C'est relativement tôt - deux heures du matin - que Hel rentra chez elle, après quelques détours pour se débarasser d'un vieux mendiant puant le Korr à trente kilomètres à la ronde qui avait décidé de passer à des méthodes de manche plus agressives, et de la suivre jusqu'à ce qu'elle dégaine - son créditeur, probablement avait-il espéré, mais après s'être retrouvé devant le canon d'un SIP, il avait mis les voiles sans demander son reste.
Du bout du pied, elle claqua la porte, jeta son inséparable sacoche quelque part sur une des étagères à sustentateur à gauche. Peu importe où ça atterissait, l'essentiel était de ne plus l'encombrer. Les quelques chargeurs qu'elle y avait étaient lourds. Tout en laissant tomber sa capuche d'un mouvement - il pleuvait dru à l'extérieur, et les petits para-pluie répulsifs jadéens coûtaiient cher; s'afficher riche ici était absoluement contre-indiqué -, elle retira ses bottines d'un autre, avant de traverser la pièce jusqu'à une des seules étagères ordonnées, y laisser sa ceinture avec ses accessoires les plus sensibles non suceptibles de survivre à un vol à travers les airs jusqu'à un crash douloureux contre n'importe quel support, et, plus légère, activa un synthétiseur pour qu'il lui prépare une tasse de tisane. Un rituel, elle s'y était habituée au manoir. De toute façon, mieux valait ça que le LSD ou le H4NJ que prenaient certains; en plus, ils étaient plus faciles à escroquer quand ils étaient shootés. Le tout était de ne pas leur donner les armes chargées tout de suite. Lorsqu'elle eut la tasse fumante entre les mains, Hel gagna le canapé, un modèle débraillé et un dont la moissisure avait été parle passé vaillement combattue à coups de produits, bataille gagnée qui lui permettait de dormir ailleurs que sur un des lits de camps dur comme du béton qu'elle avait toujours quelque part ici, trouvé sur un astronef échoué de la marine, au même titre que certains de ses vêtements, combinaisons de marine retravaillées de façon à lui être utile - ce qu'elle furent. La boisson finie, elle posa la tasse sur une tablette flottant à côté, et se laissa tomber contre les répulseurs du sofa, qui firent instannément leur effet. Une longue journée, commencée à peu près à la même heure la veille...
Qu'est-ce qui clignotait là-bas?
Elle se releva d'un bond encore assez vif pour l'heure, écarta les vêtemetns des environs - bizarre, ça n'étaient pas les siens. A qui avait-elle laissé le coin pour la nuit la dernière fois à nouveau? -, et trouva le vieux boitier com., un modèle admirablement bricolé, avec des piles inusables. Rapidement, elle réactiva entièrement la machine et parcouru le message. Lentement, les mécaniques de son cerveau sortirent du mode veille, et associèrent les éléments en place. Que ce passait-il? Elle avait eut des échos vagues de la part de certains anciens militaires et autres indics, mais rien de concret, et une réforme des armements généraux se produisait en moyenne tout les dix ans. Les rumeurs avaient beau courir, c'était un fait. Elle devait être à peu près dans la bonne brochette.
Son regard descendit plus bas, jusqu'au nom de l'expéditeur. Qui était-ce? Elle révisa son carnet d'adresses mental, et l'image du type lui revint.
Elle se releva, et regagna l'étagère à côté du synthétiseur, y apportant la tasse pour qu'elle retourne dans le circuit, et prit de sa ceinture sa nouvelle com., avant de regagner le divan, et s'y laisser tomber. Elle envoya un message laconique quoique intéressé et aimable - ce qui signifait bien entendu qu'il y aurait rétribution - pour en savoir plus, tout en, après brève recherche, recherchant son contact à l'administration de l'éradication des déchets de Kamensk, qui se chargeait des trois incinérateurs de déchets domestiques tout comme l'énorme usine prenant tout les rebuts sortant des fabriques putrides de la cité. Si ça tombe, il y avait un gros chargement dans le planning...