Vaisseau plus grand - équipage plus grand

Hazard ne regarda même pas Amjad mais lui répondit d'un ton laconique. Le jeune homme n'aimait pas qu'on braque des armes sur lui, et il aimait encore moins que l'on embarque des inconnus dans des affaires pour lesquelles l'on avait besoin de fiabilité, et de courage.

- On a besoin d'hommes, de mecs qui en ont, et qui sont responsables. Pas de conneries de fantaisistes, on va se battre. En dehors du vaisseau, tu fais ce que tu veux, voir même tu te tires, et rapidement, à bord tu obéis aux ordres que tu reçois, et tu ne discutes jamais, sauf quand on te le demande.

On était loin de l'image de la famille, mais le Bulkarriote n'avait pas encore pu sentir Amjad, et de fait ne lui faisait pas encore confiance. Ca viendrait probablement avec le temps, si le jeune homme le méritait et qu'il ne créait pas trop de problème. Enfin, à cette seconde il ne valait mieux pas contredire le soldat qui était d'ailleurs déjà parti. Il parlait aux autres Bulkarriotes dans une sorte de dialecte où l'on saisissait parfois un mot, parfois une phrase, bref cette langue était le patois de la Station, dérivé du Galactique standard, et d'un peu toutes les langues de la galaxie. Il avait notamment pour particularité d'employer dix neuf mots différents pour qualifier les combats spatiaux et trois de ces mots signifiaient aussi, selon le contexte, faillite ou réussite. Cela amusait parfois, mais souvent cela ne provoquait qu'haussement d'épaule. Le jeune homme se préoccupait un peu du fait que les quatre gardes avaient préférés rentrer que tenir la position. Ils lui signalèrent que s'ils étaient restés à l'extérieur, la fusillade aurait forcément débuté, avant qu'ils n'arrivent, et que le Seth aurait du partir sans eux. L'argument était profondément juste au fond et Hazard l'accepta. Il rejoignit le poste de pilotage et Kate qui semblait passive, regardant les quelques éclairs qui étaient là en hyperespace. Elle était penchée, les mains jointes sur le bassin. Il commença une conversation, attendant que cela discute à l'arrière. Dans le même geste il regardait les Ballon Noir filmés par des caméras de sécurité. Deux jolis poupons.

Hazard, voyant qu'Amjad souhaitait s'intégrer pris la tangente, rejoignant le hall commun du navire, une petite salle d'une vingtaine de mètres carrés, il appela tout le monde à le rejoindre, à l'exception évidente de Kate, bien que le vaisseau eut pu se diriger tout seul. S'appuyant contre l'une des paroies, il attendait que tout le monde le rejoigne. Certains étaient déjà en train de jouer au carte dans la pièce et s'arrêtèrent, mais la plupart sortirent des entrailles du Seth. Quand tout le monde fut réunis, il commença donc à parler.





- Bon, on est tous là, c'est parfait. Etant donné que maintenant, plus rien ne nous sépare de notre destin, nous pouvons commencer à discuter et nous présenter. Lui, c'est le Seth, auquel il faudra peut être trouver un nom de baptême d'ailleurs. Seth, car il est le petit frère des classes Abel et Cain. Des Aéronefs Bulkarriotes dérivés des classes Hermès Krypto Arkilienne. Il est absolument unique en son genre, et je doute qu'il connaisse des sister ship un jour. Notre mission, à nous les Bulkarriotes, est en premier lieu de nous assurer de son intégrité, et qu'un petit malin n'essaie pas de se barrer avec. Nous apportons aussi un coup de main utile pour l'infanterie de Marine. Les volontaires peuvent nous rejoindre, il n'y a pas de problèmes, on est pas sectaire à partir du moment où ils se plient à deux trois consignes.
Un peu de géopolitique maintenant, Bulkarr est alliée du SGC, John David aussi, donc évidemment, l'on ne cherche pas de crasses à des matelots appartenant à cette organisation. Pas de trafic d'esclaves, etc. Dans la mesure où nous sommes un VRP ultra visible, il serait aussi relativement négatif de nous attaquer de front aux intérêts Krypto Arkiliens, qui auraient tôt fait de se rappeller qui est le seul client export des Hermès capable de les tuner un peu.

Tout en parlant, Hazard tournait dans l'atrium, parfois fixait il quelqu'un, parfois parlait il dans le vide. On sentait qu'il récitait un texte appris et répété, tout le monde devait être au courant de tout. C'était la condition sine qua non pour un succès au moins relatif. Il se rappela qu'il avait autre chose à dire, et aussi, repris la parole après sa tirade, ayant laissé une petite minute de silence s'installer.

- Maintenant, j'aimerais que tout le monde se présente, chacun à son tour, et qu'il signifie ce qu'il veut faire dans le vaisseau, ce qu'il peut faire, et ses attentes quant à la campagne de piraterie que nous allons débuter, ainsi que, s'il en a, des doléances quant à l'organisation interne du vaisseau. Il faudra ensuite que nous choisissions où nous allons commencer notre campagne de chasse, et dans quel port franc nous relâcherons pour obtenir des informations, si nous n'en avons pas d'ici là.