Vaisseau-épave

Invité

Réfléchissant à toute vitesse, l'officier supérieur de l'ONI finit par faire le constat suivant :

-Nous sommes en heure creuse et par ce temps, une large part de nos effectifs sont réfugiés dans les bâitments fermés et chauffés. Nous pourrions la sortir si elle accepte d'endosser une combinaison de tech. Avec tout ça il va falloir remplacer une partie du personnel de "bas niveau" par des équipes de notre département.

Acquiesçant, Hoffman tapa la réponse sur l'holoclavier alors qu'un homme du personnel sortait chercher de quoi permettre à l'être de sortir.

"-Il faudrait que vous acceptiez d'endosser une de nos tenues, quelqu'un est allé en chercher une. L'atmosphère que vous respiriez avant que nous augmentions la teneur en oxygène est celle de l'extérieur, vous allez devoir marcher à côté d'une plateforme à suspenseurs et toute communication compréhensible sera impossible."

-Nous prendrons soin de régler la plateforme en conséquence, ajouta Hoffman a l'officier du contre espionnage, département Xéno, qui sourit : le docteur n'était pas si bête que ça finalement.

-Vassili, prenez deux autres personnes avec vous et voyez si vous pouvez bricoler un synthétiseur pour répondre aux besoin de mademoiselle, nous avions procédé à une analyse biologique complète, cela devrait vous aider.

Entretemps on ouvrit les volets, l'épave du vaisseau occupait une large part du champ de vision, la femelle resterait connectée jusqu'à ce qu'on ait tout ce qu'il faut. La saison était heureusement fort propice. Le soleil commençait lentement à se coucher pour quelques mois. Les techs avaient d'ailleurs terminés d'installer les gigantesques projecteurs devant éclairer l'épave pendant cette période de nuit.

Après quelques instants durant lesquels la machine traduit, avant qu'elle n'effectue un petit mouvement de la main gauche. De l'autre, elle tira enfin ce qu'elle avait dans la poche des hanches. Un petit objet triangulaire, légèrement allongé, tapissé de symboles, qui s'illuminèrent soudain. Ses ongles glissèrent plusieurs fois dessus, et un petit écran holo apparu, plein de données illisibles sur lesquelles elle s'arrêta, avant de ranger cela de nouveau, dans le même mouvement qu'elle remontait la tête.

"Cet objet n'est pas dangereux - Je suis prête à effectuer ce que vous pouvez vous permettre, pour me déplacer"

Les idées se faisaient plus claires et plus abstraites, mais cela devait être fatiguant, comme l'indiquaient quelques déversements d'enképhalines, les neurostransmetteurs de l'inhibition de la douleur et du stress d'effort.
C'est seulement alors qu'elle releva les yeux, vers les volets ouverts. Elle eut une vague mimique d'étonnement, tout en inclinant légèrement la tête en arrière, dévoilant un profil très classique malgré la machoire plutôt carrée. Comme si cela ne suffisait pas, les physionomistes avaient la preuve de la quasi-humanité de leur "alien". Methodiquement, son regard examina l'épave, tandis que les centres logiques, de computation et d'enregistrement fonctionnaient à peine vitesse. Sans aucune parole, ni pensée captable.

Invité

Finalement l'homme envoyé revint avec une plateforme antigrav' de petite taille supportant un respirateur venant d'être modifié, une combinaison de tech posée sur l'épaule. Le caisson est ouvert et, les gardes alertes, un espace clos est amenagé grâce à des rideaux épais tombant jusqu'au sol ; ceux-ci originellement conçus pour éviter toute contamination ont trouvé un autre usage : celui de paravent.

Alertée, le reste de l'escouade de fantassins mobiles veille....

Lorsque la fermture vitrifiée se retire, doucement, elle se glisse en dehors de l'espace confiné d'un mouvement à la fois lent mais coulant comme celui d'un serpent. Après quelques instants, elle effectue quelques mouvements, comme des étirement, chaque fois plus rapides, jusqu'à ce qu'elle atteigne une vitesse normal, peut-être même un peu plus rapide qu'un homme normal. Quoi qu'il en soit, elle suivit les indications d'une des médecins restées lui montrer comment enfiler la combinaison, qu'elle examina attentivement, puis, contre toutes attentes, l'enfila au dessus des légers tissus gris qu'elle portait, malgré les gestes de la médecin, qu'elle regardait à peine. Finalement, elle conserva son étrange objet en main, tout en ferment assez maladroitement la fermeture magnétique, avant de sortir de derrière le paravent. Maintenant, personne n'aurait dit qu'elle n'était pas une quelconque fille sortie d'une académie de génie spatial militaire sur Arkilia.

Invité

Hésitant à rebrancher la femme pour savoir ce que pouvait bien être cette machine, Hoffman lui fit signe de passer. Trois fantassins mobiles attendaient en bas, armés jusqu'aux dents... en espérant que cette fille n'allait pas jouer les idiotes. Vérifiant sur son PDA, l'officier de l'ONI se rassura en constatant que le réacteur du vaisseau avait été désactivé... tout fonctionnait sur batteries à l'intérieur.

La visite guidée commence, assez surréaliste pour les quelques scientifiqes suivant, intriguante pour les rares membres de l'expéditions qui se trouvaient encore à l'extérieur à ce moment là. La "femme" avançait sans sourciller, comme enregistrant chaque détail, sans pour autant avoir l'air passionnée, ni franchement ennuyée. Rapidement à l'aise dans le vêtement, elle n'avait plus consulté sa machine depuis la sortie de la salle. Ils pénétrèrent dans l'astronef inconnu par une entrée amménagée sur le côté en perçant une paroi. Seulement une fois à l"intérieur, son interêt semble éveillé. Elle avance rapidement, avec des mouvements d'une grande souplesse, allant d'un mur à l'autre, sous les regards acérés et suspicieux des soldats. Tout à coup, ils frémissent. Elle a arraché un petit panneau sur un mur incurvé. Les soldats bougent nerveusement, tout en portant la main à leurs armes. Mais elle ne fait rien de terrible: simplement elle examinait un petit système mécanique. Puis, alors qu'elle venait d'effectuer une manipulation, un écran holo apparu, au dessus d'une des roues. L'un des scientifiques s'approcha, et regarda par dessus on épaule, prudemment, tandis qu'un tech passant jetait vaguement un coup d'oeil à ce qu'il croyait être un collègue, avec un bref signe de main. Mais entre temps, elle bougeait plusieurs fois la tête, avant de refermer le système, et de continuer d'avancer, prenant les devants, à l'abassourdissement des hommes. Elle louvoya au milieu des couloirs, jusqu'au niveau de la salle des machine, du moins dans les zones décontminées. Plusieurs spécialistes se tenaient prêt des cloisons anti-rayons, et regardèrent bizarrement l'attroupement. Ellle jeta un coup d'oeil intrigué, ressorti son appareil, vérifia quelqueb chose, avant de repartir, dans une autre direction. Finalement, elle s'arrêta devant une porte, fermée, que l'on n'avait pas encore ouverte. Elle retire le gant de la combinaison, toujours sous l'oeil attentif de ses anges gardiens, et passe la main gauche quelque aprt contre le mur. Sans bruit, trois battants, à al façon des cloisons Unioniennes, Alttoriennes et Terrane, s'ouvre, dévoilant une salle obscure. L'un des commandos entre vivement, non sans bousculer leur imperturbable femme, et vérifie tout, avant d'hocher la tête.

-C'est propre.

Comprenant qu'il approuve, elle avance, et de nouveau actionne un dispositif. Une douce lumière jaunâtre s'allume, sans source visible. Une salle rectangulaire, allongée dans le sens de la profondeur, encombré de dispositifs tordus placés sur des tables, ou alors dans des rangements intérieurs des murs. Un sorte de tabouret élancé, plastifié, tenant en équilibre apparement précaire, se trouvait derrière une table en demi-lune, chargée de plusieurs petits dispositifs mécaniques transparents. Elle entreprit de s'asseoir, et d'enclencher plusieurs.

Invité

Discrètement, l'un des Fantassins Mobiles bloque la porte avec un objet, à titre de sécurité, certains restent à l'extérieur, Hoffman s'avance fasciné, l'officier de l'ONI grandement intéressé mais néanmoins lucide. Etait-ce la réponse aux premières questions ou autre chose ? Dans un recoin de son cerveau, l'agent de renseignement commença à se demander ce qu'il faudrait faire de ces rescapés : jusqu'à nouvel ordre, leur peuple n'existait plus...

Sans prêter attention à ce qui se fait, elle allume un à un les dispositifs rangés sur la table, selon des systèmes entre la biométrie et le mécanico-électrique. Divers écrans holographiques s'affichent, mais visible uniquement depuis la place assise, contrairement aux systèmes classiques humains. Des suites de symboles complexes s'alignaient, certains dans l'alphanuméraire, d'autres dans le linéaire B non déchiffré encore, malgré les efforts héroïques des linguistes. Divers graphiques relativement tordus, puis, soudain la lumière de la salle diminua. Les soldats bougent nerveusement, mais ne font rien encore. Au milieu de la pièce, un large écran tridimmensionnel de plusieurs mètres. Une série de diagrammes - ou du moins semble-t-il -, ainsi que des coupes du vaisseaux. Des symboles circulaient partouts, tandis que fiévreusement, l'étrange femme effleure les contrôles.

Soudain, la com. d'un officier sonne.

-"Ici le poste niveau 2. Quelque chose se passe...des machines se sont illuminées, et plusieurs tuyères plasmiques se sont mises sous tension. Des mécaniques bougent...je ne sais pas ce qui se passe..."

On vérifia rapidement ce qu'il y avait au niveau 2. Des petites salles, probablement de quartiers personnels, et aussi une autre, un peu plus large, dans laquelle on avait découvert une sorte de pointe allongée de plusieurs mètres, bardée d'étranges dispositifs technologiques.

Invité

Lentement l'officier de l'ONI, qui laisse enfin entrevoir son grade de commandant de vaisseau s'approche de la dame, se met en phase d'elle d'un va et vient de ses deux mains paumes en avant lui demande de couper tout ça. En espérant être compris.... Mais il avait des doutes. Son second s'empara de sa com et répondit.

-Ici le Capitaine Gortshov, contre-espionnage. Tout le monde reste à son poste, je veux un enregistrement détaillé et un compte rendu en cas de situation critique. Tout le groupe de veille voit sa garde prolongée d'une heure jusqu'à nouvel ordre. Données et actes classés secret niveau D7. Brouillez également les communications au niveau interplanétaire, avertissez Jonction de la coupure.

Elle leva briévement les yeux, très gris, fixant l'officier, avant de retourner à ses affaires, les mains circulant de plus en plus vite sur les contrôles, tandis que de plus en plus de voyants s'allumaient, partout sur les murs, dont certains clignotaient. Puis, tout à coup, les systèmes s'arrêtèrent. Seuls deux écrans subsistaient, le grand, et un petit, prêt de son nez. Elle recula son siège, qui s'avérait avoir un flotteur magnético-répulsif. Peu à peu, les images des diagrammes laissent place à deux schémas, préçis, de l'astronef alien, issu des circuits informatique. L'une était en linéaire B, l'autre...en galactique standard. Les experts échangèrent des regards interloqués, tandis qu'un troisième écran s'affichait. SUr ce dernier, c'était les systèmes de base d'un ordinateur portable d'un système d'expertise scientifique de la marine arkilienne, qui avait probablement du être relié aux systèmes de l'astronef alien. Elle avait donc lancé un système de traduction très rapide, d'autant plus que l'ordinateur "hacké" disposait des dernières mises à jour de l'équivalent humain.

Pendant ce temps, tout les secteurs deviennent étanches, tandis qu'après l'accusé de réception, les communications interstellaires s'interrompaient.

Invité

Se grattant la tempe de l'index, me commandant reconnu qu'il avait affaire à quelqu'un de difficilement domptable. S'approchant de l'holoécran, le commandant se mit à lire pour voir de quoi il s'agissait. À peine sa lecture entamée il se tourna vers la femme (il avait du mal à la considérer autrement) et mima un clavier puis pointa les systèmes de l'ordinateur de la Navy. En espérant intérieurement qu'elle n'avait pas déjà assimilé le standard et qu'elle soit capable de le parler.

Elle battit des paupières, fixant quelques instants l'étrange mime. Bref mouvement de l'épaule droite, et elle était de nouveau sur le clavier. Les systèmes fonctionnaient toujours au ralenti, tandis que les écrans étaient en majorité éteint. Un voyant s'alluma contre le mur, et plusieurs fentes apparurent, puis devinrent des panneaux coulissants, qui s'écartèrent, dévoilant plusieurs espaces de rangement pleins d'objets et d'instruments étranges, quelques machins ressemblants vaguement à des vêtements, ainsi que plusieurs choses ressemblant à des pièces détachées. A peine leur sujet avait fait un mouvement pour tourner son siège vers l'un des rangements, qu'un commando se précipitait entre les deux, tandis qu'un autre entreprenait de fouiller. L'autre retomba assez mollement sur son siège, jetant un regard bizarre, avec une lumière étrange, que l'on aurait peut-être pu voire comme de la moquerie, de l'ironie. Après quelques instants, l'un des soldats s'écarta, emmenant quelques objets jugés suspects. L'un d'eux, une sorte de petite pointe allongée basée sur un support informatisé, un cube assez suspect, et un long couteau très acéré avec un petit manche métallique, et quelques dispositifs électroniques - un bistouri, un scalpel?. Avec un petit geste inidentifiable, elle pu aller chercher ce qu'elle voulait. Quelques consoles électro-mécaniques, divers instruments sans queue ni tête jugés non-dangereux, une longue bande grise, et une sorte de petit dispositif en demi-lune bardé de capteurs. Elle posa une bonne partie sur la table, tout en passant la bande par dessus sa tête, et la serra autour de sa taille, au dessus de la combinaison arkilienne.

Puis, elle reprit le travail, une main sur chaque dispositif tactile. L'un des écrans montrait l'avancement d'un programme étrange, rempli de diagrammes tordus, l'autre l'intérieur de l'ordinateur arkilien, dont les disques argent-duranium étaient méthodiquement téléchargés et analysés - du moins c'est ce qu'indiquait l'avancement en lettre latines -, tandis que des informations défilaient, avec des correspondances entre le système linéaire B et le système latin apparaissaient. C'était lentement tout un lexique qui se mettait en place apparemment. Finalement, elle plaça le dispositif en demi-lune contre le côté gauche de son crâne, au dessus de l'oreille, avec l'une des pointes, terminée par une large pastille en carré, brillant légèrement à présent.

-Chef, grinça la com., ici Mayer, de la garde atmosphèrique, on m'a dit de vous appeler. Nos capteurs détectent d'importantes variations des rayonnements alpha à la surface du vaisseau. Pas assez forts pour traverser la peau, mais ça a l'air de venir de l'intérieur.

La femme avait levé la tête, en guettant les mimiques faciales de l'officier...tout en continuant de pianoter.

Invité

-Tenez-moi informé.

Impossible de réveiller l'équipage, tout avait été dérivé, encore heureux mais ça commençait à aller loin et ça continuait il allait falloir la retenir comme elle le disait si bien. Sortant un PDA de l'intérieur de son uniforme -il délaissait celui accroché à sa ceinture-, le commandant se connecta au central piraté et lança ses propres systèmes, l'un des codes secrets de l'ONI et visiblement un secondaire, son PDA principal restait à sa ceinture. Connectant le tout à un affichage holo, l'officier se servit du système de traduction de la dame pour savoir ce qu'elle faisait avec sa propre machine. Sur un signe de tête du commandant, le capitaine Gortshov dégaina son Q15 et l'activa tranquillement -ce qui fit un petiot bruit d'ignition- avant de le rengainer, l'officier supérieur fit de même tout en maintenant l'arme dans on holster. Hoffman inquiet regardait la scène, les fantassins mobiles portaient une combinaison les protégeant des radiations élevées mais pas eux, et les types du département xéno semblaient nerveux... à juste titre.

Il s'avéra qu'une bonne partie des bandes mémoires de correspondance binaire - lexique humain utilisé par l'ordinateur arkilien pour s'exprimer en language compréhensible avaient étés traduites et transférées dans la mémoire plasmique-mécanique du vaisseau, ainsi que divers mesures dans les systèmes mémoires, un historique des opérations sur Thalassa, et quelques dossiers sans importance - dont un enregistrement de la 10ème symphonie de Chostakhovitch, avec Frederick Syllas et d'orchestre symphonique d'Acreopolis, qui n'aurait théoriquement rien à faire sur un ordinateur militaire, ainsi que "La nuit des loups cimériens mangeurs d'hommes et de carcars", qui n'était pas beaucoup plus réglementaire. Les analyses du PAD - les systèmes du vaisseaux étaient en sécurité minimale, et il pouvait accéder dans la mesure de la compatibilité - montrèrent que les radiations alpha étaient issues des circuits plasmiques réactivés, comme c'était souvent le cas, mais que sauf si le rayonnement augmentait fortement, cela ne serait pas dangereux. Par contre, ingérer un objet exposé aurait des conséquences regrettables.
Un noeud informatique se formait, amalgame de plusieurs programmes, quelques-uns anciens d'après leur provenance - les "disques durs" de bord -, d'autres neufs, tout juste crées. Des centaines de plasmas différents se mêlaient quelque part dans le système de conduites, computant des informations en une sorte d'énorme système informatisé dont il n'arrivait pas identifier l'utilité. De longs soupirs, des sons déformés et spectraux traversaient l'air sans origine apaprente, tandis que la femme continuait de pianoter sur eux consoles en même temps.
Puis, lentement, l'activité décru. Plusieurs holovoyants s'éteignirent, tandis que la lumière de la salle diminuait davantage, laissant resplendir dans un blanc fantomatique l'écran principal. Un rapport parvint de l'extérieur: le rayonnement était retombé, et le vaisseau entier, auparavant parcouru d'étranges bruits fantomatiques, était devenu silencieux comme un tombeau; lorsque l'un des scientifiques s'ébroua, ce fut comme un coup de tonnerre.

Puis, lentement, elle repoussa son tabouret en arrière, tout en redressant la tête, fixant l'officier de l'ONI.

-A présent, je suis capable de vous parler. Je vous remercie d'avoir accédé à ma demande.

La voix de contralto à l'accent chantant était un peu mécanique, buttait sur les mots, et manquait de spontanéité, mais ébahit tout le monde malgré tout.

Invité

D'abord interloqué, le commandant gloussa.

-Je suis le commandant Karkhoff, membre du département xéno de la force aérospatiale de mon pays, l'Empire Krypto-Arkilien. Je dois avouer que ne nous étions pas attendus à trouver des survivants vu l'état du vaisseau.

Pointant l'ordinateur du doigt, Karkhoff demanda :

-Comment avez-vous fait pour assimiler le standard aussi vite ? Toutes les capacités électromécaniques disponibles du vaisseau ont été utilisées ?

Un faible et furtif sourire - mais sa signification était-elle celle des humains? - passa sur ces lèvres, tandis que d'une main, elle reprenait les manipulations sur l'un des contrôles. Il y eut quelques instants avant la réation; divers données passèrent sur l'écran principal, alors qu'elle reprenait la parole, l'accent toujours chantant, ressemblant vaguement à certains dialecte de Krypton, ou de Lüderitz.

-Nos systèmes de sommeil cryogénique sont très élaborés, fit-elle, et fonctionnent sur des alimentations autonomes. Ieshaak...

Sur le dernier mot inconnu en suspend, elle hésita plusieurs instants, avant de reprendre:

-... je ne sais pas combien de temps nous sommes restés ici. Mais c'est vrai que cela tient du grand hasard. Un disfonctionnement a empêché le réveil automatisé...

Nouvelle hésitation. Elle ferma la bouche, tout en enclenchant un nouveau système. Quelques voyants s'éteignirent, puis le contralto reprit, un peu plus assuré:

-En tant que Sina Çika - on pourrait traduire par officier-physicien peut-être -...je ne suis pas habilitée à établir un quelconque contact diplomatique. Mais je peux agir officieusement, et vous soumettre mon épée - c'est comme ça que l'on dit? Je suis la Sina Çika Gent-Reza Tyee.

Sa main gauche alla d'une console à un autre, sans qu'elle ne semble y prêter attention. Une carte stellaire du système Thalasa apparut.

-J'utilise les sub-systèmes logiques et computatifs de notre Réseau interne. En transférant les données d'une de vos machines, j'ai étendu le lexique déjà enregistré avant. J'ai établi une suite d'algorythmes régissant un fonctionnement rationnel de votre language. Une série de mises en parallèles avec vos découvertes concernant notre système synthaxique de second degrès. Qui est votre linéaire B. Le tout me permet de communiquer par la liaison avec mon cerveau au système de traduction. Les termines de médecin manquent dans les lexiques qui me sont disponibles pour expliquer. Néanmoins, j'intériorise chaque phrase prononcée, et pourrais me passer de cela quand j'aurais établi assez de connexions psychiques au sujet de votre langue.

Ses phrases étaient courtes, et entrecoupées, mais le vocabulaire bon, la grammaire impeccable. Les scientifiques prenaient frénétiquement des notes. Les yeux pétillants de la femme passèrent de l'un à l'autre, les mettant un peu à l'aise lorsqu'ils relevaient le nez.

Karkhoff hocha la tête et répondit.

-Nous vous remercions d'accepter de nous aider. À présent que nous pouvons communiquer j'ai une question relativement importante pour nous : d'où venez-vous ? Je veux dire de quel point de la galaxie êtes vous partis ?

Hoffman intervint rapidement avant qu'elle ne réponde.

-Que signifie un sourire, dans votre code non verbal ?

Le docteur mima un sourire.

-Chez nous cela signifie l'amusement, ou encore la détente.

Elle fixa, de nouveau totalement froide, le docteur, avant de dire, doucement:

-Il s'agit un mouvement facio-mandibulaire dont les tenants cervicaux ont étés très préçiséments identifiés dans les centres du plaisirs et divers autres cellules sécrétrices de dopamine. Il est logique que si nos physiologies sont semblables au plus haut point, ce genre de correspondances existent, avec des significations semblables aux vôtres.

Quelle façon sinistre de décrire quelque chose d'aussi radieux qu'un sourire sur un visage encroe jeune et frai, pensèrent de nombreuses personnes présentes.
La Sina Çika s'arrêta quelques instants, faisant de nouveau le tour des personnes présentes, puis eut un bref mouvement de tête pour retourner à son interlocuteur principal, perturbant un peu Hoffman.

-Kharkoff commandant, je pourrais vous donner les coordonnées que j'ai mémorisées, mais il semblerait que tout notre historique de vol ait été effacé. Concrêtement, en dehors de nos expériences personnelles lors des temps hors du sommeil, nous avons perdu toute mémoire ajoutée.

La main gauche, toujours très active, eut une hésitation, puis, l'espace d'un instant, changea de nouveau de console, et entra une longue série de données, avant de revenir à la première. Un carte galactique apparut, légèrement inclinée par rapport à son axe central. Une zone cubique dans l'espace était délimitée. Brève hésitation, puis la main droite effleura quelques touches. La mention en latin "Bras Galactique de Persée" apparut au milieu des inscriptions en linéaire B.

-Il faut six points pour délimiter un périmètre spatial. Je peux vous donner une approximation à 50 parsecs près - c'est bien votre unité?

Mais ça n'était déjà pas la peine. La position de ce cube, de l'autre côté du plan galactique, presque de l'autre côté du noyau, à une distance de Thalassa qui était le double ce celle entre thalassa et l'extrémité extérieure de l'empire colonial de l'Union, c'était déjà dans l'immédiat confirmé comme étant loin...

-Les entrées automatiques de voyage et celles des capteurs ont étés supprimées. Plusieurs bandes de données ont étés perdues. La structure de l'astronef est gravemement endommagée. Plusieurs de nos récepteurs radio-subspatiaux ont étés parasités par des ondes en provenance du secteur Orion - c'est comme cela que vous le nommez d'après vos ordinateurs. Kharkoff commandant, dans quelles circonstances préçises avez vous découvert cette unité de transport?

-Votre vaisseau a attiré l'attention par les radiations émises par son réacteur. Nous avons trouvé l'astronef reposant sur le flanc d'une montagne sous marine par 600 mètres de fond... par 600 de nos unités de mesure. Comme vous avez pu le voir l'arrière est très endommagé et nous espérions retrouver un historique du voyage dans vos systèmes électromécaniques mais à vous croire ces données n'existent plus. Nous avons également perdu une aile en sortant l'épave de l'eau... il y avait des poissons dangereux qui empêchaient toute analyse sous marine. Cette aile git à présent par plusieurs milliers de nos unités de mesure de profondeur, elle est complètement tordue par la pression.

La Sina Çika ne fit montre d'aucune émotion ni étonnement, tout en ralentissant le rythme de ses opérations sur la console de la main gauche.

-Cela explique l'impossibilité de contacter les systèmes informatiques de notre annexe 2. Plusieurs choses laisseraient à penser que l'implosion de la stabilité des relations atomiques dans nos tubes de propulsions a commencé pendant la chute dans l'atmosphère du planétoïde où vous nous avez trouvé.

Quelques instants de flottement. Puis sa voie à l'accent coloré reprit:

-Je repère un total de 1.247 caissons de sommeil cryogénique intacts, dont 38 que vous avez descellés et emmenés, sur 1.450 à l'origine. Les paramètres biologiques de 143 individus sont encore en état de conservation permettant une survie hors de contrôle biomécanique. Principalement dans la salle de stockage du niveau 4 section B division 7, avec plusieurs techniciens et quelques officiers.

Elle releva ses yeux gris.

-Quelles sont vos intentions nous concernant, Kharkoff commandant?

Le commandant soupira un bref instant avant de répondre.

-Il nous faut premièrement mettre au point un système moins volumineux pour communiquer, portatif. Je n'ai pas l'autorité pour vous faire une véritable proposition et vous avez vous-même dit que vous n'aviez pas cette autorité. Nous allons premièrement améliorer ce système de communication et ensuite nous réveillerons le plus haut gradé que nous puissions trouver et avec lui un de mes supérieurs pourra discuter.

Au fait, en poursuivant sa route, une expédition a croisé près d'un système dans lequel se trouvaient deux satellites de communication de grande taille ainsi qu'enterré dans un astre orbitant autour d'une planète plus ou moins viable, un structure qui semble agir sur le temps. Si vous savez ce que c'est nous serions très intéressés de savoir comment approcher cette chose.

Elle inclina légèrement la tête sur la gauche, sans laisser paraitre d'émotion.

-Comme je l'ais dis, nos entrées automatisées ont étés supprimées. Néanmoins, notre dernier arrêt a été sur ce sit, qui a été rapporté par un précédent convoi d'éclaireurs. Nous avons découvert un complexe lunaire comme vous le décrivez, ainsi que des échos provenant d'une épaisse couche de glace. Nous avons installé une phalange-relais de communication, puis avons poursuivi notre chemin. Par contre, nous ne savons rien d'agissements sur le temps. Pour peu que ce que j'ai extrapolé au sujet de la signification de cette notion dans votre langue soit correct.

La Sina Çika inclina cette fois sa tête dans l'autre sens.

-Je suis prête à collaborer avec vos Sina pour miniaturiser les programmes électro-plasmo-fluides de traduction dans la mesure des capacités de vos systèmes exclusivement électrique, néanmoins, il sera impossible de réduire l'interface corticale - c'est bien ça? - qui est déjà la résultat d'années de développement.

Elle pointa du doigt l'étrange serre-tête en demi-lune sur sa tempe gauche.

Souriant, Karkhoff répondit d'un ton un peu plus enjoué :

-Ils sont déjà suffisamment petits et à ce niveau là, nous avons plus que probablement à apprendre de vous. Nous allons donc poursuivre dans cette voix puis lorsque nous aurons établi un système de communication viable, nous réveillerons l'un de vos supérieurs.

Oh j'oubliais. S'il existe des compatiments qui devaient stocker de la nourriture, elle nous serait utile, nous pourrons en reproduire par synthétiseur.

Gent-Reza Tyee, fut donc sollicitée pour établir un système de traduction. On lui présenta également des photographies et hologrames des ruines diffusées par la Marine de l'UTE afin de déterminer s'il s'agissait de la même civilisation. Enfin le système de traduction de la Sina fut envoyé à Karelia pour faire avancer le tout.

On travailla donc pendant plusieurs jours, les scientifiques comprenant encore mal leur chance de travailler avec une collègue d'une race inconnue - quoique très humaine, sauf niveau émotions. Ses formidables capacités de liaison avec les systèmes informatiques en faisait partiellement l'extension des bases de données qui les composaient, sans pour autant virer dans l'horreur des inplants à l'erikeanne. Avec le temps, même sans aide informatisée, elle était capable de parler avec les expressions déjà utilisées. A ce rythme, d'ici quelques semaines, elle parlerait mieux le galactique que la moitié du vaisseau. Suite à ses demandes insistantes, on l'avait laissée en quartier à l'intérieur, dans la salle qui s'avérait être un labo médical - d'où es bistouris -, même si elle avait risqué quelques sorties, suivie de quelques anges gardiens, discrétement. Elle mangeait peu, quelques charges saturées de nutriments, de fer et de divers minéraux, et une grande quantité d'eau par contre.

Par contre, à la grande déception des hommes de science, elle ne réagit pas devant les images des excavations. Elle tira quelques conclusions sur l'utilité des aspects techniques tout à fait intéressantes, mais pas plus. A part quelques regards intéressés pour les hommes de l'expédition unionienne, leurs appareils, leurs vaisseaux et pour le vice-amiral Hunyad, avec son uniforme blanc brodé d'or dans un excavation boueuse, elle reste de marbre, et reprit ses activités tout de suite après. Avant ses cycles de sommeil, six d'une demi-heure s'étalant pendant la journée, elle prenait des notes semble-t-il sur l'ordinateur portatif qu'elle avait sur elle tout le temps.

Tandis qu'ils travaillaient à l'adaptation du système de traduction sur les supports "limités" de l'informatique exlusivement électrique et tout juste un peu plasmique, les scientifiques en profitèrent pour poser quelques questions. Il s'avérait que les hommes à bords - et probablement la société entière - était divisés en castes relativement strictes, au sommet desquels se trouvait un mélange de technocrates, de commandants et de plannificateurs économiques, les Mir. Leur sujet, la Sina Çika, appartenait elle-même à la caste des Sina, équivalent des techniciens et scientifiques, parallèle à celle des Hekuran, les hommes de guerre - la notion de militaire était peu claire dans l'idée de cette civlisation -. Du reste, il semblait qu'il existe plusieurs niveaux d'exécutants, les Jel, les Skeng, les Xixia et enfin les Rrezar, dont les rôles et les droits n'avaient pas étés compris par les arkiliens, car le stock de données accumulés par la Sina ne suffisait pas, et quand elle expliqua, ce fut dans la langue étrangère, les laissant pantois. En parallèle, elle avait mentionné une fois des Dëfrim, sans détails. Hoffman avançait qu'il s'agissait peut-être d'une sorte de groupe de Brâhmane, mais rien n'était moins sûr.

Quoi qu'il en soit, certains hommes était un peu étonnés qu'une société aussi développé fonctionne par castes. Enfin, leur sujet n'était pas réticente à enseigner des méthodes et des adaptations aux arkiliens, néanmoins il n'y avait pas eut de réel transfert de technologie, car de fait, c'était elle qui avait appris le codage-réseau de troisième niveau en une demi-heure, et codé les supports informatiques, et elle évitait de leur enseigner les principes de fonctionnement.

Alors qu'en parallèle une autre équipe, à Xaar, travaille sur les système électro-mécaniques et tâche de les comprendre ou d'en tirer des enseignements en matière réalisation de programmes informatiques, de codage ou encore dans le cadre du Project PIAA ; le travail se poursuit, le personnel non essentiel est calmement remplacé autant que faire se peut par des hommes et femmes affiliés à l'ONI, quelques six cent commandos ELITE à la combinaison de combat camouflée en tenue classe II standard.

» Départ du vaisseau Présidentielle.
» Vaisseau plus grand - équipage plus grand