Quand un sans-famille rencontre une sans-famille... Paf, ça fait une... Quoi ? [Tomas - Luciole]

Je tourne en rond dans cette station depuis plusieurs jours, sans boulot, sans rien, pire qu'un derviche tourneur un jour de l'an chinois... Et, si vous voulez une idée plus précise, je me fais autant chier qu'un coureur de marathon au championnat inter-monde de scrabble... Et c'est pas peu dire. Je profite d'ailleurs de ce temps de... Méditation pour... Pour... Si encore je savais à quoi penser. Les gens intelligents sont heureux, un bout de ficelle, un bouchon, et c'est parti pour t'inventer un concept révolutionnaire d'ascenseur spatial. Moi, la ficelle, si elle ne sert pas à attacher deux trucs ensemble, et le bouchon à fermer une bonne bouteille, je suis perdu.

Même pas de bon endroit où descendre un verre ou deux en râlant sur le serveur. Même pas sûr qu'il existe un serveur ici sur lequel je pourrai râler d'ailleurs. Et ça reste le plus marrant. Par dépit et comme petit... Ersatz, je sors de ma poche la petite fiole d'argent, légèrement tâchée de rouge, de la poche de mon futal. Prise entre les mains d'un mafieux, ça, monsieur, y'a pas de petit profit. Le sang a trop séché pour que je l'enlève facilement, flemme. Pis ça fait "customisé", c'est autrement plus classe qu'une fiole de riche classique...

J'aurai peut-être du regarder devant moi. Ca m'aurait évité de rentrer dans... Quelque chose courant dans les couloirs. Qui vole pour finalement aller s'écraser un peu plus loin, sans même parvenir à me renverser. Ouais, nan, en fait, ça valait le coup. Je me dirige rapidement vers lui, le chopant par le cou, et le relevant, puis soulevant, à hauteur de yeux.

Hart : "On t'a jamais dit de regarder devant toi quand tu marche, gamin ?"

Ok, l'entrée en matière est bêtement classique. Le regard que je lui lance aussi, mais il a largement de quoi faire son effet.

Tout est question d'informations.

La premiere c'est que cette station est quand meme un sacré bordel. La seconde c'est... qu'elle est perdue.

Non que ça la perturbe vraiment -elle retrouvera bien son chemin à un moment où un autre- mais le temps passe et elle est deja sacrement en retard. Son estomac s'est chargé de le lui rappeler.
C'est peut etre bien pour ça que Luce court dans les coursives. Bon sang, elle ne pourrait pas finir par retomber sur un couloir un tant soit peu connu? C'est pas qu'ils se ressemblent tous mais...

Tentant de tourner en derappage pseudo controlé à l'une des intersections, la jeune fille ne vit quau dernier moment la silhouette qui arrivait. Et qui ne regardait pas non plus devant elle. Une tentative desesperée de changer de direction n'eut aucun effet et la coureuse fut envoyer valdinguer contre la paroi la plus proche.

Le choc fut douloureux. Mais elle en avait vu d'autre et s'appretait à se relever pour repartir en courant sans plus s'occuper de l'incident technique de parcours quand une poigne la saisie et... la souleva presque.
Et pourtant elle était grande, mais là, Luce était obligée de demeurer sur la pointe des pieds pour ne pas etre suspendue.

Elle brailla un Hééééé de protestation convaincu

Luce : Non mais ça va pas! Lache moi l'vieux! Dégage!

Dans d'autres circonstances la replique aurait été claire, un coup dans les parties sensibles sans préavis d'aucune sorte. Mais là... vu son equilibre pour le moins instable... Sans compter qu'à demi plaquée contre le mur où il l'avait envoyée valser. Sans compter qu'etre obligée de se tordre le cou pour tenter de devisager son aggresseur...
Ah mais ce n'est pas pour ça qu'elle se laisse faire la donzelle, et alors qu'elle devisage l'autre furax et que son poing droit est deja parti dans une tentative de crochet pour le faire lacher prise, une part de son cerveau enregistre qu'elle connait cette gueule. Au moins par image.

Ok... Il est ten... Il ? Merde, ça a pas de forme, mais jeune ou pas, c'est paas un mec. Une saloperie de gonzesse, ici ? Merde, je me disais bien que je n'aurai jamais du m'embarquer là-dedans. Et elle cogne en plus. Son petit poing vient caresser mon visage presque tendrement. Non mais là, faut qu'elle arrête. Bien. Désolé gamine.

D'un geste sec, je lui met... Une grande baffe. Les claques qu'on met d'habitude aux gamins. J'ai honte mais je ne vais quand même pas lui mettre mon célèbre "coup de boule dans les naseaux", nan ? Pas à une fille...

Hart : "Ok, gamine. Manifestement, on t'a jamais appris à être polie avec les grandes personnes. Donc, cruel dilemme, une solution mais deux manières : tu t'excuses pronto pour ton handicap sensoriel temporaire, tu admets que tu as été trop conne ce matin pour mettre tes putains de binocles, tu dis "pardon m'sieur" et tu décanilles de mon chemin, ou tu te prends la correction que tes foutus parents ont oublié d'te foutre au berceau, et on revient à l'étape 1. Choisis !"

Et je me prépare à tout nouveau petit coup en rat, prêt à parer et cette fois à cogner un peu plus fort. Vais lui apprendre le respect, à cette sale gosse, moi... On m'la jamais appris ? Et j'en souffre, monsieur, parfaitement !

Le poing fermé s'ecrase sur la machoire de l'agresseur avec autant d'effets qu'un petard mouillé. Et pourtant, ce n'était pas une douce caresse de poupée en sucre. En quoi il était fait ce type?!?
La reflexion a à peine le temps de se former dans son esprit que l'effet retour se fait sentir. Simple, efficace et direcct. Il faut dire que quand on a deja une prise assurée, ça facilite les chose. Et il fait pas dans la dentelle. Oh, elle s'en est deja prit des roustes, et des severes. Celle là de baffe se classe dans un bon orange rougeatre sur son echelle personnelle. Et puis faut voir le bon coté des choses. Au moins, elle sera assortie. C'est vrai quoi, il aurait pu frapper là où le bleu commencait à disparaitre. Quelle delicatesse de sa part.

La gamine mit quelques secondes à réagir. En fait, qu'elle le connaisse ou pas va devoir attendre...


D'abors, elle n'est pas une fillette! Une fillette ça crie, ça chiale, ça griffe et ça mord. Non monsieur, elle, elle vaut mieux qu'ça. D'abors serrer les dents. Ensuite ne pas s'coucher! On ne grandit pas sur un monde en pleine guerre civile si on s'applatit devant toutes les pseudos brutes! Ca, ca s'appelle survivre, et survivre c'est fait pour les rampants. Elle va pas s'plier parce qu'un pseudo macho est plus grand, plus fort et en meilleur position qu'elle. Bon certes, vu comme ça....

Luce : De la part d'quelqu'un pas fichu de regarder d'vant lui quand il marche ou d'entendre l'arrivée d'un autre. c'est assez comique. Alors j'hesite entre un crêve charogne ou va te faire foutre connard! Y'a qu'mon frere qu'j'autoris'rais à m'faire la morale.lache t'elle.

En fait si, elle est suiccidaire...se ironise une petite voix dans sa tete. Et visiblement tirer sur ses bras pour lui faire lacher prise n'est pas particulierement efficae. Un coup de genoux peut être? Elle a quelques doutes mais...

Ou masochiste peut-être?

Le coup de genou, c'était la goutte qui fait déborder mon vase pperso, déjà pas bien grand. J'encaisse, remerciant mes vieilles blessures de m'avoir en partie rendu insensible, pour une fois que ça sert... Et je souris à la gamine.

Hart : "Ok, jeune fille, tu veux jouer à ça..."

Fille ou pas, elle va morfler. A mon tour de remonter mon genou droit dans son estomac. Un coup produisant un joli "chtouf" au choc, et lui faisant manifestement recracher ses poumons. J'y suis pas allé de main morte, mais c'est pas fini. Je la relâche, attendant juste qu'elle relève le visage. Et c'est une nouvelle tatane qui lui arrive dans les dents, la faisant tomber en arrière. Quelques pas le temps d'arriver à sa hauteur, et j'écrase ma botte sur sa poitrine, la vissant littéralement au sol.

Hart : "Gamine... T'as des couilles, et c'est plutôt rare chez une femme... mais t'es aussi une sombre imbécile qui confond courage et suicide."

Tant qu'on y est, autant lui donner un cours. Je sors une clope de ma poche, et me l'allume.

Hart : "T'vois... Charger sans espoir un ennemi, c'est... Suicidaire, et faut laisser ça à l'armée régulière. T'es pas dans l'armée hein ? Nan, tu serais pas ici... Alors si tu veux te battre, abandonne ici tout espoir héroïque, et laisse ça à d'autres. T'as compris ? Je veux une réponse qui se termine par "monsieur", ok ?"

Je le regarde, posant une main sur mon oreille. Et sentant que j'avais affaire à une forte tête...

Hart : "J'attends, jeune fille."

Au moment où son genou remonte, elle sais, instinctivement que c'est une erreur et carrement butée decide qu'elle à le droit de commetre des erreurs elle aussi. Tant pis si elle doit la payer ensuite.

Le 'si' en fait est facultatif.

Le mercenaire n'a presque pas bronché et le regard qu'il lui adresse n'est pas des plus amenes. Pas plus que son sourire. S'attendant à une nouvelle volée de coups elle à remonté ses coudes dans une faible tentatives de protection et s'est crispée.

On ne peut au moins rien repprocher à son sens de la repartie. La diplomatie musclée, il connait. Les yeux équarquillée, la bouche ouverte en une infructueuse tentative de recuperer l'air de ses poumons qui viens de s'echapper, il semble à Luce qu'elle a entendu une cote se rompre. Où est ce son imagination? Oui surement. La jeune fille à laissé echapper un cri étranglé lors du choc. Alors qu'elle se bas toujours pour quelques goulées de cet air salvateur qui viens de lui être retiré et que son estomac lui exprime sa protestation face à un tel traitement, Luce se rendit compte qu'il l'avait lachée et qu'elle s'était effondré au sol, les jambes incapables de la porter.

Relevant le menton dans un sursaut de colere et prete à se relever tout court, une botte la cueille en plein vol, la renvoyant valser au sol sa la moindre douceur superflue. Pour tout dire, elle était presque étonnée d'avoir sa machoire intacte. Le même pied se pose sur elle. L'ecrase. Impossible de se relever... Deja qu'elle ne respire qu'avec difficulté...

Luce à au moins assez d'experience pour savoir quand s'arreter. Là c'est un massacre. Ce n'est pas sa catégorie, de tres loin! Tout ce qu'elle peut faire c'est le fusiller du regard, l'atomiser de l'oeuil en s'essuyant d'un geste rageur de la main le sang qui coule de sa levre fendue : Luce n'a jamais aimé ce gout là dans la bouche. Bien obligée d'ecouter son monologue...

Et le devisager, l'air assassin sans plus moufter alors qu'il se fout d'elle ostensiblement. Et va s'y que je me la joue avec la clope Il ne manque plus que le grand chapeau. Curieusement obeir à la suggestion semblait l'option la moins douloureuse. La plus sage. On ne l'avait encore jamais qualifiée de sage. Des grands mots! C'était la hargne qui permettait d'avancer, la hargne et l'obstination. Elle crache

Luce : Et je dois remercier qui pour ces genereux conseils dispensé avec tant de bonté?
Pas de j'me vengerrais, de geremiades ou de vaines menaces riddicules.
Silence qu'elle laisse volontairement durer avant de lacher
....... Monsieur.

Amusant de voir comment un simple mot pouvait ressembler à une insulte, prononcé correctement.

Là, je dois avouer que je bloque... L'envie d'appuyer fort et de la péter une bonne fois pour toute. Il n'y a personne dans les coursives, qui saura que j'ai fait ça ? Et puis une gamine de cet âge... Qui y a fait attention ? Mais d'un autre coté... Elle me rappelle moi avant mes trois poils sur le menton et ma première pute sur Seranon. Après tout, elle mérite peut-être une seconde chance. Je relâche la pression, et je m'accroupis au dessus d'elle, à moitié assis sur le p'tit corps -enfin, petit... Elle dépasse la plupart des femmes que j'connais, voir des hommes...- de la gamine, pas trop, histoire de pas lui couper complètement le souffle.

Hart : "J'ai presque honte de t'donner mon nom, puisqu'y semble que tu l'as pas prise très au sérieux, cette leçon. Alors dis moi... Lorsque tu as en face de toi un adversaire qui n'a pas encore l'intention de te tuer, mais qui a le dessus, tu penses vraiment que c'est l'moment de te foutre de sa tronche, mmmh ? Moi je crois pas, à moins d'avoir un bon copain qui l'a dans le viseur. Et j'crois..."

Je regarde autour de moi.

Hart : "Qu'y en a pas pour te sauver les miches, pour l'instant, alors... Tu as pris la mauvaise option."

Je réfléchis une seconde. Puis :

Hart : "Je m'appelle Tomas, gamine. Tomas Hart. Pas besoin de me dire le tien, rien à branler."

Je me relève et m'éloigne de quelques pas.

Hart : "Si tu sais où est la cantine, j'suis preneur, j'enverrai quelqu'un t'aider. Enfin, je ne sais pas où on est, mais il finira bien par tomber sur toi..."

Vivre vite, mourir jeune. N'etait ce pas le sort de millions de personnes dans cette galaxie? A son avis, c'était celui qui l'attendait.

Luce ne s'imaginait pas vielle. De toute maniere, elle avait du mal à se concevoir l'avenir au dela de son but actuel.


C'est pourquoi quand elle voit le visage de l'Autre de refermer legerement elle serre les dents et ferme les yeux, dans l'attente du coup qui va venir. Ca y est, c'est fini. Elle a poussé trop loin le bouchon La perspective de mourir sans que quiconque la regrette est douloureuse mais elle espere juste que ça ira vite. Des cadavres qui avaient agonisés pendant des heures parce qu'une cote leur avait perforé un poumon ou d'hemoragies internes, elle en avait vu. Et avait esperé l'eviter.

Dommage qu'elle n'ai pas su se retenir... Mais la douleur escomptée ne vient pas. Pas supplementaire en tout cas et la pression de la botte se relache meme. Luce osa ouvrir un oeuil. Elle échoua par contre à reprimer un mouvement de peur en le voyant à moitié accroupis au dessus d'elle..

La gamine donc ne peut que l'écouter, sans songer maintenant à le défier. Et il est difficile de manquer l'ecarquillement des yeux lorsque le nom est prononcé.

Erreur radio. Systeme endommaged. Alerte à toutes les unités. Allo Allo. Reponse manquante du systeme moteur. Fichier absent. Je repete..

Completement hors contexte, la petiote à les yeux qui brillent.
Bon, ça peut etre parce qu'il viens de lui dire qu'il la tabasserait pas plus. C'est possible.

Elle vient de voir le Messie peut etre?
Alors pourquoi cet air d'admiration absolu -qui jure un peu avec la joue tumefiée, les levres pas mal eclatées et la trace de sang au coin de la bouche...
Lentement elle hoche la tete alors qu'il se releve.

Luce n'ose pas encore en faire de même. Parce qu'elle n'est pas sure de la reaction de son ventre malmené en cas de mouvements brusques. Mais il s'eloigne!

Par... par là je croit que j'en ai vu une...
Il s'eloigne.. noonn!!!

S'appuyant contre le mur, la gamine tentait de se relever.

Attends! Me laisse pas!

Je stoppe dans la coursive, me retournant vers elle. Bordel, elle a une grande gueule quand il s'agit de faire la fière, mais une fois démontée et laissée seule, elle panique. Ouais, une gamine. Rien d'autre. J'crois que j'ai bien fait de ne pas trop l'abimer. Elle ne le méritait pas. Bon, une bonne correction ne lui a pas fait de mal. Et puis elle aurait pu tomber sur pire que moi. J'me tâte. Je l'aide ? Je la laisse se vider comme un flacon d'alcool jadéen ? Bof. Au point où j'en suis... Je vais finir par regretter mon rand coeur et ma générosité. Je me dirige vers elle et la chope sous l'épaule. Pourquoi elle me regarde comme ça ?

Hart : "C'est bon, t'as eu ta dose. Viens."

Et c'est comme ça que je l'aide à marcher / La traine / La sort de la merde, avec une prise pas vraiment maternelle. J'aurai jamais fait une bonne mère, héhéhé...

Hart : "T'as intérêt à pas me mentir, gamine, j'aime pas qu'on me mente. Si y'a rien au bout du tunnel, j'aurai du mal à ne pas envisager la seconde partie. Je te jure que je n'y ai aucun plaisir, non, aucun... Bon, ok, un p'tit peu, mais je ne fais que lier l'utile à l'agréable."

Et le temps passe à la trainer. Bordel, au final, elle connait quand même mon nom, moi non... Avantage pour elle... Saloperie... Bon, allez, on met la fierté dans les chaussettes, là où elle est le mieux, et...

Hart : "C'quoi ton blaze, gamine ? Et surtout, qu'est ce qu'une petite fille comme toi fait sur ce navire ? J'sais bien que t'as l'air d'une putain de mante religieuse, mais t'as même pas l'âge d'avoir dépucelé ton "meilleur ami"..."

Une gamine, rien d'autre. En même temps, vu l'age.... ce n'est que la fin de l'adolescence, mais pas encore l'age adulte. Même si certaines de ces betes là sont adultes avant l'heure..

La panique monte. Il ne va pas la laisser! Pas alors qu'elle l'a enfin trouvé! Il... il ne peut pas la laisser! Ca fait tant de temps qu'elle le cherche et il est enfin là. Les autres elle s'en fout, elle en a rien à cirer, mais Lui...

Si elle avait sut, jamais elle ne lui aurait foncé dedans pour sur! Il va pas l'abbandonner juste pour ça!?

As t'on dit aussi que l'adolescence est l'une des periodes de la vie où l'on ressent les émotions de la maniere la plus intense, sans avoir le recul necessaire pour les rationaliser?

Et.. il s'arrete, la regarde.
A demie appuyée contre la coursive d'un bras, l'autre se tenant le ventre là où il l'a frappée, et des yeux plein d'espoirs, suppliants.

Son frere c'est quand même le plus genereux des frangins se dit elle tandis qu'il la traine à moitié-mémoire selective diraient certain, parti pris rajouteraient les autres. Mais il a quand même quelques progres à faire en matiere de communication. Se maintenir à son niveau avec ses cotes douloureuses est un challenge comme un autre et on n'entendra pas une seule plainte sortir de ses levres.

Luce : J'te jure! A toi j'te mentirais pas! J'connais pas encore assez pour t'indiquer la moindre cambouse mais l'reste j'ai r'tenu!

Il plaisante pas lui! Et elle se tait. Realisant petit à petit que ça y est! Elle marche à coté de Tomas... C'est fait, il existe vraiment, il est là. Bon, bien entendu la rencontre a été plus marquante que prévue mais... Alors elle se tait. Midinette qui viens de trouver son prince charmant sans que ledit prince ne soit informé. Sans qu'elle ne sache d'ailleurs comment l'informer.

Hein il lui parle? Hein? Elle reponds precipitement.

Luce: Luce! Luce Dawon!

Et avec un brin de protestation

Luce : J'suis mousse! Y a toujours besoin de mains pour faire l'tout venant! Et je ne suis plus une gamine! J'ai dix sept ans! C'est pas comme si j'était une bleusaille qui venait à peine d'embarquer.

Il ne faudrait quand même pas qu'il la prenne pour une petite fille, sinon il risque de ne pas la prendre au serieux.

A moi elle me mentirait pas ? Pourquoi ça, à moi ? J'lui ai foutu une telle rouste qu'elle a déjà peur du retour de la tatane ? Non, quand même pas, c'qu'une gonzesse, j'y suis allé mollo. Ah ouais, c'est peut-être pour ça, c'est justement une gonzesse. M'étonnes pas qu'on n'en voit aucun dans notre secteur d'activité... Ou alors des harpies comme Romy... Hum... Celle-là n'a pas l'air aussi méchante. Elle est plus jeune, remarque... Sacrément enthousiaste pour me répondre, aussi... Bientôt, j'vais passer pour un enfoiré de première. Plus que je ne le suis, disons.

Hart : "Ca tombe bien, l'placard à balai, ça sera aussi utile que la bite d'un pape..."

J'achève ma clope d'une taffe, jetant le mégot dans un coin. Plus qu'à attendre que la femme de ménage passe. Dans un siècle ou deux, vu la taille du bouzin... Ouais, personne ne verra quelque chose d'aussi petit. Je débouche ma flasque, faute d'un bras libre, avec les dents.

Hart : "J't'en propoje pas, gamine, t'es un peu jeune pour cha..."

Une lampée et je me laisse guider tout en la trainant. Un peu lourd, le GPS.

Hart : "Dix-sept ans, t'es encore pire qu'une gamine, t'es un gosse. Et mousse en plus. T'as jamais tué, je suppose ? Nan, c'est pas ton taf, et t'as pas la carrure."

Je remets la flasque, rebouchée avec dents, dans ma poche, et je la cale contre un mur de la coursive. Lui tendant une patte. On va continuer la leçon, quitte à avoir commencé. Ca m'occupe... Faute d'avoir mieux à faire... Même si ça me ressemble pas, mais bon, elle est trop jeune pour que je le trouve un jour en face de moi.

Hart : "Arme ?"

Sur un ton entendant clairement que j'compte pas avoir un "non" comme réponse.

A non, la rouste n'avait rien à voir du tout avec ça. Et franchement, elle s'était pris bien pire. Là elle était consciente, capable de marcher, de parler. Presque en parfait état si on omet certains détails...
La mécanique fonctionne. C'est tout ce qui compte.

Comment ça elle est trop jeune?
Une moue boudeuse. Bah ça commence bien. Y faudrait qu'elle ai 10 ans de plus pour qu'il la prenne au serieux? Ouais peut-etre. Mais elle ne va pas attendre encore une dizaine d'année pour venir le r'trouver. Il serait fichu d'être mort entre temps. Quoique les Corsaires de l'Espace ça ne peut pas mourir. Ou du moins lui il ne peut pas. Enfin, si, il peut, mais elle prefere considerer que ce 'nest pas une option acceptable.

Luce : On commence tous que'que part et j'ai plus de muscle que n'importe quelle foutue gonzesse d'mon age! Et j'sais m'en servir aussi bien qu'n'importe quel gus!

Ce n'était pas parce qu'elle n'avait rien dans le pantalon qu'elle devait se coucher devant un merdeux. Enfin, du moins, quand ils ne faisaient pas le double de son poids et une carrure de gorille survitaminé. Là, bon... Bah...

Quand à tuer.. Sa reponse est coupée par un nouveau plaquage au mur. Ouais mais en même temps elle n'est pas sur ses gardes avec lui. Il ne peut juste pas lui faire vraiment de mal non? Ouais... sauf qu'il est pas au courant. Et que les conneries comme 'la voix du sang' elle en doute un peu. Ce serait plutot la voie du sang. Non, sans rire!

La gamine n'est pas vraiment effrayée. Creuver là serait d'un riddicule consommé en plus de n'avoir aucune raison. Sauf l'envie. Mais s'il avait voulu la dezinguer, il l'aurait fait quand elle l'avait defié non?

Luce : ...

Comment ça 'arme'? Dans quelle mesure doit elle se mefier? Oùla... Elle a beau lui faire confiance, on ne revele pas toutes ses surprises à quiconque hein.
Le vieux flingue caché dans sa tunique le restera. C'est son atout de derniere minute. Plongeant la main dans l'une des larges poches de son pantalon, elle en retire avec hesitation par contre un couteau, lame rentrée... Méfiance.. Il ne va pas la tuer, s'il l'avait voulu il l'aurait laissée à agoniser.. mais bon...

Le couteau lui a deja servit. Et les quelques taches rouges qui restent sur le manche ne sont pas de la sauce..

Du bout des doigts, je chope la petite lame, en sortant la lame, et jouant avec quelques secondes. Une petite merde d'acier, mais bonne pour trancher le membre frétillant de tout membre de la gent masculine qui aurait voulu s'amuser avec sa bouille de p'tiote. Mouais. Et il avaait servi. Bref, une arme dont je me servais pour couper ma viande. Déjà morte, la viande. Je la fais sauter dans ma main, rattrapant la lame.

Hart : "Ou bien tu m'as gentiment obéit, et t'es une vraie conne. Ou bien tu me mens et tu m'caches autre chose, et tout n'est pas perdu. J't'avoue que j'sais pas trop quoi en penser."

Une tape sur la joue, un peu rude mais pas fait pour lui faire mal... Putain, c'est quoi ce délire ? Pourquoi je me comporte comme une tantouze ? Oh, on se réveille, Hart ! Tu t'laisses humilier par ton boss, tu aides une gamine... Nan, sans dec', tu deviens putain de vieux... 40 ans maintenant. Ouais, ça doit être ça. La crise de la quarantaine. Putain de crise, j'avais déjà eu du mal avec celle de trente, v'là que je m'en tapais une autre seulement dix ans plus tard... Je la rechope sous l'épaule, et c'est reparti.

Plus que quelques mètres, et nous voila débarquant à ce qui ressemble à un mess. Je la pose au bar, sous des regards... Interrogatifs, que j'ignore, amusés, que je fais taire en mettant mon flingue en évidence, et choqués, qui me font marrer -ceux là sont rares, on n'est pas dans un milieu de fonctionnaires...-. Et au... Barman... Ou ce qui en fait office.

Hart : "N'importe quoi. Et un soda pour la gamine. De l'eau si t'as rien d'autre."

Je ressors une nouvelle clope. Et me l'allume.

Hart : "T'm'as pas dit... Ce que tu foutais ici gamine. C'est pourtant pas une crèche..."

J'avais fait l'erreur de le croire... Et je l'avais découvert avec un mélange de plaisir et de haine folle... Alors je dois avouer que la voir elle, ici... Ouais, c'est ça en fait, pas d'la bonté, nan, de la curiosité, un petit plaisir que j'vais m'accorder, mais juste aujourd'hui, après j'arrête, promis.

Luce va éviter de répondre. Elle pense deja suffisement fort. Sortir l'arme et la lui filer était en effet une connerie, mais c'en aurait été une pire que de rien sortir du tout. Là c'aurait été carrement anormal. Tout simplement parce que nul ne se promene sans rien. C'est comme aux cartes, filer des points pour en sauver d'autres, de preference ceux qui comptaient.

Et si il doutait, alors c'est qu'elle n'était pas si mauvaise que ça. Parce que bon, qu'il ait été certain qu'elle avait une autre arme était aussi peu rentable qu'etre sur du contraire.

La gamine retint un large sourire de satisfaction et une replique sur le terme 'penser' dont il ne fallait pas trop abuser quand meme. Et le 'j'te mentirais pas' à fait long feu.. Au moins 5 minutes. En meme temps ce n'est pas un mensonge.. pas vraiment... Juste une adaptation de la vérité. Ouais c'est ça, une putain d'adaptation de la vérité.

La lame retrouve sa place dans le futal et elle se refait embarquer.

Ca va finir par devenir une habitude.

Tient... ce mess là elle y est rentrée une fois et ne s'est pas attardée. C'est quand meme pas là qu'il la traine non? Ah ben si.. comme quoi.

Evidement, l'arrivée attire les regards. Visiblement ce n'est pas tous les jours qu'un Mister Hart debarque avec une mioche sur l'épaule. La crise de la quarantaine qui se traduit peut etre par une recherche de compagnes de lit plus jeunes -voir meme prepubere pour certains? Enfin... c'est de Tomas Hart qu'on parle. Et c'est pas comme si Luce avait l'apparence d'une vendeuse de charme.
Elle marmonne, preferant eviter qu'il entende.

Luce : Un soda... et pourquoi pas du lait avec une tetine.. pffff...

Mais bon, vu qu'il l'a installée à une chaise et qu'il s'est posé à coté... Et si lui ignore ostensiblement les regards posés sur eux, elle a résolument retourné un qui signifie clairement ' Quoi?!? Et si ça t'pose un probleme, viens l'dire à Tomas!' pendant qu'il passait commande.

Luce : Bah tu m'l'avais pas d'mandé.... A la base j'pensais pas v'nir içi mais vu qu'c'est pas moi qu'ai les commandes bin....M'enfin c'pas si terrible. Je cherchais quelqu'un!

Il était pas son journal intime ni quoique ce soit mais bon, fallait bien am'ner la chose. Sinon il s'rait fichu plus tard de le lui r'procher...

Et toi Tomas? Qu'est tu fout ici? Tu as un vaisseau? Parce que pour atterrir ici, faut vraiment l'vouloir.. Ouais ouais je sais ca m'regarde pas. Mais j'demande quand même.


Elle le regardait, cherchant sur ses traits un signe familier, quelque chose...

Putain. En fait, elle est conne. Question simple, réponse simple. Et j'vais pas me priver de lui faire savoir, ton acerbe aidant.

Hart : "Par ici, j'parlais de la station, gamine, pas du rade. Me prends pas pour un crétin, je sais très bien que c'est moi qui t'aie amené ici... Même pas capable de respecter vos ainés, les jeunes... ça te jouera des foutus tours de passe-passe, de continuer comme ça à te moquer des gens."

Et le barman de poser deux verres devant nous. Je prends le plus petit, sans doute contenant quelque chose de plus fort. J'espère que je ne me suis pas planté. Vérification rapide. Nan, c'est bon. J'ai pas en plus envie de devoir la trainer jusque chez elle... Bof, t'façon, si ça devait arriver, j'la laisserai là. Ma "gentillesse" a des limites que j'ai dépassé depuis un sacré bout de temps maintenant...

Hart : "Et j'suis pas sourd. Fais gaffe ou je te prends au mot..."

Et en plus elle me croit infirme. Bordel, l'ouïe et le deuxième sens du merco, après la vue. Parce que quand ton viseur s'embrouille, que la fumée te rend aussi aveugle qu'un petit vieux dans le trou de balle d'un équidé, et tu n'as aucun soutien, t'as intérêt à rester à l'écoute, un minimum au moins... Le "tink tink" caractéristique de la grenade, le pas de l'enfoiré qui veut te prendre en levrette, ou repérer la provenance d'un tir, ça t'oblige à avoir une bonne ouïe, au moins aussi bonne que la vue... Je vide mon verre d'une gorgée, retenant, standing oblige, un petit toussotement, désignant le verre au barman ou assimilé, lui signifiant ainsi d'envoyer la petite soeur. -Note de l'écrivain : hohohoooooo-

Hart : "Ouais, ça te regarde pas... M'enfin, pour ce qu'il y a à raconter... Je fous pas grand chose. Je viens de faire engager mon équipage pour un nouveau taf'. A part ça, rien à raconter... t'attends pas à la geste épique genre Odyssée de l'Espace... "

Et j'écrase une nouvelle clope sur le comptoir, déjà bien crade, avant de sortir un nouveau tube de mon paquet. Faudra penser à me refaire une réserve.

Mais.. il est cretin? Bien sur qu'elle avait compris qu'il parlait de la station... Mais bon, c'est vrai qu'elle avait répondu... bah.. de façon à ce que la double interpretation soit possible. Mais quand même. Elle haussa les épaules et precisa d'un ton neutre.

Tu sais, j'avais compris, c'était bien d'la station que j'jactais..

Il.. la menace de la mettre VRAIMENT au lait? Mais c'est immonde! immoral! En plus, ça dois pas etre tres sain comme truc... Oulà, elle se tais alors! Mais puisqu'il ne semblait pas plus curieux que ça.. En fait c'est normal, en viellissant ils deviennent sage! Et vu que poser des questions c'est inviter à s'en faire poser, les vieux preferent se taire. Dans la logique du chacun pour soi. Mais ça n'arrange pas ses affaires à elle.

La mousse aurait eut tendance à penser que dans l'espace, le son n'était pas franchement le sens le plus utile. Quand on était sur la terre ferme, oui, mais dans le vide... Le toucher et l'agilité par contre ça semblait bien plus optimisé.

Mouais, il y a avait ptetre les yeux...

Mais t'as du en voir quand même des tas d'trucs! T'as visité beaucoup de mondes?

Si elle se souvenait bien de toutes les fausses pistes du style 'il est r'parti'... ouaip. Elle sirote tranquillement son soda.. Y avait pas eut de gouts bizarres donc relax.

Quelques secondes passent. Le temps de me rendre compte de ma gaffe. Ah ouais, ça a plusieurs sens, sa phrase. Logique, si c'est une mousse, qu'elle n'ait pas les commandes. L'inverse m'aurait vraiment fait flipper. Un équipage guidé par un mousse. Une en plus. J'ose même pas imaginer le chaos.

Hart : "Me prends pas pour plus bête que j'le suis gamine. C'est déjà pas brillant, alors si tu m'enfonces encore."

Et le petit verre qui va bien et que je m'envoie derrière la cravate. Je résiste à l'envie d'en prendre un troisième et de garder la bouteille, beurré suis capable de virer pédophile, histoire d'agrandir mon tableau de chasse de l'embrouille. Où je suis allé... Quelle question...

Hart : "Ouaipe. Mais t'es mal tombé, suis pas guide touristique."

Oh puis merde, je désigne mon verre pour le troisième. Et je la regarde.

Hart : "C'est l'heure de se coucher, our les jeunes, normalement, tu vas retrouver ton chemin, ou j'appelle ton grand frère à la rescousse ?"

NDLR de l'auteur : Ok, là, ça devient carrément insistant...

Luce s'efforca avec plus ou moins de succès de retenir le large sourire qui lui venait au levre. C'était bourru et tres implicite mais il reconnaissait qu'il avait eut tord et donc elle raison. Luce 1, Tomas 1. Ca vengeait sa levre. Elle se rendit compte d'ailleurs que sa machoire la lancait doucement, souvenir laissé amoureusement par la tatane de tout à l'heure.

Elle avale encore quelques gorgées de son soda... Mouais... elle va éviter de manger des carottes crues dans les jours à venir -dans l'optique bien improbable où elle tomberait sur des carottes crues- histoire de ménager sa machoire. Tomas tient quand meme pas mal de l'auroch.

Et lui il boit. La mousse sent d'içi l'odeur. Un taureau, c'est bien ce qu'elle dit. C'est quand meme sacrement plus classe que d'etre un mouton ou un putois. Le bison (ou le rinoceros) a toujours eut un petit quelque chose qui force l'admiration.

Luce: Pffff... T'étais limite plus causant t't'a l'heure.

Il la regarde. Elle le regarde. Ils se regardent. Une etincelle de reconnaissance? En tout cas une foi monstre dans les yeux de Luce. Limite flippant de voir ce que peuvent devenir les gens une fois qu'ils ont décidé que 'ce sera toi et personne d'autre!'. Et pas de la fois bavante et passive hein, non non, de la foi avec option chat activée. C'est à dire, de la foi pas beate voir même avec avec son petit caractere.

Et il lui tend une perche a peine pas visible. Un gros retroprojecteur la designe et la gamine aurait eut mauvaise grace de ne pas la prendre.

Luce : Heureusement alors que les pendules et moi sommes potes. Elles retard'rons bien un peu le couvre feu. Jamais eut grand gout pour pioncer.... Et puis... j'suis pas contre qu'mon frangin y m'raccompagne. J'cherchais quelqu'un.. bhaaa, c'tait lui. Et j'l'ai trouvé d'ailleurs. J'pense qu'tu dois l'connaitre

Le tout avec un laaaarge sourire.