur le front. Avec sa combinaison scientifique bardée d’outils et de porteurs de données, elle paraissait assez mal à l’aise assise sur son siège pendant que la navette piquait vers la surface dépourvue d’atmosphère de la lune - mais pas assez mal à l’aise pour ne pas être encore en train de ressasser sa deuxième dispute de la journée avec le major, lequel avait refusé de lui laisser embarquer deux longueurs de câbles de rechange, au cas ou.

-Nous allons arriver au dessus du cratère, commenta d’une voix métallique le pilote, qui, caché derrière son casque de pilotage recréant un environnement virtuel saturé de données, restait totalement indifférent à l’atmosphère de guerre de tranchées régnant entre les quelques techniciens et les quatre membres de forces de sécurité.

Effectivement, à travers les étroits hublots de la navette, la surface constellée de petits impacts du planétoïde fut un instant entrecoupée par une plissement du relief, puis laissa place à une zone plus lisse et sur laquelle on voyait clairement des traces d’implantation humaine: pistes des véhicules, conduites en surface, espaces d’atterrissage d’astronefs - probablement ceux utilisés avant l‘installation du spatioport en dur.

-Je vais effectuer un survol selon la procédure delta-3, commenta de nouveau l’homme à la barre, quoique personne à bord ne comprenne réellement de quoi il s’agissait - ce qui allait pas tarder à être le cas par contre.

Ils se trouvaient à environ deux milles mètres au dessus du cratère, et la navette piqua une seconde, perdant deux cent mètres, avant de passer à une descente en hélice, lente, durant laquelle les instruments embarqués enregistrèrent tout ce qu’ils purent. Après un dernier tour, ils remontèrent, et se stabilisèrent à quatre mille mètres. Les données furent envoyées en orbite pendant que les techniciens tentaient de retenir dans leur estomac le repas du midi, rendus malades par le paysage défilant à l‘extérieur, alors même qu‘à bord tout semblait immobile.
Il n’y avait rien de remarquable - et c’était inquiétant. Les émissions énergétiques en surface étaient quasi-nulles, de même que le déperdition calorique; les chaînes d’extraction étaient donc à l’arrêt, et l’activité générale très réduite. Le parc véhiculaire rangé à l’extérieur était presque complet, mais il se pouvait que les véhicules manquants aient étés envoyés au laboratoire, ou alors placés dans l’un des petits garages d’entretien. Quant aux vaisseaux, les deux petits porteurs de secours étaient soigneusement rangés dans leur hangar, dans la base du spatioport, du comme semblait l’indiquer le fait que leurs garages individuels soient fermés; en cas d‘évacuation, ils seraient restés ouverts. La com., elle, annonçait uniquement, de manière automatique « ceci est une installation de minage du Combinat Industriel d’Askay et une propriété privée assimilée-souveraine selon la clause 36B de la convention de Hué. Pour les procédures de chargement, veuillez… ». Aucun signe de vie.
Le rapport concernant le laboratoire concordait: émissions minimales, aucun contact, énergie secondaire active uniquement, et les deux véhicules manquant au central.
Après quelques minutes, les ordres arrivèrent: descendre pour effectuer les manœuvres de la phase 1 du plan. Le pilote de l’équipe un enfonça des manettes invisibles, et la navette piqua vers le sol, encore une fois, sans que ses passagers ne ressentent quoi que ce soit, à cause du générateur de gravité artificielle, ce qui, paradoxalement, rendait le professeur Han encore plus nerveuse, pendant que Redowitz, lui, relevait les lèvres et découvrait ses dents.
Le petit véhicule spatial effectua un magnifique rétablissement parabolique avant se poser verticalement sur le toit du silo géant qui constituait son objectif primaire. L’atterrissage fut aussi doux que s’ils avaient étés une plume; un infime frémissement en fut le seul signe. Le pilote examina ses invisibles instruments, avant de relever le joindre le pouce et l’index de sa main droite, bien en vue des passagers, indiquant que tout était bon et qu’ils pouvaient commencer à se mettre au travail. Tout en faisant cela, il s’était adossé de façon plus confortable dans son siège et son harnais, et avait activé le champ de force protégeant son cockpit - en cas de panne du sas, selon la procédure.
Prenant son air le plus important, Redowitz fit signe à ses hommes, tous déjà prêts, à le suivre dans le sas. Les combinaisons qu’utilisaient le CIA n’étaient pas du matériel militaire unionien - ce dernier était réservé, du moins au niveau des équipements et accessoires spatiaux -, mais provenaient de stocks paramilitaire, du moins pour les forces de sécurités. Ces derniers avaient donc d’épaisses combinaisons noires de fibre d’hexanox bordées de plaques de protection, dotées d’énormes bottes, avec plusieurs systèmes de soutient de vie et de capteurs autonomes, un rembourrage dorsal qui pouvait aussi servir de sac à dos extensible ou de support pour ranger les armes, et un casque doté d’un cou flexible s’attachant grâce à un soufflet mag., mais d’une protection rigide au niveau de la tête, avec juste deux minuscules fentes pour les yeux - en fait la majorité de la vision provenait du simulateur holo intérieur. L’équipement de Han était différent; blanc et gris, il ne possédait que deux blocs soutient de vie/énergie, des bottes plus petites et agiles, et un casque moins lourd, avec une large verrière de vision. En plus de cela, plusieurs ordinateurs techniques s’ajoutaient, à la ceinture et au poignet, à cet attirail définitivement plus flexible.
Elle s’échinait à s’introduire à l’intérieur, se demandant comment les gens de la Navale faisaient pour s’y sentir à l’aise, pendant que les quatre hommes de l’équipe de reconnaissance s’avançaient sur la plate-forme supérieure du module YT-6. De là, une vue époustouflante sur le cratère était disponible, mais, indifférents, ils s’avançaient vers le petit édicule placé non loin de la paroi de la base d’une grande antenne parabolique. Cet édicule contenait les principaux terminaux informatiques des phalanges et antennes du toit, et permettait donc accessoirement de se brancher sur les systèmes de l’ensemble de la base - lorsqu’on en avait les codes.
Avançant à pas de loup - ils faisaient dans le théâtral, se disait Han depuis un des hublots de la ansette, tout en tentant désespérément d’ajuster son casque -, ils se placèrent autour de l’édicule, jusqu’à ce que le « périmètre » soit déclaré sûr. Seulement alors - et c’était une bonne chose car le professeur était tout juste équipée - les civils purent descendre.
La demi-douzaine de personnes de l’équipe de Han s’avança dans la grave sérénité des experts vers l’édicule, tranchant avec la ridicule attitude de commando des forces de sécurité. L’assistant de Han glissa l’une des prises de son multicapteurs dans la serrure électronique du battant externe de l’édicule, et, après une minute de vérification automatique des codes, ce dernier s’ouvrit.
L’intérieur était une pièce à peine plus grande que la cabine de la navette, dotée de trois grands pupitres de commande dont les écrans holo s’activèrent. Quelques prises étaient visibles, mais dans l’ensemble, l’endroit était nu et semblait inintéressant. Malgré tout, Han et les siens se mirent au travail, et cherchèrent à accéder à l’ordinateur. Ca allait prendre un certain temps.


-- -- --


A plusieurs dizaines de kilomètres de là, l’équipe 2 s’était posée sur le terrain de la base de recherche. L’atmosphère était assez différente. Quatre ou cinq bâtiments de petite taille étaient installés sur une plaine poussiéreuse, sur l’horizon de laquelle se découpaient les silhouettes massives de la mine. Le tout était éclairé par la lueur sombre d’un vert malsain de V Vivaldi.
L’équipe était composée d’une demi-douzaine de membres des forces de sécurité et de de cinq techniciens. Ils se répartirent en deux groupes, et commencèrent à faire le tour.
Le premier groupe avait à sa tête Rafa Mateo, mercenaire au visage poupin, qui avait déclaré qu’ils examineraient le parking et le bâtiment central. Sur le parking, ils trouvèrent effectivement les deux véhicules terrestres; c’étaient de solides antigravs agrémentés de roues de secours en cas de panne, mais l’un d’eux était en partie renversé dans un fossé près du chemin menant à la base. Il n’y avait personne à l’intérieur.
Le bâtiment central se composait en fait d’une demi-douzaine de préfabriqués agglomérés, avec en plus un préfabriqué empilé sur un autre faisant office de tour. Les explorateurs tentèrent de contacter d’éventuels occupants, sans succès. En vitesse, l’un des techniciens se brancha sur le circuit interne grâce à la prise du sas, et le résultat arriva vite: l’ordinateur du bâtiment indiquait qu’il était vide de toute présence humaine.
Le deuxième groupe faisait le tour par l’extérieur, par les entrepôts, les laboratoires et les puits de forage expérimentaux. Ces derniers n’étaient guère plus que des derricks géants et tordus, autour desquels des systèmes mystérieux et inactifs s’amoncelaient. Les entrepôts, eux, étaient accessible par des petits sas. Après une hésitation, le leader du groupe, Rita Kazut, une petite femme originaire de Zielona Gora, dont la carrure confirmait qu’elle était ancienne championne de boxe de l’école militaire, autorisa l’entrée. Les sas furent passés, et ils découvrirent les entrepôts, sans pour autant retirer leurs scaphandres. Il y avait des rangées d’étagères et de chambres de conservation parfaitement ordonnées; quant à l’atmosphère, leur ordinateurs leur indiquèrent qu’elle était tout ce qu’il y avait de plus normale. Il en alla de même pour les laboratoires; des échantillons de roche étaient placés dans des milieux stériles et soumis à des manipulateurs automatiques, des ordinateurs éteints attendaient que leurs propriétaires viennent les solliciter, mais, encore, il n’y avait personne. Tout semblait vide. Mais Kazut ne pu s’empêcher de frissonner quand elle remarqua un sandwich à moitié mangé placé sur le coin d’une table sur laquelle traînaient quelques porteurs de données.
Ce fut alors que le groupe 2 se rendait au point de rendez-vous avec le groupe 1, devant le bâtiment central, qu’il fit sa seule réelle découverte.
Une silhouette dans une lourde combinaison spatiale de surface était affalée au sol, face contre terre. L’un des techniciens civils se précipita, mais fut retenu net par la poigne de l’ancienne boxeuse, laquelle s’avança doucement après avoir vérifié qu’il n’y avait rien de dangereux sur son multicapteurs. A côté du corps immobile, il y avait, dans la poussière, une forme qui était à ne pas s’en méprendre une arme, un petit pistolet à impulsion probablement.
Kazut retourna la silhouette, et sentit un instant son estomac se nouer. A travers un casque pulvérisé, on ne voyait rien d’un voyage ou d’un crane: l’intérieur avait également été liquéfié.

-Il s’est suicidé, constata-t-elle avec un bref regard pour l‘arme, avant d’ordonner: appelez l’orbite et demandez-leur ce que je dois faire!


-- -- --


-Oh non, marmonna le professeur Han, essayant pour la dixième de réajuster - sans succès, naturellement - son frontal à travers la verrière de son casque.

L’hologramme de service principal de la mine était depuis quelques instants affiché par le biais de la station-terminal automatique qu’ils avaient emmené. C’était une image en trois dimensions détaillée de toute la base, que l’on pouvait agrandir ou rétrécir à souhait, afin d’afficher tout le réseau minier ou alors simplement une chambre de l’habitat. Mais pour l’instant, de vastes sections étaient inexistantes; n’étaient visibles que le silo géant sur lequel ils se trouvaient, et l’usine métallurgique.

-Qu’est-ce qui s’passe, professeur? Demanda la voix bourrue de Redowitz dans son casque.
-Figurez-vous que notre accès au réseau informatique de la base est restreint, depuis la Salle de Contrôle Principal; nous n’avons accès qu’aux informations qui parviennent directement à ce terminal sans passer par Contrôle Principal. C’est une limitation physique, au niveau des câbles à supraconductivité, je ne peux rien faire sans accès aux commandes internes.

Le mercenaire fit une grimace, mais la petite femme n’était pas sûre qu’il ait tout compris. Il la surpris:

-Que disent ces saletés de mécaniques pour ce que l’on a?

Elle plissa les yeux et consulta son affichage, puis activa son dictaphone d’une pression sur un endroit précis de son poignet:

-Les systèmes de soutient de vie de YT-6 sont limités au maximum et fonctionnent sur des générateurs autonomes qui semblent intacts, mais il n’y a guère plus de trois ou quatre corridors de maintenance, ainsi qu’une chambre de surveillance, uniquement accessible depuis l’extérieur, qui soient concernés; en admettant une contamination par un agent pathogène, quel que fut son vecteur, ces zones-là devraient être relativement sûres, quoiqu’absolument pas adaptées à l’hébergement même temporaire de plus de dix mineurs. L’usine métallurgique est une installation largement automatisée disposant d’un réseau de convoyeurs géré par ordinateurs, lequel trient le minerais et le conduisent vers les installations adaptées, selon les cas les fonderies pour en standardiser la pureté et le format, ou les silos pour les stockages en vrac. L’usine fonctionne sur le réseau de soutient de vie de la base et sur son réseau d’énergie; nous avons la confirmation que l’activité des machines y est donc à l’arrêt. Tout les convoyeurs étant strictement séparés des zones adaptés à l’accès humain, une contamination en provenance de l’usine est donc peu probable quoique impossible à exclure. Les capteurs ne détectent aucune présence humaine, et l‘étude des ordinateurs de service de la station demandera plusieurs jours pour des résultats probablement insatisfaisants, ces derniers l‘enregistrant que ce qui a rapport aux quantités extraites, retraitées et stockées. Si une mission au niveau de l’usine est à envisager, nous préconiserons un accès par la chambre de veille secondaire, située au niveau du sol et à l’écart des principaux haut-fourneaux et convoyeurs. Fin d’enregistrement.

Elle appuya sur le bouton pour tout envoyer sur orbite, y ajoutant une demande d’ordres.
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MessageSujet: Re: Système Vivaldi - Opération Obsidienne   Système Vivaldi - Opération Obsidienne Icon_minipostedVen 30 Juil 2010 - 0:52

Ethan Willow écoutait et lisait avec attention les rapports venant du sol. La situation était plus préoccupante que prévue… Il jeta un œil au commandant du cargo, qui échangea un regard entendu avec le directeur des opérations. Les deux hommes discutaient peu durant cette phase où ils étaient, somme toute, relativement passifs, mais échangeaient tout de même des commentaires adroits ainsi que des remarques sur les données en provenance de différentes équipes.

Tous deux n’aimaient pas cela, la tension dans le poste de commandement s’en ressentait. Tout était calme, tout était vide. Sans être d’un cynisme débordant, Willow aurait aimé trouver une pile de cadavre en semi décomposition. On aurait purgé le tout, incinéré les corps, aseptisé la station, et on serait reparti à la pêche aux métaux lourds en mettant simplement en place des normes bactériologique de niveau 1.

Mais là : rien… Aucun malade, aucune trace de combat… C’était comme si la station avait disparue… Cela faisait remonter des souvenirs peu agréables à Ethan. Un rapport de protocole pour le cas de figure d’un enlèvement terroriste lui revint en mémoire. Mais cette station était trop bien défendue pour que l’on puisse imaginer la voir se faire attaquer sans riposte. Comment expliquer cependant ce manque patent de présence humaine, même cadavérique…

Le rapport de la découverte d’un homme s’étant suicidé dans sa combinaison en extérieur ne fit rien pour le rasséréner. Son instinct lui criait de faire remonter ses hommes dans la navette et de demander du renfort… Mais sans prendre de risques, on n’arrivait jamais à rien. La politique de l’autruche n’était jamais celle des vainqueurs.

Comment expliquer néanmoins cette perturbante inactivité ? La colonie s’était-elle réfugiée dans un abri inconnu ; avait-elle fui ? Rien ne semblait montrer qu’une quelconque opération d’urgence avait eu lieu. Les véhicules étaient correctement parqués et étaient en nombre trop important pour laisser supposer qu’un regroupement du personnel avait eu lieu. Tout semblait avoir été laissé là comme si les hommes et les femmes de cette colonie avaient… Disparus.

Il resta un moment sur cette dernière pensée. Tout cela sentait le souffre. Il se tourna vers le commandant. Aucun schéma existant ne venait à l’esprit, mais l’hypothèse des causes naturelles n’était à présent plus la seule piste. C’était apparemment plus complexe. Et surtout Ethan avait l’impression de marcher droit dans un piège. Il se tourna vers le commandant et vers l’épidémiologiste et xenobiologiste les deux seules personnes en train d'analyser avec lui l'ensemble des données renvoyées par le sol. Bien sûr de le capitaine du Glogow les recevait aussi, mais comme elle n'était pas présente, cela ne comptait pas réellement.


Ethan Willow : « Docteur, Commandant… Suis-je paranoïaque ou bien suis-je le seul à trouver que ce lieu sensé être infecté ou attaqué ne semble posséder les stygmates ni de l’un, ni de l’autre. Tout est calme, à l’arrêt… Je m’attendais à trouver des cohortes de gens avec une forte fièvre, ou à défaut morts, voire à des usines perclus d’impact d’armes énergétiques, et je me retrouve avec une usine désertée et hors service… »

C'est le commandant du Stuttgart qui répondit en premier.

Commandant : « Nous n’avons pas encore commencé la fouille interne… Peut-être est-ce trop tôt pour tous les mettre au registre des portés disparus. »

Ethan eut un petit soupir tout en acquiescant.

Ethan Willow : « Je suppose… Docteur ? »

Docteur Jolan : « Je suis d’accord avec vous deux M. le directeur. Nos informations sont fragmentaires, mais perturbantes… Nous devrions continuer l’exploration. Personne dans notre équipe ne semble atteint pour le moment. »

Ethan se garda pour lui la remarque qu’il espérait bien continuer ainsi. Mais le commandant avait raison. Il fallait plus d’informations.

Ethan Willow : « Commandant, dès que la navette sera de retour, chargez le matériel de désincarcération et de montage du sas amovible… Renforcez l’équipe 1 avec des gens du corps médical et quelques gens de la sécurité en plus. Dès que la navette sera redescendue, qu’ils mettent en place l’entrée amovible au niveau des habitations. Aucune entrée dans la base sans autorisation préalable. Pendant ce temps là, donnez le feu vert à l’équipe 2 pour une entrée dans la station de recherche. Qu’ils fouillent les lieux et nous donne un rapport circonstancié. J’appelle le Glogow. »

Il se mit en communication avec la passerelle de l’engin de la marine.

Ethan Willow : « Capitaine, nous allons entrer en priorité dans le laboratoire, c’est moins grand et par conséquent, plus simple à fouiller… Je viens de donner le feu vert. Si des problèmes nous attendent à l’intérieur, ce sera également plus simple d’en venir à bout. Je ne sais pas qu’elle est votre opinion mais de mon point de vue, la thèse de l’accident industriel semble de plus en plus improbable. La vie de la station semble s’être figée tout en faisant disparaitre nos employés. Ca ressemble à un acte d’enlèvement, réalisé avec une propreté clinique. A moins que quelque chose de plus sournois ne se déroule en ses lieux… Dans tous les cas je n’aime pas cela, et je ne voudrai pas que les responsables potentiels de ce drame nous tombent dessus pendant que nous avons les doigts dans le cambouis ici. Etes-vous sûrs à 100% que rien de suspect ne se balade à proximité ? »
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MessageSujet: Re: Système Vivaldi - Opération Obsidienne   Système Vivaldi - Opération Obsidienne Icon_minipostedSam 31 Juil 2010 - 17:18

Christie avait repris le quart depuis trois quart d’heures, et examinait les rapports provenant à la fois de la surface et des balises hypercom. que Bowell avait largué de l’autre côté du système. Il n’y avait rien de remarquable, mais elle doutait qu’un simple coup d’œil de la part d’un officier étant en priorité tacticienne et spécialiste en hypervol plutôt que physicienne et opératrice-senseur ait une valeur d’absolu. Cependant, elle secoua la tête, et déclara:

-Nous le captons rien d’anormal, par contre si un astronef s’est posé sur l’une des lunes, où alors se trouve en orbite d’une autre planète en maintenant son alimentation au minimum, nous mettrions de toutes façons du temps à le trouver. Mais je pense que nous pouvons compter sur les capteurs du Glogow pour nous avertir à temps pour prendre l’espace avant qu’un agresseur puisse nous atteindre, du moins, un aggresseur que nous ne pourrions pas mettre hors d‘état de...
-Capitaine?
-Un instant… que se passe-t-il, lieutenant Da Silva?

La responsable de la com. s’était à moitié tournée depuis son poste, et regardait la commandante avec cet air qu’elle prenait quand elle remarquait quelque chose d’intéressant - ou du moins qu’elle pensait intéressant. Christie eut un signe pour son interlocuteur holographique, et mit la Com. en mode muet.

-C’est que, capitaine, depuis une demi-heure, je travaille à décortiquer les données de nos capteurs radio. Vous savez, le commandant Onadia m’a demandé d’en enregistrer quelques unes pour les recherches scientifiques de la marine. Et il y a quelque chose d’étrange dans certaines fréquences.
-D’étrange? Explicitez.
-Un certain nombre de séquences complexes qui se répètent selon un rythme indépendant de celui de la rotation et des émissions polaires du pulsar, ce qui semblerait indiquer qu‘il y a une autre source. Mais nos capteurs sont très saturés d’ondes radio, aussi j’ai des difficultés à localiser une éventuelle autre source.

Pendant quelques instants, Christie soupesa les différentes éventualités. Les dispositifs radio n’étaient plus utilisés que pour les communications à courte distance entre vaisseaux, et encore, en cas de panne des autres systèmes. En fait, seuls quelques rares Etats parmi les plus primitifs, ainsi que des pirates, recouraient à ces dispositifs peu onéreux et simples d’utilisation…

-Vérifiez cela de plus près, lieutenant, vous avez mon autorisation pour faire travailler toute notre phalange de scanners, pourvu que vous me localisiez la source et me prouviez que c’est naturel, déclara-t-elle, avant d’ordonner à voix plus haute, à l’intention de l’ensemble de la passerelle: Faites nous passer en niveau d’alerte 2, afin que nous puissions être prêts en cas de problèmes.

L’activité dans la salle de commandement du Glogow s’accrût soudain, les gens allant et venant entre les stations à toute vitesse. La capitaine ralluma le son du communicateur et résuma la situation.

-Jusqu’à preuve du contraire, je reste en stand-by de combat; soyez vigilent vous aussi.


-- -- --


Rita Kazut avait rarement eu aussi peur qu’au moment où ils ouvrirent la porte externe du sas de la base scientifique, et y pénétrèrent. A l’avant, il y avait Mateo, qui flanquait le technicien chargé de l’ouverture des portes. Comme personne ne possédait le code digital d’accès, il fallait utiliser un ordinateur branché sur le système domotique pour passer outre.
A peine le lourd panneau interne avait coulissé que la lumière blanc crû des plates ioniques du plafond submergea le sas et ébloui un instant les arrivants. Il y avait d’abord une chambre des scaphandres, où une dizaine d’entre eux étaient alignés, propres et correctement pliés, les casques posés sur les combinaisons et les ceintures de régulation, les bottes rangées en dessous des petits bancs en métal blanc laiteux. Les six premiers explorateurs, tous agents de sécurité à l’exception du « portier », s’avancèrent pendant que le sas se fermait pour laisser un nouveau groupe rentrer. Tout les indicateurs montraient que l’air était « pur ».
La salle des scaphandres donnait sur le coude d’un corridor. Sur un signe de Mateo, Kazut parti avec deux hommes sur la gauche, pendant que le chef prenait le technicien et un dernier agent de sécurité vers la droite. Ils inspectèrent méthodiquement le bâtiment. Etant donné que c’était presque entièrement un plain-pied - la chambre de veille, située au haut d’une petite tour, était vide et tout les écrans éteint -, cela ne dura pas très longtemps avant que Kazut n’arrive dans les quartiers d’habitation.
Il devait y avoir une vingtaine d’occupants pour toute la station en temps normal, et ceux-ci n’étaient donc pas très étendus; deux blocs préfabriqués pour les cabines personnelles, plus un pour douches, salles de bain et communs. Si celui-ci était dans un état de propreté maniaque, le spectacle qu’offrait les deux premiers était terrifiant.
L’équipe de Kazut s’arrêta sur le seuil, et elle porta lentement la main droite à son poignet gauche, pour activer le communicateur.

-Patron, je suis dans les quartiers d’habitation. J’ai trouvé les occupants. Je répète, j’ai trouvé les occupants.
-Statu?
-Ils sont tous morts… je crois.

On avait retiré les cloisons mobiles des cabines, et transformé les deux blocs en un grand espace dans lequel des lits à répulseurs désactivés étaient installés, espacés de façon à former des allées entre eux. Et sur chaque lit, il y avait un corps humain, parfaitement conservé et semblant dormir. Mais leur teint blafard disait le contraire, tout comme la rigidité cadavérique, l’absence de pouls et les indicateurs des scanners médicaux portatifs le prouveraient par la suite. Tout les corps étaient habillés de combinaisons de travail blanc-gris, avaient les mains croisées placées sur le torse, les yeux fermés et étaient alignés dans le même sens, la tête vers le couloir faisant le tour rectangulaire du bâtiment. En se rapprochant davantage - elle se refusait à emprunter une de ces allées -, Kazut remarqua que certains cadavres portaient des ecchymoses et des petites blessures aux mains et à la tête, mais toutes semblaient soignées - à moins qu’elles aient étés causées post-mortem, mais la mercenaire n’était pas assez calée en médecine pour le dire.

-Demandez au rafiot de nous envoyer des toubibs, patron, et assez de sacs de cryo-stase.
-Je vais le faire, Rita. En attendant, tache de me les identifier. Mais fait gaffe aux filtres avant.

Avec un frisson, elle se rapprocha du lit le plus proche. Un homme d’une cinquantaine d’années, portant une légère barbe, y reposait dans une combinaison de travail de tout les jours. Elle s’apprêtait à activer l’ordinateur de son scaphandre pour lui faire comparer la base de données qu’ils avaient téléchargé sur le personnel quand elle remarqua qu’un porteur de données était posé sur le coin du lit, entre l’épaule et le rebord. Kazut le prit et l’enfonça dans son propre terminal, lequel annonça qu’il était la propriété de Geoffrey Matigen, et nécessitait un mot de passe.
Pinçant les lèvres, elle entra l’information dans son système, reposa le porteur, et passa au corps suivant. Après une brève hésitation, elle ordonna sur un ton péremptoire aux autres de son groupe:

-Au boulot!


-- -- --


Encore une fois, Wei Han heurta du bout des doigts la verrière de son casque, et grinça des dents de frustration devant son incapacité à remettre en place le petit triangle doré frontal qui était son unique bijou. Secouant la tête, elle revint aux travaux en cours.
La navette s’était reposée avec un gros module attaché sous elle en bagage, et le pilote avait fait un excellent travail en le posant tout en douceur à quelques mètres de la paroi de l’habitat, juste sur son parking. En deux temps trois mouvement, le gros cube métallisé avait été démonté, et son contenu était l’objet de toutes les attentions. Ils allaient installer le sas mobile contre un garage à véhicule dont l’entrée était protégée par un panneau rétractable d’hexanox disposant d’une excellente intégrité structurelle et d’une certaine flexibilité en faisant une bonne surface à percer et évider. Après avoir mis en place l’installation de plastique, d’hexanox et d’aluminium, les techniciens sous la conduite de Han et d’un autre expert arrivé tout droit du Stuttgart s’attaquèrent donc au mur avec des perceuses laser à haute puissance qui créèrent un trou rectangulaire de trois mètres de large et de deux de haut, lequel fut instantanément fermé par une autre paroi flexible tout juste dépliée et scellée. Néanmoins, les techniciens eurent le temps de remarquer que le hangar à véhicule - vide - était tout juste éclairé par une lumière ionique de secours bleue, qui permettait tout juste d’en apprécier la vacuité.
Aprèss un ultime regard hostile à Redowitz, qui préparait déjà ses hommes à ce qu’ils pourraient découvrir en entrant, elle alluma la com. Avec le vaisseau, et déclara sur le ton le plus neutre possible:

-Sas mobile installé au niveau 0, section deux, garage un, de l’habitat de la station. Rien à signaler d’anormal. Nous attendons les instructions pour procéder.


-- -- --


-…instructions pour…

Sur la passerelle du Stuttgart, toutes les lumières s’éteignirent et la voix de Wei Han mourut avant qu’elle n’ait terminé sa phrase. Il y eut une importante agitation, et deux officiers subalternes heurtèrent de suite Willow, qui, non habitué aux passerelles, s’était tenu trop près du couloir principal entre les stations. Le capitaine eut droit aussi à une castagne involontaire, jura affreusement. Après d’interminable seconde de silence uniquement percées par les ordres glapis des officiers supérieurs, la lumière revint enfin, tandis qu’un à un, les holos de commandement s’allumaient, jusqu’à ce que tous soient illuminés - ce qu’on appelait dans le jargon naval « l’arbre de Noël », car servant à vérifier que tous fonctionnaient. La plupart s’éteignirent ensuite, n’en laissant que les nécessaires. Le capitaine avait fait ostensiblement une grimace, et ne l’atténua en rien lorsque l’image holographique d’un torse apparut sur sa console de commandement.

-Rodney! S’écria le maître du navire, qu’est-ce que vous fichez dans la salle des machines, bon sang?
-Je suis désolé, patron, fit la voix saccadée du mécanicien-chef, on vient tout juste de perdre deux de nos diésels et diésel 3 n’a pas tenu le choc lorsqu’il a eu a prendre toute la puissance en charge; ses « plombs » ont sauté, on s’est retrouvé avec un début d’incendie électrique dans le compartiment des diésels, et nous sommes passés en alimentation se secours avant que…
-Abrégez, à la fin!

L’image en trois dimension se mordit la lèvre inférieure.

-Le temps que je remplace les sécurités de Diésel 3 pour qu’on regagne un minimum de puissance, il faudra tenir sur notre générateur auxiliaire. C’est minimum 24 heures. Et le double pour réparer un autre de nos diésels, de façon sommaire.

Le commandant serra les dents, conscient du gros os qui venait de leur tomber dessus. On surnommait dans le jargon « diésel » les générateurs à énergie qui faisaient fonctionner le vaisseau, alors que le plus souvent il s’agissait de mini-centrales à fusion, à hexanox, ou, dans le cas de vaisseaux comme le Glogow, de tuyères à hyperimpulsion qui utilisaient un procédé novateur - et coûteux - basé sur la technologie tachyonique, inabordable aux civils. D’ailleurs, dans les faits, un moteur à hexanox liquide n’était pas entièrement différent d’un diésel à l’ancienne, mais la préférence allait actuellement pour le carburant solide.
Presque agressivement, il demanda au mécanicien, qui s’essuyait le front d’un revers d’une main crasseuse:

-Qu’est-ce qui s’est passé? Comment ça a pu arriver, Rodney!?

Il haussa les épaules.

-J’en sais rien encore, tout était dans le vert et nous ne faisions aucun test. Diésel 1 n’était utilisé à 20% de son potentiel, encore moins pour diésel 2. C‘est arrivé tout à coup, sans prévenir, alors que mes gars jouaient au cartes…

Une sonnerie claire traversa l’air. Rageur, le commandant enfonça une touche.

-Qu’est-ce qu’il y a enco… oh, pardon.

Reza Christie - ou, du moins, son hologramme - fronçait les sourcils.

-J’allais vous le demander, fit-elle sèchement, notre vaisseau a détecté une importante fluctuation dans votre maillage énergétique et un arrêt de votre propulsion principale. Vous vous éloignez de nous sur la trajectoire orbitale.

Elle se fit résumer la situation, et s’assombrit encore plus. Finalement, la militaire déclara:

-Etant donné la puissance des forces gravitationnelles, et des forces de marée plus précisément, il faudra que vous mettiez toute la puissance de votre auxiliaire sur la propulsion de manœuvre. Je vais vous envoyer quelques cellules énergétiques afin de brancher cela sur votre soutient de vie, mais je vous conseille d’en dégoter rapidement à bord ou à terre vous-même. Et de réparer votre camelote.

Un brin humilié, le commandant du se contenter d’opiner. Christie se tourna alors vers Willow.

-Monsieur Willow, peut-être cela vous intéressera-t-il de savoir que les émissions radio proviennent d’un vaisseau situé en orbite de l’unique planète tellurique du système. La proximité de l’étoile BTG et du pulsar avait noyé ses émissions, tandis que le fonctionnement restreint de ses systèmes l’a dissimulé à nos détecteurs énergétiques. Nous ne sommes pas encore parvenus à l’identifier. Je vais détacher une de mes barges sur place, et au moindre signe d’hostilité, je quitterais l’orbite à vitesse militaire maximale pour l’intercepter. Christie terminé.


Dernière édition par Moira Syllas le Dim 13 Mar 2011 - 17:17, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Système Vivaldi - Opération Obsidienne   Système Vivaldi - Opération Obsidienne Icon_minipostedMar 24 Aoû 2010 - 16:57

Ethan Willow sentit son niveau d’adrénaline légèrement augmenter. Ca y était… Ils avaient soulevé un coin du drap épais recouvrant ce mystère. Ethan Willow écouta stoïquement les différents rapports lui arrivant du vaisseau de la Marine et des équipes au sol. Les informations en provenance du Glogow étaient fragmentaire et Willow se préoccupait plutôt de suivre en direct l’avancée des équipes au sol et la rotation de la navette du Stuttgart.

La nature du spectacle qui les attendait dans le centre de recherche du CIA était effrayante par sa mise en scène. Willow observait sur la console les images envoyées par les équipes au sol de ce qu’ils avaient découvert quelques minutes plus tôt. Le positionnement des corps, le soin attaché à leur position prouvaient que la ou les personnes responsables étaient intelligentes. L’hypothèse de l’épidémie semblait s’évanouir.

On demanda des médecins, et des sacs mortuaires. Willow fit signe au capitaine qu’il pouvait envoyer la deuxième vague avec le matériel demandé.


Ethan Willow : « Allez-y capitaine, et faites dresser la tente de décontamination des scaphandres sur place. Je veux qu’elle soit prête de manière à ce que tous les hommes qui sont descendus puissent être décontaminés avant leur remontée dans la navette et par extension dans le Stuttgart. »

Ethan se mit également en communication avec l’équipe au sol en charge de la base de recherche.

Ethan Willow : « Equipe 2 de Stuttgart… Le matériel et les hommes arrivent, ainsi que les tentes NBC. Effectuez un décompte et une comparaison des cadavres avec notre base de donnée et envoyez nous votre rapport. Faites également ramener par la navette tous les disques de données que vous pourrez récupérer… Tentez également de réengager le système de communication de la base de recherche pour que les specialistes du Stuttgart puissent l’interroger par liaison montante. »

Il se reconcentra sur l’équipe 1, en train de monter le sas amovible. Ces derniers à présent finis et étaient en train de demander des instructions lorsque les lumières moururent dans le poste de commandement. L’esprit de Willow lui dicta de se rapprocher des consoles pour ne pas rester dans le passage, ce qui fut une tentative bien infructueuse puisque deux officier le bousculèrent coup sur coup.

Les lumières se rallumèrent. Ethan mit quelques secondes pour s’habituer aux lumières. Ce genre d’incident n’arrivait que très rarement sur des vaisseaux… Encore moins s’ils étaient aussi bien entretenu que ceux du CIA. Willow fronça les sourcils. Il avait fait de l’ingénierie astronautique la moitié de sa vie, et savait de quoi étaient faites ces machines… Les pannes non provoquées des systèmes énergétiques avec de telles redondances des équipements étaient quasiment impossible sans signe précurseur réparable.

Il se mit derrière le capitaine pour écouter les discussions qui suivirent, dont celle, relativement ironique, du commandant de la navale. Si le capitaine du Stuttgart semblait avoir légèrement pris la mouche, Willow était plus préoccupé des causes sous-jacentes de la panne. Et puis il y avait cette histoire de vaisseau à proximité. Il fallait accélérer la manœuvre tout de suite… Les choses risquaient de tourner mal sous peu. Il commença par répondre à Christie.


Ethan Willow : " Très bien commandant... Bonne chasse et bonne chance... De notre côté je vais faire accélérer les rotations vers la planète ainsi que la fouille de la base. Stugartt terminé."

Il se mit en contact avec l'équipe 1.

Ethan Willow : « Equipe 1, de Stuttgart. Vous êtes autorisé à pénétrer dans l’enceinte d’YT-6. La deuxième rotation de la navette servira à vous renforcer pour que vous puissiez poursuivre votre progression au-delà de l’entrepôt, vers les usines. Sécurisez déjà le bâtiment et faites un rapport. Faites très attention aux niveaux supérieurs, ils sont remplis de gaz très inflammable. Restez en contact permanent avec un des opérateurs du Stuttgart. Essayez en priorité de trouver un terminal informatique opérationnel et connecté au processeur réseau central. Je souhaiterai que nous puissions interroger la VI de gestion de l’installation le plus vite possible. »

Il se tourna vers le capitaine qui revenait de sa discussion avec l’opérateur en charge de la logistique de la navette. Ils discutèrent quelques secondes à voix basse puis Ethan s’en retourna aux communications :


Ethan Willow : « Equipe 1 et 2 de Stuttgart. Vous êtes autorisé à ouvrir le feu sans sommation sur toute personne armée ou agressive. Gardez l’œil ouvert la situation est sérieuse. »

Il alla au capitaine et le pris à part.

Ethan Willow : « Capitaine, maintenez notre orbite et poursuivez aussi vite que possible les deux rotations de la navette. Faites faire analyser tous les enregistrements de bord sur les 2 minutes précédent la panne, tout capteur confondu, y compris les caméras et capteurs du système de sécurité interne. Faite faire un rapport de tout ce qui sort de l’ordinaire. Trois moteurs de vaisseau spatial ne tombent pas en panne par hasard. »

Ethan s’en retourna aux consoles décrivant les plans des installations. Il ne restait plus qu’à attendre.
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MessageSujet: Re: Système Vivaldi - Opération Obsidienne   Système Vivaldi - Opération Obsidienne Icon_minipostedMar 24 Aoû 2010 - 21:21

Les équipes de l’orbite apportèrent les sacs de cryo-stase et l’équipement de décontamination afin de les troupes d’exploration puissent s’installer dans la base de recherche. Les hommes se mirent péniblement au travail, couvrant les corps des sacs en tissu nano-amélioré qui placerait les défunts dans un flux thermique très froid, et altérant les processus biologiques. Les vérifications d’identité prouvèrent que tout le personnel de la station de recherche à l’exception d’un individu était mort et gisant dans la fameuse pièce-mouroir. Les analyses médicales restreintes menées par les multicapteurs ne donnèrent pas de résultats très probants; pas de poisons habituels, pas de blessures, juste un sérieux chaos dans les circuits neurochimiques.
Les ordinateurs et historiques de communications de la station ne donnèrent pas de très grands résultats non plus. Après s’être rendus quatre jours avant la perte de contact à l’usine métallurgique, trois personnes sont revenues à la base scientifique. Les activités semblaient s’être toutes arrêtées les unes après les autres dans l’intervalle de cinq jours suivant cela, un autre déplacement à la mine ayant été manifestement sans succès. Le départ du véhicule accidenté sur le parking avait été enregistré deux semaines avant l’arrivée des secours, et la consommation de rations, réduites à ce moment à une personne, avait cessé. Puis rien; les sections extérieures avaient automatiquement coupé leur alimentation, seul le secteur central fonctionnait normalement encore. Les équipes avaient commencé à relancer les systèmes.


Devant l’entrée de l’habitat, une première équipe se prépara à pénétrer dans le complexe. Han et Redowitz feraient partie de la première équipe à avancer; ils seraient vingt et un, dont onze soldats, et se dirigeaient vers les salles communes et les chambres des mineurs. Le deuxième groupe partirait cinq minutes après dans une autre direction, afin de sécuriser le terminal des accès couverts aux mines et usines.
Han essayait encore de tripoter nerveusement son frontal tout en suivant les mercenaires à travers les couloirs sombres de l’habitat. Les lumières et les systèmes étaient en mode d’économie d’énergie, n’ayant pas étés sollicités depuis des semaines. Le silence était total, et l’endroit était vaguement inquiétant: longs couloirs gris éclairés par des lampes ioniques invisibles.
Ils avancèrent sur deux cent à trois cent mètres en suivant les plans enregistrés dans leurs ordinateurs. Les communs étaient vides, quoique l’une des tables de la cantine était encore en partie couverte de restes de repas sales. Deux ou trois assiettes étaient au sol, ayant répandu un peu de nourriture partielle lyophilisée et momifiée.
Les troupes se dispersèrent. Han s’installa devant le principal terminal des communs, et entreprit de fouiller les systèmes ce qui allait prendre du temps. Les mercenaires fouillèrent les habitats, mais tous étaient vides. Quelques uns semblaient avoir étés quittés cinq minutes plus tôt; dans l’un un livre ouvert était posé sur un lit, dans un autre, une tasse de café froid traînait. C’était très angoissant.
La deuxième équipe parvint jusqu’au sas des corridors reliant les complexe. Celui allant au puits de la mine était dépressurisé, et le sas bloqué, les autres semblaient libres. Aucun filtre biologique n’avait rien montré d’inquiétant.
Ils demandèrent de nouveaux ordres.


En orbite, Rodney et ses hommes firent en long en large et en travers le tour de la question sur les enregistrement. Ils ne trouvèrent pas grand-chose; les niveaux énergétiques étaient restés normaux, la quantité de plasma dans les réacteurs sous les seuils critiques, et aucun bug n’était apparu dans les logiciels. Ils découvrirent la cause de l’accident assez rapidement à partir du moment ou toute la conduite d’évacuation de plasma principale fut démontée. Celle-ci reliait diésel 1 et 2, permettant l’expulsion du plasma ou de l’antiplasma de tritium ou d’hexanox non-nécessaire. Un circuit auxiliaire de contention avait lâché, et automatiquement le circuit de contention de l’antiplasma avait lâché. L’usure trop grande du circuit principal avait fait que la mort de l’auxiliaire avait bloqué tout champ de contention, et l’expulsion du plasma et de l’antiplasma s’était arrêtée. L’arrêt automatique du réacteur avait été mal synchronisé, car le circuit de synchronisation était situé juste au dessus du premier. Les systèmes des deux diésels avaient étés endommagés, et toute la puissance avait été renvoyée verse Diésel 3, qui avait lâché. Cela semblait donc être une simple question d'usure...


Pendant ce temps, la barge du Glogow filait vers l’autre planète, où se trouvait le mystérieux signal

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MessageSujet: Re: Système Vivaldi - Opération Obsidienne   Système Vivaldi - Opération Obsidienne Icon_minipostedJeu 26 Aoû 2010 - 23:27

Ethan s’était assis juste à côté du responsable, à l’endroit où s’asseyait normalement le second du vaisseau. Il se prenait le temps de discuter avec les différents responsables au sol, les laissant également discuter entre eux. Il se donnait une dizaine de minutes pour laisser ainsi la discussion avancer par elle-même, écoutant les réactions que les remarques de chacun ne manquaient pas d’entrainer. Il n’intervenait que quelques fois pour donner la parole ou la retirer si la discussion devenait trop passionnée.

C’était une méthode qu’il exploitait souvent pour prendre rapidement la température d’une situation. A présent, il était plus en train de réfléchir à la suite des opérations qu’à l’écoute des remarques. Ils les laissaient discuter pendant qu’il terminait de se faire son opinion…
Plusieurs choses étaient à considérer dans ce problème, et en premier lieu, il devait tenir compte du fait que leurs protecteurs de la marine pouvaient très bien d’un moment à l’autre se lancer dans une opération offensive à quelques unités astronomiques de là. En soit la chose était un problème car la disponibilité de leur ange gardien s’en retrouverait très certainement diminuée. Il aurait préféré les savoir à quelques centaines de millier de kilomètres…

A cela s’ajoutait cette histoire de panne, dont la coïncidence avec une mission aussi délicate que mystérieuse ne plaisait guère à Ethan. Il gardait dans un coin de son esprit cette suspicion en décidant que dans le cas où les deux évènements se révélaient ne pas être lié, il noterait dans son rapport un mauvais point sur l’entretien d’un vaisseau.

Les moteurs à plasma comme celui du Stuttgart fonctionnaient sur un principe très simple consistant à créer un plasma chimique extrêmement chaud par combustion d’hexanox. Ce dernier était enflammé par un arc électrique présent dans la chambre plasmique et le trop plein d’électron émis par le gaz ionisé s’échappant de la flamme était capté par les parois de la chambre. Tandis que les plasmas positif et négatif (ou antiplasma) étaient amenés aux tores d’accélération, la charge électrique négative résiduelle (tout n’était pas absorbé dans l’antiplasma) était conduite à une anode de passivation en aval du moteur.

Le plasma passait alors quelques micro secondes dans les tores d’accélérations consistant en deux conduites entourées d’électroaimant supraconducteur. La puissance électrique nécessaire dans ces appareils était fort heureusement limitée par une autoinduction des bobines par le plasma lui-même. Une zone mobile du champ magnétique permettait de faire sortir toutes les 2 microsecondes deux jets de plasma (un de plasma positif et un d’antiplasma) qui étaient évacués vers la chambre de détente de la tuyère, où se trouvait également une grille reliée à l’anode précédemment citée. Le plasma, à présent électriquement neutre, chaud et sous pression, n’avait plus qu’à s’écouler le long de la paroi de la tuyère qui terminait de détendre le gaz jusqu’à une pression de 600 mbar, provoquant la poussée.

On pourra par ailleurs citer le fait que la grande vitesse acquise par le plasma lors de son accélération entraine une vitesse d’éjection importante, soit une grande impulsion spécifique du moteur (avoisinant les 8500 secondes).

Mais cette merveille de technologie n’était pas sans danger... Le plasma de gaz d’hexanox ionisé était une substance dangereuse par sa haute température, sa grande toxicité une fois refroidi et surtout par ses caractéristique hautement corrosive lors de son échappement du tore principal d’accélération du réacteur. Ces pièces étaient équipées de sécurité permettant de limiter les atteintes structurelles au moteur, en particulier en coupant dans l’urgence ce dernier. Et les hautes températures étaient limitées par plusieurs circuits de refroidissement dont les fluides caloporteurs servaient à l’activation de turbine servant à générer l’énergie du bord.

Ces systèmes étaient typiquement FO/FO/FS, ce qui signifiait qu’il fallait au minimum 2 pannes simultanées sur un même système pour qu’il n’arrête de fonctionner correctement et qu’en cas d’une troisième panne simultanée, l’arrêt de fonctionnement n’entrainait pas la perte du système.
Willow quitta ses pensées d’ingénieur pour se préoccuper de la situation qu’il devait gérer. Deux choses avaient été fouillées : l’entrepôt YT-6 et le centre de recherche. Il restait à visiter le spatioport, les deux usines, les habitations et pour finir la mine.

Il ne souhaitait pas toucher à la mine, qui était de toute manière isolée géographiquement du complexe pour le moment. Les informations qu’il avait reçu annonçant que les opérations avaient périclités petit à petit était préoccupantes… Mais encore une fois, il fallait aller de l’avant, faute de visibilité.

Il donna des ordres pour que les corps des décédés soient entreposés dans la zone de recherche en attendant que les habitations soient visitées, là bas une salle d’opération était disponible avec tous le matériel robotisé pour faire une autopsie de quelques cadavres…


Ethan Willow : « Bon… Equipe 2, vu qu’YT-6 est vide, procédez à la fouille intégrale des deux usines et faites un rapport… Kazut ! Vous et vos hommes, laissez les médecins au centre de recherche et déplacez vous avec vos hommes jusqu’à l’entrée du spatioport. Je vous envoie la navette. Le centre de recherche sera notre base arrière puisqu’il est séparé du reste du complexe… Je préfère savoir les personnes légèrement armés loin du complexe pour le moment de toute manière…

Une fois que vous serez au spatioport : entrez dans ce dernier, fouillez le et faite un rapport. Lorsque vous l’équipe 2 en aura fini avec les usines, elle fera demi-tour et vous retrouvera au spatioport. Vous ferez jonction devant le tunnel reliant aux habitations. Il fait 1,5 kilomètres de long, vous le parcourez à pied ensemble et entrerez ensemble dans le complexe d’habitation. Tout ce que vous allez visiter, y compris les tunnels, est censé être pressurisé, mais interdiction formelle de retirer le scaphandre. L’équipe équipée de la chaine de décontamination NBC s’installera au centre de recherche. Elle est dans la navette en ce moment. De notre côté nous continuons à suivre la situation avec le Glogow… Des questions ? Non, alors allez-y… »

Ethan Willow fit signe au capitaine du Stuttgart, en discussion de l’autre côté de la passerelle, qu’il voulait lui parler dès que la conversation serait terminée. Ce dernier ne traina pas. Il lui donna quelques instructions, le capitaine fronça les sourcils :


Capitaine : « Ce sont aussi mes hommes qui sont là en dessous Monsieur… »

Ethan Willow : « Je sais capitaine… Je ne tiens pas à faire couler le sang aujourd’hui… Exécution… »

Le capitaine cilla puis s’exécuta.

Ethan demanda à l’opérateur des communications assit à côté de lui d’entrer en communication avec le Glogow. Christie apparu. Il lui expliqua leur situation ainsi que les ordres qu’il venait de donner aux hommes au sol. Il précisa également qu’il venait de demander au capitaine du Stuttgart de lancer deux relais de communication en orbite géostationnaire avant de baisser l’orbite du vaisseau et de se stabiliser sur une orbite basse permettant le bombardement de précision des installations si nécessaire. En faisant cela, ils allaient néanmoins quitter l’orbite géostationnaire et par conséquent se placer sur une orbite défilante, les relais seraient alors nécessaire pour rester en communication avec les troupes au sol.

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MessageSujet: Re: Système Vivaldi - Opération Obsidienne   Système Vivaldi - Opération Obsidienne Icon_minipostedVen 27 Aoû 2010 - 20:12

La base Cenzon 3 était proprement dit sinistre; le professeur Han y était désormais depuis environ deux heures, et l’endroit pesait sur ses nerfs à tel point qu’elle avait oublié son frontal, et passait son temps à baisser la tête vers l’affichage holo de son poignet et à la relever vers les couloirs plus ou moins bien éclairés.
Son équipe avait commencé par l’usine métallurgique. Il n’y avait pas grand-chose à voir, étant donné que le complexe était quasi-entièrement automatisé, et que le nombre de corridors pressurisé était très réduit. Les corridors de maintenance étaient étanches mais uniquement pressurisés en cas d’importante maintenance. Les chaînes de travail des métaux, les martelets minuscules et un grand nombre de machines-outils mystérieuses semblaient plongés dans un profond sommeil. Dans la chambre de veille, Han activa les systèmes du complexe, lesquels l’informèrent que le traitement automatique avait cessé avec la fin de l’extraction, quatre semaines plus tôt. Puis, l’énergie principale de la base s’était désactivée, bloquant toutes les machines dans leurs modes « arrêt » .
Han remonta la chaîne du problème, et découvrit que la centrale principale, dans le spatioport, était entrée en cycle dormant automatique avec la fin des activités humaines. Normalement, le générateur auxiliaire, situé juste à côté, aurait du faire fonctionner les systèmes secondaires, mais il ne fonctionnait pas. Quant au troisième générateur, c’était celui de la mine; il aurait fallu effectuer un raccord manuel, et, de toutes façons, le passage menant à la mine était endommagé.
L’usine de traitement offrait un spectacle différent. Toutes les lumières y étaient éteintes, même celles de secours, et les explorateurs durent s’y diriger à l’aide de leurs torches ioniques, ce qui allongea fortement la durée du tour de l’installation. Les ordinateurs encore actifs avaient étés en partie endommagé par un court-circuit, mais Han en tira qu’un accident dans le hangar de traitement 4 avait gravement endommagé plusieurs liaisons énergétiques. Les liaisons secondaires avaient fonctionné pendant trois semaines sans arrêt, mais, étant donné que personne n’avait réparé les primaires ou coupé l’énergie de l’usine, elles avaient fini de par céder, bloquant totalement toute l’installation. C’est en revenant et en passant par le fameux hangar qu’ils trouvèrent le premier ouvrier de la mine, ou du moins ce qu’il en restait. Une main raidie émergeait un étrange monticule de métal, qui semblait s’être écoulé depuis un bac verseur apparemment fêlé.

-Quelle mort atroce, grinça Redowitz, un pied posé sur le métal gris-noir désormais d’une dureté extrême, signalez-ça au vaisseau. On va au spatioport.


L’équipe de Kazut avait réembarqué dans la navette, pendant que les médecins du Stuttgart s’attaquaient au mystère du « funérarium » comme l’avait surnommé par dérision l’un des mercenaires. Puis, ils se dirigèrent à toute vitesse vers le spatioport.
Ce dernier était aussi mort que le reste du complexe. Seules les veilleuses de sécurités créaient des points lumineux à peine visible, d’autant plus qu’il faisait nuit dorénavant: la géante verte, et la composante stellaire la plus brillante avaient disparu. Le pulsar lui-même disparaissait presque tout l’horizon, plongeant le cratère dans un théâtre d’ombres fascinant mais inquiétant.
Ils s’adockèrent à l’un des terminaux d’accès les plus petits, entre deux des navettes de la station, dont-ils remarquèrent que les réacteurs à impulsions avaient étés retirés - ce qui s’expliqua rapidement par l’application automatisée des processus de quarantaine.
Malgré l’énergie reçue, le sas refusa de s’ouvrir. Ils en posèrent un en plastique à l’intérieur de la navette, et attaquèrent la paroi au laser de découpe, amménageant une ouverture.
Le petit spatioport avait été conçu comme un lieu utilitaire, notamment dans ses minuscules terminaux de passagers. Les corridors qui partaient de la petite salle d’embarquement garnie d’armoires de rangement de combinaisons, d’étagères à pièces de rechange et de quelques sièges en plastique moulé étaient étroit, et les murs d’un gris uniforme. L’unique lumière autre que celle des torches ioniques des nouveaux venu provenait de la veilleuse, qui, placée au dessus de l’un d’eux, indiquait « vers chambre de contrôle »..
Ils se dispersèrent, Mateo prenant la chambre de contrôle, Rita Kazut le terminal des vraquiers. Elle rejoignit en cinq minutes le plus proche des berceaux d’amarrage, et c’était assez spectaculaire: un canyon miniature, hérissé de toutes part de tubes et de passerelles mobiles, de convoyeurs et de liaisons énergétiques. Mais il n’y avait rien d’intéressant; les ordinateurs de fonctionnement indiquaient que le dernier chargement avait eu lieu trois jours avant le dernier contact enregistré. Ensuite, plus aucun cargo n’avait reçu de chargement.
Après plus d’une heure de visite, la seule chose intéressante qu’ils découvrirent fut qu’on avait forcé l’un des blocs d’amarrage de la station, un peu comme eux. Un fissure irrégulière avait immédiatement enclenché l’alarme de dépressurisation, qui avait fermé la section correspondante. Le fait que les barrières semi-solides de secours soient intactes semblaient indiquer que l’intrus n’avait pas tenté d’aller plus en avant.
Quant à la centrale principale, un des techniciens l’examina, et déclara que la relancer entièrement allait être long, car demandait une phase de préchauffage de près de 30 heures. Plus inquiétant, le générateur auxilliaire était hors de fonction; ses commandes semblaient gravement endommagées, comme si on avait tiré avec une arme à impulsion dessus.


Ayant fait leur jonction, les deux groupes laissèrent un certain nombre d’hommes derrière eux continuer l’enquête, tout en se dirigeant vers le complexe d’habitation principal, qu’ils atteignirent après une longue marche, les tapis-roulants express étant hors circuit, et les planches anti-G rapides se trouvant bien évidemment dans les quartiers des habitants. En chemin, il remarquèrent que quelques hublots semblaient avoir étés attaqués avec un objet contondant, qu’ils découvrirent rapidement: un marteau, jeté négligemment dans un coin.
La visite des quartiers fut très décevante. Il n’y avait rien, et, comme dans le central de stockage, il semblait que les habitants avaient quitté l’endroit tout à coup, laissant nombre de choses derrières eux. Par contre, aucun corps, aucun signe de lutte autre que quelques tasses au sol, ou multicapteurs. Quant aux ordinateurs, ils annonçaient que la consommation de vivre et d’oxygène avait progressivement cessé dans la semaine ayant suivi la perte de contact.


Les émissions du pulsar étaient une vraie plaie, et les sourcils du commandant Christie se froncèrent. L’image de l’enseigne Kapar, qui se trouvait sur leur barge, à présent en l’orbite de l’autre planète, tremblait, et sa voix était parfois assez tordue pour qu’il faille lui demander de répéter.

-Je n’ais pas compris votre dernière phrase, enseigne!
-Commandant, je disais… avons identifié le vaisseau inconnu… s’agit d’un Copernic-D de 2374... Seconde, je change nos clients de connexion…

L’image disparut une seconde, puis se rétablit. Elle était stable.

-Voilà, nous avons reconfiguré notre phalange de communication. Je vous disais, commandant, que c’est un Copernic-D fédéral. Un truc du début du génie colonial automatisé. Nous avons enregistré les signaux de ses capteurs actifs.
-Il utilise encore ses capteurs actifs?
-C’était sa programmation originelle, destinée à repérer un monde colonisable et à entreprendre les travaux de terraformation grâce à son IA. Sa propulsion est morte on dirait, mais le cerveau droïde n’a pas compris et continue de chercher.

Les épaules de Christie s’affaissèrent légèrement. Fausse alerte. Les vaisseaux coloniaux automatisés terriens avaient étés envoyés par centaines, et on en trouvait encore relativement régulièrement. C’était un peu comme trouver une amphore en méditerranée, aurait dit l’oncle Lüderitzen du capitaine.

-Et…? Fit-elle.
-Je voulais aussi vous suggérer, commandant, que nous montions à bord, pour copier les données de ses ordinateurs. Je me disais que si ses capteurs sont actifs, nous pourrions voir ce qui s’est passé dans ce système depuis la perte de contact.

Le visgae de Christie s’illumina.

-Excellente suggestion enseigne! Vous avez mon autorisation, et je sachez que je le noterais dans mon journal.

Kapar sourit, puis redevint sérieux, et demanda:

-Il y a autre chose, commandant. C’est l’équipage du Copernic… est-ce que je dois le réveiller?
-L’équipage? Vous n’avez pas dit qu’il était entièrement automatisé.
-C’est une demi-douzaine de techniciens d’habitude, placés dans des modules de stase programmés pour les réveiller en cas de pépin. Je me disais qu’on ne pouvait pas les laisser là…

Elle hocha doucement la tête.

-Commencez déjà par télécharger les données et à nous les envoyer. Ensuite, attendez le médecin que je vous envoie, enseigne.
-D’accord, commandant.
-Christie fin, dit-elle avec soulagement, avant de dire à ses officiers: descendez d‘un niveau d‘urgence et sortez nos réacteurs du préchauffage. Com., dites au docteur Pomino de prendre une autre de nos barges et de rejoindre Kapar et ses hommes. Appelez le Stuttgart, pour lui dire ce que nous avons trouvé.
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MessageSujet: Re: Système Vivaldi - Opération Obsidienne   Système Vivaldi - Opération Obsidienne Icon_minipostedLun 6 Sep 2010 - 0:39

[HRP: Désolé de la période d'absence -et pour la courte réponse-, mais j'ai changé de boite et de ville. Donc la semaine dernière et ce week-end ont été chargés, ma présence devrait être en progression constante durant les prochaines semaines /HRP]


Le directeur des opérations ne regardait à présent plus ses moniteurs. Ethan s’était déplacé vers la grande baie vitrée du poste de commandement. Il avait laissé une pause de 10 minutes à toutes les équipes… Il fallait savoir souffler un peu pour des opérations de longue haleine comme celle-ci. De plus, avec leurs amis militaires en train d’arraisonner un vaisseau à l’autre bout du système, il valait mieux donner du temps au temps.

Les choses étant ce qu’elles étaient Willow avait renoncé à récupérer l’équipage vivant et par conséquent préférait mettre le temps dans son camp. A quoi bon courir après d’hypothétiques survivants ? Les assurances paieraient…

Il leva les yeux vers la planète, dont la surface, à présent bien plus proche puisqu’ils avaient diminués leur orbite, se trouvaient plongé dans l’obscurité. Le Stuttgart, à une altitude défilante de quelques milliers de kilomètres, faisait le tour de l’astre en quelques dizaines de minutes, et par conséquent la notion de jour ou de nuit ne correspondait pas à grand-chose. Pourtant, c’était bien la face de la lune plongée dans l’obscurité qu’ils survolaient à présent. Et Willow ne put s’empêcher d’avoir une pensée pour les hommes qu’ils avaient envoyés là en bas et pour lesquels la nuit tombaient. Sur une planète ou une lune sans atmosphère pour diffuser le peu de lumière envoyé par les astres nocturnes, l’obscurité devenait rapidement quasi-totale. De quoi rajouter à la mise en scène, déjà peu avenante.

Il retourna à ses consoles –ou plutôt aux consoles du responsable des communications ou Ethan s’était installé. Et se fit repasser quelques bouts des enregistrements des caméras tête haute des ‘commandos’ mercenaires. Il était étonnant que le CIA en soit encore à recruter des mercenaires. Etant donné l’état de la Galaxie, il aurait été plus efficace de former des services de sécurité très au point dans les opérations spéciales. Quitte à recruter des anciens militaires ou des mercenaires fiables. Mais le concept d’utiliser des gens dont la loyauté était un bien marchand pour des opérations dans des lieux classés confidentiels industrie dépassait un peu Willow. Il défendrait le point de vue au prochain meeting des directeurs… Après tout, ces hommes qui travaillaient pour eux maintenant pouvaient très bien travailler pour le compte d’assaillants futurs de leurs installations… Autant ne pas leur donner l’avantage du terrain.

Il secoua la tête comme pour faire sortir ces pensées de son esprit… L’heure n’était pas à la paranoïa ni au plan sur les comètes. Il fit un rapide bilan. La station était désertée sauf pour les quelques morts du centre de recherche et ceux morts dans les usines. L’estimation du nombre de mort restait difficile à évaluer, mais la station n’avait pas subit trop de dommages physique. En tout cas rien d’irréparable sans travaux importants. Bref… La station était sauve… Restait à voir la mine.

Il reçut un rapport du Glogow lui annonçant les découvertes à bord du vaisseau en sommeil. Encore une épave de l’époque de la colonisation. Pour autant rien ne permettait de lier les deux évènements. Un coup pour rien en somme.

Il laissa échapper un soupir puis rouvrit un canal de communication. Il donna ordre aux deux groupes ayant visité les quartiers d’habitation d’aller préparer une descente dans la mine en commençant par mettre en place un relais de communication au niveau du puits de la mine.

Reprenant une nouvelle fois la navette, les deux groupes se firent larguer avec le matériel à quelques centaines de mètre du puis. Le relais de communication était une boite carrée de 30 centimètres de côté qui déployait un système de communication à liaison montante. Il permettait une amplification de la communication qu’il redirigeait vers une cible. En l’occurrence le système se pointa automatiquement sur le satellite relais de classe Broglie en orbite géostationnaire sur le méridien de la station.

Une fois ceci effectué et la tête de puits inspecté, Willow ordonna à des techniciens de rejoindre le groupe de manière à remettre en route les machines principales du puits. En l’occurrence les monte charge et les élévateurs. Cela pris plus longtemps que prévu, en premier lieu en raison des grands transitoires de démarrage des machines concernées. Le système d’éclairage de la mine semblait également avoir un peu de difficulté à s’activer, aucun signal de confirmation n’était disponible.

Willow n’hésita pourtant pas et ordonna à l’équipe de fouiller le premier niveau de la mine avant de faire son rapport.
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MessageSujet: Re: Système Vivaldi - Opération Obsidienne   Système Vivaldi - Opération Obsidienne Icon_minipostedMar 7 Sep 2010 - 18:33

Marco Markuk était l'un des meilleurs ingénieurs du CIA, qui s'était payé ses services une petite fortune à sa sortie de l'Instituto Politechnico de Bavanne. Mais, à trente-cinq ans, ce petit homme avait déjà perdu tout son bon teint de Bavannois. Il était blême comme seuls sinon l'étaient les nomades, et avait des longs doigts qui s'ouvraient se refermaient comme des serres. La combinaison spatial ne cachait rien de sa carrure squelettique, tandis que sa voix dans le circuit com. était toujours aussi péremptoire. Le professeur Han avait une petite moule en le voyant, indiquant d'une main l'écran de son holo.

-Ceci est le générateur de la mine. Il a une puissance de dix-sept gigawatts/heure et alimente l'intégralité des systèmes primaires sur tout les niveaux de la mine. Des conduites blindées relient ceux-ci. Comme le reste de l'installation, il a du se mettre automatiquement en sommeil, mais à une échelle moindre. L'éclairage et les motopompes doivent encore être en fonction, pareil pour l'aération centrale.

L'image s'avança, et passa du schéma à la photo. On voyait une grande sphère grise, flottant à quelques dizaines de centimètres au dessus d'un socle émaillé de commandes. Plusieurs pointes effilées s'approchaient sans le toucher du dispositif.

-Il s'agit d'une génératrice à fusion de sixième génération dotée d'un champ de contention sphérique, protégé par des systèmes autonomes. Je déduis du fait que nous soyons ici en train de parler qu'il n'a pas lâché. De même, je dois souligner la présence de deux unités arbitraires d'anti-tritium stockées à de fins d'arrêt de la réaction dans un compartiment proche de la salle de la génératrice.

La vision changea encore, revenant à un schéma de plusieurs sections du puits.

-L'endroit est protégé par trois enceintes blindées, et il sera nécessaire avant tout exploration de s'y rendre et de remettre la génératrice en mode actif. Je vais devoir le faire, car aucun d'entre vous n'a les compétences pour cela...
-Monsieur Markuk, je ne sais... le coupa un autre technicien, sans pouvoir terminer.
-...pour votre gouverne, c'est moi qui est supervisé la mise en point de ce modèle, et son installation, alors tenez votre langue avant de dire une autre ânerie!

Il pointait du doigt le malheureux, qu'il foudroya encore quelques secondes du regard:

-Après, faites ce que vous voulez. Je ne suis ici que pour m'arranger que vous ne faisiez pas de bêtises avec ces machines. Allez!


Pendant que l'irascible bavannois s'attelait à relancer son bijou, les équipes se positionnèrent autour du puits central après avoir pénétré dans le bâtiment. Un énorme dôme surmontait le trou, très large à la surface mais se resserrant rapidement. Il était encombré de cages d'ascenseurs, de tubes pneumatiques et de spires de convoyage. Au centre un faisceau d'énergie, réduit à un très mince flux de la largeur d'un cheveux, plongeait dans des abimes à peines éclairées par quelques lampes jaunes éparpillées. Les hangars et chambres d'entretien latérales n'avaient rien montré de suspect.
Les équipes s'entassèrent tant bien que mal dans l'une des cages d'ascenseurs sur plusieurs étages dès qu'elle fut assurée, et plongèrent dans les profondeurs de la mine.
Ils venaient tout juste de s'arrêter au niveau 0 (qui était la grotte intermédiaire servant à l'entreposage, au pré-traitement de certains minerais et surtout comme centrale de traitement de l'aération élévateur que les lumières, auparavant réduites à quelques veilleuses, s'éclairèrent brillamment, pendant qu'une sirène s'élevait, longue et lugubre, se répercutant sous les voutes. Elle cessa après une minute.
Seulement à ce moment là ils découvrirent qu'il y avait plusieurs corps dispersés, effondrés au sol à quelques dizaines de mètres de l'arrivée de l'ascenseur. Au fur à mesure que les lumières s'activaient, d'autres apparurent.

-[color=firebrick]Kazut à Central,[f/color] fit la mercenaire, nous avons de nouveaux corps, la cause de la mort n'est pas encore claire. Prière de nous envoyer des médics.


Pendant ce temps, le Glogow croisait sereinement en orbite haute du satellite de la géante. Christie se reposant, son second se chargeait de la marche du vaisseau. Onis fixait les rapports, avec attention mais sans trop d'intérêt. Mais de toutes façons, il n'aurait pas pu voir la très légère signature énergétique d'un vaisseau passant en hyperespace de l'autre côté du système, et assez loin de tout corps pour limiter son accélération de transition au maximum.
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MessageSujet: Re: Système Vivaldi - Opération Obsidienne   Système Vivaldi - Opération Obsidienne Icon_minipostedMar 21 Sep 2010 - 1:18

Le directeur des opérations avait autorisé l'envoi de médecins dans le puits de la mine et ordonner au groupe de soldat de la fouiller à la recherche de tout ce qui pouvait sortir de l'ordinaire. Il leur donna bien l'instruction de rester dans les galeries principales et d'utiliser leurs capteurs. En particulier il leur demanda de rester attentif à de possible pièges. Les choses allaient bon train, mais son instinct continuait de le tourmenter. Tout allait trop bien, rien n'était catastrophique, cette station avait cessé de vivre pour une raison, et il s'avait d'avance qu'il n'allait pas l'aimer.

Ce qu'il craignait le plus, c'était que la station ne fut piégée. Les détecteurs de radiations ne semblait pas avoir révélé la présence d'antimatière ou de matériaux fissile à la surface de la planète, mais que dire du reste de la station, et de la mine... Cette mise en scène macabre était soit due à des fous -ou à des êtres aux motivations obscures- soit avait pour but de les attirer dans un piège. Il ne voyait pas d'alternative, à part une lente folie s'étant emparée des membres de la station, ce qui n'expliquait pas la perte soudaine et continue des communications avec la station. Dans les deux cas, c'était une mauvaise nouvelle. Pourtant, il fallait espérer que même s'il s'agissait d'un piège, ils arriveraient à évacuer avant que le pire ne survienne.

Il soupira nerveusement. Depuis que la première équipe avait trouvé les corps, il regardait anxieusement les images du site relayée par le satellite géostationnaire, s'attendant à voir les bâtiments disparaitre entre deux battement de paupières et ne cessait de chercher des explications à leurs découvertes. Non pas qu'il ne pouvait se contenter des faits, mais il tentait d'anticiper et de prendre en conséquence les décisions suivantes.

Il avait entendu parlé de ces vaisseaux pirates ou de ces croiseurs des temps anciens, précédents les normes de démantèlement de l'UTE, et qui étaient équipés de bombes thermonucléaires de quelques kilotonnes. Ces 'booby traps' rudimentaires, horreur des ingénieurs ne aérospatiale, avaient été remplacés depuis longtemps par des systèmes d'autodestruction plus efficace et moins coûteux. Il secoua sa tête légèrement, comme pour chasser un mauvais souvenir.

Il termina de rédiger le petit rapport réservé à ses supérieurs.


>>Communication subspatiale cryptée <<

Spoiler:

Il le remit au capitaine pour qu'il l'intègre au journal de bord de manière à conserver une trace officielle et écrite de sa main de l'avancée des opérations à ce stade. Après quoi il retourna voir l'avancé de l'équipée sur les projections holographiques.
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MessageSujet: Re: Système Vivaldi - Opération Obsidienne   Système Vivaldi - Opération Obsidienne Icon_minipostedSam 25 Sep 2010 - 17:42

Dans les niveaux supérieurs de la mine, les lumières blafardes subsistaient encore. La généatrice principale se remettait très lentement en service, mais, d'après son créateur, cela durerait encore facilement douze heures avant qu'elle fonctionne à sa capacité moyenne.
Entre temps, des hommes en scaphandres croisaient partout, et de grandes quantités de données étaient collectées concernant l'atmosphère, l'énergie, les enregistrements, et bien entendu les corps. Les médecins avaient autopsié une demi-douzaine d'entre eux, sans en apprendre davantage sur ce qui les avait tué. Pas de blessures physiques, pas de poisons connus, pas de problème de renouvellement cellulaire d'après ce qui pouvait encore être constaté trois semaines après le décès des derniers. Les quelques bactéries présentes dans l'air de la mine - principalement de ces espèces de bactéries aérosols humaines qu'aucun filtre n'était capable d'éliminer entièrement, et qui ne présentait aucun danger - avait entamé le processus de putréfaction des macchabés, mais leur faible présence, ainsi que la grande sécheresse de l'air faisaient que les corps étaient remarquablement conservés.
Cela avait aussi permis à certains médecins de constater que l'un des morts avait tenté - sans succès - d'arracher ses yeux à ses orbites. Un autre était installé sur un baril, affalé, et avait la tête éclatée. Un pistolet à impulsion - peu réglementaire ici - était tombé à quelques centimètres de son bras, au sol. Il y avait quelques autres cas morbides de désespoir et de suicide, mais la majorité des défunts semblaient s'être effondrés et n'avoir plus étés capable de se lever. Dans l'infirmerie du niveau 0 [nota: le premier niveau en dessous de la surface], un médecin était affaissé dans à son bureau, son torse recouvrant son sous-main, et sa tête enfoncée dans les débris de verre de nombreux échantillons dont le liquide avait crée des taches d'humidité sur les vêtements, le cuir du sous-main et au sol.
Des équipes descendirent jusqu'aux niveaux inférieurs 1, 2 et 3, et rapportèrent qu'il y avait des spectacles comparables. Mais le plus grave était qu'il y avait eu une catastrophe au niveau 2: le pipeline de dérivation qui servait à détourner le cours d'une rivière souterraine s'était manifestement rompu, et avait inondé la cage d'escalier. On ne pouvait pas dire si les sécurités du niveau 4 s'étaient enclenchées et avait refermé la cage avant que le niveau soit submergé, et il faudrait au bas mot une semaine pour remettre en état le pipeline et pomper l'eau. En plus, les portes de sécurité du niveau 2 étaient défaillantes - un ascenseur était resté coincé pendant la catastrophe dans les portes, empêchant leur fermeture -, ce qui avait entraîné une inondation partielle de la grotte N 2C, qui fermait l'accès au puits du niveau 4. Il faudrait des pompes et des plongeurs pour descendre. En plus, tout le matériel a considérablement souffert. Enfin, les corps présents à ce niveau sont pour la plupart en état de décomposition avancée, confirmant la présence de bactéries dans l'eau.
A part une mine abandonnée, des corps plus ou moins putréfiés, et une inondation d'un sacré calibre, il n'y avait rien d'anormal dans la mine. Pas de trace d'attaque, ni de dispositif d'auto-destruction, ou encore autre chose.


A bord du Stuttgart, les réparations avancent péniblement. Le mécanicien chef s'échine à réparer diésel 3, mais l'affaire est encore loin d'être bouclée, et jusqu'à nouvel ordre, l'astronef ne quittera pas l'orbite de Cenzon, sans parler du système Vivaldi.


Sur le Glogow, on venait de recevoir les données des senseurs du vaisseau de terraformation terrien. Quoique rudimentaires, elles indiquaient les traces claires que faisaient les propulseurs hyperspatiaux des vaisseaux modernes dans le subespace, et cela depuis une petite éternité. L'index commençait à l'entrée dans le système spatiale quatre cent ans auparavant, et continuait jusqu'à aujourd'hui. On voyait l'entrée des vaisseaux ayant installé la base, puis le ballet régulier des transporteurs. Jusque trois semaines et demi auparavant: tout cessait, aucun transporteur n'était plus demandé pour venir chercher les ressources. Mais deux petits vaisseaux s'approchèrent, à quelques jours d'intervalle, jusque dans l'orbite de la lune, y restaient quelques heures, avant de repartir précipitement.
Christie transmis ces informations à l'autre vaisseau, tout en restant pensive. Cette affaire était particulièrement perturbante.


[HRP]Rappel: carte du complexe[HRP]
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MessageSujet: Re: Système Vivaldi - Opération Obsidienne   Système Vivaldi - Opération Obsidienne Icon_minipostedJeu 30 Sep 2010 - 1:47

Les eaux découvertes semblaient effectivement remplies de bactéries, contrairement à ce que le CIA avait supposé jusqu'à présent. Il restait à voir si les bactéries étaient issues d'une contamination -involontaire ou non- dues aux activités humaines sur site où si elles étaient indigènes. Restait la possibilité naturellement qu'elles aient été apportées par un individus -ou des individus- n'ayant pas de lien avec les activités minières, mais Ethan ne voyait pas bien comment elles auraient pu autant se développer en trois semaines et demi. Les scènes de suicide se succédaient, et Ethan ne pouvait comprendre ce qui avait poussé ces hommes. Une détresse indescriptible semblait avoir régné en ces lieux. Les scaphandres de ces pauvres âmes n'avaient visiblement pas aidé puisque certain était mort dans leurs scaphandres. On aurait dit les scènes d'un vieux film d'horreur. Ethan avait parfois du mal à regarder le moniteur transmettant les images des équipes de fouille et tentait de se concentrer sur les aspects techniques de la mines qui semblaient bancals. Les médecins semblaient dire qu'il était normal que les corps n'avaient pas pourris, due à la faible densité de bactérie, mais Ethan ne put s'empêcher de leur envoyer un message à la suite de leur rapport préliminaire en ces mots:

Citation :
________________________________

De: Ethan Willow
A: Dr Jolan
Objet: Rapport Préliminaire insuffisant
________________________________

Vous semblez lier le fait que les cadavres sont restés presque intacts au fait qu'il n'y ait pas -ou peu- de bactéries dans l'atmosphère. Veuillez préciser en appendice de votre rapport préliminaire si:

1. Les bactéries prioritairement responsables de la putréfaction -ie les bactéries internes au corps humain en priorité celle de la flore intestinales- sont également inactives.
2. Si elles le sont (inactives), prière de proposer des solutions pour analyser pourquoi
3. Veuillez confirmer la présence des signes préalables de putréfaction -ie les tâches vertes des fosses illiaques droites et gauches ainsi que sur l'abdomen-
4. Veuillez préciser si la cause primaire du décès est cérébrale ou cardiaque
5. Veuillez préciser le sang dans les corps est coagulé ou non
6. Veuillez préciser si vous avez trouvé des espèces de mycètes dans les corps, si leur développement a été bloqué et à quel niveau de putréfaction
7. Veuillez procéder à une analyse complète des échantillons sanguins et prière de préciser si les sujets étaient en hypoperfusions cérébrales ainsi que leur taux d'adrénaline - à savoir si ils étaient au dessus de la moyenne acceptable en situation de concentration en environnement minier.

Merci de me faire parvenir ces informations et de les faire figurer en annexe de votre rapport préliminaire pour rappel ultérieur.

EW


Il n'était certes pas médecin, mais il avait tout de même suffisamment de culture pour trouver le rapport bancal. Il avait préféré lui envoyer un message car il souhaitait conserver son attention sur ce qu'il se passait dans la mine. Et puis s'était un coup de semonce un peu plus rude pour rappeler au médecin qu'il n'avait pas affaire à un homme passant sa vie dans les canapés des salles de réunion. Il détestait les rapports niais qu'on lui faisait sous prétexte qu'il était directeur et par conséquent incapable de comprendre les aspects techniques. L'UTE en général et le CIA en particulier était au delà depuis longtemps. Il n'était certes pas un spécialiste en tout et n'allait pas jusqu'à demander un rapport circonstancié et d'une impénétrable technicité mais il voulait au minimum du résultat et du concret. Qu'on laisse un résumé pour les gens qui n'y connaisse rien, s'était normal, mais de là à ne plus avoir de substance du tout, c'était pousser le bouchon un peu loin. Autant le faire comprendre au docteur de suite, qu'il soit au courant pour la prochaine fois où ils auraient à faire affaire ensemble.

Concernant la mine visiblement, un incident s'était produit car des conduites s'était rompues. Il étudia les diagnostiques qui s'affichait sur son écran et les plans de la mine. Ses sourcils se froncèrent imperceptiblement tandis que son ordinateur, contenant les données centralisées du CIA, affichait sur l'holoprojecteur du Stuttgart en agrandi le plan des tuyauteries en trois dimensions de la mine. Un sacré sac de noeud...

Le rapport du Glogow dans tous les cas étaient des plus décevants puisqu'il ne lui avait rien appris de nouveau. Une influence externe avait travaillé sur le site, puisqu'un ou plusieurs vaisseau avaient fait escale en orbite du planétoïde durant la phase d'inactivité morbide de la station; mais cela Ethan le savait déjà au vu du fait qu'aucun survivant n'avait été trouvé, et que les corps des scientifiques avaient été mis en scène. D'autant que les survivants auraient suivis les procédures de confinement et d'urgence du CIA, ce qui n'était pas le cas. Ethan les connaissaient bien pour avoir participé à la rédaction d'un grand nombre de règles et de normes imposés au secteur spatial durant sa carrière mouvementée.

A cela s'ajoutait que la fouille du complexe n'avait strictement rien apportée puisque le mystère n'avait toujours pas été éclairci.

Il y avait deux points positifs à tout ce gâchis : primo cela donnait du poids aux positions qu'il défendait auprès du comité de direction du groupe comme quoi les activités spatiales du groupe devraient utiliser une force de protection quasi paramilitaire, source de coûts qui pouvait facilement être reportée sur les frais opérationnels sans pour autant faire baisser la marge opérationnelle ni augmenter le prix demandé au client des opérations d'extraction spatiale de matières premières vendues en gros. Il suffisait pour cela d'augmenter à la fois le volume et les rendements des installations spatiales, qui était son point de vue de structure industrielle depuis de nombreuses années. Cenzon était le parfait exemple d'une station certes grande, mais pas assez. Il fallait se concentrer sur une (ou des) mines de la taille d'une ceinture d'astéroïdes entière ou s'en tenir à faire des mines terrestres, mais les intermédiaires étaient inutiles, avaient des marges très faibles et étaient un cauchemar logistique. Cezon et ses soeurs déclinantes en étaient la parfaite illustration.

Secondo, et d'un point de vue un peu plus immédiat et terre à terre, la station étaient -à moins d'un revers de dernière minute- toujours exploitable, même si les coûts de décontamination et de relance des opérations allaient être astronomiques. Il seraient sûrement moins coûteux pour le CIA d'abandonner le concept avec la station si de toute manière cette dernière était amenée à la faillite. Une relance d'un tel complexe, en comptant le remplacement des employées, le paiement des primes aux familles, les frais légaux, allaient être un trou dans le cash flow du CIA. Il ferait le calcul dans son rapport final, mais il imaginait les sommes à 7 ou 8 chiffres s'étaler sur son bilan financier. Non, l'idéal aurait été de le relocaliser vers des marchés plus lucratifs, proche du consommateur.

Bref... C'était une très mauvaise journée pour le directeur des opérations... Très très mauvaise. Pratiquement que des mauvaises nouvelles. Aucun indice sur ce qui s'était passé dans cette saleté de mine. Son esprit en recherche d'une pensée un peu moins pessimiste caressa l'idée de se débarrasser du problème en faisant détonner un engin de quelques mégatonnes dans le puit de la mine. Il chassa cette pensée avec un sourire.

Il se mit en contact avec le Glogow et Christie.


Ethan Willow : "Commandant, nous avons fait notre possible de notre côté... Nous sommes visiblement dans une impasse. A l'heure actuelle, nous n'avons aucune idée de ce qui s'est passé dans cette mine et nous sommes arrivé en limite des moyens à notre disposition pour enquêter sur cette situation. Même si je n'aime pas ladite situation, et si certains indices semble pointer sur une intervention externe ayant provoqué cette catastrophe, je n'ai pas assez d'éléments cohérents pour classer les évènements s'étant déroulés ici autrement qu'en accident industriel de classe 1. Je vais recommander à mes supérieurs de faire venir une équipe d'enquête spécialisée et de créer une commission d'enquête afin d'auditer la situation. Voyez vous une autre action que nous pourrions faire avant que je ne rapatrie mes hommes et que je fasse mettre sous scellée la station en attendant les enquêteurs et les équipes de remise en fonction de la station ? J'attends simplement des précisions de mon médecin légiste avant de faire remonter les corps et tout ce petit monde, sauf si vous avez une suggestion."

[HRP: J'ai franchement joué au directeur chiant concernant les procédures de médecine légale -mais c'est un peu mon rôle après tout, faut que je justifie mon salaire après tout Wink - donc si tu ne souhaites pas répondre dit simplement que tu m'envoies le rapport, j'improviserai. ]
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MessageSujet: Re: Système Vivaldi - Opération Obsidienne   Système Vivaldi - Opération Obsidienne Icon_minipostedJeu 30 Sep 2010 - 18:10

[HRP]T'inquiète, je suis généralement un écrivain très rigoureux sur les détails techniques. Au risque d'ennuyer mes lectures.
N'ayant pas fait médecine (Dieu m'en préserve niveau maths, même si ça ne m'aurait pas forcément ennuyé), je ne garantis rien si je raconte des bêtises. Je ne suis qu'amateur. [HRP]

Lentement mais sûrement, les équipes faisaient le tour de la partie de la mine accessible. Finalement, le décompte des corps abouti au nombre de 481, c'est-à-dire près des quatre cinquièmes des mineurs; on pouvait raisonnablement supposer que les autres seraient dans le niveau qui était bloqué par l'eau.

Citation :
Rapport médical - Equipe docteur Jolan

J'ai procédé durant les dernières heures aux autopsies de dix-huit corps de mineurs et de deux membres du personnel administratif, tous découverts dans les niveaux de la mine. Ils ont étés placés dans des sacs étanches de stase jusqu'à mon dispensaire.

De façon générale, nous avons découvert que la caractéristique principale est que la mort de ces individus est dans la quasi-intégralité des cas le fait d'une rupture des principaux circuits neurologiques. Pour faire court (vous trouverez les détails des analyses neurochimiques ci-jointes), une molécule inconnue a bloqué les émissions de neuro-transmetteurs, ainsi qu'une saturation des nocicepteurs. Un autre point remarquable est la desstruction de la structure hautement complexe du cervelet, qui, combinée à la saturation des nocicepteurs, peut expliquer les souffrances et la folie apparente dans laquelle sont morts les mineurs: la fonction de coordination motrice et comportementale du cervelet ainsi que la détérioration des connexions intra-cervicales ont abouti à une courte (environ une heure) mais intense période de souffrances intenses et de démence précédent la mort, causée par la lente perte du réflexe respiratoire ou du réflexe cardiaque (défaillance généralisée du système nerveux à partir d'une heure).

Cela expliquera aussi probablement le fait que des traces antalgiques ainsi que des analgésiques ont étés découverts dans le sang et l'appareil digestifs de certains membres du personnel médical, sans parler des multiples suicides observés.

Cela ne correspond à aucun des poisons ou infections connues, et ne semble pas être d'origine bactérienne; aucune trace de septicémie n'a été retrouvée, et il est peu probable que les bactéries ayant éventuellement amené à la sécrétion de cette molécule aient disparu sans laisser de trace. En fait, pour l'instant, nous supposons que cela a été provoqué par la molécule seule, par ingestion, par contact ou par inoculation. Nous allons étudier cela plus en profondeur.

Mon assistant vous enverra la réponse précise à vos questions.

Dr. Jolan

Citation :
Rapport médical - Docteur Karieallen

1. La plupart des bactéries diffèrent peu de celles que l'on aurait constaté sur n'importe quel corps trouvé dans un environnement aussi stérile. Leur développement semble ne pas avoir été trop affectés, et ils sont pour la plupart actifs. Un ténia de petite taille et quelques autres parasites communs morts ont également étés constatés. Plusieurs bactéries de la flore intestinales caractéristiques des individus se nourrissant de nourriture lyophilisée et de rations spatiales de façon générale ont étés constatées à des niveaux normaux.
2. N/A Tout les paramètres bactériologiques et virologiques sont normaux
3. Signes de putréfaction limités dans les cavernes stériles (normaux pour les temps de mort estimés), important processus de putréfaction à proximité de l'inondation. Aucun signe anormal.
4. Défaillance du système nerveux central. Cf. rapport Dr. Jolan.
5. Sang largement coagulé dans les capillaires, partiellement dans les vaisseaux majeurs et les corps creux.
6. Flore normale.
7. Les échantillons sanguins contiennent la molécule étudiée par le Dr. Jolan, et présente sous forme de dépots et de caillots mineurs dans les substances grises et blanche, ainsi qu'à la base du cervelet. Le reste du sang semble normal. Il ne semble pas y avoir eu d'hypoperfusion cérébrale avant la défaillance du système nerveux et l'arrêt cardiaque. Les taux d'adrénaline sont anormalement hauts, notamment chez certains sujets ayant effectué des suicides particulièrement violents.

Citation :
Rapport médical - équipe du professeur Jolan
Nous avons poursuivi les analyses, et découvert l'origine de la contamination : celle-ci a été causée par le réseau d'eau de la base. Nous avons découvert des dépôts bactériens dans de nombreuses conduites, assortis de fortes concentrations de la molécule: elle semble avoir été sécrétée par une bactérie qui n'est pas dans la base de données du Stuttgart. Nous avons du mettre au point une liaison hyperlink vers l'ordinateur du Glogow, celui de la base n'étant pas encore totalement opérationnel, afin de découvrir qu'il s'agit de l'une des bactéries endémiques de la planète, dont on ne connaissait pas la propriété jusqu'ici. Nos recherches ont donné que cette organisme proliférait à proximité des sources de chaleur, dans l'eau, lorsque la température dépasse vingt-cinq degrés, et qu'il sécrète la fameuse molécule mentionnée. Cette sécrétion était auparavant empêchée par les alcalins présents dans la rôle des parois des rivières souterraines, et absents des conduites.


Du reste, la sécurisation continue. Le générateur de la mine se charge lentement, tandis que la réparation des systèmes principaux progresse avec régularité. Par contre, personne ne s'est encore approché du puits immergé, le matériel n'étant pas disponible à bord du Stuttgart, mais uniquement dans les cales du Glogow. Les équipes se préparaient, mais cela allait encore durer une bonne heure avant qu'elles ne soient dans la mine.

Enfin, alors même que Christie commençait à penser que finalement la mission aurait pour elle été une mission de routine, les senseurs longues portée de l'escorteur détectèrent une empreinte hyper-spatiale suivant un vecteur la dirigeant droit vers le Système Vivaldi. Pour l'instant, elle n'était encore qu'à cinq heures de vol, mais vu sa taille et sa direction, il n'y avait pas de doutes que cela signifiait une chose: des problèmes. Elle fit sonner l'alerte jaune, et ordonna à son équipe en orbite de l'autre planète de prendre les caissons de stase et de revenir aussi rapidement que possible, pendant que les système de combat du Glogow se mettaient en batterie. Tout cela alors que le Stuttgart était encore loin de ne pouvoir que quitter l'orbite...
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