Sujet: Un Départ sur les Chapeaux de Roue Mer 10 Aoû 2011 - 19:12
L’atmosphère de la salle était des plus pesantes. Une épaisse fumée y régnait, se développant en volutes, teintant de gris l’air déjà très sombre qu’une faible lampe fixée au plafond tentait tant bien que mal d’éclairer.
Les murs, d’un acier qui n’était plus si froid tant la rouille le rongeait, semblaient décrépis, tout autant que les quelques meubles de la pièce exigüe. Sous la lampe, une table de bois fendu et attaqué par la vermine autour de laquelle se trouvaient quelques chaises. Cinq hommes assis d’un côté de la table se regardaient les uns les autres, en scrutant attentivement un sixième du regard.
D’autres personnes étaient présentes dans les lieux, certaines adossées au mur, quelques unes debout. La plupart tenaient un verre à la main, plus ou moins vide. Seuls le bruit des glaçons teintant contre le verre et le grésillement des cigarettes en train de brûler osaient rompre le silence. Tous les regards convergeaient vers le sixième homme assis à la table, seul à se trouver de son côté de la salle, faisant face à tous les autres.
Il sourit, sachant pertinemment qu’il était au centre de l’attention du groupe. Son chapeau, un vieux fedora marron usagé au bord assez large, projetait un jeu d’ombres sur son visage, cachant à tous ses yeux moqueurs ainsi que l’étincelle qui y brillait. Était-ce une de ces lueurs d’espoir qu’inspirent les coups de génie ou, au contraire, seulement œuvre de l’alcool ? Personne ne le saurait jamais...
Il finit d’un trait son verre et reposa celui-ci bruyamment sur la table.
- Un autre whisky... - C’est ton cinquième verre, l’As... au prix que ça coûte, tu ne crois pas qu'il serait temps de jouer ?
La nervosité se faisait sentir dans la voix de son interlocuteur. Un certain... manque d’assurance qu’il semblait tenter de contenir tant bien que mal. Et c’était tant mieux. Le sourire du buveur s’étira encore un peu.
- Si c’est vraiment ce que tu veux, le Gomenzo, eh bien soit... J’te suis.
L’inconnu retourna tranquillement ses deux cartes, l’une après l’autre. Un as de pique, un roi de pique...
- Royale. Allez, par ici la monnaie... On en refait une autre ou vous vous arrêtez là ? Faudrait pas que je vous plume toi et tous tes copains.
Il récupéra les crédits tout en parlant, clope au bec. Trois des hommes assis s’enfoncèrent dans leurs chaises en maugréant tandis qu’un autre se leva. Le cinquième, le surnommé «Gomenzo», se pencha sur la table déposant sur celle-ci une liasse de crédits, comme pour défier son adversaire.
- Apportez-lui son verre. Ou plutôt, amenez-lui la bouteille ! Dis-moi, l’As, tu m’as l’air bien trop calme pour une partie celle-ci ? Et si on pariait quelque chose d’un peu plus gros, histoire de pimenter un peu... nos vaisseaux par exemple ? J’aime beaucoup ton Ballon Noir... - Ça me va.
Agacé par l’apparente indifférence de son interlocuteur, l’homme s’enfonça à son tour dans sa chaise tandis qu’il distribuait les cartes. La nouvelle partie avançait au même rythme que celui auquel le niveau de la bouteille baissait. Le «Gomenzo» finit par sourire, d’un air moqueur, suivi des autres hommes présents dans la salle, ses sous-fifres apparemment, leurs sourires devinrent même des ricanements quand leur patron abattit finalement ses cartes.
- Carré d’As ! Je crois que j’ai gagné, l'As. Allez, les codes de ton vaisseau...
Son adversaire resta silencieux un moment, prenant apparemment le temps d'apprécier la tension qui montait, rendait l'air presque électrique. Les gorilles du "Gomenzo" paraissait tendus, nerveux. Tout le monde avait posé son verre. Les armes étaient restées à l'extérieur, mais il n'y avait aucun moyen d'être sûr avec "lui", l'As... un inconnu tout juste débarqué qui prenait de grands airs, que la Fortune semblait suivre comme son ombre tant sa chance au jeu était insolente.
- Ok, ok, pas de problème... Allez, sois donc bon prince, et offre-moi un dernier whisky.
Tout le monde se détendit soudainement. La tension retombait, quelques uns osèrent esquisser un sourire un coin, débuter un ricanement à peine dissimulé... Le "Gomenzo" lui-même s'étira, baillant d'un air moqueur et supérieur.
- Tu veux rire, l'ancien... Allez, espèce de clown, fais donc ce qu'on te dit avant que...
Il n’eût pas la temps de poursuivre sa phrase plus avant. L’adversaire venait de le saisir d’une main par le col, le tirant vers lui, tandis que de l’autre bras brisait la bouteille de whisky vide qu’il tenait par le goulot et renversait la table d’un coup de pied en à peine deux mouvements, secs et violents.. Les cartes volèrent dans les airs, tandis que les volutes de fumée s’agitaient en tous sens suite à cette agitation, que les verres tombaient au sol, explosant pour la plupart à l’impact, répandant des éclats de verres en tous sens, ajoutant à la confusion. Certains eurent le réflexe de vouloir dégainer leurs armes, mais c’était peine perdue: elles étaient toutes déposées à l’extérieur, comme au cours de toute partie de poker qui se respecte, d’autant plus qu’ils surpassaient largement leur adversaire en nombre.
- Espèce de tricheur, va... Tu crois que je ne t'ai pas vu faire ?
Avant qu’il n’ait pu comprendre, celui que nous avons décidé ici de nommer le «Gomenzo» par commodité (et par paresse) se retrouva à moitié étranglé par derrière, d’un bras, et plaqué contre son agresseur, lui-même dos au mur. Une très vive douleur se faisait probablement sentir au niveau de la gorge du chef de la bande, étant donné que son adversaire y enfonçait légèrement ce qui restait de la bouteille brisée, soit un joli morceau de verre d’une bonne dizaine de centimètres de longueur. Plus qu’il n’en fallait pour trancher une carotide...
- Bon, les mains en l’air, personne ne bouge et tout le monde s’éloigne de la porte. Sinon votre patron risque de ne pas faire long feu... et vous tenez plus que moi à lui, n’est-ce pas ? Enfin, je l’espère pour toi mon vieux Gomenzo, autrement je ne donne pas cher de ta peau. - Petit enf... - Hola, hola ! Et le respect des aînés dans tout ça, hein ? Tout doux mon p’tit tricheur adoré, tout doux mon p’tit gars. Moi aussi je t’aime, tu sais ? Mais malheureusement, ça risque d’être impossible entre nous. Un persentiment... ou un truc dans ce genre. Tu vois ce que je veux dire ? Non, bien sûr... Bref, on n’en rien à cirer de toute façon, pas vrai... tout ce qui t’intéresse, c’est ta vie. Ça manque d’originalité tout ça, gamin ! M’enfin, je vois mal qui pourrait t’en tenir rigueur, soit dit en passant. J’en étais où... Ah, oui ! Poker, prise d’otage ! Au fait, c’est quoi ton p’tit nom, mon p’tit otage qu’il est trop chou ?
L’As éclata de rire en voyant se décomposer le visage de l’autre, dont les yeux roulaient presque d’effarement. Il lui maintenait en effet la tête en arrière. Les autres devant eux semblaient complètement désemparés face à cette situation aussi inédite qu’imprévue...
James Smith Initié
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Sujet: Re: Un Départ sur les Chapeaux de Roue Mer 10 Aoû 2011 - 22:34
La plupart étaient crispés sur leur verre, le « Gomenzo » plaqués contre le mur ne pouvait agir, le fut de bouteille lui lacérait le cou, et quelques perles de sang tombèrent au sol. L’atmosphère était si lourde que tout semblait figé, le silence pesant, imposant faisait couler sueur, et faisait suinter la peur. Soudain, un second homme agrippa l'agresseur par derrière et le souleva du sol par le col de son vêtement, un autrevint lui tordre la main pour lui faire lâcher le tesson de bouteille.
L'agresseur fut plaqué au sol tandis que le « Gomenzo » venait de récupérer le tesson, prêt à l'utiliser sur celui qui l'avait attaqué. Il allait frappé
Un bruit sourd suivit, une explosion, un coup de feu ? Deux autres suivirent. En tout cas les oreilles sifflèrent pendant plusieurs secondes qui parurent des heures. Lorsque le « Gomenzo » rouvrit les yeux, Il lâcha le tesson et porta les mains à son ventre qui se teintèrent de sang, levant les yeux sur ses comparses, il vit les deux autres au sol, baignant dans leur sang. Deux trous apparaissaient dans la cloison du mur, exhalant de la fumée. Le tesson de bouteille roulât sur le sol attaqué par la moisissure, légèrement en pente. Le « Gomenzo » s'affala dans un borborygme.
Le tireur était le serveur, le visage asiatique, peut-être des origines d’Anaudar ou même de la FSU. Avec un accent reconnaissable il s’exclama :
« Pas de combat ici, le pub « DarkPalace Casino » est un endroit tranquille, pas de combat, pas de menace, pas de triche… »
Le regard du serveur se posa sur la victime au sol. Il se dirigea vers lui et baissa son arme, et le releva. Il commença à le fouiller.
« Si tu bouges je te tire dans le pied… »
L’asiatique le fouilla et trouva une carte, un « as ». Avant toute protestation de la part des spectateurs de la scène, l’asiatique sortit l'étrange individu de la salle, et ferma la porte derrière lui.
L’endroit était bien plus animé, Streap-Tease, proxénétisme et alcool coulaient à flots.
« Dernière fois que je sauve le cul de quelqu’un comme vous… »
L’asiatique regarda autour de lui, l’atmosphère était saturé de musique électronique. Il rangea son fusil à pompe automatique.
« Je vous ai aidé, je me débarrasserai des corps, vous aller maintenant m’aider, Mr. »
L’asiatique lui donna un paquet, le contenu était inconnu, mais il devait l’apporter à l’autre bout du Titan, dans un bureau de préteur sur gage au nom douté… la « fée verte ». Et il devait faire vite, le serveur bloqué ici, avait donc besoin d’un courrier.
Artemis Fowl Initié
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Sujet: Re: Un Départ sur les Chapeaux de Roue Mer 17 Aoû 2011 - 0:38
Beaucoup d'agitation en très peu de temps... Les actions qui défilaient, s'enchaînaient sans qu'il n'ait le temps de réagir. Et, enfin, le calme revenait. Un serveur venait de lui sauver la peau, à grands coups de fusil à pompe. Un total manquement des plus regrettables à l'élégance, mais d'une efficacité à toutes épreuves.
- Quand je disais qu'il trichait ! Je perds jamais au poker... Enfin, je suppose que les remerciements les plus sincères sont de mise... et j'imagine que j'ai désormais une dette envers vous. Et, pure curiosité, y'a-t-il quelqu'un ou quelque chose qui pourrait s'opposer à la livraison de votre... paquet ? Histoire de savoir à quoi m'attendre...
Le paquet en question avait vite disparu dans les replis du vieil imper de l'As, rejoignant ainsi ses armes qu'il venait de récupérer. Il s'était aussi emparé en toute discrétion de quelques choses intéressantes laissées à l'entrée par ses infortunés ex-adversaires de jeu et se mit en route à travers les dédales de couloirs du Titan, préférant les endroits fréquentés et si possible lumineux. La "fée verte" était un personnage haut en couleurs et très connu par ici... le plus difficile ne serait donc probablement pas de trouver son bureau mais d'y parvenir sain et sauf. Ce n'étaient pas les inconnus qui manquaient, et certains chercheraient peut-être à s'emparer de son "colis".
Mais il ne les laisserait pas faire, pas plus qu'il ne chercherait à connaître le contenu du paquet... il en allait de son honneur. Le serveur ne venait-il pas de lui sauver la vie ?
James Smith Initié
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Sujet: Re: Un Départ sur les Chapeaux de Roue Mer 17 Aoû 2011 - 19:28
Le jeune asiatique fut évasif sur la question du danger, il répondit simplement…
« Vous connaissez le Titan ! »
Il rangea son fusil derrière le comptoir. Il allait partir mais il laissa filer une dernière phrase.
« Je le saurez si vous n’avez pas livrer le paquet… Vous pouvez l’ouvrir par ailleurs, mais cela ne vous apportera pas la connaissance. »
En effet, si l’as l’ouvrait, il trouverait une carte de carton perforées de nombreux trous de multiples formes géométriques. Puis le serveur disparut. Une carte en carton perforée… ce n’était pas facile à transporter. Sur le plan du titan, l’as devait parcourir pas moins de quarante-deux kilomètres en ligne droite pour atteindre la « fée verte »… la bonne blague… Il n’y a jamais de ligne droite dans les vaisseaux. Il n’avait comme unique possibilité que de prendre le tram’ du titan, mais c’était à ses risques et périls, en effet, pour s’amuser certains disaient qu’il était déconseillé aux enfants de moins de douze ans, aux femmes enceintes et aux cardiaques. Et une chose que le pauvre colporteur ne savait pas, c’était qu’à présent, on l’avait pris en chasse. Dans le tram, la mendicité faisait loi, mais aussi le vol à la tire, perpétrés par des enfants errants, laquais de sombres entreprises mafieuses infestant le vaisseau spatial.
Il ne fallut pas longtemps pour qu’une fusillade éclate dans une rame voisine, séparée par une porte blindé… Du sang aspergea le hublot, mais aucun passager n’en eut cure. La mort était une chose banale, commune et quotidienne sur le Titan. Dans le métro, l’as fut accosté par un enfant qui visiblement avait vu le paquet que portait l’homme. Il se rapprocha de lui.
« Alors on va à la fée verte… »
L’enfant ne finit pas sa phrase, ce qui installa une atmosphère pesante, rythmée par le bruit des suspenseurs magnétiques du tram’. Il ne fallut pas attendre pour que l’enfant sorte un couteau.
Artemis Fowl Initié
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Sujet: Re: Un Départ sur les Chapeaux de Roue Ven 19 Aoû 2011 - 23:47
A peine monté dans le tram que les ennuis commençaient déjà... Et un gosse, qui plus est. Mais le wagon était bondé. Rempli à craquer de bandits, criminels et petits délinquants en tous genres; une occasion des plus inespérées.
- Cent pour celui qui apprend la vie et le respect de ses aînés à ce gamin ! Parce que je ne sais pas pour vous, mais moi je ne sais pas y faire avec les gosses.
Plusieurs personnes dans le wagon se mirent à ricaner, quelques unes rirent ouvertement. L'ambiance s'était détendue, mais déjà quelques uns entouraient le petit, l'air presque amusés. Le coursier semblait indifférent à la chose, un air moqueur se dessinant imperceptiblement sur le masque de son visage. Après avoir refermé son manteau, s'assit tranquillement, une main dans une des grands poches extérieures de son imperméable, visiblement occupée à y empoigner quelque chose. Une arme peut-être ? Comment savoir...
- Et cinquante de plus s'il n'est pas trop âbimé. Je ne voudrais pas qu'il m'en veuille... Alors, gamin, qui d'autre est avec toi ?
Sous son apparence calme et détendue, l'As était aux aguets, les nerfs à fleur de peau, chaque muscle de son corps prêt à le faire bondir. Mais il n'en paraissait rien, et c'était là ce qui faisait toute sa force au poker. Une assurance de façade, inébranlable, ne laissant rien percevoir de ce qui se cachait derrière.
Pendant ce temps, le tramway continuait à avancer à travers les allées du Titan, sans s'arrêter. D'un côté, la cabine de pilotage. De l'autre, le reste des wagons, rempli d'inconnus.
James Smith Initié
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Sujet: Re: Un Départ sur les Chapeaux de Roue Sam 20 Aoû 2011 - 0:21
Le jeune homme fut tabassé en bon et due forme, trop peut-être, il crachait déjà ses incisives. Il ne put pas parler tant la douleur était intense. Il s’évanouit : Adieu les cinquante dollars, mais bonjour l’amusement. Inconscient, l’enfant ressemblait à une loque déchirée, parsemée de sang, étendue au sol en une forme rappelant le cadavre d’un ange, enfin… façon de parler.
Pas d’interrogatoire possible, on réclama tout de même les cent briques à l’as. L’arrêt d’après, le véhicule stoppa et un flot d’entrée et de sortie toucha le wagon. Le petit, toujours dans les vapes fut jeté à grands coups de pied dehors.
Le tram’ reprit sa route, la moitié du chemin était fait. Passant sous un tunnel, il y eut une secousse caractéristique d’un changement de chemin de rail. Le tram’ changea d’itinéraire.
Le wagon de l’as était situé à juste avant la première, à travers les vitres, on put voir que le tram’ passait au-dessus d’un hangar a vaisseau par l’intermédiaire d’un chemin suspendu. Il y eut un long cri dans le wagon du devant. Puis il y eut une sensation, comme une sensation de chute, puis ce fut le noir, le noir total.
---
Le tram’ avait été détourné de son chemin, et renvoyé vers une voie sans issue… les trois wagons qui le formait étaient en pièce éparpillé dans l’immense hangar du Titan, en flammes des victimes hurlaient impuissantes, des chanceux s’extirpèrent des carcasses métalliques, la fumée noire envahissait l’endroit, et au loin le bruit de robots pompiers se firent entendre.
Dans les décombres trois mercenaires s’activaient, ils discutaient.
« Trouvez-moi ce paquet! Et arrachez le de son porteur, mort ! »
Ce dernier mot résonna dans les décombres de l’accident. Et les trois hommes se rapprochaient lentement, mais inexorablement du second wagon scié en deux et à moitié en flamme.
Artemis Fowl Initié
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Sujet: Re: Un Départ sur les Chapeaux de Roue Lun 5 Sep 2011 - 4:34
L'homme à l'imperméable finit par détourner le regard de la scène, le regard vide rivé à la fenêtre du wagon. La vue y était grandiose... L'incarnation même de la folie humaine et de son génie tout à la fois. D'immenses hangars, tous aussi vastes et impressionnants les uns que les autres. Le Titan portait bien son nom... Mais il était fort à parier que le coursier ne s'en apercevait pas tant il paraissait plongé dans ses pensées...
Un air de surprise vint soudainement se greffer sur son visage tandis que le wagon de devant disparaissait dans le vide. Quelqu'un doté de réflexes particulièrement rapides, ou tout simplement d'un instinct de survie dépassant l'entendement s'élança vers la manette du frein d'urgence, mais il était déjà trop tard pour empêcher la catastrophe. Une chute, une très longue chute, au cours de laquelle seuls les hurlements de terreur parvinrent à couvrir le sifflement du wagon en train de tomber et l'effroyable fracas de celui qui venait de s'écraser en contrebas...
Des cris... des cris de souffrance, des cris de peur, des cris de panique... Bientôt, sans doute, viendraient les cris de joie de ceux qui auraient retrouvés un camarade en vie, ainsi que ceux des pilleurs de cadavre venant de détrousser une proie. Parlons-en, d'ailleurs, des pilleurs de cadavres. Tels des vautours, ils sont toujours les premiers arrivés, comme si ces oiseaux de malheur pouvaient sentir la détresse de leurs semblables et prédire les catastrophes...
Un d'entre eux d'ailleurs venait de s'emparer des vêtements d'une des victimes. Un grand imperméable beige défraîchi par le temps et la pluie. Une belle prise, c'est bien vrai... Mais tout à son bonheur tandis qu'il le revêtait et farfouillait dans les poches en se demandant quels trésors elle pouvaient bien receler, le pillard ne se rendit pas compte que sa victime qu'il croyait morte venait d'entrouvrir les yeux, éblouie par la lumière et encore sous le choc. Une vilaine plaie au sommet de son crâne saignait abondamment, comme toujours dans cette région du corps, et essayant de se redresser, il grimaça, avant de s'effleurer le côté droit du bout des doigts. Probablement une côte cassée, ou tout du moins fêlée... D'autres passagers, nettement moins chanceux, avaient amortis sa chute, sans pour autant lui épargner de multiples contusions plus ou moins légères ainsi que diverses blessures.
L'homme, qui s'avéra être notre coursier, se redressa doucement, tentant de retenir son souffle comme pour atténuer la douleur. Des vociférations se firent entendre... la chasse n'était toujours pas abandonnée. C'est ici que s'achève la vie du pillard, en silence, d'une balle dans la nuque. Le coursier lui laissa son fidèle imperméable, après en avoir frénétiquement vidé les quelques poches. Il acheva le travail d'une balle dans le crâne de celui qui venait d'essayer de lui dérober ses quelques maigres possessions, défigurant atrocement le mort désormais impossible à identifier.
- Ce n'était pas ton jour mon pauvre gars... ni le miens apparemment...
L'étranger s'enfonça alors entre les flammes et les corps, s'éloignant des lieux de l'accident, boîtant et grimaçant tout à la fois en traînant sa jambe droite. Ses poursuivants ne pourraient pas identifier le cadavre à l'imperméable et seraient probablement forcés d'envisager qu'un pillard avait pu "s'occuper" du porteur du paquet afin de pouvoir tranquillement s'emparer des affaires de celui-ci... Et autant dire que vu la concentration locale en morts, blessés, pillards et autres curieux, sans oublier l'obscurité qui régnait et que seules les flammes des incendies éclairaient, on ne pouvait que leur souhaitait bonne chance.
James Smith Initié
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Sujet: Re: Un Départ sur les Chapeaux de Roue Ven 9 Sep 2011 - 18:55
L’As se mit à boiter et à errer dans les ruelles du MSS Titan, couvert de sang, l’individu instillait l’incompréhension et la peur parmi les habitants du vaisseau.
De l’autre coté, une explosion vint illuminer les rails et l’épave, des arcs électriques atteignaient quelques badauds qui avait eu la malchance de se rapprocher des câbles à haute tension tombés au sol.
Alors, il fut peu à peu rabattu par sa marche incessante vers l’extrémité du vaisseau, là où était l’endroit où il devait se rendre. C’est ici qu’il tomba devant la « fée verte », le comble, l’établissement était semblait-il, abandonné depuis des lustres et tombait en ruines. Apparemment, il devait exister deux « fée verte ». Mais comment un bar inexistant aurait-il pu se tailler une telle réputation dans tout le vaisseau ?
Artemis Fowl Initié
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Sujet: Re: Un Départ sur les Chapeaux de Roue Mer 26 Oct 2011 - 0:11
- Finalement, ce n'était pas une si mauvaise idée que ça, de mourir au fond de ce tripot... Aurait été plus reposant en tous cas...
S'aventurant dans les décombres de la ruine, le coursier trouva des bandes de tissus disparates qui firent offices de bandages des plus sommaires... et plus ou moins propres. Un vieux pied de table en bois usé retrouva la vie en se réincarnant en canne inconfortable mais remplissant néanmoins son office. Le fatigué du coursier, bien que toujours abîmé par l'accident, semblait lentement, douloureusement reprendre vie peu à peu...
L'homme continua alors à fouiller, péniblement, l'endroit à la recherche d'un éventuel indice sur le destinataire du paquet. Il commença par les tiroirs, les ouvrant inlassablement les uns après les autres, toussant quand, ayant un soulevé un nuage de poussière, celui-ci venait lui gratter les narines. L'obscurité des lieux ne permettant pas de déchiffrer ni d'identifier ce qu'il trouvait, le blessé fourrait au fond de ses poches tout ce qui lui tombait sous la main, pour plus tard. Il ne restait probablement guère d'objets intéressants, mais qui sait ? Peut-être qu'un chargeur ou quelques crédits étaient restés dans les coins. Après les tiroirs, ce fut le tour des étagères, puis des placards, et du dessous des meuble. Il lui fallait éviter de s'ouvrir les doigts sur les bouts de verres, vestiges des anciennes bagarres de comptoir, tout en veillant à ne passer à côté de rien. Une bouteille de whisky pleine traînait encore dans un recoin de la pièce, sous les toiles d'araignées... Du tord-boyaux, le moins cher du marché - et c'était peu dire, sur le Titan - à soixante degrés, rien de tel pour se désinfecter les blessures... en attendant de trouver mieux.
Ayant fouillé plus ou moins tous les recoins de l'établissement abandonné, l'As repartit au bout de quelques, la faim au ventre, la goutte au nez à force d'avoir éternué jusqu'à ses bronches à cause de la poussière, les membres endoloris et engourdis par l'endorphine libérée pour atténuer sa souffrance. Direction le bar de Franck, un véritable havre de paix dans ce rafiot puant ,où l'on pouvait compter sur le patron pour pouvoir manger et boire en toute tranquillité. Franck n'aime pas qu'on dérange ses clients... enfin, c'est ce qu'on dit.
- Alors, voyons voir ce que j'ai trouvé d'intéressant...
Edit: [HRP]A toi de me dire ce que j'y trouve, si tant est que j'y trouve quelque chose d'utile / intéressant... si j'arrive ou non en vie au bar, etc ^^[/HRP]
Rumy Administration
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Sujet: Re: Un Départ sur les Chapeaux de Roue Sam 5 Nov 2011 - 20:10
Objets trouvés dans l'établissement abandonné
Citation :
-1 créditeurs mal en point d'un vieux modèle -5 crédits en pièce -Le disque-dur d'un terminal holographique inconnu -1 holopad d'un vieux modèle, particulièrement sale -1 vieil médik Pack universel portatif
Tout ces objets sont facilement transportable et peu lourd. Pour le Bar de Franck, celui-ci se trouvait sur les ponts supérieurs à celui ou se trouvait Artemis. Il devait entre autre passé par les territoires contrôlés par les narcotrafiquants Ecazans qui n'étaient pas toujours de bon repos.
Artemis Fowl Initié
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Sujet: Re: Un Départ sur les Chapeaux de Roue Sam 12 Nov 2011 - 1:11
Ayant passé en revue ce qu'il avait trouvé dans le bar abandonné, le coursier employa le médik Pack, probablement dans l'espoir de se rafistoler un peu mieux, et reprit sa route en direction du bar de Franck.
Il boitait moins, probablement les effets des différents produits contenus dans le médik pack, et sentait un peu plus en forme. La carte perforée au fond d'une de ses poches, il avançait dans les couloirs du Titan l'air sombre et pensif. D'obscures questions fusaient très certainement dans son esprit, mais lui seul en avait la connaissance.
De son visage généralement presque inexpressif on pouvait cependant supposer que c'était en rapport avec cette introuvable Fée Verte... et au vu des expressions de rage qui passaient brièvement par moments, on ne pouvait qu'imaginer qu'il en voulait à ses agresseurs, sans savoir de qui il s'agissait... mais qu'il ne ferait pas bon d'être à leur place quand il les retrouverait.
C'est alors que quelque chose le tira brutalement de ses pensées.
Rumy Administration
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Sujet: Re: Un Départ sur les Chapeaux de Roue Sam 12 Nov 2011 - 22:32
Un groupe d'Ecazans venaient de surgir de derrière une coursive, ils n'avaient pas encore vu l'As devant eux puisqu'ils semblaient davantage concentré à mater un holopad miteux que tenait l'un d'eux. Ils étaient trois, tous portait des armes Krypto-Arkilienne ou Unionienne. C'était donc probablement des narco-trafiquant qui contrôlait les quelques ponts du Titan hors-influence des Gomenzo. Vu leur visage quelque peu perfide et amusé, les images sur l'holopad ne devait certainement pas un groupe de none en train de chanter dans un église à Himalia.
Artemis Fowl Initié
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Sujet: Re: Un Départ sur les Chapeaux de Roue Ven 25 Nov 2011 - 0:43
Sale, recouvert de poussière et de sang, les vêtements déchirés par endroits, Fowl faisait pitié à voir... On l'aurait sans problème confondu avec un des centaines de miséreux qui vivotaient au jour le jour à bord du Titan. Il ne lui manquait que l'odeur... quoique, celle du tord-boyaux dont il s'était aspergé ses blessures plus tôt suffisait plus qu'amplement. Une brève mimique de concentration passa sur le visage du coursier épuisé avant qu'une jolie auréole ne se forme sur son pantalon.
La dernière fois qu'il était allé aux toilettes remontait à il y de nombreuses heures, et il semblait bien décidé à incarner l'allégorie même de la déchéance. Entre les odeurs d'alcool et d'urine qui émanaient de lui ainsi que son apparence pour le moins repoussante, sa propre mère ne l'aurait certainement pas reconnu. Enfin, je ne suis que la voix-off du narrateur... Moi je dis ça, je dis rien, hein...
Notre épave s'approcha en claudiquant, légèrement courbée, des Ecazans littéralement agglutinés devant leur vieil holopad, pour s'adresser à eux d'une voix faible et chevrotante.
- Excusez-moi, m'sieurs, z'auriez pas un ou deux crédits à m'donner ? J'ai une femme et trois p'tiots à l'maison qui m'attendent... A vot' bon cœur, si vous plaît...
Rumy Administration
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Sujet: Re: Un Départ sur les Chapeaux de Roue Sam 26 Nov 2011 - 0:45
Les trois Écazans regardèrent avec dégoût le déchêt humain devant eux. L'un d'eux brandit son FAM2 a assema un coup de crosse sur la tête de l'As qui s'écroula sur le sol devant eux. Les deux autres Écazans rièrent aux éclats, puis lui donnèrent quelques coups de pieds dans l'estomac pour la forme, avant de retourner à leur matage de pornos Algan dégoûtante en laissant Artemis derrière eux. Sonné, la tempe droite ensanglanté, Artemis restant couché dans la coursive en attendant pendant quelques temps pour que les étourdissements ne cessent. Au loin, un Ecazan cria une remarque obscène sur la tenu dégradante d'une jeune fille de 17 ans au regard vide.
Artemis Fowl Initié
Nombre de messages : 138 Age : 32 Localisation (en RP) : Dans un vaisseau pirate, à côté de Memel Primer Date d'inscription : 09/06/2008
Sujet: Re: Un Départ sur les Chapeaux de Roue Mer 30 Nov 2011 - 19:20
Le courier se releva enfin, péniblement, titubant d'un pays sur l'autre, la tempe et le visage ensanglanté. Plié en deux, il parvenait difficilement à mettre un pied devant l'autre, s'appuyant d'une main sur la paroi de la coursive, l'autre crispée sur son ventre, s'arrêtant de temps à autre en s'adossant au mur. Le visage figé dans une grimace de douleur, il se l'essuyait parfois, péniblement, du revers de la main.
L'As marmonnait des sons inaudibles, inintelligibles, qui sortaient à peine de ses lèvres ensanglantées dont une saignait abondamment. On pouvait néanmoins saisir l'air d'une musique, haché par les toussotements du blessé qui amenaient du sang au coin de ses lèvres. Un air vieux de plus de mille ans et qui avait traversé les âges pour se perdre dans les entrailles de la vieille carcasse du Titan.
Au fur et à mesure que les minutes s'écoulaient, le sang cessait de couler, et celui qui maculait sa peau et ses vêtements séchait... Mais malgré cela, Fowl se traînait toujours dans les coursives, marmonnant et toussant de temps à autres. Son état semblait ainsi être resté le même, si ce n'était qu'une lueur était revenue habiter son regard. Une de celles qui habitent ceux qui voient la victoire à portée de main. Une de celle qui habitent ceux qui ne perdent jamais espoir. Et cet espoir, c'était le bar de Franck, lequel venait d'apparaître au détour d'un croisement, tout au bout de la coursive.
Syllas Administration
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Feuille de personnage Blessures: (0/0) Crédits: Plus qu'il n'y a de grains de sable au bord de l'océan
Sujet: Re: Un Départ sur les Chapeaux de Roue Mar 20 Déc 2011 - 20:25
[HRP: Intervention concernant le BG du Titan Suite à des discussions entre Chronos et moi-même, après avoir obtenu l'information en premier lieu avec Artemis, il s'avérerait qu'un tramway de grande ampleur aurait été installé sur le Titan sur ce topic. Par égard pour la cohérence globale de la situation du matériel sur le Titan toutefois, nous devons souligner que s'il existe, il serait plus conforme au BG qu'il soit en partie endommagé sur des tronçons situés en dehors de la zone de vie, et plus on s'en éloigne, plus il serait infonctionnel et dangereux. Cela ne modifie en rien ce RP ci, ses prémisses et ses conséquences par égard pour le travail de qualité du MJ et le RP en général. Toutefois, il faudra appliquer ces paramètres pour les prochains. Nous vous remercions de votre compréhension.]
Chronos Administration
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Sujet: Re: Un Départ sur les Chapeaux de Roue Mar 21 Fév 2012 - 17:12
Le bar était pareil à lui-même tel que tous le connaissaient. Franck, situé sur la droite par rapport à la porte, à la gauche du bar donc, de manière à ce qu’on soit contraint d’entrer si jamais l’on désirait lui en coller une (ça ne risquait pas d’arriver mais si cela n’arrivait pas, n’était-ce pas parce qu’il savait quoi faire ?), en train de ranger une demi douzaine de verres sortant tout droit du laveur automatique caché derrière l’imposant comptoir. Des bouteilles, des dizaines, des centaines, de toutes marques, de tous breuvages, plus celles planquées derrière une plaque blindée sous le comptoir, celles auxquelles les vrais avaient accès.
Le bar était à moitié plein. On pouvait y apercevoir sur la droite une huitaine de capitaines, tous vétus de manière assez bigarrée, en train de discuter ferme à voix basse. Deux importateurs du Titan discutaient à une table et à côté, l’Etat-Major d’un vaisseau tenait une conversation faite de hochements de tête et de grognements. Au Comptoir même, six personnes, buvant tranquillement, deux lisaient Karkar’ktuel sur leur holopad et avaient payés Franck pour un accès sécurisé. Enfin sur la gauche, trois Etats-Majors d’équipages discutaient avec divers entrepreneurs, dont un carcar aux écailles noirs, portant des attributs que Fowl pouvait déterminer comme celui de chef en second d’un groupe assez important, il ne pouvait dire lequel, car le lézard avait manifestement cherché à cacher l’identité de son clan. Ils discutaient ferme en un langage entrecoupé de sifflements caractéristique de la langue carcare, faiblement maîtrisée par les humains pour des raisons morphologiques évidentes mais comprise malgré tout parles vrais carcars. D’un autre côté, entendre un carcar parler le basic pouvait s’avérer déconcertant pour un homme peu habitué à pareil exercice.
Deux trois personnes remarquèrent l’entrée de Fowl et observèrent la porte derrière lui. Il était salement amoché et s’amener comme ça dans cet état pouvait amener à se poser une question : devrait-on sortir en même temps que lui ? Franck voyait rarement son bar violé par des règlements de comptes (beaucoup avaient fini par saisir qu’il ne fallait PAS amocher les bouteilles, ni salir le plancher), mais une fois dehors...
Franck se retourna et arqua un sourcil.
-L’As. T’en tires une tronche. Laisse-moi deviner, quelqu’un t’es passé dessus c’est ça ?
Franck sortit quelque chose aurait pu effrayer toute personne sachant ce qui allait suivre, et Fowl le savait. Franck n’était pas médecin, certes il avait des Medi-packs, payant, mais face à la tête que tirait Fowl il disposait sous son comptoir du pire des traitements. Franck avait sorti un paquet de café, une bouteille d’alcool blanc et une épice indéfinissable dont seul lui avait pu entendre parler. Enfin l’on entendait de l’eau chauffer, elle reçut trois bonnes mesures de café, une double pincée d’épices fila dans ce qui se préparait en dessous.
-Raconte les détails non compromettants le temps que ça chauffe, l’As.
Artemis Fowl Initié
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Sujet: Re: Un Départ sur les Chapeaux de Roue Lun 27 Fév 2012 - 21:15
Le bar de Franck était occupé, comme d'habitude. Et la tête de Fowl... non, son corps tout entier, faisait peur à voir. Il était sale, puait la crasse, l'alcool, le sang et l'urine, maculé de croûtes et de traînées rouges plus ou moins épaisses, pas toujours sèches. On pouvait deviner à sa démarche que les bleus couvraient ses membres, ainsi qu'une ou deux fractures qui ne parvenaient même plus à lui arracher une grimace, l'endorphine et le tord-boyaux du bar abandonné ayant enfin fait leur effet.
Quand il entra enfin dans le bar, plié en deux, s'appuyant péniblement au mur, les conversations cessèrent progressivement tandis que les regards se tournaient vers lui, les uns après les autres, avant que les conversations ne finissent par reprendre tranquillement leur cours. Le blessé ne semblait pas être venu avec ses poursuivants, à moins que ceux-ci n'aient pris ce qu'ils voulaient de lui et ensuite laissé pour mort.
Quand le barman l'interrogea, l'As lui répondit péniblement, d'une voix hachée et presque tremblotante. Chaque mot lui en coûtait, aussi semblait-il les choisir judicieusement. Sa respiration irrégulière l'interrompait régulièrement, trahissant la côte cassée qui exerçait une pression douloureuse sur les poumons... sans pour autant empêcher Fowl de rire quand il entendit le commentaire de Franck.
- Qu... quelqu'un ? Tout un... tout un train, ouais... Littéralement.
Se rendant compte de ce qu'on lui préparait, il grimaça d'avance, seule expression parvenant à s'imprimer brièvement sur son visage autrement apathique et inexpressif. Il s'assit lentement, avec précautions, sur un tabourets du bar, appuyant difficilement ses bras tremblant sur le comptoir pour ne pas s'affaler sur celui-ci.
- Détails non comp... non compromettants, hein ? Va... va être difficile... Franck. Mais ça t'int... t'intéressera peut-être... oui, peut-être... de savoir qu'on... qu'on a crashé le... le tram... rien que pour moi. C'est dire... C'est dire si on m'en veut... Je pourrai t'en dire plus en... en privé. Tout à l'air... Non. Tout à l'heure. Je pense que tu peux... que tu peux m'aider. Besoin de me reposer,... Franck. Tout après. Promis. Tu as toujou... Tu as toujours ce que je... t'avais confié ?
Une petite pièce de stockage, un blacard à balais... à même le sol. Dans son état, peut devait lui importer le confort tant qu'il pourrait se savoir à l'abri, caché aux curieux et aux regards trop inquisiteurs de certains. Ensuite, une bonne douche serait probablement plus qu'appréciée, autant pour le barman que pour lui. Pour ce qu'il avait confié à Franck, c'était ses vêtements de rechange, empaquetés dans un petit sac. Du linge propre et soigneusement plié, qu'il lui avait demandé de garder car il n'avait de chez lui à bord et que c'était là tout qu'il avait.
La nuit, Fowl dormait sur une banquette du bar, le seul où il faisait suffisamment confiance au patron pour veiller à ce que personne ne lui fasse les poches, et le jour il vaquait à ses occupations. Dire qu'il avait ses habitudes eût été un doux euphémisme.
Chronos Administration
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Sujet: Re: Un Départ sur les Chapeaux de Roue Mer 29 Fév 2012 - 22:24
Franck hocha la tête en signe d'assentiment. Le tram il en avait entendu parler et l'avait entendu tout seul aussi. Le reste était un peu spécieux et en savoir plus n'était pas de refus car ça plus le blocus qui commençait à sérieusement énerver les marchands du bord, enrichissait les écazans qui y échappaient plus ou moins et enfin l'énervait lui parce que ses cargaisons d'alcool hors de prix ne lui arrivaient plus ou alors coutaient encore plus cher... ça commençait à grogner sur le Titan, ça c'était sûr...
Pas de problème. Fowl trouverait également un autre Medic-Pack si jamais il devait en avoir besoin. Cependant Franck ne pourrait pas abriter Fowl très longtemps si son ennemi était réellement puissant. Il y avait des limites, même pour le meilleur bar du Titan.
Sujet: Un Départ sur les Chapeaux de Roue 
Mer 10 Aoû 2011 - 19:12
