Hegemony
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 Il était une fois, le Déluge (Articas Z.7)

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MessageSujet: Il était une fois, le Déluge (Articas Z.7)   Il était une fois, le Déluge (Articas Z.7) Icon_minipostedLun 4 Juil 2011 - 16:05

Un nouveau paquet de pluie balaya la rue et confirma définitivement que le système d’évacuation des eaux du quartier avait capitulé. Il avait commencé à pleuvoir il y à trois jours déjà. Les premiers égouts s’étaient bloqués en 36 heures et les inondations se poursuivaient. À présent le niveau inférieur du métro était partiellement inondé et les pompes peinaient à suivre pour l’avant dernier, le fleuve Fynn était en crue et en amont de la ville, menaçait de sortir de son lit. Le Déluge semblait s’être abattu sur la ville du vice. Killian Zicario manqua de glisser, se rattrapa de justesse sur ses pieds, et poursuivi sa route d’un pas rapide. Son antigrav’ avait rendu l’âme la veille et prendre le métro par ce temps était encore plus dangereux que d’habitude. Ironiquement circuler à pied était devenu très sûr dans Kamensk, en dépit de la panne de la moitié de l’éclairage public (enfin de la partie qui fonctionnait en tant normal). Des rumeurs affirmaient que les Epaves du niveau inférieur étaient montées au niveau supérieur par les voies d’entretien du métro. Les citoyens lambda étaient terrifiés à cette idée et la milice de la ville avait bien du mal à les calmer, d’autant plus que la pègre locale en profitait pour régler ses comptes, les pickpockets cherchaient d’autre squats lorsque les leurs prenaient l’eau. Bref c’était l’enfer. Zicario releva son col et poursuivit sa route du pas le plus rapide possible, le prochain bloc n’était pas éclairé et cela ne lui plaisait pas. Il avait ressorti le vieil SIP du grand père, celui du temps où il était dans la Milice et qu’on avait oublié de lui demander une fois le service fini. Il fallait dire que grand père Enzo ne l’avait pas obtenu par la voie réglementaire non plus... Encore trois pâtés de maison et son immeuble. Trop occupé par la pluie, il ne remarqua pas que derrière-lui, une ombre se faufilait.


.................



Articas suivait Zicario depuis une vingtaine de minutes, attendant le moment opportun pour frapper. Ici, tenue de combat très légère. Pas question de trop se faire remarquer. L’homme était armé, trois jours d’observation avaient permis d’en acquérir la quasi certitude et Articas pensait trouver un vieil SIP dans les vêtements du bonhomme. Bien manié il y avait de quoi tuer n’importe quel homme, fut-il entraîné. L’homme allait atteindre un bloc non éclairé, l’endroit idéal. Il... disparaîtrait, et Articas pourrait enfin savoir où se trouvait Miguel Castellano, sa vraie cible, que Zicario devait ravitailler depuis qu'il se cachait...

Articas ne remarqua pas ce qui approchait, trop occupé par sa cible et la pluie masquait presque tout. Sa cible disparu presque sous un nouveau paquet d’eau. Les bruits de poursuites dérangèrent tout le plan.

Un bruit de masse en mouvement alerta tout le monde. Zicario se retourna. La première chose qu’il aperçu fut Articas mais n’eut pas le temps de prendre peur pour cela, il y avait pire.

Le premier antigrav’ percuta l’opposée de la chaussée et traversa la rue, s’arrêtant à la limite du trottoir devant Zicario. Le second en revanche fila à toute vitesse contre le mur et s’encastra entre Articas et sa cible. Conducteurs et passagers se retrouvèrent sur la rangée de devant, ce qui signifiait pour ceux installés devant qu’ils gisaient au milieu d’un fatras de chaises de style quelconque. L’enseigne disait “Bon pied, bon oeil !”, Snack ouvert de 6 à 21h. Un troisième véhicule passa à toute vitesse, l’on tirait depuis la vitre arrière, le conducteur heurta une portière et grilla ses suspenseurs avant, la voiture se vautra lamentablement. Enfin un quatrième véhicule stoppa en un éclair à hauteur d’Articas et mitrailla l’épave qui s’était arrêtée à hauteur de Zicario (qui était invisible dans toute cette cohue). Un homme armé d’un fusil FAM 3 quitta le quatrième véhicule épaula et tira, il ne remarqua pas Articas. Les défenseurs ripostèrent et ouvrirent le feu. Un des tireurs, armé d’une FW-2 lâcha une rafale qui troua ce qui restait de l’épave devant Articas, les tirs frôlèrent l’agent. À bord du troisième véhicule, s’était la cohue. Un homme sortit et arrosa toute l’assistance sans discernement tandis que l’on tirait toujours depuis la vitre arrière. Enfin deux hommes sortirent, l’un portant un sac et filèrent à toute vitesse, tentant de se faire oublier dans tout ce chaos. Zicario était toujours invisible mais il était manifeste qu’il ne se trouvait plus sur l’avenue et s’était échappé par des chemins de traverse, rallongeant son trajet jusqu’à chez lui...

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Articas Z.7
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MessageSujet: Re: Il était une fois, le Déluge (Articas Z.7)   Il était une fois, le Déluge (Articas Z.7) Icon_minipostedMer 6 Juil 2011 - 11:06

Musique d'ambiance : https://www.youtube.com/watch?v=GW8x8I8kA2U&feature=related



Kamensk, la cité rongée par la corruption, est un véritable vivier de criminels en tout genre. Pour un agent comme Articas Z.7, opérer dans ce genre de fange est souvent à double tranchant. Les indiques sont faciles à débusquer et les bars louches qui jalonnent les rues de certains quartiers sont des sources inépuisables d’informations. Ceci dit, la sauce peut vite tourner et l’on peut facilement se retrouver avec l’une des trois familles mafieuses sur le dos lorsqu’on s’occupe de certaines affaires trop gênantes. Même s’il avait entamé une relation pragmatique avec les Scaliger, il n’avait aucune confiance en ces dockers à la réputation douteuse et un petit nettoyage en règle sera nécessaire avant de quitter la ville.

L’agent secret avait terminé sa phase d’observation, depuis trois jours, il avait épié les moindre faits et gestes de son « vecteur », un certain Killian Zicario qui devait le conduire au repaire de sa cible finale : Miguel Castellano. Caché dans l’ombre d’un appartement abandonné qui faisait face à l’immeuble de sa proie, il avait soigneusement mémorisé ses déplacements quotidiens ainsi que les personnes avec lesquelles il avait un contact régulier, aucun détail n’avait été écarté. L’humain modifié avait la conviction qu’il ne tarderait pas à obtenir la position exacte de la planque en la soutirant de la bouche de Zicario, aussi le pista t’il à travers les ruelles noyées de Kamensk.
Un vrai déluge d’eau sévissait depuis quelques jours et les fortes précipitations avait transformaient la ville en une zone sinistrée ou toute forme d’ordre semblait s’être dissipé sous les ondes

Cela faisait maintenant presqu’une heure que Z.7 traqué son vecteur sous des trombes d’eau qui limitaient sensiblement sa visibilité, il était donc extrêmement concentré sur les mouvements de Zicario. Ombre furtive parmi un sinistre dédale de rues, l’agent forçait doucement son allure pour s’approchait un maximum de la cible. Il savait qu’il n’était plus qu’à trois quartiers de l’immeuble du bougre et le prochain arrondissement plongé dans l’obscurité serait propice à une intervention létale.
Après qu’il passa sa main gantée sur ces lunettes, la pluie sembla s’intensifié et l’agent vit lentement Killian Zicario s’évaporer à travers un épais rideau d’eau. Mais plus inquiétant encore le ronflement de plusieurs antigrav’ venant de derrière lui l'interpella au dernier moment.

Soudain le visage de sa cible réapparut pour s’évanouir presque aussitôt. Mais à peine l’agent eut il le temps d’accélérer le pas, qu’une véritable scène de guérilla se déroula devant lui. Non décontenancé pour autant, Z.7 observa le déroulement de cette escarmouche où les protagonistes s’échangèrent plusieurs salves d’automatiques. Des Salves qui fusèrent non loin de lui. Mais plus problématique, un engin était venu s’encastré entre l’assassin et sa proie.

Tout cela sentait à plein nez le règlement de compte entre mafieux. L’agent décida de ne sortir aucune arme pour ne pas reporter outre mesure l’attention sur sa personne et profita du chaos ambiant pour s’exfiltrer de la zone de combat. Armé d’une volonté de fer et d’une discipline à toute épreuve, Articas se refocalisa pleinement sur sa mission première. Athlète confirmée, Il entama une course folle accompagnée de quelques sauts agiles au dessus de décombres et de rapides pirouettes entre les véhicules afin d’attendre l’autre bout de l’avenue. Prenant aussi soin d’éviter les tirs croisés, il avait fait fie des fuyards et de leur butin.

Quelques intsants plus atrd, plaqué contre l' épais pilier de béton d’une façade, il se pausa et chercha à travers les filets d’eau l’immeuble de Zicario. D’un geste vif il écarta le long imperméable qui recouvrait son armure légère et fila comme le vent à travers les rues en prenant grossièrement la direction de la tanière de la personne qu’il pistait.

Se savant brièvement découvert par Killian Zicario, il garda son pistolet V9 à portée et ne manqua pas de jeter un bref coup d’œil à chaque intersection. L’agent Z.7 filait comme une bourrasque s’engouffrant dans les ruelles, faisant des ténèbres ambiantes une alliée pour dissimuler sa position exacte. Ses yeux fouillaient les alentours à la recherche du ravitailleur de Castellano. Les deux hommes finiraient bien par se croiser à nouveau et Articas comptait bien sur sa célérité pour prendre les devants.
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MessageSujet: Re: Il était une fois, le Déluge (Articas Z.7)   Il était une fois, le Déluge (Articas Z.7) Icon_minipostedJeu 7 Juil 2011 - 14:48

Antonelli Scaliger avait peut-être été assis à la place de l’homme mort, mais cela ne signifiait pas qu’il allait passer l’arme à gauche aussi facilement. Non. Pas aussi stupidement. Et puis, les mauvaises herbes sont dures à éliminer. A peine égratigné, presque étonné lui-même que sa bonne étoile lait encore une fois sauvé, le mafieux pu suivre depuis les restes déchiquetés de sa portière et du comptoir de « Bon Pied, bon œil » la brève escarmouche entre son escorte personnelle et ces raiders, qui, il n’en avait aucun doute, avaient étés envoyés par les Hunsa pour l’éliminer. Lui!
Mais, quand on était dans une position comme la sienne, il fallait rester attentif à tout les détails. Il avait bien vu les deux types sur la rue qu’il avait failli écraser. Dommage, car deux témoins étaient mieux morts que vifs, quel que fut le méfait - c’était sa philosophie. Il allait devoir donner un petit coup de main au destin.
Péniblement, il se releva, et ouvrit la portière d’un coup de pied, ressortant tant bien que mal dans la rue déserte. Puis il gueula:

-George! Lupo! Sortez d’la, et qu’ça saute!

Il y eut finalement un peu de mouvement à l’arrière de l’antigrav. Deux portes-flingues un peu éclopés en sortirent, et Antonelli Scaliger se dit qu’il en avait marre de tout ces incapables autour de lui. Si seulement Janeshki ou un autre des types qui savaient sentir venir le renard avaient été là! Mais non. Toujours devoir faire les choses soi-même était la triste recette de la réussite.
Mais déjà les gens du premier véhicule arrivaient en courant, arme sorties, et ils s’enquirent de la santé du « patron ».

-Je vais bien, pardi, glapit-il, mais pas grâce à vous bande d’incapables!

Il prit quelques instants de silence sous la pluie battante. Son chapeau de feutre de collection était détrempé et salit, tout son costume déchiré et foutu. Lui-même avait un peu de sang coulant depuis sa tempe gauche, et se sentait comme passé à la machine à laver. Quelqu’un paierait pour cela.

-Quelqu’un a vu par où ces salauds sont passés? Non? Des les témoins, par où est-ce qu’ils se sont cassés?

Là quelqu’un s’écria qu’ils avaient obliqué au coin de la rue, en courant, vers l’une des avenues plus passantes, d’abord un type au regard fuyant, puis un mec louche. Le teint du mafieux prit une couleur vineuse qui ne plût à aucun des sous-fifres présents.

-Et qu’est-ce que vous foutez là encore maintenant? Bordel, il faut liquider ce beau monde, et tout de suite. J’ai pas envie qu’ils aillent raconter ce qui s’est passé plus que nécessaire. Allez! Du nerf!

Comme fouettés, deux des hommes de main prirent leurs armes et coururent à la poursuite des fuyards. Pendant ce temps, Scaliger se retourna vers les gens restants:

-Vous attendez quoi vous? Que la Famille* vienne vous escorter à l‘hôpital? Commencez à nettoyer ce bordel, et que l’un d’vous m’ramène au Manoir, bande de marioles.

C’est encore bouillonnant de rage qu’il s’engouffra dans l’antigrav intact. Pris, comme un débutant!


*: La Famille = la Sûreté



Les deux types chargés d’aller régler discrètement leur compte aux témoins avaient tenté de rejoindre en courant leurs cibles, mais celles-ci semblaient s’être éclipsées à une vitesse surnaturelle. Il fallait dire que c’était une caractéristique nécessaire à la survie ici d’être en mesure de disparaitre afin d’éviter d’être au mauvais endroit au mauvais moment.
Alors qu’ils descendaient la voie de traverse de la rue de l’accident vers l’avenue 48, la chance sourit aux deux porte-flingues. La plupart des véhicules sur cette artère fréquentée étaient à l’arrêt, et, au sein de la joyeuse pagaille, pas un piéton se serait risqué. Or, cette fois ci, il y avait précisément deux personnes qui traversaient en courant le chaos de la circulation kamenskite, au milieu des vapeurs sortant des égouts et des sirènes des véhicules « prioritaires ». D’abord on voyait le mec avec l’imperméable qui sautait de voiture en voiture sans s’inquiéter, et, plus loin, l’autre, qui fuyait plus discrètement entre les espaces entre les véhicules.
Alors que les deux hommes s’élançaient en courant à la poursuite, le premier des fuyards hésita une seconde devant l’une des bouches de métro. Condamnée en théorie, elle était cependant comme la plupart de celles de Kamensk accessible, le parpaings la bloquant ayant étés attaqués au marteau-piqueur et au couteau laser. Un mince filet d’eau coulait depuis les marches dans ce trou, d‘où remontait une odeur chimique capable de faire tourner la tête des personnes les plus solides.
Secouant la tête, il repartit de plus belle, pressant le pas. Vivement, il prit un passage latéral, une ruelle si étroite que le ciel disparaissait entre deux blocs de bâtiment au dessus, et qu‘il ne prenait que rarement. C’était un raccourci vers le chez lui, qui faisait un coude pour déboucher sur une avenue qui croisait la 48. Sans réellement savoir pourquoi, il sentait une sourde menace qui pesait sur lui, et son cœur battait à toute vitesse, alors qu’il entendait encore les détonations du féroce échange de tirs.
Alors même qu’il commençait à se rassurer un peu, se rapprochant de son bloc d’habitation, il heurta de plein fouet un obstacle invisible.
Une grille aux mailles étroites bloquait le chemin. Zicario serra les dents face à cette situation tout bonnement caricaturale, et, courageusement, entrepris de grimper, sans connaitre la hauteur de l’obstacle. Elle était considérable, car la partie d’escalade dura bien trois minutes jusqu’à ce qu’il arrive au sommet. La pluie rendait les mailles glissantes et sales, tandis que certaines, disjointes, étaient affreusement coupantes.
Alors même qu’il allait prudemment redescendre de l’autre côté, sa combinaison un peu lâche - selon la mode actuelle - et surtout détrempée s’accrocha à l’une des extrémités métalliques du grillage au moment même où il glissait. Son corps s’arrêta une seconde.
Il était en train de pendre misérablement en haut de la clôture, et jura.
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MessageSujet: Re: Il était une fois, le Déluge (Articas Z.7)   Il était une fois, le Déluge (Articas Z.7) Icon_minipostedLun 11 Juil 2011 - 14:46

La traversée du quartier sous tension n’avait rien donné et Articas devait rapidement trouver un nouveau chemin de traverse pour retrouver Killian Zicario. Si avoir emprunté les petits boyaux sombres n’avait pas étéfructueux, il fallait donc changer de stratégie et fouiller les grands axes alentours. L’avenue 48 était toute indiquée et ne se trouvait plus qu’ à quelques foulées.

Comme un loup surgit de sa tanière, le sujet Z.7 s’extirpa des ténèbres du quartier privé de lumière pour se faufiler entre les colonnes de véhicules qui s’aglutinaient au beau milieu de la voie. L’agent secret évoluait de manière très alerte au centre de ce ballet grotesque aux lumières dansantes et au vacarme assourdissant, une corvée quotidienne qui devaient littéralement abrutir les citoyens kamenshites. Il volait de voitures en voitures, n’hésitant pas à prendre appui sur les toles crasseuses afin d’éviter chaque obstacle. Grignotant à chaque fois un peu plus de hauteur, articas ne tarda pas à repérer le virage à quarante cinq degrès qu’avait pris Killian Zicario juste après son arrêt devant une bouche d’égoût désaffectée.

Il ne fallait pas perdre une miette de terrain et s’élancer de plus belle vers cette proie qui semblait maintenant affolée. Le coeur du sujet Z.7 frappait puissamment sa poitrine tandis qu’une décharge d’adrénaline inonda ses vaisseaux sanguins. Au faire et à mesure qu’il progressait vers la ruelle annexe, il glissa lentement sa main droite sous son long imperméable pour venir froler du bout des doigts la crosse de son pistolet.

Mais avant de pénétrer dans l’étroit boyau il jeta instinctivement un dernier coup d’oeil derrière son épaule. Deux gars bien armés les avaient pris en chasse, incontestablement des bandits rescapés de l’escarmouche qui avait fait perdre bêtement son avantage sur celui qui devait l’amener à Castellano. Même si la situation semblait se corcer un chouillat, ceci ne déstabilisa aucunement l’humain modifié. Ces deux fils de rien devaient mourir en premier, on ne tire rien de bon d’un indique avec la mort dans le dos.

A peine eut il parcourru quelques mètres dans la ruelle que Z.7 esquissa un léger sourire devant une magnifique aubaine: Zicario pendait en haut de ce qui paraissait être un grillage à l’instar d’ un cochon attendant le fil d’un couteau. S’il se débattait, il risquait de se rompre les os àprès une belle chute et sa position ne lui permettait pas d’ajuster un bon tir avec son vieux SIP. Les deux hommes avait à peine une poignée de minutes avant que leurs poursuivants ne les rejoignent aussi fallait il agir vite.

D’un ton calme mais appuyé Articas interpela Killian tout en s’approchant lentement, une main refermée sous son manteau.


- Killian !!! il va falloir me prêter votre confiance un court instant. Les bandits que nous venons de croiser sont derrière nous et ne nous laisserons aucune chance si nous ne coopérons pas.

Les yeux de Z.7 essayèrent de sonder ceux de l’homme pris au piège, peut être pourrait il y deviner ses intentions.

Vous allez les occuper, faites preuve d’imagination… quand à moi je vais tout faire pour les surprendre et gagner l’avantage… C’est notre unique espoir de ne pas finir troué par leur balles…

Si tôt dit, l’agent retira son imper et l’installa derrière une benne à ordures éventrée, calée contre une facade arrière délabrée. Un modeste subterfuge laissant croire qu’il se serait refugié derrière.

Ensuite il lança un jeu de cartes aux illustrations pornographiques, souvenir d’un troquet miteux visité à son arrivée en ville, en direction du grillage à l’extrême gauche de la position de Zicario

Enfin il fit quelques pas en direction de l’entrée de la rue afin de se noyer dans les ombres d’une porte cochère située à l’opposé du dépôt à immondices. Articas attendait dans ce creux taillé dans le béton, arme à feu au poing droit et la main gauche glissée le long de sa cuisse gauche, le souffle court, chacun de ses sens exacerbés aux aguets. Les portes flingues de Scaliger étaient attendus de pieds fermes.


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MessageSujet: Re: Il était une fois, le Déluge (Articas Z.7)   Il était une fois, le Déluge (Articas Z.7) Icon_minipostedMar 12 Juil 2011 - 10:30

Zicario ne répondit pas. L’autre ne lui laissa pas le choix et les paroles de l’inconnu le persuadèrent d’une chose : il le voulait vivant. À la limite qu’il le tue serait compréhensible. Il voulait son fric et son flingue mais finir capturé par ce genre de types faisait peur à Zicario, le terrorisait car cela signifiait qu’il appartenait à ceux qui avaient forcés son patron a se planquer et aux équipes de se disperser.

Tentant de surmonter sa terreur, Zicario se laissa pendre et d’une main, passa la dragonne de son pistolet à son poignet. Rester là ? Mais tu peux crever oui ! Zicario se débattit comme il put, comme un bon dieu de poulet dodu avec un garçon fermier aux fesses, brandissant déjà la pique de la rôtissoire, la langue pendante et les babines retroussées. Zicario savait que les érikeans avaient une expression pour ça. He was as a sitting duck. Et bien Donald n’avait pas l’intention d’y laisser sa peau ce soir. S’agrippant au grillage, il tenta désespérément de déchirer sa combinaisons là où elle s’était accrochée.

Sur ces entrefaits les deux scaligers se pointèrent, FAM 3 au poing.

L’un d’eux, visiblement plus malin que son compère, s’arrêta immédiatement.

-Hé ! Il est passé où l’autre gros foutre ? Avec cette fichue pluie, on ne voyait pas grand chose...
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MessageSujet: Re: Il était une fois, le Déluge (Articas Z.7)   Il était une fois, le Déluge (Articas Z.7) Icon_minipostedMar 12 Juil 2011 - 15:05

A équidistance entre le balourd piégé et les petites frappes de Scaliger, Articas Z.7 avait une vision relative sur les deux camps. La pluie battante brouillait encore quelque peu l’environnement immédiat, mais abrité sous son porche en béton armé, l’agent distingué malgré tout assez bien les gestes et mouvements des différents protagonistes. Cette satanée flotte avait aussi son bon côté. Elle bénéficiait à Z.7 en masquant mieux encore sa position. Aussi décida t’il de ne point cillé et rester caché, attendant le moment propice pour frapper.

En effet l’un des deux mafieux ne s’était pas précipité et restait en arrière. Or l’effet de surprise serait quasi inutile si l’un des poursuivants ne mordait pas. La patience était alors de mise. A l’approche du premier larron, l’agent reconnu le fusil FAM 3. Visiblement les criminels de kamensk sont plus fins et mieux armés qu’on ne pourrait penser. Cette humide journée allait donc apporter son lot de sang et d’action, plus que prévu.

Quant à Zicario, il gésticulait comme un gibier aux aboies pris au collet du haut de son perchoir d’infortune, quel idiot… qu’espérait il!? Sauter? Se défendre en équilibre avec son VIP?

Pour multiplier son nombre d’attaques et ainsi augmenter ses chances aux combats, l’humain modifié délivra sa miséricorde à froid de son baudrier qu’il laissa la lame pendre à la parallèlle de sa cuisse gauche. Son pistolet V9 lui, remonté à hauteur de son visage était tout aussi prêt à faire son office.
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MessageSujet: Re: Il était une fois, le Déluge (Articas Z.7)   Il était une fois, le Déluge (Articas Z.7) Icon_minipostedJeu 14 Juil 2011 - 17:06

Le premier homme s’était entre temps avancé jusqu’à quelques mètres du pied de la clôture, et jaugeait celle-ci avec un sourire suffisant et plein de morgue.

-Alors comme ça, on est perché comme une saleté de p’tit oiseau, hein?

Désespéré, Zicario se secouait en haut, espérant enfin déchirer la combinaison qui le retenait. Un coup d’œil en dessous lui apprit qu’une benne à ordures avec un gros couvercle en plastique vert était poussée contre le grillage, un peu sur le côté, et qu’avec une bonne ruade il pouvait espérer tomber dessus, et le plastique amortirait sa chute.
Il recommença à tirer de plus belle, ignorant les remarques idiotes du porte-flingue sous lui.

-Ouais, bon, qu’est-ce qu’on… commença l’homme, avant de s’interrompre.

Il se dirigea vers le coin où était placé l’imperméable, et s’était presque avancé jusqu’à lui lorsqu’un craquement le fit se retourner.
Avec un bref hurlement, une lourde silhouette s’affaissa et instinctivement le gangster tira son arme.
Un bruit sonore malgré le tambourinement de la pluie se fit entendre; celui d’un grand morceau de plastique se cachant. Zicario avait enfin réussi à se décrocher, et était tombé droit dans la benne, qui s’était en partie renversée du côté opposé, répandant ses déchets sur le sol trempé.

-Merde, cria le deuxième porte-flingue en préparant justement son arme et en s’avançant précipitamment, il va s’casser, descends-le, bordel!

Avec vitesse mais lourdeur, le premier gangster épaula son FAM 3 et visa.
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MessageSujet: Re: Il était une fois, le Déluge (Articas Z.7)   Il était une fois, le Déluge (Articas Z.7) Icon_minipostedVen 15 Juil 2011 - 13:37


Ces innombrables journées d’entraînement au centre de recherche ainsi qu’en milieux hostiles diverses, finirent par forger une arme redoutable capable de s’adapter pour répondre à n’importe quel ordre de mission. Le sujet Z.7 était conçu pour tuer, sans forcement prendre plaisir à semer la mort, c’était ce pourquoi il existait. Sa moral était souvent soumise à rude épreuve car il ne trouvait pas toujours de justification à ses actes criminels commandités de loin par des inconnus auxquels il avait juré allégeance à travers une signature offerte à un âge de déraison, dans un état psychologique de faiblesse.
Des doutes de plus en plus tenaces taraudaient son esprit mais en ces temps nébuleux il fallait découvrir qui sont ses maîtres et créateurs, quelles sont leurs faiblesses, quelles sont leurs forces pour espérer un jour s’en affranchir.

Pour l’heure, il fallait agir sans brûler les étapes et Castellano restait la priorité.

La patience est l’aptitude première de tout prédateur qui chassent à l'affût. Chaque situation nécessite une tactique particulière et celle qu’avait adopté Articas semblait lui sourire.

Le premier larron de Scaliger était entrain de narguer Zicario qui se débattait comme un diable et demeurait perplexe face à la marche à suivre. Cette cible intermédiaire devait rester en vie pour que l'agent lui tire les vers du nez et obtienne ainsi l'adresse de la planque de Castellano. Il fallait à tout prix éviter son exécution sommaire.

Soudain tout s’enchaîna de la manière la plus opportune qui soit pour l’assassin. La chute brutale de l’indique précipita les deux mafieux vers la lame et les balles de Z.7. L'échappatoire de Zicario sera de courte durée songea Z.7 qui savait déjà comment il passerai l'obstacle.

Une danse mortelle s’entama sous un déluge d’eau, au beau milieu d’une ruelle isolée de « Kamensk la corrompue ».

Alors que le plus malin des mafieux se précipita en avant pour abattre Killian, l’agent secret de l’UTE jaillit de son repère en balançant son bras gauche en un vif et large arc de cercle en direction de la jugulaire du malheureux . La miséricorde à froid fendit les airs comme un éclair azur pour venir le faucher dans sa course.
Dans un mouvement de balancier coordonné, son poing droit se leva et se raidit vers le plus railleur des porte-flingues. Articas fit feu trois fois : pour le pli du genou, le creux des omoplates et l’arrière du crâne.

L’assassin mit toute sa fougue et sa concentration au bénéfice de cet enchaînement. Le moindre geste était savamment dosé. Le fruit de moult années d’un rude apprentissage au près de mentors certes bien controversés mais dont la rigueur et la passion servirent au mieux les différents sujets du projet Z et qu’aujourd’hui Articas Z.7 s’évertue d’honorer lorsqu’il oeuvre les armes à la main.
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MessageSujet: Re: Il était une fois, le Déluge (Articas Z.7)   Il était une fois, le Déluge (Articas Z.7) Icon_minipostedLun 18 Juil 2011 - 15:44

Les deux spadassins de Scaliger n’étaient plus et, dès demain matin, deux nouveaux seraient recrutés. Il y avait pléthore de gamins prêts à “prendre des responsabilités”, “devenir quelqu’un” et “passer à la vitesse supérieure”.

Le problème était que Zicario semblait avoir disparu. Poubelle renversée, des détritus partout et nulle trace du bonhomme ce ce n’était un morceau de vêtement pendant lamentablement, mais aucune trace du monsieur.


..............


Zicario se releva péniblement alors que trois coups raisonnaient dans la nuit. Le tueur de... Il ne savait même pas quel camps c’était, était mort sans avoir pu bouger. Mais bon sang qui était ce type ?! L’homme courut la queue entre les jambes, serrant le plus possible son SIP. Il dépassa son bloc et atteignit une petite cour dans le suivant. Il s’arrêta pour reprendre son souffle.

Il ne pouvait pas rentrer chez lui, sinon sa famille était certaine d’y passer. Zicario expira un bon coup et réfléchit. Il devait se planquer et vite. Connaisseur de la ville il ne tarda pas à mettre au point un plan. Zicario reprit sa course et, glissant entre les ombres, fila dans une ruelle et força l’entrée d’un soupirail. Les gamins du quartier jouaient dans le coin et pour avoir tiré les oreilles à Emilio, son fils, lorsqu’il avait été contraint d’allier le récupérer au poste, il savait que les moutards du quartier étaient parvenus à accéder au métro urbain depuis un cave à l’aide de matériel tombé du camion à la sortie d’une usine. Après quelques recherches à la lumière de son Inphone, Zicario trouva enfin la galerie, apparemment son gamin et ses amis n’étaient pas des manches, à défaut d’aller tous les jours à l’école... À présent il fallait disparaître et réfléchir pour la famille, histoire de pas lui valoir trop d’embêtements.
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MessageSujet: Re: Il était une fois, le Déluge (Articas Z.7)   Il était une fois, le Déluge (Articas Z.7) Icon_minipostedMar 19 Juil 2011 - 21:21

Les attaques firent mouche toutes deux et les chiens de Scaliger tombèrent presque en même temps sur le sol ruisselant d’eau et de sang. Une gerbe cramoisie avait giclé depuis la gorge éventrée jusqu’au visage d’Articas qui s’essuya d’un revers de la manche, le goût âcre du liquide de vie dans la bouche.
Après un rapide moulinet il rengaina sa miséricorde dans son fourreau étanchéifié avant de se pencher pour fouiller brièvement le corps sans vie à ses pieds.

L’assassin voulait savoir à qui rendre la monnaie de sa pièce même si il avait un doute sur les maisons mafieuses, il ne tarderait pas à découvrir laquelle des trois avait commis une grossière erreur.

Pas de pardon, Pas de pitié pour ces rats qui gangrènent la société, qui rapinent, violent et tuent pour servir la volonté de véritables monstres au dessein pervers. Les Kunsa, les Scaliger, les Galtieri, il les exècre tous autant les uns que les autres, même si parfois il reconnait une triste utilité pour certains d’entre eux. Il fallait servir les jeux de ces pourris pour pouvoir progresser vers une cible et un objectif, graisser une patte qui si trop gourmande risque de finir trancher.

Or le temps passait vite et le gibier semblait animé d’un rare envie de vivre. L’humain modifié génétiquement fila à nouveau, enjamba le second bougre qui s’était vu octroyer un nouvelle orifice la base du crâne puis arracha son imper au vol. Arrivé au bas de l’obstacle aux mailles d’acier, il retira de son gilet tactique une micro découpeuse laser qu’il activa pour sectionner le grillage. Z.7 écarta les pans puis se remit à courir dans ce dédale noyé sous les ondes diluviennes.

La nuit s’installait et la visibilité s’amoindrissait encore. Plus une trace de Zicario. Les sourcils de l’agent de l’UTE se froncèrent, au faire et à mesure qu’il avançait, son regard fouillait les alentours mais en vain.

Quelques instants plus tard, Articas était arrivée au niveau du bloc d’immeubles où demeurait le fuyard. Se fondant dans les ombres comme un renard en maraude, il avait décidé de scruter les alentours. S’il ne trouvait aucun indice dans le quart d’heure qui suivit, l’agent s’était résolu à rentrer dans les appartements de Killian pour une visite de courtoisie à la famille Zicario, en ultime recours. Une épouse et un marmot en larmes sur son hypercom aurait de quoi vite ramener l’indique au bercail. Articas ne pouvait echouer, cet option n’était même pas envisageable et n’importe quel moyen serait bon pour honorer un contrat.
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MessageSujet: Re: Il était une fois, le Déluge (Articas Z.7)   Il était une fois, le Déluge (Articas Z.7) Icon_minipostedSam 30 Juil 2011 - 17:17

Après la tension des instants précédents, l'attente dans la pluie semblait d'une étrange vacuité, d'autant plus que l'averse ne semblait pas vouloir faiblir et qu'après chaque semblant d'accalmie elle reprenait de plus belle.
L'immeuble de Zicario était propret compte tenu des standards kamenskites; pas trop de rouille sur les surfaces métalliques, une entrée sans odeur, et un réverbère fonctionnel devant la façade. Quelques lumières pronvenaient des étages supérieurs, mais sinon tout était sombre et calme.
Alors même qu'à plus de deux kilomètres de là Antonelli Scaliger entrait dans une colère noire en ne voyant pas revenir ses séïdes, Articas attendait avec une patience décroissante devant la bâtisse.
Subitement, la porte s'ouvrit, et une silhouette chancelante la passa, suivie d'une autre. L'homme dans l'ombre se tendit, et sa main se rapprocha de son arme favorite.

-Ouaaaaaaaaaaais c'était trooooooooop mooooooooortel, s'écria sur un ton absolument crétin et passablement pâteux une voix en provenance des deux individus, faudra qu'on s'r'fasse ça d'main soir, vieux...
-Ouaaaaaaaais clair, répondit le deuxième avec une intonation parfaitement identique, c'était grooooooove...

Zigzaguant dans la pluie, les deux hommes disparurent du champs de vision d'Articas. Ce dernier, néanmoins, entendit distinctement le bruit de féraille qui s'éleva quand l'un des inconnus heurta bruyamment une poubelle. Puis ce fut le silence dans le vacarme des gouttes de pluie sur la tôle des hangars et de certains toits.
Cela dura encore une petite éternité de trop. Artica s'apprêtait à aller jeter un coup d'oeil lorsqu'un véhicule bifurqua dans la petite rue, et s'arrêta à quelques mètres de sa cachette. C'était un véhicule personnel doté d'une puissante suspension anti-G, et avec une plage de chargement remplaçant les deux sièges arrières. Une rond de plastique pendait au bout d'une chaînette au niveau du rétroviseur, et annonçait "Association des Chasseurs de Christiansa".
Un bonhomme en débarqua. Moustachu et peut-être un peu au dessus de son poids idéal, il portait une chemise rouge à carreau et parlait très fort dans sa com.:

-Ouais, ouais.... ouais, j'y suis j'te dis, t'a pas à t'en faire, j'vais m'en charger et tout ira ben... t'inquiète, j'les emmenerais en lieu sûr... et j'te dis qu'il y a personne ici... oui j'ai pris un flingue!

Il s'avança un peu, fermant d'un coup sec sa portière. Il portait un gros fusil de chasse dans le dos. Il soupira, et désactiva la com. Puis, marmonnant, il se dirigea vers la porte, et sonna.

-Bon dieu de bordel, qu'est-ce qu'il s'est encore attiré comme emmerdes c'te vieille branche? Grogna-t-il dans sa moustache.

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