Ile Kalinyn, Archipel équatorial de Svomenstolkov.

Christophe n’avait à vrai dire pas fait attention ni constater d’importance à l’arrivée du représentant bulkarriote. Il était plus absorber par sa discussion avec Lobos au sujet de ses access qu’autre chose. Il n’y avait en effet que peu de chance que cela débouche sur un accord massif, mais la plupart des gens ici oubliaient une chose quand ils voyaient ou parlaient à Christophe Ashworth, une chose capitale pourtant, mais dont il ne pouvaient pas avoir la moindre connaissance pour la plupart. Qui s’en souciais de toute façon, ce n’était pas les détails que cherchaient généralement à connaitre les vendeurs…

Il haussa les épaules aux questions de son interlocuteur. Chaque chose viendrait en son temps, même si il pouvait se permettre de lui donner certaine réponse. Il but un peu de son verre, l’alcool troqué contre un jus d’ananas. Si il tenait relativement l’alcool, il savait que trop boire dans son cas nuisait gravement à la santé de son entourage, au sens physique du terme. Prenant ensuite la parole, il racla une gorge un peu fatiguée par une journée trop longue, la faute au décalage horaire, avant de reprendre.

« Pourquoi se fatiguer à faire un long discours sur pourquoi nous ne diffuserions pas nos programmes sous prétextes d’apprentissages quand une simple démonstration peut suffire ? Aschen ?
« Oui monsieur ? répondit l’une des jeunes femmes attablées à coté.
« Tu connais « Ainsi parlait Zarathoustra » de Nietzsche ?
« Non monsieur.

Christophe sortit un hololivre de sa poche. L’allumant, on put constater qu’il s’agissait du livre susnommé. Le tendant à l’access, cette dernière fit défiler les pages à un rythme défiant l’imagination humaine. En réalité l’holodisque peinait à suivre l’affichage des pages au rythme où la jeune femme les faisaient défilé. En une minute à peine, le livre fut plié et l’holodisque rendue à son propriétaire. Ce dernier la remercia d’un signe de tête, avant de lui poser la question auquel il voulait l’amener.

« Pourrais tu me donner le début du passage nommé « Chant sépuscral » ?
« Affirmatif.
- « Là-bas c’est l’île des Tombeaux, l’île muette ; là-bas sont aussi les sépulcres de ma jeunesse. J’y veux aller porter une vivante couronne de verdure immortelle. »
« Merci Aschen, tu peux disposer.
« A votre service.

Tendant l’hololivre à Jin, ce dernier était ouvert sur la page concerné, invitation que le passage que venait de cité la jeune femme était correct. C’était le cas bien évidement, mais les non-crédules aimaient vérifié ce genre de détails de la part de ceux qui veulent leur démontrer les choses…

« Vous l’avez dit vous-même : ce sont des robots, leurs capacités de mémorisations et d’analyses instantanés sont beaucoup plus rapides que celles d’un individu standard. Ce n’est généralement pas le programme de fonctionnement interne qui fait la différence dans les modèles d’access, mais les capacités plus externes, au niveau de la précision, de la force, de l’observation, et d’autres détails du même genre. En tant que robot, une seul image leur suffit à mémoriser ce qu’ils voient, une par double page et vous pouvez deviner la vitesse à laquelle ils lisent un livre.
- Pour votre autre question, vous semblez prendre leur polyvalence comme un défaut. Ca en serait un si ils n’étaient pas capable de s’adapter à une telle vitesse pour concurrencer rapidement la majorité des droïdes actuels plus « conventionnel » au niveau des performances, quand à la raison qui nous à pousser à créer les access, cela tient en un seul mot : progrès. Je ne suis pas un économiste ni un dirigeant de formation, je suis un génie des intelligences artificielles et de la biomécanique humaine. Je n’ai fait que transposer mes passions dans mon travail pour façonner Vector et les Access.

Buvant un verre, le jeune entrepreneur self made man regarda sa dernière commande arrivée, un fondant au chocolat préparé avec amour – et surtout avec un four. Si son collègue pouvait se vanter de tenir l’alcool, on pouvait facilement dire de Christophe que ce n’était pas la quantité d’aliments qu’il ingurgitait qui était responsable de sa taille svelte. Après tout, il fallait bien se nourrir aussi.

« Mais j’y compte bien… furent les derniers mots qu’adressa Christophe à Jin, après que ce dernier eut quitté la table. On avait pas besoin de lui dire comment faire pour vendre ses produits, il n’en serait pas là sinon.

Un homme étrange que ce Lobos songea Christophe, flânant un peu entre les bâtiments sous les clartés éphémères des astres du soir. Ses compagnes étaient déjà retournées à leurs chambres. Aussi surprenant que cela pouvait paraitre pour un chef d’entreprise, il aimait ces moments de calmes où le moindre battement d’aile pouvait briser la solennité du lieu. La brise du soir caressait le visage de l’homme. Se passant une main dans les cheveux, il se dit que ce n’était pas un endroit désagréable à vivre que cette île, quand il y avait moins de gêneur.

S’en retournant une demi-heure après, il retourna à sa chambre. Entrant, une silhouette familière l’accueillie dans la lumière tamisée de la pièce. C’était Aschen qui était en train de s’allonger sous les draps de son lit. La chambre comportait deux lits séparés, c’était parfait, pas comme dans un certains vaisseau avait finit à l’état d’épave cosmique.

*

Le réveil fut plutôt calme, si l’on exceptait le fait que Aschen n’avait toujours pas prise l’habitude de fermer la porte de la salle de bain quand elle s’y lavait. Cela engendra bien entendu une gêne légitime quand Christophe l’ouvrit pour s’y laver au réveil pour tomber nez à nez avec une Aschen nue faisant sa toilette. La remarque concernant le fait qu’elle n’avait pas à avoir de pudeur envers celui qui avait dessiné les courbes de son corps n’aida pas le réveil de celui qui n’était déjà pas du matin. A croire qu’à chaque fois qu’ils partaient ensemble en affaire une gaffe du genre allait arriver. Ne manquait plus que l’armée de naturaliste, et on répétait l’histoire du Sirius.

Le petit déjeuné pour Christophe se constituerait simplement d’un thé blanc, un sencha, et de petits beurres. Rien de bien frugales, mais suffisant cependant pour dissiper la brume du matin qui masquait ses idées et rendait son esprit confus. Si Aschen déjeunait avec lui, leurs deux compagnes d’hier mangeaient à une table non loin, se parlant à voix basse. Aschen, elle, ne disait rien. Christophe soupira, se disant qu’elle avait dut réussir à leur faire comprendre qu’elle avait dormit dans la même chambre que lui, juste pour les faire râler encore plus. Il espérait que ça ne lui jouerait pas de mauvais tour que cette attitude de ses subordonnées.

Son regard plongé dans le fond de sa tasse, il cherchait à constituer les idées pour la journée. C’était aujourd’hui que Vector aurait besoin de se démarquer. Il devait être présent à presque toutes les conférences de la journée, ça ne serait pas de tout repos, cela allait sans dire. Mais il n’était pas inquiet, après tout…

… tout était déjà en place.

Ah…

Apparement, quelqu’un voulait lui parler à cette heure de la matinée. Il regarda son thé. C’est définitif, il aurait dut demander un Darjeeling plutôt que du Sencha, ça réveille mieux. Il fit signe à l’individu qu’il ne connaissait pas prendre un siège et de s’assoir. Un serveur passa non loin, d’un geste, Christophe lui fit comprendre qu’il faudrait un petit déjeuné de plus à sa table. Buvant une autre gorgée de son thé et avalant un morceau de petit beurre pendant que l’illustre inconnu s’installait, il prit finalement la parole pour la première fois, une voix encore un peu pâteuse au réveil.

« Je suis Christophe Ashworth, en effet, et voici Aschen Brödel, mon assistante. Je ne crois pas que nous nous soyons déjà rencontré…

Passant ses doigts sur ses tempes, Christophe se dit qu’il avait peut-être un peu abusé du brandy hier soir après tout. Il espérait juste que cette petite migraine serait passée d’ici qu’il dût commencer son premier speech. Il n’aimait pas prendre de médication inutile, aussi tant que ce n’était pas nécessaire, il s’accommoderait de cette légère gêne. Mais il fallait l’avouer, il ne s’attendait pas à se faire aborder de si bon matin. N’aurait-il pas droit à un seul moment de répit durant la conférence tant qu’il serait en dehors de ses appartements ?

Mais il était trop tard pour y retourner de toute façon à présent…

Le repas avec Marcus se finit sans trop d’animosité ni de surprises, si l’on excepté le passage d’un représentant de l’EKA à la table pour des politesses. Christophe était un peu plus réveillé quand les premières conférences commencèrent, et il fut cependant relativement peu surpris que la Nouvelle Prusse fut l’un des premiers invités sur scène : les plus important passeraient au milieu des scéances, quand il y aurait un maximum de monde dans la salle, et que ces derniers ne seraient pas encore totalement lassée des débats qui auront lieux. Bien entendu, par plus important, il entendait aux yeux des organisateurs de la convention, l’EKA et Ichkam, si il avait bien compris.

Plusieurs personnes venaient régulièrement tenter de lui soutiré des informations, et il s’arrangeait en général pour éviter les sujet gênant, et renvoyait généralement à la convention pour les autres, après tout il allait passer lui aussi. S’il voulait avoir un maximum d’attention, il fallait savoir entretenir le suspense. Et pour l’instant, celui-ci était à son comble avec la rumeur qui courrait dans le public concernant ses secrétaires… Dans la salle, de ses compagnonne, seule Aschen et Momo était présente à ses cotés, les autres semblaient portée disparue. Comme prévu.

Cependant, ce que peu de monde semblait avoir compris, c’est la raison qui amenait réellement le jeune Ashworth à venir faire un peu de publicité ici. Plus que cela, il venait voir ce qui se faisait ailleurs, son marché sur Jadis n’était qu’en passe de passer à l’internationale, et si il s’agissait d’un moment important, l’EKA restait suffisamment éloigné de Jadis pour qu’il soit peu probable qu’un gros commerce s’ouvre rapidement à Vector, qui plus est sur les terres d’un autre pacte. Non, il venait surtout en tant qu’observateur, la publicité qu’il comptait faire, bien que minutieusement préparée, n’était que du bonus.

Bulkarr était aussi présent sur la scène, passant peu après la Nouvelle Prusse. Christophe n’en dit rien, mais son avis sur la comparaison des deux allait à la représentante prussienne, et à son équipe de com. tout du moins. En effet, elle avait réussit un beau coup de force en canalisant la salle derrières des propos simples et accessibles à tous, répondant aux plus grandes questions sans y répondre et réussissant à éviter toute question trop dangereuse pour ses propres projet. Il ne doutait pas un seul instant qu’à contrario, elle se montrerait une personne particulièrement acerbe envers tout projet concurrent et poserait les questions qui feraient mal. C’était quelque chose dans le regard de cette femme qui le lui disait…

Et il avait hâte de voir ça…

Quand au bulkarriotte, sa présentation était… clinquante et confuse. C’était du moins ce que ressentait le Jadéen depuis sa chaise. Une entrée en fanfare suivie d’un exposé tout en holo-projection sur le fonctionnement de son système de « conduite de tir-radar ». Il présentait son produit comme une innovation majeur et aux performances faramineuses. Quand au prix, Christophe se doutait qu’il devait être également pharaonique. La suite lui donna tort. Par ailleurs, malgré la complexité de la démonstration et des arguments techniques présentés, il était indéniable que cet outil était bien conçu.

Une idée germa cependant dans la tête du scientifique : n’y avait-il pas un moyen de faire aussi efficace de manière plus simple ? Evaluant plusieurs possibilité qui lui passaient par l’esprit, Christophe évalua que la plus faisable actuellement tenait sans doute du domaine de la programmation pure et dure. De son point de vue, un simple programme déterminant un ordre de priorité dans les données reçu par le radar pouvait avoir la même efficacité que ce système complexe : le radar était certe capable de traiter un maximum de donné, mais avec le système de programmation adapté, ne serait-il pas plus efficace de faire afficher à l’écran, et dans les programme, uniquement les cibles suivie en constance, les autres seraient alors simplement actualisées moins souvent. Le programme gagnerait ainsi en capacité RAM libre ainsi qu’en légèreté du processeur requis.

Après tout, c’était bien cela que faisait le meilleur ordinateur jamais construit par l’homme : son cerveau. Il triait les informations et n’en gardait que les plus importante, c’est ce qu’on appel la mémoire sélective. Cependant, ce procédé est aussi valable au niveau de ses sens. L’exemple de la vue est le plus flagrant : le cerveau ne traite que 48 images par secondes alors que l’œil est capable d’en capter plus de 200. Une telle différence s’explique facilement : le corps humain n’est de toute façon pas capable de réagir à une telle somme d’information, le cerveau fait alors le tri entre l’utile et le superflus, ne gardant qu’une image sur 4 dans son calcul.

Christophe demanderait à ses ingénieurs de se pencher sur le problème, mais plus tard. Pour l’instant, il se contenta de se mettre un petit mémo sur son Inphone concernant le sujet afin de ne pas oublier l’idée pour plus tard. Il n’avait pas que la conférence de bulkarr à suivre, et le temps était quelque chose de précieux. Mais cette idée avait assez d'avantage, notament celui de pouvoir s'adapter à n'importe quel système radar en théorie, pour qu'elle soit conservée...

Christophe fut tirer de ses pensées par son voisin qui lui indiquait que c’était son tour de monter sur la rampe. La salle était chaude et il avait eut le loisir d’en mesurer la température, et ça serait maintenant à lui de brûler les planches. Quelques questions simples avaient été posées ensuite au représentant bulkarriote avant qu’on ne le rappel à l’ordre mais il ne s’y était pas intéressée, ses pensées étant déjà absorbées par des sujets plus… scientifique. Cependant, rien ne manquait, il avait même obtenue l’accord d’Ichkam pour que Aschen ait accès aux commandes de la salle depuis un petit pupitre en retrait sur la scène. Cette dernière s’y trouvait d’ailleurs déjà.

S’approchant d’ailleurs de la salle, il lui fit signe qu’elle pouvait commencer. Le bruit métalique distinctifs des projecteurs de la salle s’éteignant les uns après les autres emplit la pièce alors qu’au final seul deux d’entre eux restaient allumée, suivant Christophe à la trace, confondant les ombres pour bien faire ressortir l’homme qui montait les marches menant à la rampe d’où il mènerait son combat, armée d’un simple pointeur laser. Il n’était ainsi pas difficile de constater que l’homme, malgré un léger retard, n’était pas plus pressé que cela, et qui plus est accompagnée d’une jeune fille aux cheveux roses que certains avaient sans doute déjà croisée durant la soirée de la veille.

Le crissement des rails retentissaient pendant un temps égal alors que les deux individus atteignaient le pupitre leur étant destiné. Ce bruit ne s’arrêta qu’à ce moment là, alors que plusieurs projecteurs se rallumèrent au même moment, illuminant la scène et diffusant une représentation holographique du logo de Vector, deux virgules rouges s’enroulant l’une sur l’autre. La disposition de la salle n’était pas faite pour mettre Christophe énormément en avant : les hologrammes au centre, lui derrière un pupitre à gauche, Aschen derrière un second à droite du point de vue du public, tous deux légèrement en retrait. Cela donnait à penser qu’ils ne seraient pas les seuls à être présent sur scène.

Se raclant un peu la gorge devant l’immense assemblée, Christophe s’approcha du micro et prit finalement la parole après une attente comme mesurée pour capter l’attention sans lui laisser le temps de se dissiper.

« Tout d’abord, bonjour à vous. Je me présente, Christophe Ashworth. Certains me connaissent peut-être parmi vous, d’autre moins, quoi qu’il en soit, je suis le directeur de Vector, entreprise Jadéenne de haute-technologie spécialisée principalement dans l’informatique, la robotique, l’industrie lourde et, depuis peu, dans l’armement. Ces deux derniers points seront abordés plus en détails demain. Aujourd’hui nous en resteront donc à la robotique et à l’informatique.
- Bien sur, il serait long et fastidieux de vous présenter en détails la totalité de nos produits, d’autant que même si à titre particulier, notre dernier modèle d’Inphone peut vous interesser, je doute que cela soit la raison de votre présence à cette conférence. Aussi je me contenterais de vous présenter aujourd’hui notre produit phare, les Access, et l’un de nos plus gros projet en cours de développement, le projet Hilbert, qui pourrait bien répondre à vos possibles questions sur nos Inphones.

Petite introduction, Christophe n’avait pas prévu de prompteur ou d’oreillette, il connaissait suffisamment les deux produits qu’il allait présenter pour ne pas avoir à recourir à ce genre de méthode pour son texte. Le ton était ainsi donné, le jeune entrepreneur self-made man se voulait « cool » et « sans prise de tête », même dans une conférence internationale où il devait montrer à l’ensemble de l’auditoire les qualités de ses produits. Fidèle à sa réputation, Christophe se devait à la fois d’être précis dans son discours, frappant, sans pour autant être trop complexe. Et c’est exactement ce qu’il escomptait être…

- Pour ceux qui ont eu connaissance de mon nom et de celui de Vector, ce que je vais dire va sembler évident, mais les Access sont bel et bien ce qui à fait de Vector ce qu’elle est aujourd’hui, l’une des rares entreprises de haute technologies jadéennes capable de se lancer dans l’internationale seulement une dizaine d’année après sa création. Car les Access sont certes des robots, mais pas n’importes quels robots, ils sont les meilleurs robots ayant jamais été inventé par l’homme. Ils sont le Futur.

Commençant à présenter de manière simple les diverses fonctionnalités et possibilités des Access, Christophe mettait l’accent sur le progrès technologique et la qualité de ses produits. Capacité de calculs, d’analyses, de logique, mais aussi force musculaire, agilité, souplesse… les divers hologrammes qui avaient été montré présentaient différents types d’access afin d’illustrer les points dans lesquels ces Access brillaient et de laisser une image impérissable dans l’esprit du public. Sans jamais entrer dans des détails purement technique, Christophe se voulait vendeur et grandiose, ne lésinant pas sur les superlatifs, sans pour autant en abusé.

Ne laissant pas de place au doute, son exposé se termina sur un fait qui ne manqua pas de troubler la majorité des personnes présentes, et de faire s’élever le doux bruissement des murmures dans la salle alors que divers participants parlaient à leurs voisins peu convaincu de la véracité des dires de Christophe : les Access seraient selon lui virtuellement impossible à identifier à l’œil nu de n’importe qui. Afin d’appuyer ces dires, ce dernier vint se placer derrière Momo, la première Access. Cette dernière un peu timide n’avait pour l’instant été que spectatrice de la scène. Mais elle savait que c’était là le signe qu’elle devrait être actrice sous peu. Levant une tête inquiète envers celui quelle appelait « papa », ce dernier lui signifia d’un clin d’œil que tout allait bien se passer.

- Je me doutais que cette affirmation ferait naitre en vous plusieurs réticence, ainsi que des doutes quand à la véracité de mes dires. C’est pourquoi je vous présente aujourd’hui Momo, la toute première Access ayant jamais vu le jour… Disant cela il poussa doucement Momo vers le micro, qui s’en rapprocha presque timidement. Elle avait beau être habitué à travailler devant des caméras, elle trouvait toujours cela plus difficile de le faire devant une foule attentive. Un bref instant de silence plana avant que la jeune fille ne prit la parole…
« Bonjour tout le monde, je m’appel Momo et j’ai actuellement 9 ans. Je suis une Access, une humaine de synthèse et je suis honorée de me trouver en votre présence… Je ne sais pas vraiment quoi vous dire qui n’a pas déjà été dit par mon père et créateur que vous connaissez déjà ne vous ait expliqué. Aussi je vous serez gré de m’excuser du manque de précision que je pourrais vous apporter…

La petite fille baissa la tête à ce moment là tandis que son père, se mettant à genoux a coté d’elle, lui parla suffisamment bas pour que personne n’entendent ce qu’ils se disaient. La félicitant, le jeune homme lui remonta doucement le menton alors que leurs regards se croisèrent. La jeune fille eut alors un sourire radieux que personne dans la salle n’aurait put ignorer, même volontairement…

« Je soupçonne cependant que ce n’est pas cette unique présentation qui suffira à vous convaincre de mes dires. C’est pour cela que je demanderais à l’ensemble des Access présent dans cette salle en ce moment de bien vouloir me rejoindre ici, sur cette scène.

Disant cela, plusieurs personne dans l’assemblée se levèrent : des hommes et des femmes parmi lesquels on pouvait trouver les deux secrétaire du jeune homme. Ces derniers se dirigèrent avec un calme mécanique dans la salle sous le crissement des projecteurs, ces derniers se reconfigurant à nouveau pour suivre les individus qui se déplaçaient en les éclairant de leur feu. Au final ces derniers s’alignèrent sur la scène, mains croisées dans le dos alors que les spots les illuminaient comme jamais, laissant Christophe légèrement dans l’ombre de ses inventions.

- Ceci, mesdames et messieurs, est la technologie de demain. Ceci est ce qui se fait de meilleur en matière de robotique et d’intelligence artificiel sur le marché. Ceci est le futur. Ce sont les Access.

Murmures et dires se sont multipliés dans la salle face à ce coup de théâtre où le public venait de se faire bluffer par… lui-même. Dans les visages qui étaient présent sur scène, un œil attentif pouvait reconnaitre plusieurs des visages montré sur les hologrammes précédemment diffusés, accentuant encore l’idée que ce n’était pas là du bluff. Impression renforcé par la similitude parfaite entre certains des individus : des Access de même modèle tout simplement.

Les possibilités qu’offraient de tels robots si difficilement identifiable des humains étaient immense, de manière légale comme illégales. Pour en rester dans le légal, il était souvent un gros avantage que d’avoir un androïde à coté de soit sans que votre interlocuteur ne le sache ou ne puisse même le soupçonner. Et comme cela n’était que la cerise sur le gâteau des access, il y avait bien de quoi faire couler de l’encre comme des paroles. Après quelques instant à laisser ainsi le public murmurer concernant ce qu’il venait de voir, les Access bien en rang en face de ces derniers, Christophe repris la parole après avoir réclamer le silence.

- Je comprends que cela vous donne matière à parler, mais comme je vous l’ait dit précédement, j’ai un autre problème à traiter afin de laisser le loisir à tous les plus fervents adorateurs d’Inphone parmi vous de se renseigner sur nos produits dans ce domaine. Pour cela j’aimerais si vous le permettez passer à la deuxième partie de mon exposé concernant le projet Hilbert : un projet de communication et de sécurisation des données reposant sur la mécanique quantique et dont le premier né vient d’enfanter il n’y à de cela que quelques semaines. Je parle bien sur du Secteur Hilbert et de l’IA qui le gère, EVA.

La même doctrine de simplicité et d’efficacité était équivalent alors que Christophe présentait ce programme basée sur la mécanique quantique, et plus précisément sur la téléportation quantique, les verrous quantique et le cryptage quantique. Au final, il se trouvait à faire ce qui s’apparentait à de la vulgarisation scientifique envers les divers membres assemblés pour décrire l’inviolabilité relative de ces systèmes qui, bien que connut depuis des décennies, avaient encore un coût trop prohibitif car impossible à produire efficacement à grande échelle.

Le projet Hilbert consistait en fait non pas à réduire le coût de production de ces systèmes, mais à développer des systèmes ayant une rentabilité maximale par rapport à l’utilisation effectuée. De cette manière il devenait inutile de produire en masse les systèmes quantiques puisque ces derniers, en se combinant à de l’informatique plus conventionnelle, permettait d’en décupler l’efficience.

Cependant, ce n’était pas là quelque chose que toutes les entreprises pouvaient se vanter de réussir, de la même manière que l’invention et la création des Access n’était pas à la portée de tous. C’était justement sur cela que jouait Christophe, une supériorité technologique écrasante pour une entreprise aussi récente afin d’affirmer sa place dans le marchée galactique. Il ne proposait pas n’importe quoi, il proposait le summum, et s’arrangeait pour le faire vendre. Après tout, même si la vente n’était pas la motivation principale de sa venue, il était quand même là pour ça.

Finissant son exposer sur le secteur Hilbert et le projet du même nom, ainsi que toutes les possibilités qu’il ouvrait, Christophe laissa un instant de répit à son auditoire. Il l’avait déjà fait plusieurs fois afin de lui laisser le temps d’intégrer et de conceptualiser ce qu’il avait dit. S’appuyant des deux mains sur son pupitre, il prononça alors d’une voix claire et audible les deux derniers mots qui clôturaient son exposé du jour, s’adressant calmement et avec une assurance voilée à la salle. C’était à partir de maintenant qu’il ne fallait plus que compter uniquement sur le talent pensa-t-il…

- Des questions ?