Appartement public de l'Empereur

L'appartement public de l'Empereur est un ensemble de pièces communiquant ensemble :

Appartement public de l'Empereur Bureau10

1 : Antichambre : les visiteurs peuvent y attendre que l'Empereur les reçoive, ils ont à leur disposition quelques gâteaux secs et de l'eau.
2 : Salle de réunion privée de l'Empereur : cette pièce, assez richement décorée, permet à l'Empereur de tenir des discussion de teneur généralement politique soit avec des partenaires parlementaires soit pour recevoir des groupes qui sollicitente une entrevue privée. Une grande table en acajou en occupe le centre et des chaises confortables quoique simples l'entourent.
3 : Salle de réception de l'Empereur : cette pièce permet à l'Empereur de recevoir un petit groupe de personnes dans une ambiance légèrement plus familière : les fauteuils remplacent les chaises et sont répartis autour de trois guéridons. On peut y servir des boissons chaudes, fraiches ou alcoolisées ainsi que des petits fours. Une cave à cigares est mise à disposition des visiteurs.
4 : Bureau de l'Empereur : c'est ici que l'Empereur travaille quand il veut que l'on sache où il est. Il s'assoit sur un grand fauteuil qui fait face à la porte d'entrée et les visiteurs peuvent avoir deux sièges en face de lui. Rares sont ceux qui, à part la domesticité, sont déjà entrés dans ce lieu.
5 : Chambre de l'Empereur : cette chambre n'est que rarement utilisée par l'Empereur : elle lui sert essentiellement en temps de crise quand il veut être disponible à tout heure, pour se reposer par tranches d'un quart d'heure lors des accalmies. Nul à part l'Empereur et quelques rares domestiques n'en a la clef, et sa porte est dissimulée.

L'entrée de cet appartement est en permanence gardée par deux prétoriens en armes relevés toutes les heures. Nul ne peut aller plus loin que l'Antichambre sans l'autorisation de l'Empereur à l'exception des membres de la famille Impériale.

L'ensemble de l'appartement est insonorisé et il n'y a aucune fenêtre réelle ; juste des écrans qui projettent des images changeables selon la volonté de l'Empereur et en rapport avec l'heure qu'il est.

L'Empereur était à son bureau, affairé à quelques menues affaires. Il repoussait la discussion qu'il avait en tête depuis longtemps : elle n'était pas agréable. Mais la raison d'Etat primait sur ces considérations, aussi finit-il par s'adresser au domestique qui se trouvait dans son bureau :

- Faites venir Marcus Claudius Calvus s'il-vous-plaît. Dites lui qu'il serait malheureux que j'aie à trop attendre. Faites le entrer dès qu'il arrivera, après quoi je ne veux plus personne sauf lui et moi dans cet appartement.

Marcus Claudius enfila le couloir menant aux appartements de l'Empereur à vitesse grandes enjambées tout en passant la main sur son crâne lisse comme une boule de billard. Une fois arrivé à la porte, un prétorien annonça le fonctionnaire d'Etat qui reçut la permission d'entrer plus rapidement qu'à la normale...

L'Empereur accueillit Marcus, l'invitant à s'assoir face à lui. Lorsque ce fut fait, il commença abruptement.

- Écoutez moi bien, ce que je vais vous dire, je ne vous le répéterai jamais, nous n'en reparlerons même pas. Je serai ici d'une totale et absolue franchise, j'en attends autant de votre part. En ressortant, nous recommencerons le ballet politicien, où nous excellons tous les deux, et de nouveau nous serons rivaux, adversaires voire ennemis. Pour l'instant, nous sommes les deux personnes les plus aptes à diriger Seranon, et j'attends de vous que vous vous concentriez sur notre intérêt commun supérieur : la restauration de Seranon en tant que puissance galactique majeure. Ma politique à cet égard aura quatre objectifs :

Caius les énuméra en les comptant sur ses doigts :

- mettre fin le plus pacifiquement possible à la Rébellion
- écraser ce qui reste des vénatoristes et des communistes
- démocratiser la politique seranienne autant que le permet la conservation d'un régime stable
- nous affranchir d'Erikea, ou au moins renégocier notre statut au sein du Pacte de Valen

Puis il reprit son discours, en regardant Marcus droit dans les yeux :

- Je sais que vous êtes moins pacifiste que moi, et moins démocratique aussi. C'est précisément ce pour quoi je vous fais venir. Nous savons tous les deux qu'il est possible qu'Erikea prenne la décision de me remplacer. Elle ne le fera pas discrètement, mais bel et bien par une intervention armée, du moins si elle n'a pas changé. Si une guerre venait à éclater, et que - ce qui alors serait le plus probable - nous venions à perdre, je veux que vous me renversiez et preniez ma place. Vous vous appretiez à le faire pour Venator lorsque je m'en suis chargé, votre efficacité à m'appuyer en est la preuve.

Vous êtes ce qu'il y a de mieux au sein de ce qu'Erikea est prête à accepter. Pour préserver cela, il y a plusieurs précautions à prendre. D'abord, ne vous chargez pas personnellement des venatoristes, ce sera ma tâche. En revanche, mettez tout votre zèle à exécuter des communistes. Tuez en même quelques uns de ceux qui font mine de s'être ralliés à mon régime, mais prenez garde à ce qu'on ne puisse pas prouver votre implication, je serais obligé de vous faire arrêter. Vous vous prononcerez souvent pour une politique plus ferme à l'égard des Rebelles.

L'Empereur se permit d'ajouter avec un sourire :

- Je ne pense pas, du reste, que cela vous soit trop difficile.

Avant de reprendre plus sérieusement :

- Si vous me renversez, ne me tuez pas : je deviendrais un martyr et une entrave à votre action. Je vous demande aussi de ne pas tuer ma famille, mais c'est là plus une faveur personnelle qu'un interêt politique - cependant, quoique personne dans ma famille ne soit de taille à devenir un martyr, aucun ne serait de taille à vous gêner en restant en vie, ils n'en ont pas la carrure. Éventuellement, éliminez Cnaeus s'il se met en tête de rallier les Rebelles et que vous ne pouvez éviter son assassinat. Non que ses talents puissent les aider beaucoup, mais sa seule présence en leur sein vous handicaperait.

Caius posa ses mains à plat sur la table, les observa un instant puis releva son regard vers son interlocuteur :

- Est-ce clair ? Pensez-vous pouvoir et vouloir vous acquitter de cette mission, le cas échéant ?

Marcus croisa les jambes et se tapota la commissure droite avec l'index de sa main, il réfléchit un court instant, ou en donna l'illusion puis répondit d'un ton posé.

- Oui les objectifs ne sont guères complexes. Mais Votre Majesté sait sans aucun doute que ma fonction m'oblige à lutter contre les activistes terroristes et contre toute menace liée au banditisme et à l'activisme politique, dans l'élan de démocratisation lancé par votre majesté, l'armée s'est vue redéfinir ses missions, la principale est combattre les rebelles. Or les attentats vénatoristes - tous comme communiste- ne relèvent pas de l'armée mais du ministère de l'intérieur et des G.S.S. dont je suis le principal responsable. Un analyste du BSE n'aurait pas grand mal à comprendre ce qu'il se passe s'il venait à constater que je ne m'occupe sérieusement que des communistes et que l'on observe des résultats dans la lutte anti-vénatoriste.

L'ancien général se permit un petit sourire pour terminer sa remarque.

-Que Votre Majesté ne se fasse pas trop de soucis quand aux exécutions, nous parlons là de passionnés, nous connaissons tous la tendance de ces "combattants de la liberté" à se suicider lors de leur détention. De plus, en traduire certains en justice permettrait de révéler leurs crimes à la population d'une façon moins anodine que par la presse et prouverait que le régime se démocratise réellement tout en restant ferme et dans la continuité du pacte de Valen. Quand à la presse d'opposition ou critique, nous pouvons, le plus démocratiquement du monde leur restreindre leur droit de parle pour un nombre important de raisons et les freiner par contrôle fiscal.

Je me permettrais également d'attirer l'attention de votre majesté sur le fait que nos troupes, après deux ans de repos et de réequipement sont en mesure de porter plusieurs boutades en zone rebelle. Je vous recommanderais également de vous attaquer à ce qu'ils ont le plus besoin : la nourriture, des bombardement chimiques sur les cultures de riz rebelles seraient catastrophique pour eux, leur production ne leur à vraisemblablement pas permis de faire des réserves stratégiques.

LEmpereur sourit sombrement : manifestement son choix était le bon : Marcus était vraiment apte à plaire à Erikea.

- Pour ce qui est des modalités, vous avez raison. Veillez toutefois à tonner contre les communistes - je ne m'en priverai pas moi-même - et moins contre les vénatoristes.

Pour ce qui est des Rebelles, j'envisage effectivement une action plus... contraignante s'ils continuent de refuser une trêve. Le bombardement des cultures fait partie des opérations préparatoires possibles.

Marcus ôta sa main de sa mâchoire et répondit.

-Bien, si votre Majesté, n'a plus aucune consigne ou avis a me donner, je désirerais prendre congé afin de dicter ordres et consignes a mes différents subordonner, comme vous me l'avez si bien fait remarquer, mon service a du travail sur la planche.

Ah oui, une dernière question : dois-je toujours passer par Monsieur Ruche, mon supérieur directe, pour vous transmettre toute information utile ou suis-je autoriser à passer par dessus la hiérarchie ?

L'Empereur sourit à Marcus.

- Comprenez que Ruche est un brave homme, et qui plus est un homme compétent. Mais j'admets que nous gagnerions en efficacité si nous étions plus... directs. Disons qu'il est un homme débordé et que je l'aide en prenant sur moi de faire un peu de son travail. Pour ce que vous jugerez bon d'épargner à Ruche, vous pourrez vous adresser à moi, en effet.

Au fait, pourquoi n'êtes vous pas ministre vous-même ? Vous pourriez m'y contraindre assez facilement.

-À vrai dire je ne me suis affilié a aucun parti jusqu'à maintenant. Puis-je prendre congé à présent votre majesté ?

L'Empereur acquiesça, un mince sourire aux lèvres. Certes, Marcus n'avait pas de parti. Lui non plus n'en avait pas... officiellement.

- Vous pouvez disposer.

PNJ Elisabeth Greens Eisenhower

Alors que Marcus Claudius Calvus venait de disposer, la Diktatrice Elisabeth Greens Eisenhower se fit annoncer dans les appartements de l'Empereur. Comme à ses habitudes, elle fit le salut en vigueur à la cour de Seranon, coutume dont elle était la seule d'Erikea à observer. Puis, après avoir pris place, elle s'adressa à l'Empereur de Seranon:

-Empereur Thurinus, pardonnez-moi de vous déranger dans vos appartements, mais je viens de recevoir un message prioritaire de mon père, le Diktat Eisenhower, à votre intention.

Tout en parlant, elle lui tendit le message:

-Les codes de sécurité ont été vérifié par le BSE en place à Seranon et il confirme que le message émane des bureaux du Diktat

Sur ce, la Diktatrice laissa lire le message à Thurinus

Citation :: Destinateur: Diktat des États-Unis d'Erikea
Destinataire: Empereur de Seranon et d'Eryn
Objet: Confidentiel
Sécurité: Élevée, Secret Défense

Empereur Thurinus,
Depuis votre montée au pouvoir, Seranon et Erikea que nous représentons connaissent un froid qu'il convient de régler le plus tôt possible afin que le Pacte de Valen maintienne sa domination sur l'échiquier galactique et afin que nos deux États conservent leur place prépondérante dans le concert des nations. À cette fin, je vous convie à la Tour Moredino afin que nous discutions des relations entre nos deux grands États, de la situation de Seranon à l'intérieur du Pacte et de la situation galactique actuelle.

Afin d'assurer votre transport, la Diktatrice Greens Eisenhower détachera une escadre chargée de votre transport et de votre sécurité

S'il y a quoi que ce soit, la Diktatrice demeure à votre disposition et moi également par la même occasion. Sachez cependant qu'il vaut mieux éviter d'aborder les détails concernant cette conférence autrement qu'en face à face. Autrement dit, je préfère que vous abordiez la planification de cette réunion avec la Diktatrice elle-même.

En espérant votre entière coopération au succès de cette réunion
Barack Eisenhower,
26e Diktat d'Erikea
Secrétaire Général du Pacte de Valen

L'Empereur observa l'arrivée de la Diktatrice en lui souriant. Certes, elle n'observait pas tout à fait les règles au demeurant complexes de l'étiquette seranienne, mais du moins elle faisait un effort pour le respecter ce qui était aimable de la part de la première représentante d'Erikea à Seranon. Il la salua avec tous les égards dûs à son rang et il lut le message. Il prit un instant de réflexion et finit par dire :

- Je suis ravi, Madame, que le Diktat ait eut cette initiative, que je m'apprêtais moi-même à faire. Je n'ai aucune réserve à apporter, sinon que je souhaiterais que ce soit l'armée seranienne qui assure mon transport et ma protection sur place, sans quoi j'aurais davantage l'air d'un prisonnier politique que d'un chef d'Etat qui vient renouer des liens avec son plus puissant allié. Un petit détachement, ça va de soi, mais c'est avant tout une histoire de symboles. Y voyez-vous quelque inconvénient ?

PNJ Elisabeth Greens

La Diktatrice hésita à la question de l'Empereur. Elle avait dit au Diktat que l'Empereur soulèverait cette objection mais le Diktat avait insisté pour des raisons de sécurité. Donc, la Diktatrice, représentante du Diktat, objecta:

-N'y voyez aucune menace contre votre personne, Majesté. Il s'agit seulement d'une sécurité pour éviter que la rencontre ne soit éventrée. Il est d'intérêt public que jusqu'à présent, le Diktat et vous ne vous êtes jamais vu et le Diktat souhaitent entretenir ce mythe de froid entre les deux nations. Cependant, il y aurait une option: nous pourrions toujours évoqué un exercice militaire prévu avec le 1er Corps de Combat Erikean en orbite de Medul. Ainsi, il serait possible de vous faire pénétrer discrètement sur Erikea...

L'Empereur joignit ses mains par le bout des doigts et réfléchit un instant.

- Je crains malheureusement, Madame, de ne pas pouvoir m'absenter de Seranon sans que cela ne se sache. Entre les Conseils Ministériels, les séances au Sénat, les diverses ambassades et les audiences, il va de soi que si je m'absente ne serait-ce qu'une journée, l'on verra que j'ai délégué toutes mes obligations. Nous pouvons aisément rendre ma visite officielle et laisser entendre en fin de rencontre que rien de productif n'en est sorti.

PNJ Elisabeth Greens

La Diktatrice décida de se montrer conciliante...Après tout, elle saurait bien convaincre son père adoptif de la décision de l'Empereur

-Très bien, je transmetterai votre position au Diktat de rendre la visite officielle. Maintenant, en tant qu'émissaire spéciale du Diktat sur Seranon, j'ai besoin de savoir ce qu'il se passe sur la Ligne de Front. Mes commandants m'informent de plusieurs mouvements rebelles et certains même loin derrière nos lignes. La Flotte seranienne en orbite à commencer à bouger il y a quelques heures de cela. Seriez-vous en train de perdre le contrôle de la situation, Empereur?

L'Empereur n'était pas vraiment surpris que la Diktatrice aborde ce point, c'était même tout à fait logique. Le sujet n'en demeurait pas moins délicat, parce que l'Empereur n'avait qu'une très vague idée de la nature des mouvements Rebelles et surtout de leur réussite.

- Disons que les Rebelles, fort de leur nouvelle ligne idéologique, se lancent dans une offensive qu'ils veulent majeurs. Ils restent persuadés d'être des libérateurs attendus comme tels par tous les Seraniens, et donc pensent pouvoir constituer dans chaque bourgade un contingent supplémentaire. Ils vont se casser les dents, surtout que j'envisage de lancer un programme de rééquipement de l'armée de Seranon. A cet effet, je souhaiterais savoir combien de drones Loki Erikea serait susceptible de céder à Seranon, et à quel prix ?

La Diktatrice ne réfléchit pas longtemps à la question

-Aucune idée...Le Diktat dirige l'Erikean Diktat Industries et ce mégaconglomérat n'est pas en charge du programme Lokie. C'est le Consortium des Industries Lourdes Erikeannes qui en assure la fabrication. Aussi, devrez-vous passer par eux pour négocier, le bureau du Diktat se contentant d'approuver la vente

L'Empereur sourit. Il doutait fort que la firme en question aille contre les souhaits du Diktat, quels qu'ils soient. Il ne mit cependant pas la parole de la Diktatrice en question, bien entendu :

- Et, à votre avis, Madame, le Bureau du Diktat approuvera-t-il ?

La Diktatrice eut un sourire énigmatique:

-Le Diktat va sûrement l'approuver puisque vous êtes membre du Pacte de Valen...Cependant, si vous voulez avoir son autorisation rapidement, vous devrez lui offrir quelque chose en échange...Un cadeau si vous préférez. Vous comprendrez que le Diktat ne vous porte pas dans votre coeur...

L'Empereur se permit de sourire presque chaleureusement.

- Certes, mais le fait que je paye une entreprise erikeanne pour acheter le matériel erikean nécessaire à abattre des ennemis d'Erikea devrait suffire à réchauffer de facto nos relations, non ?

Puis, après une pause il ajouta :

- Enfin, nous ne pouvons discuter beaucoup plus dans ce bureau : je propose que vous communiquiez ma position à Monsieur le Diktat, qui avisera et nous pourrons convenir d'une date.

La Diktatrice lui fit un sourire éclatant avant de répondre:

-Je crois, Majesté, que vous ne comprenez pas l'élite erikeanne...L'Élite erikeanne cherche d'abord à faire du profit et ensuite, à faire de la politique...En traitant avec le CILE, vous n'êtes pas profitables au Diktat. Donc, pourquoi se forcerait-il à vous délivrez son autorisation rapidement. Ramenez lui quelques objets historiques. Le Diktat adore l'Histoire. Je suis convaincue qu'un buste d'Augustus César, le libérateur de votre monde et un des idoles du Diktat, saura le ravir au plus haut point.

Sinon, avant que je parte, y a-t-il d'autres requêtes ou questions de Sa Majesté que je pourrais satisfaire?

L'Empereur prit une mine légèrement contrite.

- Veuillez m'excuser. Cependant, comprenez moi : j'ai déjà fort à faire pour comprendre toutes les élites seraniennes, ça ne laisse guère de temps pour celles des autres planètes, ajouta-t-il avec un sourire. Enfin, je prends bonne note de vos suggestions.

Juste avant de laisser partir son interlocutrice, une question germa dans l'esprit de l'Empereur :

- Oui, j'ai une question. Je poserai la même au Diktat, aussi c'est votre avis propre et non celui officiel d'Erikea que je sollicite, même s'il est bien sûr possible que les deux se rejoignent : pensez-vous qu'il soit possible que Seranon, en tant que monarchie constitutionnelle semi-démocratique puisse s'entendre avec Erikea, que l'on sait très autoritaire ?

La Diktatrice prit la peine de réfléchir à la question. Depuis le coup d'État de Thurinus, elle s'était posé la question à de nombreuses reprises mais sans pouvoir y répondre. Après quelques minutes de réflexion, elle dit:

-Je vais vous parler franchement Majesté et vous dévoilez quelques informations connus seulement de l'entourage proche du Diktat. Si vous mentionnez ces faits, je saurai obliger de nier et votre nation pourra dire adieu à ses rêves de puissance et de gloire. Comme vous le savez sans doute, depuis peu, le Diktat cherche à élever une des nations du Pacte au rang de seconde puissance afin d'en faire une sorte de bras droit. Et le nom qui ressort souvent est Seranon à cause de l'influence qu'elle possède sur l'ancien Pacte de Seran. Donc, si vous voulez mon avis, je crois qu'Erikea est prête à accepter de s'allier à une monarchie constitutionelle semi-démocratique, du moment que ça serve ces intérêts

Le sourire de Thurinus se fit plus large. Il évité de faire remarquer que, outre son influence sur Mazaharpet, Seranon bénéficiait du fait qu'elle était plus puissante que n'importe quelle nation du Pacte, même de Solaria, à l'exception bien sûr d'Erikea. :

- Eh bien Seranon est prête à s'allier réellement à Erikea pour peu que ça serve ses intérêts, et je suis fermement convaincu que nos intérêts ont tout lieu de converger. J'ai tout intérêt à les faire converger, ne serait-ce que pour permettre à Seranon de bénéficier de quelques temps de paix, au moins sur son territoire. Et puis vous affronter nuirait à mon cœur et répugnerait à mon âme.

La Diktatrice eut un petit rire cristallin

-On devient poète, Majesté. J'aime bien...Moi aussi ça me déplairait de vous affronter. Ça me rendrait triste de vous voir humilié par une femme

Puis, la jeune femme reprit sérieusement:

-Empereur, à votre place, j'oublierais tout de cette dernière conversation. Le BSE a des oreilles partout et il n'est fidèle qu'à un seul maître, le Diktat. Ah! J'oubliais...Mon père vous fait dire que l'opéra de ce soir est très mauvais et il vous déconseille fortement d'y aller.

Élizabeth espérait qu'il comprendrait. En fait, elle savait de source sûre que les Vénatoristes allaient s'attaquer à l'Opéra de Seran en faisant exploser la Loge Impériale grâce au soutien du BSE. Elle savait le nom des commanditaires(il est difficile de ne pas connaître l'influence des Pompeia sur les actions venatoristes), la date, le type d'attaque, mais elle ne pouvait rien révéler sans trahir son père le Diktat. Aussi, se contenta-t-elle de ce message énigmatique en priant que Thurinus soit aussi brillant qu'il en avait l'ait

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