Réunion Gouvernementale

En espace normal, au-dessus d'Apel, l'"Ural Dragonseed jaillit du subespace, entouré de l'habituel flash bleuté. Pendant un bref instant, les dizaines de vaisseaux de guerre Apien qui attendent patiemment sur orbite un ordre de mission sont illuminés d'une lueur azure blafarde. Alturia preside elle même à la manœuvre, comme elle aime le faire. Elle se tourne vers un panneau holographique de contrôle. Une simple commande vocale fait apparaitre l'image verdâtre d'un écran d'ordinateur et de diverses commandes. Alturia commande elle-même l'interruption des flux d'Hexanox d'alimentation des boucliers et des réacteurs de l'Invulnérable. Elle envoie ensuite une forte poussée inverse sur l'Invulnérable pour le ralentir, puis tout moteurs coupés, l'immobilise en utilisant la force gravitationnelle d'Apel. Elle active alors la totalité des flux de refroidissement des moteurs du vaisseaux, et effleurant simplement du doigt une commande bleutée, active les ordinateurs de calculs de l'orbite. Il lui faut, avant de se rendre à son "rendez-vous" avec les Shluipors, régler les affaires de la politique locale Apienne pour les quelques mois avenir. Une réunion avec l'ensemble de ses collaborateurs du palais Mezdelan à été convoquée.

Alturia se redresse. Elle s'engage dans les couloirs de l'Invulnérable pour rejoindre les hangars du vaisseaux. Deux Banshees, menaçantes, la suivent : son escorte permanente. Une petite navette Apel Citizen attend au milieux du hangar. Les deux chasseurs Apel Agressor d'escorte virevoltent déjà au dehors. Alturia se glisse élégament à l'intérieur du vaisseau et envoie un court message à l'attention de son attaché de communication. Celui-ci se chargera de prévenir les Shluipors qu'elle doit malheureusement retardé leur entrevue de quelques heures afin de régler les affaires traitant de la haute autorité Apienne.

Son vaisseau file ainsi sur les hypervoies menant à Aepophis. Il se faufile bientôt doucement entre les hautes tours de l'immense ville. Le voila au devant de l'impressionante citadelle du Palais Mezdelan. Toute bleue, couverte de reflets d'argent, cette flèche domine toute la cité. Au loin on peut la voir entourée d'immeubles, qui, graduellement, se lance à l'assaut de ses hauteurs saisissantes. A son pied, Alturia ne se lasse jamais d'un vieux rituel : elle observe l'intimidante tour depuis sa plate-forme d'arrivée. Au sommet de celle-ci, on pourrait croire qu'elle touche le dôme de protection de la ville ...

Sa navette se pose alors qu'Alturia contemple le siege de son gouvernement. Dans un nuage de vapeur, la porte de celle-ci s'ouvre sur la gracieuse silhouette de la dirigeante. Toute les Mezdel'Ahn (ministres), sont présentes. Elles s'inclinent respectueusement alors que pour cette arrivée, la garde d'honneur des militaires Apien s'est fait discrète. Seul quatre gardes en uniforme de parade saluent l'arrivée de la dirigeante en présentant leurs armes dans une posture rigide.

Alturia s'incline à son tour devant ses collaboratrices et collaborateurs.

- Mezdel, quelles nouvelles d'Arkilia ?

Alors que toute la petite troupe arpentait maintenant les couloirs d'un blanc laiteux du palais, Alturia garde le silence. Son secretaire se charge de raconter dans tout les détails les quelques quatres heures de réunion quotidienne avec les membres des délégations Shluipors et Arkiliennes. Bientôt, tous entrent dans la salle du conseil Mezdelan. Lorsqu'Alturia prend place, au coeur de la Rotonde, le silence se fait.

- Mesdames, messieurs, si je vous ai tous convoqué, c'est pour trouver une solution simple à un problème qui nous concerne tous.

Elle laisse planer quelques instants de silence avant de reprendre :

- Vous l'avez remarqué, il m'a semblé particulierement interressant d'ouvrir Apel au monde humain. Mais pour que cette ouverture soit la plus éfficace possible et qu'elle ne soit pas vaine sur l'échiquier des puissances, il nous faut intégrer une notion qui semble parfaitement abstraite pour nous : le profit. Nous devons apprendre à produire plus que ce que nous avons besoin, et faire entrer dans la tête de nos citoyens, l'idée que cet éxédent leur permettra d'atteindre de meilleurs standards de vie.

Et pour cela, nous devons commencer par prendre du poids vis-à-vis des autres peuples de la galaxie. J'aimerai donc, avant de poursuivre, que me soit fournis un compte-rendu, le plus éxaustif possible, des campagnes de recrutement des colons sur Apel, et j'aimerai également que Mademoiselle la Mezdel'Ahn responsable des actions coloniales galactiques nous fasse un rapport sur le coût de forages sur Térésia, et sur les possibles ressources rares qui pourraient s'y trouver.

Mezdel'Ahn Terik Nu'Aran (donc un homme), faites nous par la suite, un compte rendu sur la situation politique et diplomatique de nos vieux amis Mazahar , conformément à ce que je vous avais demander avant la conférence.

Alturia fixe intensément l'assemblée. Les projets qu'elle formulerai plus tard sont offensifs et onéreux, mais allaient avoir de grosse repercussions sur la situation politique d'Apel dans la galaxie ...

Une ministre, chargée du programme de recrutement répondit.

-Les campagnes n'ont presque pas eut d'effet, à peine cinq mille personnes inscrit sur les programmes. Le fait est que la vie sur Apel étant excellente, nos gens n'ont aucune raison de quitter la planète pour un monde forcément plus arriérée. N'oublions pas également le sentiment fortement isolationniste dominant le peuple, sentiment qui fut longtemps encouragé par les autorités. La meilleur solution serait de procéder à un recrutement parmi les gardiens et leurs familles et ensuite recruter de nouveaux gardiens pour la défense d'Apel, nous devrions avoir de meilleurs chances de succès.

Les analyses premières laissent entendre que de l"azurite se trouverait sur place, aucune autre indication pour le moment, les sondages en profondeur couteront au moins 10 milliards, peut-être plus

une autre ministre prit ensuite la parole

-Devenir productifs... cela va être dur, notre économie n'est taillée que pour nos besoin et seul le consortium des artisans vaut vraiment la peine d'être cité comme groupe industriel selon les standards humains. Non seulement l'apienne moyenne (dominance féminine, on passe au féminin) ne pensera jamais comme un humain pour la simple raison qu'il s'agit d'une autre race et... les humains risquent de nous faire obstacle, Krypto-Arkiliens compris : notre supériorité technologique est telle que toutes les économies humaines s'effondreraient si nous nous lancions sérieusement, ce qui ne nous manquerait pas de les pousser à l'alliance contre nous et nous ne tiendrions jamais la cadence, nous avons déjà eut du mal contre Erikea alors je vous laisse imaginer face à l'humanité entière. La meilleur chance d'augmenter notre poids est de lancer des produits à un niveau à peine supérieur à ceux de l'humanité ou de plus gros par l'intermédiaires de nos alliés humains. Mais ce serait accélérer leur développement et donc en faire une menace pour plus tard. Ce qui me fait arriver au point suivant : la position d'Apel finira par se savoir. Jusqu'ici nous avons réussis à tenir notre position secrète grâce à notre autarcie complète, or la pression humaine se fait de plus en plus forte et l'accroissement démographique, le besoin de s'affirmer en tant que nations planétaires dans le contexte socio-politique actuel risque de pousser les humains à chercher soit un ennemi, soit un motif pour se vanter. De telles ambitions feront que tôt ou tard, Apel sera découverte, et tôt ou tard on la découvrira, quoi que nous fassions ! De toutes façons, ajouta-t-elle d'un ton découragé, nous avons déjà été influencés par les humains dès que nous les avons découverts : nous nous sommes cachés.

Terik Nu'Aran termina

-Les Mazahars sont forts mitigés quant à Apel, non seulement l'aide lors de la guerre n'est pas arrivée mais en plus le système a été vassalisé par Erikea et se préoccupe fort peu d'Apel, Etat lointain de leurs problèmes et isolé.

La déclaration d'Alturia fut accueillie par un sentiment mitigé. Plusieurs conversations rapides démarrèrent dans l'assemblée tandis que les élus du peuple apien chargés des finances lançaient leurs matrices de calcul. La députée se rassit la mine renfrognée, sa voisine lui glissa un mot.

-Nous avons une chance inouïe que les humains ne puissent capter ses débâts.

-Ca vous pouvez le dire, chuchota-t-elle, une accusation de traîtrise, déclaration formelle que l'Empire cherche à entraver l'alliance qu'il a institué. Et puis l'affirmation stupide que les humains allaient laisser passer les contrats de réarmement de Schluikaas. Désinformation, incompétence ou les deux ? Kan a quand même menée nos armées à la guerres avec un succès qui ne fut relatif que parce que nous ne pouvions suivre le rythme infernal de l'industrie ennemie.

-C'est de l'incompétence, déclara une autre députée, elle ne semble pas se rendre compte qu'en trente ans, un travail représentant 60 ans de labeur a été accompli.

-Non c'est de la désinformation, déclara l'une des apiennes du rang supérieur, son allusion à la politique commune ne peut pas être de l'incompétence. Quand on a plus d'un siècle, l'on sait faire a différence entre une politique étrangère commune et un corps diplomatique commun. Il en va de même pour le niveau de l'alliance, une alliance commerciale est de facto une alliance politique, surtout à un tel degré.

L'apienne qui s'était levée cassa net ce babillage.

-Les deux sont possible en attendant taisez-vous, les évaluations sont terminées et elle nous observe.


-Nous devrons compter 25 milliards pour les docks, les stations devraient nous couter un pric total de 45 milliards de crédits et s'étaleront surement sur plusieurs mois voir années, ce que vous projetez de commander représente près de 35% de la capacité minière de l'Empire et cela représente une forte monopolisation de leur industrie, et les commandes schluipors sont déjà tombées... Cependant le rythme de production devrait se maintenir : l'Empire va passer de 50 à 75 douzaines de docks spatiaux dans les quatre mois à venir.

La modernisation de nos infrastructures spatiales va demander une entre 100 et 200 milliards, nous avons besoin de plus de temps pour une expertise de qualité.

-Et voilà, rajouta tout bas l'apienne, début de production dans quatre mois, ils auront leurs vaisseaux dans l'année... Un délai plus que court pour un contrat pareil.

Alturia réfléchit. A vrai dire, elle n'avait que faire des décisions du conseil des sages, qui n'avait pas son contact privilégié et unique avec le passé. La réflexion de Kan s'expliquait sur bien d'autres points, et bien d'autres projets. Qui veut la paix, prépare la guerre, et elle préparait la guerre et la défense contre les Erikeans. Tous lui serraient reconnaissants de sauver Apel des flammes Erikeannes. Elle songeait à fournir à Apel des ressources minières convenables, lui permettant de suivre, ou du moins d'équilibrer le rythme supérieur de l'industrie Erikeanne. Elle apprenait des erreurs de son peuple et cherchait à ne pas les réitérer. La situation actuelle aurait put être évité par une victoire Apienne. Victoire qui n'aurait pas échapper aux généraux Apiens avec une industrie et des moyens de production digne de ce nom. Elle leva la main. Ce seul geste suffit à ramener le silence le plus total dans la salle.

Longtemps encore, elle reflechit. Alturia ne pensait pas à la même échelle que les autres. Elle avait besoin d'alliés solides, et se méfiait des Arkiliens malgré les apparences. Elle se méfiait tout autant de ses proches et du peuple Apien. Trop conservateur à son goût, celui-ci avait progressivement oublié les valeurs sociales qui l'avaient fondés. Et de tout temps, les Mezdel un peu trop entreprenant avaient été mal perçu ... avant d'être recompensés par une place d'honneur au conseil des Prescients lorsque les difficultés s'étaient montrés et qu'Apel avait dut affronter les difficultés.

- Bien. (Alturia se releva alors) Contrairement à ce que certains d'entre vous semblent penser, nos chantiers spatiaux suffisent à ce jour largement aux besoins de notre marine militaire dans un climat de tensions internationales tel que le notre. Il sagit pour nous à présent de nous doter d'une flotte civile suffisante permettant l'approvisionnement en materiel et en vivres de nos futures colonies, le temps pour elle de se doter de téléporteurs.

Par conséquent, nous agrandirons la Flotte Nationale Civil de deux cents batiments lourds, et de cinquante batiments légers, qui nous permettrons également de convoyer les ressources depuis les stations minières de forages du système.

Je voulais jouer la carte de la rapidité, mais l'étude de nos analystes prouve que nous devrons dépenser nos propres fonds. Nous abandonnerons donc le projet d'achat de stations minières aux Arkiliens au profit de la création de vaisseaux miniers lourds dotés de technologies Apiennes. De ce fait, le projet que je vous présente restera exclusivement Apien. De ce fait, la politique de relance ainsi appliquée serra des plus éfficaces au sein de notre pays. Elle relancera la croissance, la production, l'industrie et accroitra notre PIB pour une augmentation de notre PIB sensiblement visible.

Mesdames, Messieurs, avant de soumettre ce projet à vos votes, je demanderai à nos responsables industriels de présenter dans les plus brefs délais un vaisseau minier efficace et l'estimation du coût reel de la modernisation de nos chantiers. Sur ce, je me dois de vous laisser. Monsieur Llevayyk n'attendra pas indéfiniment.

Les crédits furent accordés. Le CAA devrait financer ses structures pendant la prochaine année. Son budget annuel de 30 milliards de crédits est sacrifié à cette tache.

CAA = ?

Consortium des artisans d'Apel.